L'ACTUALITÉ DE MAYOTTE 100 % NUMÉRIQUE

Les infos de Mayotte depuis plus de 20 ans !

L’ordre infirmier en mission séduction

À lire également

Mayotte : la cause de la mort de personnes atteintes du Covid-19 passée sous silence ?

Le conseil d’État a été saisi par une entreprise locale de pompes funèbres concernant de graves accusations de dysfonctionnement dans la gestion de morts atteints du Coronavirus. Si aucune décision n’a encore été rendue, Jean L’Huilier, croque-mort, détaille les raisons qui l’ont motivé à intenter une telle action en justice. 

Mayotte dans le spectre d’une pénurie alimentaire

Les aides alimentaires semblent partir d’une bonne intention. Pourtant, cette initiative pourrait rapidement vider les rayons des magasins et provoquer une pénurie sur l’île, dans quelques semaines, si les acteurs sociaux ne changent pas de stratégie.

 

Le coronavirus a fait son entrée au CRA de Mayotte

Alors qu’associations et syndicats de police s’inquiétaient le mois dernier des conséquences sanitaires qu’impliquait la réouverture du centre de rétention administrative, les derniers ours viennent leur donner raison. Plusieurs cas de coronavirus y ont en effet été détectés, sans que les mesures nécessaires à contenir la propagation du Covid-19 ne soient prises.

“J’ai vraiment cru ne pas avoir de vol”, un médecin raconte son périple ubuesque pour venir renforcer les équipes du centre hospitalier de Mayotte

Jérémie Gallon, comme des dizaines de membres du corps médical a pris la décision de venir prêter main-forte au CHM. Mais comme des dizaines de ses confrères ou collègues, il a d’abord dû, avant de partir “au front” contre la crise sanitaire, affronter “ce que l’administration peut faire de pire”. Récit d’un voyage en absurdie.

 

Élue présidente du conseil interdépartemental (Réunion-Mayotte) de l’ordre infirmier en décembre 2020, Isabelle Houng On Seing était de passage dans le 101ème département pour rencontrer les institutions, mais aussi les professionnels de santé pour échanger sur les problématiques mahoraises ainsi que sur l’intérêt de l’organisme qui peine à faire son trou sur le territoire.

« Non-inscription au tableau de l’ordre = exercice illégal de la profession. » La phrase affichée sur le vidéoprojecteur peut choquer de l’extérieur. « C’est une mesure administrative simple », lâche Isabelle Houng On Seing, la présidente du conseil interdépartemental (Réunion-Mayotte) de l’ordre infirmier, pour son premier déplacement sur le territoire cette semaine. Un propos largement repris et détaillé par Alain Duval, élu ordinal installé sur l’île Bourbon. « C’est une question de sécurité et c’est de votre responsabilité professionnelle. Personne n’est à l’abri d’une faute… Si vous n’êtes pas dans le cadre, nous ne pourrons rien faire pour vous ! »

Face à une audience composée d’une vingtaine d’infirmiers, principalement des libéraux, la cadre de santé formateur à l’école d’infirmières de Saint-Denis revient sur l’intérêt de connaître le rôle de l’organisme. « Si vous avez un sentiment d’injustice, appuyez-vous sur le code de déontologie. Si c’est le cas, portez plainte et je vous accompagnerai », martèle celle qui a été élue à son poste en décembre 2020. Problème : la communication grésille entre les deux îles… Preuve en est : « En 18 mois, je n’ai reçu qu’un seul signalement chez vous, contre des centaines à La Réunion. » Pourtant, cela peut s’avérer très utile en cas de litige. En témoignent les 50 commissions de conciliation réalisées par Isabelle Houng On Seing depuis sa prise de fonction.

Éviter à tout prix le compérage

Et ce n’est tout. L’ordre infirmier génère par exemple les autorisations de remplacement et vérifie les conditions de compétence, de moralité et d’indépendance professionnelle. « Être infirmier libéral, c’est un métier, pas un business ! Vous vous levez tous les jours à 4h et vous ne comptez pas vos heures. Nous savons à quel point vous êtes dévoués. » C’est aussi là l’idée : éviter le compérage. « Nous sommes tous d’accord pour dire que ce n’est pas du flicage, mais de la promotion. Nous ne pouvons accepter que des gens salissent l’image de cette profession », ajouter Alain Duval.

