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Travail dissimulé : « Bah, c’est ça ou ils crèvent de faim »

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Justice à Mayotte : “On va tout faire pour que l’histoire de Stam soit la dernière de ce genre”

On l’appelait Stam. Et l’actualité que connaissent les États-Unis comme la métropole quant aux violences policières faites aux noirs ne peut que faire écho à son histoire. Celle d’un jeune père de famille de Mayotte, tué par balle de la main d’un policier le 23 février à Kawéni. 

Relation sexuelle à 14 ans : une mineure de plus victime des failles de la justice mahoraise

Une simple affaire d’atteinte sexuelle sur une mineure de moins de quinze ans a fini par prendre de l’ampleur au tribunal correctionnel mercredi dernier. Rappelant que le débat sur le consentement, en particulier des mineurs, est toujours cruellement d’actualité, deux ans après l'adoption de la loi sur les violences sexistes et sexuelles. 

Protection animale à Mayotte : « Quand on s’en prend comme ça à des chiens, c’est qu’on n’a plus de limites »

La thématique de la délinquance a mis en lumière, ces dernières semaines, le rapport de jeunes bandes avec les chiens. Torturé par sadisme, utilisé comme arme et objet de rivalités, le « meilleur ami de l’homme » a la vie dure sur le territoire où associations et forces de l’ordre tente tant bien que mal d’endiguer le phénomène.

Rapt de Petite-Terre : après l’appel devant la chambre de l’instruction, case prison et « tournure politique »

Rendue ce jeudi en appel devant la chambre d’instruction de La Réunion, la décision de placer les quatre hommes mis en cause dans l’affaire du rapt de Petite-Terre n’est pas sans soulever de questions selon leur avocat. Me Nadjim Ahamada dénonce notamment une violation des droits de la défense et une motivation politique à l’endroit des divers collectifs contre l’insécurité qui affichent un soutien farouche à ses clients.

En plus de son travail, un homme de 64 ans cumulait les infractions liées à ses propriétés à Chirongui. Il embauchait notamment des personnes en situation irrégulière pour des travaux non déclarés. Le tribunal correctionnel de Mamoudzou l’a condamné à dix-huit mois de prison avec sursis et à payer une amende de 45.000 euros, ce mardi.

« Vous gagnez 2.700 euros par mois légalement et 15.000 avec le reste », rappelle Chantal Combeau, la présidente du tribunal correctionnel de Mamoudzou, ce mardi matin. Trapu, l’homme de 64 ans en face d’elle ne bronche pas. Il sait qu’il est en tort et peut difficilement nier les faits. Trois d’ailleurs lui sont reprochés ce jour-là. Le premier, le plus important, date du 24 juillet 2018. Ce jour-là, la police aux frontières aperçoit sur un chantier deux maçons travaillant sans casque et sans chaussures de sécurité. L’un s’enfuit, l’autre est vite appréhendé. Le Comorien explique qu’il a bien un récépissé, mais ne pouvait pas travailler légalement. Les travaux, réalisés malgré un permis de construire refusé en 2013, sont pour l’habitant de Chirongui qui cherche à agrandir son bâtiment. Percevant déjà 9.000 euros mensuels (non déclarés) grâce à huit locaux commerciaux, il a entrepris de rajouter un étage.

Pris la main dans le sac de ciment, il confirme avoir embauché la personne avec un récépissé, mais sans savoir qu’il ne pouvait travailler. Sans contrat et sans assurance, l’employé payé « 1.000 euros par mois » travaillait sept jours sur sept et 70 heures par semaine. Pour l’aider, il avait lui-même fait appel à un clandestin. Il lui donnait 400 euros de son propre salaire. Interrogé sur le montant de ce dernier, ce mardi, l’ex-employeur concède que « c’était un contrat oral ». « Bah, c’est ça ou ils crèvent de faim », rétorque la présidente du tribunal. Se confondant en excuse, il répète « qu’il était ignorant » et jure qu’il fait attention à tout faire dans les règles depuis.

