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Coviplasm à Mayotte : inquiétude ou opportunité ?

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La possibilité fait polémique depuis quelques jours. Avec l’annonce de l’ouverture de centres d’essais thérapeutiques en Guyane et à Mayotte dans le cadre de l’essai clinique Coviplasm, des voix s’élèvent et l’inquiétude monte. Tout comme les rumeurs. Des rumeurs parfois folles auxquelles le CHM a souhaité répondre, en rappelant que pour l’heure, rien n’avait encore été décidé. 

Coviplasm : le nom fait polémique depuis quelques jours. Alors, si le sujet n’était pas le seul à être abordé lors de la conférence de presse du CHM (voir encadrés), hier, il y a évidemment occupé une place de choix. Pour rappel, le nom fait référence à un essai clinique destiné à transférer du plasma sanguin de patients guéris du Covid-19 à des patients encore convalescents. L’idée semble simple : le plasma en question contient des anticorps qui pourraient aider les malades à lutter contre le virus. Si les prélèvements, débutés au mois d’avril dans trois régions métropolitaines – Île-de-France, Grand Est et Bourgogne-Franche-Comté –, ont pris fin à la fin de ce même mois car suffisamment de plasma avait été reçu, ils pourraient se poursuivre en Guyane et à Mayotte, territoires encore marqués en orange. Une annonce faite par la chercheuse et infectiologue Karine Lacombe lors de son audition devant l’Assemblée nationale, qui reste toutefois à prendre au conditionnel. Car la possibilité – ou ce qui a été interprété comme tel – d’être pris pour des cobayes a déclenché en Guyane une vague d’indignation, qui s’est également répandue à Mayotte, faisant de l’étude Coviplasm un sujet ô combien sensible. 

Sensibilité palpable notamment chez le président du conseil de surveillance du CHM, également vice-président du Conseil départemental en charge des affaires sociales, Issa Issa Abdou, qui juge que le sujet est désormais aussi un « sujet politique ». S’il ne se veut donc pas « aussi catégorique » que les Guyanais sur la question, en rappelant que « Mayotte n’est pas une exception puisque des prélèvements ont aussi été fait en métropole », il appelle à la « prudence » et à « la pédagogie », estimant que Coviplasm ne pourra se mettre en place que s’il y a « consensus de tout le monde et que les patients concernés donnent leur accord ». 

Un accord qui, pour les autorités sanitaires, relève de l’évidence. Ce qu’a d’ailleurs rappelé la directrice du CHM, Catherine Barbezieux, citant les protocoles cadrant les transfusions sanguines et les essais cliniques en général, et excluant de fait tout ce qui pourrait s’apparenter à un essai forcé, a fortiori sur de prétendus cobayes. « Presque tous les établissements [de santé] ont été contactés. Ce ne sont pas des savants fous ! », a-t-elle ainsi illustré, rappelant que « tout est extrêmement codifié ». Et d’estimer que « si la recherche doit entrer dans l’Outre-mer, c’est une chose positive car cela permet au patient d’accéder à des protocoles pour lesquels ce n’était pas le cas ». Pour autant, si la directrice n’a pas formulé « d’opposition de principe », elle attend d’avoir « un peu de recul » sur la question. Rien n’est encore acté donc, et « non, ces essais n’ont pas encore commencé », comme on a pu l’entendre ici ou là. 

Une chance pour soigner ? 

Moins nuancé en revanche, l’infectiologue Mohamadou Niang. Pour le docteur, c’est presqu’une évidence. « Aucun médicament [contre le Covid] n’a fait ses preuves jusqu’à présent », explique-t-il, rappelant par ailleurs que le principe d’immunité passive, c’est-à-dire le transfert de plasma, a déjà fait l’objet d’essais lors d’autres épidémies du genre et qu’il « y a eu des preuves [de son efficacité] in vitro [en laboratoire, NDLR]. Alors, pourquoi ne pas donner cette chance à des patients qui le souhaiteraient ? Des essais cliniques ont également lieu en Chine, en Europe, aux USA. Tout est contrôlé, avec un consentement signé par le patient à qui tout est expliqué clairement », plaide-t-il. Et d’appuyer son propos sur le point d’éventuels effets secondaires : « Il y a des critères d’éligibilité et des critères d’inéligibilité. Cela veut dire qu’il ne suffit pas que le patient soit d’accord, encore faut-il qu’il n’y ait pas de contre-indications pour lui. Les allergies sont par exemple des contre-indications formelles, une fièvre aussi, etc. Le plasma thérapeutique est très encadré. » De l’inquiétude ou de l’opportunité, reste désormais à savoir à quel notion Mayotte sera la plus sensible. 

 

Le service de santé des armées remballe 

Arrivé à la fin du mois de mai à Mayotte, le Service de santé des armées est sur le départ puisque sa mission ici s’est achevée lundi 29 juin. Hier, les militaires étaient d’ailleurs en train de remballer le matériel. Au total, l’unité de réanimation qu’ils ont amené avec eux aura permis de prendre en charge 18 patients, pour 162 jours cumulés en service de réanimation. « Le bilan de leur présence est très positif, avec une bonne coordination, une bonne coopération et un soutien apporté à d’autres services du CHM », s’est réjoui la directrice, Catherine Barbezieux. 

L’épidémie de Covid sur la fin ? 

Irait-on vers une fin très proche de l’épidémie de Covid-19 sur l’île ? S’il faut être prudent, les chiffres rendent confiant : « seuls 10 patients sont actuellement hospitalisés en médecine, et trois sont en réanimation », s’est réjouie Catherine Barbezieux. Une baisse « conséquente » des hospitalisations qui va de pair avec une baisse conséquente de la positivité des testés : « 10 cas positifs hier sur 117 tests réalisés. » De quoi laisser penser que l’épidémie sera peut-être bientôt « derrière nous », pour reprendre les mots de l’infectiologue Mohamadou Niang. Mise en garde toutefois de la directrice : « Il faut rester vigilants quant au respect des gestes barrières, il ne s’agit pas de se relâcher. »

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