La démolition de « Barakani » à Koungou est lancée

Les opérations de démolition d’habitats insalubres continuent sur l’île. Ce lundi matin, la destruction du quartier Barakani, à Koungou, a commencé. En début de matinée, les engins de chantier étaient à l’œuvre pour détruire les quelques habitats restants. Cette opération intervient un mois après la démolition de « Talus 2 ».

La troisième opération de démolition d’habitats insalubres, dans le cadre de l’opération Wuambushu, a débuté ce lundi matin, dans le village de Koungou. L’arrêté préfectoral avait été déposé le 12 avril dernier et deux familles avaient saisi le tribunal administratif pour contester le texte. Cependant, le juge a rejeté le vendredi 9 juin, leurs recours, considérant que des offres de relogement ont bien été faites par les services de l’État. Selon la préfecture, ce sont 80 cases en tôles qui étaient érigées sur le site de Barakani. Cependant, les occupants ont pris les devants et il n’en restait que quelques-unes à démolir le jour-j.

« Les gens sont partis très vite »

Au sein de ce quartier informel, ce sont vingt familles qui y avaient construit leurs habitats et « deux tiers étaient en situation régulière », malgré cela, « aucune n’a été relogée », souligne Psylvia Dewas, chargée de la résorption de l’habitat illégal et de la construction de logements sociaux à la préfecture de Mayotte. Des solutions de relogement refusées par les familles ou restées sans retour. À la suite des premières visites de reconnaissance sur le terrain, « les gens sont partis très vite, même ceux qui avaient des propositions de relogement », reconnait Psylvia Dewas. Avant l’opération de démolition, de nombreuses cases en tôles avaient été détruites par les habitants eux-mêmes. Malgré ces destructions volontaires, « encore la semaine dernière, nous étions en contact avec deux familles ayant déposé des recours, mais elles ont refusé les propositions de relogement », complète-t-elle.

Dix arrêtés de démolition déposés

Sur place, Thierry Suquet, le préfet, explique que « pour le moment nous avons déterminé 15 périmètres », ce qui représente 1.000 habitats informels, mais aucune date d’échéance n’est précisée par le délégué du gouvernement. Une dizaine d’arrêtés de destruction de bidonvilles ont été pris, dont trois – dans la commune de Koungou – ont d’ores et déjà été effectués. « On continuera à en prendre », réaffirme le préfet. Pour le maire de Koungou, Assani Saindou Bamcolo, également présent sur place, « ce sont des opérations importantes pour le développement de la commune ». En début de matinée, les ouvriers ont œuvré à déblayer les gravats et les tôles, avant de commencer à détruire les cases restantes. Ce chantier de « décasage » devrait durer jusqu’à mercredi.

Une future station d’épuration

Propriétés du conseil départemental et du syndicat des eaux de Mayotte, les parcelles du site accueilleront à l’avenir une station de traitement des eaux. « On souhaite que sur les sites où l’on applique la loi Élan, il y ait des projets d’aménagement », réaffirme Thierry Suquet. Les travaux de sécurisation des lieux et de terrassement devraient débuter d’ici la semaine prochaine. Cette station d’épuration permettra de traiter les eaux de 25.000 habitants des villages de Koungou et Majicavo.

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