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Il se glissait dans leur lit la nuit : quatre ans de prison dont six mois avec sursis pour le prévenu

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Une simple affaire d’atteinte sexuelle sur une mineure de moins de quinze ans a fini par prendre de l’ampleur au tribunal correctionnel mercredi dernier. Rappelant que le débat sur le consentement, en particulier des mineurs, est toujours cruellement d’actualité, deux ans après l'adoption de la loi sur les violences sexistes et sexuelles. 

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Rendue ce jeudi en appel devant la chambre d’instruction de La Réunion, la décision de placer les quatre hommes mis en cause dans l’affaire du rapt de Petite-Terre n’est pas sans soulever de questions selon leur avocat. Me Nadjim Ahamada dénonce notamment une violation des droits de la défense et une motivation politique à l’endroit des divers collectifs contre l’insécurité qui affichent un soutien farouche à ses clients.

Après avoir passé trois ans en détention provisoire dans l’attente de son procès, un homme comparaissait ce mercredi devant le tribunal correctionnel pour avoir agressé sexuellement deux mineures en 2017. Malgré sa défense bancale, le prévenu n’a plus que quelques mois à passer derrière les barreaux.

Son mode opératoire était presque rodé. Dès qu’il avait un peu bu, l’homme entrait par effraction dans un domicile. Et tandis que tout le monde dormait à poings fermés, il se glissait discrètement dans la chambre d’une fillette pour s’allonger à ses côtés. Et faire ses affaires… Par deux fois au moins, le 14 novembre et le 14 décembre 2017, le prévenu a ainsi été pris la main dans la culotte. Manque de pot pour la deuxième victime, il était parvenu à s’échapper la première fois. C’est donc pour ces doubles infractions de violations de domicile et d’agressions sexuelles imposées sur mineures de moins de quinze ans que cet habitant de Combani était convoqué ce mercredi au tribunal correctionnel.

Il a d’abord enlevé mon salouva, et quand je me réveillais, il faisait comme s’il dormait”, retrace trois ans après les faits sa première cible, alors âgée de quatorze ans. Le même manège se répète, jusqu’à ce que l’adolescente, de dos et tétanisée, sente ses mains sur ses fesses. Elle parvient à s’extraire pour prévenir son petit frère, qui réveille sa mère. Alertés à leur tour, les voisins tentent de l’attraper, mais le saoulard parvient à dénouer ses liens avant que les gendarmes n’arrivent. Quand enfin ils rappliquent, la mère a déjà eu le temps de tout ranger. Et même de passer un coup de serpillère ! Il faut dire aussi que l’intrus, complètement alcoolisé, s’était fait dessus dans son salon… “Depuis, j’ai peur de sortir dehors. Même chez moi, toute seule, je n’y arrive pas”, murmure la mineure entendue ce mercredi à la barre.

 

“J’ai eu un instinct”

 

Non content de ce premier exploit, le fugitif remet le couvert un mois tout pile après son intrusion chez cette famille de Tsingoni. Dans la nuit du 13 au 14 décembre, une autre petite fille est tirée des bras de Morphée par ce cauchemar de chair et d’os. Elle a neuf ans. Cette fois-ci, c’est la maman elle-même qui découvre la scène. “J’étais malade, et je me suis réveillée d’un coup. J’ai eu un instinct”, rembobine-t-elle. Le gaillard est allongé sur son enfant, il a déjà retiré ses vêtements et son propre short. La fillette est en pleurs. “Quand il était sur toi, il a bougé ?”, lui demande aujourd’hui la juge. Hochement de tête. Si le certificat médical établi peu après l’agression n’aura relevé aucune lésion corporelle permettant de caractériser un viol, du sperme sera néanmoins retrouvé un peu partout sur les draps, la culotte et la jupe de la victime.

 

Un QI dans la moyenne basse

 

mayotte-agression-sexuelle-alcoolique-2Le problème, c’est que le prévenu a toujours nié les faits. “Cette nuit-là (celle de décembre NDLR), j’étais juste venu voler une télé”, répète-t-il à l’audience, comme il l’a déjà martelé pendant sa garde à vue et devant le juge d’instruction. “Quand vous voulez voler une télévision, vous vous masturbez aussi sur une petite fille ?”, s’étonne la juge. “J’ai pas commis ça. Je me souviens pas. Je voudrais pas faire ça, j’ai des sœurs« , rétorque-t-il coup sur coup, d’un air un peu benêt. Face à ses réponses godiches, même le traducteur du tribunal en perd son latin ! Et force un peu le ton, au point d’être poliment rappelé à l’ordre par la magistrate. Visiblement, ce nigaud n’est pas de la trempe d’un Einstein : d’après le psychologue qui l’a suivi en prison, son quotient intellectuel (QI) se situe “dans la moyenne basse”. Ajoutez à cela un fort alcoolisme, qui le pousse à des comportements dangereux, et voilà un joli personnage. “Moi, quand j’ai bu, faut pas venir me chercher des histoires”, marmonne-t-il en effet. Heureusement, en prison où il a été placé en détention provisoire depuis trois ans, il a réglé le problème. “Je prie Dieu, si je sors, de pas recommencer”. “Je ne compte pas trop sur Dieu mais sur vous”, lui réplique-t-on.

 

Coupable mais presque libre

 

Face à cette négation des faits, le risque de récidive est bien réel. Sans parler du préjudice moral pour ses deux victimes, rappelle Maître Soilihi, avocat de la partie civile. “Il est dommage qu’il ne se rappelle pas, car ces jeunes filles auraient bien aimé entendre une reconnaissance des faits, pour se reconstruire”, souligne-t-il. Pour le procureur de la République, les faits sont bien caractérisés, que ce soit par les témoignages des uns et des autres, que par les éléments récoltés sur place par la police scientifique. Sa culpabilité ne fait pas de doute. Reste que le mis en cause a déjà passé trois ans sous les verrous… D’où la condamnation finalement retenue par le tribunal, à quatre ans de prison dont six mois assortis d’un sursis probatoire de deux ans. En clair, l’homme retourne à Majicavo… mais pour quelques mois seulement. Un sursis révocable s’il ne respecte pas ses obligations de soins, de travail ou de formation et ses interdictions d’approcher les victimes. Gare à la levée de coude !

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