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Diffamation de Kwezi FM et Patrick Varela à l’encontre de la CCI : les bisbilles du port débarquent au tribunal

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La Chambre de commerce et d’industrie accuse le patron de Kwezi et un prestataire, usager du port de plaisance, de diffamation pour des propos tenus en décembre 2017 et février 2018. L’établissement qui gère le port de plaisance demande 10.001 euros pour son préjudice moral. Le tribunal doit rendre sa décision mercredi prochain.

On pourrait croire que l’eau a coulé sous les ponts, surtout depuis que la Chambre de commerce et d’industrie de Mayotte a remporté, en bonne et due forme, le marché pour la gestion du port de plaisance de Mamoudzou, en février dernier. Que nenni ! Ce mercredi s’ouvrait au tribunal correctionnel le procès en diffamation qui oppose la CCI, partie civile dans le dossier, à Patrick Millan, directeur de Kwezi FM et Patrick Varela, usager du port – qui détient aujourd’hui le catamaran Éole 1er. La pomme de la discorde ? Des faits de diffamation, datant de décembre 2017 et février 2018.

À l’époque, Patrick Varela, qui offrait déjà des prestations sur le lagon via ses quatre bateaux, s’était rendu à deux reprises sur le plateau de Kwezi FM pour dénoncer une situation jugée “inacceptable”. Tarifs “illégaux” et exorbitants, pas d’investissement dans l’infrastructure, apparemment vétuste, absence de sanitaires corrects, voire même menaces contre les usagers… Pire, la CCI, gestionnaire du port depuis sa création en 1995, ne disposait en réalité plus de contrat : sa DSP (délégation de service public), ayant pris fin en 2011, faisait l’objet chaque année de petits avenants d’un an – huit, tout de même ! – dans l’attente d’un nouvel appel d’offres. Bref, la tempête faisait rage, et ce, jusque dans les studios de Kwezi. Problème pour Patrick Millan : diffusées en direct, ces émissions “Temps de parole” ont par la suite été mises en ligne, et c’est notamment pour cette raison que le patron de la chaîne est poursuivi dans cette affaire.

“Personne ne viendra m’attaquer”

Parmi les 15 passages balancés sur la toile et qui ont fait l’objet d’une poursuite, l’on retrouve ainsi pêle-mêle : “on ne peut pas laisser des gens comme ça, ce sont des voyous”, “c’est avenant, sur avenant, c’est un délit de favoritisme entre le conseil départemental et la CCI”, “pour moi, ce n’est pas nous les voleurs, les 690.000 euros en trois ans, on ne sait pas où ils sont passés”, “ils rackettent et menacent les gens”, ou encore, “on peut venir m’attaquer, mais personne ne viendra m’attaquer, vous le savez…

Manque de pot, la CCI a bien décidé d’engager des poursuites, qui ont donc abouti ce mercredi à une audience en correctionnelle. Maître Benoît Derieux, conseil de l’établissement délégataire, a rassemblé six imputations distinctes, pouvant relever de la diffamation : le délit de favoritisme ; les infractions supposées ; l’absence de prestation en échange du paiement des redevances ; la mise en danger de la vie d’autrui par l’état du ponton ; le “racket”, des plaisanciers ; et la “gestion erratique” du personnel. Et la Chambre d’argumenter, comme elle l’avait d’ailleurs déjà fait par le passé, que les avenants successifs ne permettaient pas des investissements d’envergure, ou encore qu’une poignée de prestataires refusaient de payer la redevance. “Si le fait de venir demander à M. Varela de payer sa redevance s’apparente à du racket, Monsieur a un problème de vocabulaire”, raille l’avocat, qui demande 10.000 euros au capitaine d’Eole 1er et un euro symbolique ainsi que la suppression des vidéos en ce qui concerne Patrick Millan.

 

Des tarifs “entachés d’illégalité

 

À charge désormais pour l’intéressé d’apporter les preuves de ce qu’il a avancé… Une mission ardue, qui plus est quand les accusations formulées sont parfois graves. Mais le prévenu n’en démord pas : “Je n’ai aucune animosité contre la CCI, mais quand je vois des gens qui sont malhonnêtes…”, commence à se défendre le chef d’entreprise, les bras tannés par des années de soleil et d’écume. “C’est inadmissible, c’est un comportement de voyou, je ne sais même pas si voyou est le bon terme, mais c’est inacceptable”, réitère-t-il à la barre. “Mais est-ce qu’il y a eu une condamnation pénale, par exemple pour le délit de favoritisme, le détournement de fonds, la mise en danger de la vie d’autrui ?…”, l’interroge le président. Il aura fallu une courte suspension d’audience pour s’en assurer : un employé du port a en effet écopé de 5.000 euros d’amende pour abus de confiance… au préjudice de la CCI. “Cela ne rend pas la CCI auteure ou complice de ces faits-là”, balaie Maître Derieux.

 

Top départ

 

Maître Nadjim Ahamada pour la défense de Patrick Millan aura bien tenté de plaider la prescription, et Maître Yanis Souhaïli, le conseil de Patrick Varela, son rôle de lanceur d’alerte… Difficile de prouver chacune des six imputations proférées. Et ce, malgré une note de l’avocat de la CCI lui-même reconnaissant des tarifs “entachés d’illégalité”, différentes attestations des plaisanciers, ou encore les huit années qu’il aura fallu au conseil départemental pour renouveler l’appel d’offres. “Vous avez compris, quelle est la limite entre la liberté d’expression et la diffamation ?”, a demandé un assesseur au prévenu. “Si, j’ai compris qu’en gros, il faut se taire”, lâche Patrick Varela avec amertume. L’affaire est mise en délibéré et le verdict doit être rendu mercredi prochain. En attendant, le prestataire ne cache pas ses velléités de départ. “Je quitte Mayotte parce qu’on m’a écrasé, on m’a affaibli.” Hissez la grand-voile ! Heureusement que le capitaine n’a vendu que trois de ses quatre bateaux…

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