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Avec le projet Suha Na Maecha, une meilleure prise en charge des habitants et des perspectives d’emploi à Mayotte

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Depuis le milieu de l’année 2020, les acteurs départementaux et nationaux de la formation professionnelle, de la santé et du social se mobilisent aux côtés du Carif-Oref pour construire un projet de développement des compétences dans les secteurs sanitaire, médico-social et social, intitulé Suha Na Maecha (Santé et Vie). D’une durée de deux ans (2021 et 2022), il doit contribuer à une meilleure prise en charge des habitants et à la création de plus d’une dizaine de milliers d’emplois pérennes.

« L’idée ? C’est d’apporter davantage de services aux publics vulnérables. » Vétu de sa traditionnelle chemise rouge, Yves Rajat, directeur de l’agence française de développement (AFD) à Mayotte, se réjouit de la présentation ce mercredi 12 mai du projet Suha Na Maecha, porté par le Carif-Oref, dont le but est d’offrir plus d’emplois et de compétences dans les secteurs de la santé et du social sur l’île aux parfums. « Nous croyons à l’urgence et à la nécessité d’accélérer. […] La formation est un investissement d’avenir », soutient-il, au moment d’évoquer les 580.000 euros mis sur la table par l’établissement public, le principal pourvoyeur aux côtés de l’ARS, du Département et de l’État, pour la mise en œuvre de ce programme « porteur d’espoir pour le territoire ».

Car il faut bien le dire, le chemin à parcourir au cours des deux prochaines années est loin d’être un long fleuve tranquille, tant « les difficultés en matière de recrutement des salariés, d’accompagnement et de fidélisation » sont multiples aux yeux d’Eliane Conseil, le cabinet chargé d’appuyer le Carif-Oref . Un constat dressé après seulement deux semaines de présence sur le 101ème département. Si l’état des lieux quantitatifs et qualitatifs des métiers, en d’autres termes la phase de diagnostic, est en cours de réalisation jusqu’au mois de juin, la consultante Valérie Pascal apporte déjà quelques pistes de réflexion : « Il faut éviter le turnover des cadres pour ne pas fragiliser les équipes. » D’où ses déplacements prévus dans les PMI et les centres communaux d’action sociale par exemple « pour prendre le pouls ».

 

Les projets à court et moyen termes

 

Plus spécifiquement, cette étude s’inscrit dans le contrat de plan régional de développement de la formation, de l’orientation professionnelle 2019-2022, comme le précise Soilihi Mouhktar, le directeur de l’apprentissage, de la formation professionnelle et de l’insertion au conseil départemental. De quoi ravir Éric Sanzalone, chargé des projets à la direction de l’offre de soins et de l’autonomie à l’ARS, qui expose les projets dans le domaine sanitaire sur l’île aux parfums. Comme les nouvelles autorisations en hospitalisation à domicile et les offres de soins de suite et de réadaptation (50 places pour l’hôpital de Petite-Terre et 50 autres pour un centre privé à Koungou). Mais aussi ceux dans le secteur médico-social : enfants et adultes en situation de handicap, plateforme autisme, renforcement des prises en charge des soins infirmiers à domicile pour les personnes âgées, création de nouvelles unités de vie pour la prise en charge des aînés… « Il ne suffit pas de développer l’offre dans les murs, l’offre immobilière, sans [penser aux] ressources humaines adéquates. »

Et c’est bien là tout l’enjeu ! Ou plutôt le triple enjeu en matière de politique de formation. Premièrement, il faut former et faire monter en compétences les professionnels des structures sanitaires et médicosociales existantes et à venir. Deuxièmement, il est nécessaires de tenir compte des nouveaux métiers, des nouvelles compétences, des dispositifs de prévention et d’éducation à la santé, des perspectives offertes par les délégations de tâches. Troisièmement, il apparaît indispensable de structurer une offre de formation professionnelle, adaptée et pérenne, en fonction de l’évolution des organisation et des nouveaux besoins pour les futurs établissements et structures de soins.

 

Plus de 15.000 emplois à pourvoir

 

Si depuis 2013, les acteurs recensent 4.000 recrutements dans les secteurs social, médico-social et petite-enfance, tous savent que les 8.400 emplois envisagés il y a près de dix ans selon une étude de la Dieccte s’orientent davantage vers le double, « a minima », aujourd’hui. « La demande et les besoins sont encore plus importants. Il nous faut un outil de prévision, d’aide à la décision évolutif pour ne pas travailler dans le vide », insiste Youssouf Moussa, directeur du Carif-Oref. Exemple criant chez les infirmières. « Aujourd’hui, nous en formons 45. Nous allons passer à 80. Mais nous savons qu’il en faudrait 120 », souligne Valérie Pascal. Qui plaide pour intaurer un institut régional du travail social (IRTS) de plein exercice ou pour mettre l’accent sur les métiers de rééducation, tels que l’orthophonie ou l’ergothérapie. Avec toujours en tête d’attirer des jeunes vers ces carrières et de privilégier les locaux.

Toujours est-il que l’ensemble des partenaires du jour parlent d’une seule et même voix. « Il faut changer de braquet, de paradigme », indique Yves Rajat, avant de reprendre l’une des phrases célébres de Montaigne : « Ce n’est pas un vase que l’on remplit, mais un feu que l’on allume. » Une citation qui donne une certaine inspiration à son acolyte, Soilihi Mouhktar. « À l’impossible, nul n’est tenu. » Après les paroles, place aux actes !

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