Au sein de la MJC de Combani ce mercredi après-midi, les partages d’expériences et les revendications fusent dans tous les sens. À l’instar du sentiment d’insécurité chronique et du renouvellement des cartes de séjour, synonyme de rupture de soins. « Ce sont des humains avant tout », fulmine l’un des participant. Selon l’étude unono-wa-mahorais réalisée en 2019, 45% des patients reportent leurs soins faute de droits ouverts… Une réalité de terrain que Isabelle Houng On Seing compte relayer au représentant de la préfecture, rencontré quelques minutes plus tard. Comme elle avait pu le faire la veille auprès du directeur général de l’agence régionale de santé, Olivier Brahic. « Nous rencontrons les institutions pour porter votre voix. »

Multiplier les CPTS

Pour autant, l’ordre profite de cet échange à bâton rompu pour inviter les infirmiers libéraux à s’engager. « Vous devez vous saisir de votre destin et vous investir. Nous sommes reçus par les instances sanitaires, administratives et politiques. » Avant d’ajouter : « Prouvez par les chiffres et vos remontées que des problématiques existent. Pour cela, il faut des témoignages. » En ce sens, les deux bénévoles poussent leurs auditeurs du jour à se regrouper en communautés professionnelles territoriales de santé, « l’avenir de Mayotte », dont la première doit voir prochainement le jour dans le Sud. Un type de structure qui permet de favoriser l’exercice coordonné grâce à la présence de d’autres professionnels de santé, mais aussi pour gagner en crédibilité ! « Ce n’est pas en désertant l’ordre que vous serez entendus. S’il vous plaît, écrivez-nous, je vous assure que nous vous répondrons », conclut Isabelle Houng On Seing.

 

Comment s’inscrire à l’ordre infirmier ?

Rien de plus simple : il suffit de déposer son diplôme d’État, un justificatif de domicile et une pièce d’identité sur son espace personnel. « C’est la condition sine qua none pour s’inscrire au tableau de l’ordre », rappelle Isabelle Houng On Seing, la présidente interdépartementale. Pour pouvoir se lancer dans le libéral, il faut justifier de 2.400 heures de travail à l’hôpital en demandant à sa direction une attestation d’expérience ou un relevé d’heures, avant de l’envoyer à la caisse de sécurité sociale de Mayotte. Attention toutefois, « l’exercice coordonné CHM-libéral n’est pas possible », met-elle en garde.

Mayotte Hebdo de la semaine

Mayotte Hebdo n°1087

Le journal des jeunes

À la Une

Lutte contre l’immigration : « ne pas sous-estimer les bons résultats obtenus en mer »

La ministre déléguée chargée des Outre-mer a clôturé sa quatrième visite à Mayotte par un tour d’horizon des moyens en place pour lutter contre...

39 cas de choléra à Mayotte

Mayotte a désormais connu 39 cas de choléra depuis le 18 mars, d’après Santé publique France (dont 36 confirmés par test PCR, les trois...

Maternité, choléra, unions frauduleuses : les parlementaires face aux réalités de l’île avec Marie Guévenoux

La ministre déléguée aux Outre-mer, Marie Guévenoux, accompagnée de plusieurs députés, s’est rendue au Centre Hospitalier de Mayotte puis au service des titres de...

Caribus : les nouvelles lignes 3 et 4 inaugurées

Deux nouvelles lignes de navettes gratuites permettent depuis ce jeudi 2 mai de desservir Vahibé et les Hauts de Mamoudzou. Le service assuré de...

Comores : L’ex-ministre de l’Intérieur, Mohamed Daoudou emprisonné

Quelques heures avant de se rendre à la gendarmerie, l’ancien patron de la sécurité nationale, souvent associé à la répression qui s’abattait sur les...