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Crise de l’eau : Des captages illégaux détruits dans le bassin de la rivière Ourovéni

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Une nouvelle opération de destruction de captages illégaux en rivière a eu lieu ce mardi matin, organisée par la Mission interservices de l’eau et de la nature (Misen). C’est la troisième opération menée depuis début septembre. Ainsi, quatre captages illégaux installés dans un affluent de la rivière Ourovéni ont été démolis.

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Une vingtaine de personnes du Conseil départemental, de l’Office français de la Biodiversité et de la Direction de l’environnement, de l’aménagement, du logement et de la mer (Dealm) de Mayotte étaient mobilisées sur cette action.

Après les rivières Mroni Mouala et Bouyoni, une opération de destruction de quatre ouvrages non-autorisés a eu lieu ce mardi matin, dans un affluent de la rivière Ourovéni. Ces captages illégaux ont été construits au travers du cours d’eau afin de le dévier et ainsi permettre l’irrigation de cultures. En sus, un bassin récemment construit dans une zone humide a été également détruit. « Il y a un enjeu très fort en termes de ressources en eau potable », admet Jean-François Le Roux, chef de service environnement, prévention des risques à la Dealm (Direction de l’environnement, de l’aménagement, du logement et de la mer). Organisées dans le cadre de la Mission interservices de l’eau et de la nature (Misen), ces opérations permettent « d’unir nos forces afin de lutter contre tous ces prélèvements sauvages et illégaux, qui portent un gros préjudice à la ressource en eau et donc, à la potabilisation », indique Ronan Le Goaster, chef du bureau gestion de l’eau au sein de la direction de la transition écologique et énergétique (DTEE) au Département. Depuis début septembre, ce sont treize captages illégaux qui ont été démolis, en trois opérations.

« De la ressource en moins pour l’eau potable »

L’affluent concerné par cette opération est situé dans le bassin versant de l’Ourovéni et de sa prise d’eau pour l’usine de potabilisation. « Tous ces captages qui retiennent l’eau de manière illégale, c’est de la ressource en moins pour l’eau potable », reconnait Jean-François Le Roux. À Mayotte, les rivières appartiennent au domaine public fluvial, propriété du Conseil départemental, dont fait partie cet affluent, ainsi que tous les cours d’eau. Ces différents captages illégaux, qui prélèvent de l’eau gravitairement sans pompe, avaient été précédemment repérés par les agents de la Police de l’eau, de l’Office français de la biodiversité (OFB) et du Département. Ce mardi, une vingtaine de personnes étaient donc mobilisées pour ces destructions, du Conseil départemental, de l’OFB et de la Dealm de Mayotte. La gendarmerie, ainsi que la police municipale de Ouangani et intercommunale de la communauté de communes du centre ouest étaient présentes pour assurer la sécurité de l’opération.

Un schéma d’entretien des rivières

La semaine passée, le Département de Mayotte a délibéré pour la mise en place d’un schéma d’entretien et de restauration des rivières de Mayotte. « Avec cette crise de l’eau, on s’est bien rendu compte qu’il fallait mettre le paquet pour entretenir, préserver, protéger nos rivières », constate Ronan Le Goaster. Une fois le financement bouclé, ce schéma sera mis en place afin de protéger durablement la ressource en eau et devrait contenir près de 400 interventions à réaliser. « On va se lancer dans la reconquête de nos rivières », affirme le chef de bureau. Le volet répressif sera accentué afin de faire cesser ces infractions, notamment en lien avec le parquet et l’Office français de la biodiversité. En complément, le Département a également récemment délibéré sur le principe de la création d’un Office de l’eau, organe de gouvernance de l’eau.

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