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Candidates au titre de Miss Petite-Terre et futures ambassadrices des tortues

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L’association Oulanga Na Nyamba a été chargée de former et de sensibiliser les six prétendantes au titre de Miss Petite-Terre à la préservation des tortues. Ce lundi 10 mai, les candidates se sont rendues à la plage de Papani pour apprendre à identifier les lieux de ponte mais aussi de braconnage de tortues.

Dzaoudzi. 10h. Dina Andrianaivoravelona accueille les six prétendantes au titre de Miss Petite-Terre et leur explique l’objectif de la séance du jour. “Vous avez déjà réalisé deux cours théoriques pour apprendre à mieux connaître les tortues, puis une séance où vous avez pu assister à une ponte. Aujourd’hui, nous allons tenter d’identifier des émergences de tortues ou des cas de braconnage.” À peine arrivée sur la plage de Papani, la coordinatrice des projets de sensibilisation au sein de l’association de Oulanga Na Nyamba repère un rassemblement d’oiseaux sur le sable. La petite équipe de jeunes ambassadrices s’approche et découvre avec horreur le corps sans vie d’une tortue braconnée quelques heures auparavant.

 

Remonter l’acte de braconnage au REMMAT

 

Décédée depuis peu, le reptile gît sur le sable. Les oiseaux, les mouches et les vers commencent à entamer sa carcasse. “Nous sommes face à un cas de braconnage classique. La tortue a été mise sur le dos, puis les braconniers ont sectionné ses deux nageoires avant pour l’empêcher de se débattre. Nous voyons également qu’ils ont tranché une partie de sa gorge. Ensuite, ils l’ont ouverte pour récupérer sa chaire. Nous pouvons voir des œufs à l’intérieur de sa carapace et penser qu’elle n’a pas eu le temps de pondre. Dans un cas comme celui-ci, nous réalisons un constat pour le Réseau d’Échouage Mahorais des MAmmifères marins et Tortues marines (REMMAT). Nous spécifions l’espèce qui a été braconnée, ici une tortue verte, sa taille, l’état dans lequel le cadavre est découvert et diverses autres informations pour identifier l’animal”, déroule Dina Andrianaivoravelona au moment d’effectuer des photos et des mesures de l’animal. Avant de marquer la carapace de l’animal à la bombe de peinture avec la date du jour afin que ses collègues du REMMAT puissent identifier l’animal et réaliser des prélèvements.

 

Devenir ambassadrice des tortues mais pourquoi ?

 

Avant, je ne savais pas que la tortue était une espèce en voie de disparation. Aujourd’hui, j’invite tout le monde à ne pas en manger.” Candidate au titre de Miss Petite-Terre 2021, Noorah Ali Soilihi témoigne alors de son expérience personnelle auprès de ses camarades pour faire passer un message. “Mon père m’a toujours dit de faire attention quand j’achète de la viande. La chair de tortue se vend surtout par le bouche à oreille, mais je connais des gens qui en ont déjà mangé à leur insu. De plus, c’est une viande qui peut être toxique. Le problème aujourd’hui, c’est que les gens qui [en] mangent et tombent malades par la suite ne le disent pas. Il est alors difficile de les identifier et de les sensibiliser pour qu’ils arrêtent d’en consommer.” Les concurrentes à l’élection font partie du projet Nyamoja, qui signifie “Tous ensemble”. L’objectif ? Former des défenseurs de l’environnement afin de réaliser de la prévention auprès des Mahorais de tout âge et de les éveiller à la préservation des tortues sur leur territoire.

“Cette expérience m’a donné envie de devenir bénévole”

Ramia Tina, prétendante au titre de Miss Petite-Terre, se dit consciente des problèmes liés à la consommation de viande de tortues sur son île. Face à ce constat, elle aspire à changer l’avenir de ces animaux marins. “Avant, je n’avais jamais fait partie d’une association, je ne savais pas qu’il y avait du braconnage sur l’île. Cette expérience m’a donné envie de devenir bénévole pour lutter contre. Nous avons vu des tortues pondre aujourd’hui, c’est très triste d’en voir une morte comme cela. Je ne comprends pas les gens qui braconnent.” Par le biais de cette formation d’ambassadrice du lagon, le comité des Miss et l’association Oulanga Nyamba espèrent que les jeunes filles sauront attirer l’attention sur l’importance de la protection des tortues à Mayotte et ainsi, à leur échelle, faire changer les mentalités.

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