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Pour éviter le confinement total, le lycée de Sada coupe la poire en deux

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Alors que Bouéni, Dzaoudzi-Labattoir et Pamandzi vivent déjà sous cloche depuis une semaine, les établissements scolaires de l’île sont amenés à prendre des mesures pour éviter à leur tour le confinement total. À Sada, les élèves de Seconde générale ont désormais cours un jour sur deux. Une façon de limiter le brassage des 2.200 élèves du lycée. Et donc la transmission du virus. Reportage.

6h20. Le gros bus qui vient de larguer sa jeune cargaison masquée entame un demi-tour hasardeux. Pendant ce temps, les autres transports scolaires défilent, dans un ballet incessant et anarchique, sur ce terre-plein terreux qui fait office de dépose-minute devant le lycée de Sada. Chaque matin, jusqu’à la fermeture des grilles et le début des cours à 7h, c’est la même rengaine. Difficile de faire régner une quelconque harmonie au milieu de ce vacarme de coups de frein et de bavardages. “Nous l’appelons la cour des miracles… “miracles” parce qu’heureusement, nous n’avons jamais eu d’accident”, sourit le principal Jean-Pierre Redjekra, posté en maître d’orchestre en haut de ces marches que piétinent chaque jour quelque 2.000 élèves. Enfin, piétinaient.

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Pas de “miracle” attendu, en effet, dès qu’il s’agit de la crise sanitaire. Afin de limiter la propagation du Covid-19, le lycée de Sada est le premier sur Mayotte à “réduire la jauge d’accueil” pour reprendre les termes officiels. Comprendre : diminuer les effectifs pour repousser au maximum l’hypothèse d’une fermeture pure et dure, comme cela avait été le cas en mars 2020. Une éventualité qui avait été annoncée par le rectorat à l’occasion des nouvelles mesures de restrictions, et du confinement des communes de Bouéni, Dzaoudzi-Labattoir et Pamandzi, le 28 janvier dernier. “En lien avec l’ARS et la préfecture, nous pourrions être amenés à prendre des décisions, au cas par cas, impactant le fonctionnement des établissements”, précisait le communiqué.

 

Sada, Bamana, Majicavo et les autres

 

Avec Sada qui mène la danse depuis ce lundi, c’est désormais chose faite. “Nous avons commencé par cet établissement, et nous avons rajouté le lycée Bamana aujourd’hui (mardi) et le collège de Majicavo dès mercredi. Et nous avons d’autres cibles pour les prochains jours”, confirme le recteur Gilles Halbout. Le “cas par cas”, dépend de la typologie des contaminations, poursuit le représentant de l’Éducation nationale, et des propositions des principaux d’établissement, qui font ensuite l’objet d’une validation par l’institution. À Sada, comme d’ailleurs à Majicavo et Bamana, le choix s’est porté sur une alternance de présentiel et distanciel.

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Une semaine en deux semaines

 

Pour l’instant, cela ne concerne que les quatorze classes de Seconde, qui ont désormais cours un jour sur deux”, décrit Jean-Pierre Redjekra. Lundi, sept classes ont suivi leur emploi du temps normal, et les sept autres sont revenues au lycée ce mardi, donc. La semaine prochaine, rebelote, mais inversée. “Sur deux semaines, ils font une semaine complète.” Quid des jours passés à la maison ? “Le professeur vient quand même au lycée, il est dans sa salle de classe, et il donne les devoirs en ligne”, explique justement dans le combiné le directeur adjoint Akim Dallal à un parent inquiet, qui l’appelle à ce propos.

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Via la plateforme de l’Éducation nationale “Neo” – un ENT, “espace numérique de travail” dans le jargon – via Pronote ou encore par mail, les professeurs assurent la fameuse “continuité pédagogique”, qui a déjà fait taper beaucoup de caractères. Pour les élèves qui n’ont pas accès à Internet chez eux, reste le bon vieux papier… 80% des enseignants confirment y avoir encore recours, couplé pour 73% à du numérique, d’après un formulaire envoyé dare-dare par l’administration du lycée à l’annonce de cette nouvelle organisation des emplois du temps. “Nous avons mis ce questionnaire en place justement pour avoir des éléments concrets à répondre aux parents”, développe Akim Dallal.

 

Moitié moins de monde ce mardi

 

Heureusement, la plupart des élèves concernés ont accès à ces outils en ligne. “C’est pour cette raison que nous avons ciblé surtout les élèves de Seconde générale, car nous savons qu’ils viennent de familles plus favorisées, à l’inverse des Seconde pro”, fait aussi valoir le directeur adjoint. In fine, et en comptant les 477 élèves en stage actuellement, la décision permet de diminuer les effectifs du lycée de moitié. Difficile de vérifier le compte ce mardi matin à vue d’œil, surtout pour une personne extérieure, mais les élèves, eux, le ressentent bel et bien. « Ça se voit qu’il y a moins de monde, oui”, répond un groupe de jeunes filles qui patiente à l’entrée, avant le début des cours. Hier, l’une d’elle a dû rester chez elle au lieu de suivre ses cours de 7h à 16h.

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Problèmes de “corona” et peur des maths

 

Et ce vilain Covid, dans tout ça ? “Nous avons pris la décision car nous avions en moyenne un cas tous les deux jours, et nous avons encore trois cas confirmés”, évalue Jean-Pierre Redjekra. Mais c’est sans compter les nombreuses absences dont les parents taisent parfois les causes, “par honte de la maladie”, déplore le principal. “On nous a dit 17, mais on sait tous que c’est plus, à chaque fois on entend parler d’un nouveau”, chiffre une élève de Seconde générale. “Ce nouvel emploi du temps, ça nous plaît pas ! Il faut le confinement total, ça fait peur ce corona”, marmonne quant à lui Fadel, adossé à un mur deux mètres plus loin. Pas sûr que sa camarade Saima approuve, elle qui “a déjà du mal à suivre à l’école”. Hier, elle a passé une heure et demie chez elle à se triturer les méninges sur l’exercice de maths…


 

Une semaine pour vanter la future classe préparatoire du Lycée

 
Bonne nouvelle par temps de Covid ! Le lycée de Sada se tient prêt à accueillir une classe préparatoire aux grandes écoles. Après le lycée de Chirongui lundi, ce mardi, le principal de l’établissement de Sada avait donc rendez-vous à Dembéni pour présenter cette nouvelle filière. Avec la première formation du genre à Mayotte, qui a été lancée en 2020 au lycée Bamana, la classe prépa “ECG” pour Économie, Commerce et Gestion doit ouvrir ses portes à la rentrée 2021. 24 places seront disponibles pour la nouvelle promotion qui permettra aux élèves les plus méritants d’accéder aux grandes écoles de commerces, HEC, EDHEC, ESSEC, mais aussi à l’École nationale supérieure (ENS), aux Instituts d’études politiques (IEP), ou encore au CELSA, l’École des hautes études en sciences de l’information et la communication. Des locaux seront inaugurés cette année pour accueillir la vingtaine d’étudiants, qui auront accès à des ressources numériques dédiées et pourront être hébergés à l’internat d’excellence de Dembéni, ou en famille à Sada. En cas d’échec aux concours, deux conventions de partenariat avec le CUFR et le CRESS de Mayotte offrent aux malchanceux une possibilité de réorientation. Inscriptions via Parcoursup pour tous les lycéens du territoire français.

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