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À 71 ans, le président du Département de Mayotte reçoit son vaccin sous les projecteurs

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Ce mardi 2 février, le président du conseil départemental, Soibahadine Ibrahim Ramadani, s’est rendu à la MJC de M’Gombani pour recevoir une première dose du vaccin. Un acte citoyen rendu public dans l’espoir que les personnes âgées suivent l’exemple du responsable de la collectivité. Le tout accompagné d’un discours bien ficelé par l’agence régionale de santé.

Carte Vitale et passeport dans les mains, le président du Département, Soibahadine Ibrahim Ramadani, s’apprête d’ici quelques minutes à recevoir sa première injection du vaccin contre le Covid-19. «Vous avez quand même votre entretien pré-vaccinal avec la directrice de l’ARS», lui murmure l’un de ses collaborateurs pour détendre l’atmosphère. Pas de longue file d’attente dans la salle d’accueil pour le chef de file de la collectivité, qui se retrouve nez à nez avec le médecin pour la consultation médicale. Une formalité pour le politicien, âgé de bientôt 72 ans. Pas le temps non plus de s’asseoir pour discuter avec deux habitants que l’infirmier, Said Hassane Abdillahi, l’appelle à se présenter derrière les paravents. «Il est en train d’essayer de ne pas y aller», sourit Dominique Voynet, la responsable de l’autorité sanitaire à Mayotte, avant de l’aider à remonter la manche de sa chemise. «C’est le moment fatidique», ajoute avec un certain entrain un proche conseiller.

L’ambiance bonne enfant ne cache pas pour autant le geste symbolique et le moment solennel de l’instant présent. Malgré le masque, l’émotion se dessine dans les yeux de l’ancien sénateur, un brin tremblant en raison du contexte. En deux temps, trois mouvements, la seringue fait l’aller-retour dans le bras gauche du président du conseil départemental, qui ne cache pas sa joie. «Mon ami Martial ne m’a pas menti, ça ne fait pas mal !», lâche-t-il avec une pointe d’humour au moment de se «rhabiller». Mais devant les caméras, le sérieux revient au galop. «J’ai senti à peine la piqûre», confie-t-il, dans l’optique de rassurer les victimes de la bélonéphobie – eh oui, cette peur de l’aiguille a un nom !

 

Un discours cousu sur-mesure

 

Avec en point d’orgue une sensibilisation auprès des acteurs prioritaires concernés par la campagne de vaccination qui s’articule depuis plus d’une semaine. À savoir l’ensemble des habitants de plus de 65 ans, avec ou sans comorbidités, mais aussi les personnes considérées «à haut risque» sans limite liée à l’âge, ceux aux contacts des publics fragiles et vulnérables, ou encore les professionnels de santé libéraux et de l’Éducation nationale de plus de 50 ans. L’occasion de réciter un discours cousu sur-mesure par l’agence régionale de santé et d’évoquer l’affaiblissement de son système de défense naturel, en raison d’un infarctus du myocarde en mars 2019 – le mois de son anniversaire ! – qui avait nécessité son évacuation sanitaire à La Réunion. «Je souffre d’une maladie chronique comme bon nombre de Mahorais, du fait du changement de notre mode de consommation», ajoute-t-il en bon diététicien, sous le regard bienveillant de Dominique Voynet. «Les Mahorais ont tendance à manger plus gras et plus sucré. Et de ce fait, cela favorise la montée en puissance de l’hypertension, du diabète, de l’obésité, de l’apnée du sommeil… Ce sont des éléments aggravants face à un virus agressif. Nous devons disposer d’un rempart supplémentaire que constitue ce vaccin.»

 

Une invitation à la vaccination

 

Mais c’est surtout sa casquette d’homme public qui le pousse à se frotter à l’étape tant redoutée de l’aiguille. «Mon quotidien consiste à recevoir, à accueillir, à discuter, à négocier avec chacune et chacun mais aussi avec des institutionnels, des collectivités, des entreprises, des associations. Je suis donc exposé aux relations humaines», résume-t-il. Avant de dresser un parallèle avec le quotidien de ses administrés. «La société mahoraise est une société de convivialité, prompte aux regroupements.» Des rassemblements de masse interdits jusqu’à nouvel ordre en raison de la propagation rapide du Covid-19 au cours des dernières semaines, qui sature les capacités hospitalières. «Bien que cette vaccination ne soit pas obligatoire mais fortement recommandée, je souhaite que tous les Mahorais puissent prendre part à cette initiative. Cela ne peut être qu’un élément de plus dans leur protection et celle de leurs proches.»

En tout cas, le message semble de mieux en mieux perçu au sein de la population, puisque de plus en plus de monde se présente à la MJC de M’Gombani pour recevoir le «précieux sésame». «Hier [lundi 1er février], nous avons reçu 136 personnes», annonce l’infirmier libéral sur la commune de Mamoudzou, Said Hassane Abdillahi, qui note une montée en puissance du dispositif comme en témoigne la «grosse» centaine d’injections quotidienne, après 2-3 premiers jours «un peu compliqués». Un rythme de croisière qui doit d’ailleurs s’intensifier dès cette semaine avec une ouverture de centres à Pamandzi et à Bouéni, deux des trois communes touchées par le confinement localisé.

 


 

L’ARS s’attaque aux fake news

 
Dans un communiqué, l’agence régionale de santé a tenu à répondre aux pseudo-informations qui circulent sur les réseaux sociaux et qui ont été relayées par certains médias. L’autorité sanitaire a rappelé que le super congélateur à moins 80 degrés avait été réceptionné le 25 janvier dernier, avec les premières doses de vaccins. «Avant de pouvoir y mettre les flacons, il a dû être installé, puis qualifié par un technicien expert», a-t-elle précisé pour expliquer que les premiers vaccins n’aient pas pu y être stockés. «Ce qui nous a obligés à les consommer dans les 5 jours après décongélation.» Mais depuis, le frigo fonctionne parfaitement et permet ainsi de stocker, avec 6 mois de conservation, les nouvelles livraisons de vaccins. Concernant les aiguilles fournies, l’agence régionale de santé a indiqué qu’elles sont «aux normes et adaptées aux seringues utilisées pour l’injection du vaccin», qui se fait par voie intramusculaire dans le muscle deltoïde.

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