Relaxé pour les deux autres faits

Le 13 novembre 2018 pourtant, un nouveau contrôle révèle que les travaux ont avancé depuis et que deux autres clandestins en habit de travail et couverts de poussière de ciment se trouvent en train de dormir sur place. Contrairement aux premiers, ceux-là réfutent tout travail et disent ne pas connaître le propriétaire. Ils sont présents uniquement pour échapper au contrôle de la police aux frontières dans les rues de Chirongui. « C’est normal de les trouver dans cet état. Il y a de la poussière sur les chantiers. Et ils peuvent aussi bien travailler sur un chantier à proximité », fait remarquer l’avocat du prévenu, maître Jean-Baptiste Kondé. Pour ce fait, les juges décident d’ailleurs d’une relaxe « au bénéfice du doute ».

Le dernier fait, plus ancien, date d’avant 2016, quand le même homme avait construit sur un terrain des bangas avec l’eau courante et l’électricité qu’il louait à des clandestins. Ce qui servait d’abord « à un poulailler » avait fini par accueillir plus d’une centaine de personnes réparties dans une trentaine de logements insalubres. La somme entre 50 euros et 100 euros mensuels qu’il demandait s’avérait davantage être un loyer qu’« une participation » comme il le laisse entendre encore ce mardi.

Si la présidente du tribunal et le substitut du procureur, Tarik Belamiri, ont noté que « ça colore le dossier », ils ont reconnu que la relaxe ne faisait guère de doutes au regard de la prescription. Condamné finalement pour l’emploi des deux hommes surpris le 24 juillet 2018, il a écopé d’une peine de dix-huit mois de prison avec sursis et d’une amende de 45.000 euros. Une somme qui s’ajoute aux 37.000 euros qu’il a déjà dû régler à l’Office français de l’immigration et de l’intégration (OFII).

Les anciens maires de Tsingoni et Koungou reviendront au tribunal

Deux affaires concernant des anciens élus mahorais ont été renvoyés, ce mardi matin, au tribunal correctionnel de Mayotte. La première concernait Saïd « Raos » Ahamadi, maire de Koungou de 2001 à 2008. Il est poursuivi en diffamation par l’édile actuel, Assani Saindou Bamcolo. Le 9 mars 2021, il avait déclaré sur les ondes de Mayotte la 1ère que son concurrent aux élections municipales de 2020 avait gagné « grâce à de la tricherie ». Delphine Ernotte, qui était considérée comme prévenue en tant qu’ancienne directrice de France Télévisions, a bénéficié d’un non-lieu dans cette affaire renvoyée finalement le 15 novembre. Maire de Tsingoni de 2008 à 2014, Ibrahim-Amédi Boinahéry a vu lui aussi son procès reporté. Le 7 février 2023, il devra y répondre de délit de favoritisme, faux en écriture, détournement de fonds publics et corruption. Il aurait avantagé deux entreprises dans le cadre d’attribution de marchés publics.

 

Deux voleurs de la pointe Mahabou condamnés

Le 6 octobre 2016, vers midi, Ahamada « Tarzan » Faridi et Bilal « Ferdinand » Youssouf ont dérobé deux téléphones portables, un ordinateur et des documents administratifs à un couple qui se baladait à la pointe Mahabou, à Mamoudzou. L’acte est aggravé par l’utilisation d’un pistolet électrique pour menacer les deux victimes, le fait que les deux prévenus étaient cagoulés avec leurs T-shirts et qu’ils aient lié les mains du jeune homme à l’aide d’un salouva. « Tarzan », 37 ans et vivant en Bretagne dorénavant, a été condamné à un an de prison ferme, ce mardi. Son acolyte de 31 ans, qui est domicilié à Chiconi, a reçu une peine similaire. Toutefois, comme il a déjà purgé un an en détention provisoire, il ne retournera pas au centre pénitentiaire.

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