À Chirongui, des menaces prises très au sérieux

Les élèves du lycée de Chirongui sont les seuls de l’île à ne pas avoir repris le chemin des salles de classe, ce lundi. En cause, une rumeur née de la mort d’un élève de 15 ans originaire de Tsoundzou. Des jeunes du même village auraient proféré des menaces de mort à l’encontre des habitants de Chirongui.

Seule une poignée de lycéens était à l’intérieur de l’établissement Tani Malandi*, ce lundi. Tôt le matin, des mères d’élèves ont bloqué les transporteurs scolaires pour que les adolescents repartent chez eux. Une intervention nécessaire, selon elles, due aux menaces qui pèsent sur eux et dont le point de départ est l’agression violente d’un élève de 15 ans, le 25 février. Ce dernier, originaire de Tsoundzou a succombé à ses blessures, le jeudi 10 mars. Sa mort a engendré des tensions dans son village et des risques de représailles contre les jeunes de Chirongui.

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Des menaces visent ces derniers jours les élèves et les habitants de Chirongui.

La rumeur n’a cessé de s’amplifier sur les réseaux sociaux et par le bouche-à-oreille depuis la semaine dernière jusqu’à être prise au sérieux par les autorités locales. “Nous avons peur”, confirme une mère d’élève, ce lundi. “Nos enfants ne sont pas en sécurité ici.” Elle indique que “les mamans ont arrêté les bus et renvoyé les enfants chez eux”. Enfin, ceux qui se sont déplacés, puisque la veille, une information circulait déjà pour laisser entendre que le lycée était fermé ce lundi. Beaucoup ne se sont même pas déplacés.

“Tout est calme”

Afin de renforcer la sécurité, policiers municipaux et gendarmes ont prévu d’être davantage présents aux abords des établissements scolaires dans les jours à venir. “Il y a eu une réunion dimanche avec la gendarmerie, pratiquement l’ensemble de la municipalité, une centaine d’habitants, le proviseur du lycée et le principal du collège”, explique Cédric Maleysson, chef de la police municipale de Chirongui. Lui aussi, “par des renseignements internes”, est au courant des menaces proférées. “Il y a un risque”, reconnaît-il, avant de décrire un village où “tout est calme aujourd’hui”.

Après une nouvelle réunion, ce lundi, les parents d’élèves responsables du blocage ont annoncé qu’ils laisseraient les adolescents retourner en classe. Ils comptent toutefois rester en alerte et se poster près de l’établissement. “On va rester vigilants”, prévient la mère de famille jointe par téléphone. “Et ce, pour au moins trois semaines.”

(*) Nous n’avons pas pu joindre la direction de l’établissement.

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