En Petite-Terre l’inspectrice d’académie sommée par le corps enseignant de quitter ses fonctions

Drapeau et djembé à la main, les enseignants et directeurs d’écoles maternelles et primaires de Petite-Terre ont manifesté aujourd’hui pour la démission de Corinne Delvallé, inspectrice d’académie dans la circonscription de Petite-Terre.

Au mois de novembre les représentants du corps enseignant de la petite île mahoraise avaient rencontré le recteur afin de discuter du comportement de leur supérieure. Des abus dénoncés par les professeurs et directeurs d’écoles qui ont saisi les syndicats afin de se faire entendre. Mais à la suite du rendez-vous avec Gilles Halbout, le dialogue ne semble pas avoir été rétabli entre l’inspectrice d’académie et le corps enseignant.

Certains des grévistes dénoncent aujourd’hui un harcèlement moral et souhaitent une réponse tranchée de la part du rectorat. “C’est la dictature ! Elle n’a aucune bienveillance, elle n’accompagne pas, elle n’écoute pas. Il faut qu’elle parte !”, s’exclame une directrice d’école de Petite-Terre avant d’être rejointe par un de ses collègues, adjoint de direction en école primaire. “Il ne faut pas qu’elle soit protégée. Nous manquons déjà de professeurs à cause des problèmes de délinquance, si maintenant les enseignants démissionnent à cause de nos supérieurs où va l’éducation ?”, déplore-t-il.

“Il y a vraiment un problème de comportement”

Une situation qui attriste Rakotondravelo Rivomalala, secrétaire départemental du SNUipp FSU Mayotte. “Nous sommes face à des relations très tendues. Les professeurs se sentent dévalorisés dans leur travail. Aujourd’hui, tous souhaitent le départ de l’inspectrice. Nous avons assez attendu que le problème se règle de manière pacifique mais cela n’a pas fonctionné. Le recteur s’était engagé à changer les choses et à faire un point avec les enseignants au mois de juin.

Des parents d’élèves ont également pris part à la manifestation, reprochant à l’inspectrice de ne pas donner suite à leur différentes requêtes. “Elle ne répond ni aux mails, ni aux appels et encore moins à nos demandes de rendez-vous. Ce que nous craignons aujourd’hui, c’est que le stress des enseignants se répercute sur la qualité de l’enseignement et sur nos enfants. Il ne faut plus que l’académie prenne ce problème à la légère. Certains professeurs se mettent en arrêt maladie, un enseignant a déjà quitté ses fonctions, que leur faut-il de plus ?”, s’agace la maman d’un écolier de Labattoir 3.

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