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Handicap à Mayotte, la dure reconversion après un AVC

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Julien Tolossa, ressortissant réunionnais résidant à Mayotte depuis 2009, a fait un AVC en 2013 à l’âge de 47 ans et s’est vu depuis complètement écarté du monde du travail. Il raconte son parcours du combattant pour réintégrer la société et surtout, dénonce la mauvaise prise en charge des personnes handicapées à Mayotte et à La Réunion.

« Après un AVC, on se retrouve totalement écarté de la société et du monde du travail !« , déplore Julien Tolossa, ressortissant réunionnais ayant résidé plusieurs années à Mayotte. C’est sur notre île, en 2013, que cet ancien technicien en climatisation a malheureusement fait un AVC. Il avait 47 ans et s’est alors retrouvé en fauteuil roulant. Rapatrié à La Réunion, il y est resté 5 ans pour effectuer sa rééducation et tenter de retrouver du travail. C’est là que son parcours du combattant a commencé. « A La Réunion je touchais 900 euros d’allocation adulte handicapé (AAH), mais j’ai souhaité me battre pour retrouver du travail« , affirme-t-il. Malheureusement, aucune entreprise réunionnaise n’a souhaité l’embaucher. Aujourd’hui, Julien Tolossa n’est plus en fauteuil, mais il a gardé quelques séquelles de son AVC. « Je n’ai pas été touché intellectuellement, mais j’ai une hémiplégie qui fait que je ne peux utiliser mon bras gauche qu’a 30%« , explique-t-il. Cela ne l’empêche cependant nullement de conduire et de mener sa vie quasiment normalement. Suite à son accident, il a même passé un BTS en Fluide Energie Domotique afin d’avoir davantage de chance de retrouver du travail. En vain. Finalement, c’est une entreprise mahoraise, Mayotte Protection Incendie, qui lui a tendu la main en l’employant en tant que chargé d’affaire, motivant son retour sur notre île en octobre 2018.

 

La mauvaise prise en charge des personnes handicapées à Mayotte et à La Réunion

 

« Je suis extrêmement déçu de la mauvaise prise en charge des travailleurs handicapés par les collectivités locales de La Réunion« , regrette Julien Tolossa. Certes, sur l’île Bourbon, l’AAH s’élève à 900 euros alors qu’elle n’est que de 384 euros à Mayotte et il y existe davantage de structures d’aide aux personnes handicapées, mais le retour dans le monde du travail pour ces personnes s’y révèle tout aussi compliqué. « J’ai été reçu par la mairie de Saint-Denis, mais elle n’a pas levé le petit doigt pour me venir en aide !« , raconte le quinquagénaire. Quant aux entreprises, même combat. « Normalement, les entreprises de plus de 20 salariés sont obligées d’employer une proportion de travailleurs handicapés à hauteur de 6% de l’effectif total sous peine d’amende. Mais en réalité, cela ne se fait pas« , explique-t-il. Il nous révèle même que lorsqu’un CV porte la mention RQTH (Reconnaissance de la Qualité de Travailleur Handicapé), il n’est même pas regardé par les entreprises. « J’ai dû enlever cette mention de mon CV pour qu’on me prenne au sérieux« , révèle-t-il. Aujourd’hui Julien Tolossa a certes retrouvé du travail, mais il reste très marqué par son parcours du combattant pour réintégrer la société. « J’en veux à la société pour son manque d’accompagnement, c’est une véritable injustice !« , tempête-il. Mayotte souffre en outre d’un manque de spécialistes dans le domaine qui fait que toute rééducation ne peut s’effectuer qu’à La Réunion. Son seul soutien sur l’île après son accident, il l’a trouvé dans la personne de Sonia, une kinésithérapeute du CHM qui a accepté de le suivre à raison d’une heure par jour.

 

La création d’une association d’aide aux personnes handicapées

 

Julien Tolossa a donc souffert d’une grande solitude après son accident. C’est la raison pour laquelle il souhaiterait créer une association d’aide aux personnes handicapées où ces derniers pourraient se réunir pour évoquer mutuellement leur expérience. « Après un AVC on se sent enfermé dans un autre monde, ainsi partager son expérience avec des personnes dans la même situation me parait important« , explique l’homme qui raconte avoir eu honte de son handicap pendant un an avant d’arriver à se relever et à se battre avec les armes dont il disposait pour s’en sortir. L’association est actuellement en cours de création et devrait voir le jour d’ici quelques mois.

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