100 % NUMÉRIQUE, WEB, MOBILE, TABLETTE

Les infos de Mayotte depuis plus de 20 ans !

Ces mahorais qui quittent l’île aux parfums pour se construire une carrière

À lire également

Deux lycéens mahorais admis à Sciences Po, un espoir pour la jeunesse

La fin de l’année scolaire approche et une grande partie des élèves de terminale savent désormais vers quelles études supérieures ils vont s’orienter. Cette...

L’isolement, le fléau des étudiants mahorais

La semaine dernière a été dramatique pour la communauté estudiantine mahoraise. En l’espace de quelques jours, deux étudiants originaires de Mayotte ont été retrouvés...

Avec ses dix ans d’existence à Mayotte, le CUFR n’a plus rien à envier aux autres universités

Ce mardi 12 octobre, le centre universitaire de formation et de recherche fêtait son dixième anniversaire. Une aventure au cours de laquelle les avancées...

Docteure en pharmacie : le parcours de Limouandjilati Ymamou donne de l’espoir à Mayotte

À 26 ans, Limouandjilati Ymamou vient d’obtenir son doctorat en pharmacie. Le parcours n’a pas été de tout repos pour cette jeune mahoraise originaire...

Asma* vit à Paris. Originaire de Mamoudzou, la Mahoraise de 28 ans affirme aujourd’hui ne pas regretter un instant avoir quitté le 101ème département français. Partie pour poursuivre des études littéraires, elle prépare actuellement les concours du barreau au Luxembourg et en France.

Flash Infos : Quel est votre parcours scolaire ? Pourquoi avoir quitté Mayotte pour poursuivre vos études ?

Asma : Lorsque je suis partie à l’âge de 16 ans, ma première destination a été Lyon. J’ai quitté Mayotte car la filière que je convoitais n’y existait pas et n’y existe toujours pas. J’ai suivi un parcours en classe préparatoire littéraire hypokhâgne et khâgne, à l’issue duquel j’ai réalisé une licence en droit privé puis un master en droit des affaires internationales en Égypte. Je me suis spécialisée par la suite dans le droit des pays arabes grâce à un échange universitaire au Qatar. Afin d’étoffer mon parcours, j’ai également occupé une place au sein du bureau de l’intégrité et de la lutte contre la corruption à Abidjan que j’ai délaissé par la suite pour rejoindre le Ministère de l’Europe et des Affaires étrangères. J’ai alors travaillé un an pour le consulat général de France à Alger. Puis en raison de la crise sanitaire, j’ai été mobilisée pour aider au rapatriement des Français bloqués à l’étranger et j’ai décidé de me consacrer à la préparation de plusieurs concours, dont celui du barreau.

FI : Un sacré parcours alors que vous n’avez que 28 ans. Mais alors riche de vos expériences, regrettez-vous aujourd’hui d’avoir quitté Mayotte ?

Asma : Je ne regrette pas d’être partie car j’ai pris goût aux voyages. J’espère que la fin de la crise sanitaire me permettra de repartir en Afrique. Je suis bien consciente aujourd’hui que je n’aurais jamais eu autant d’opportunités professionnelles si j’étais restée sur l’île.

FI : Vous parlez d’opportunités professionnelles. Pensez-vous qu’il est possible à l’heure actuelle de se constituer une carrière à Mayotte ?

Asma : En l’état actuel des choses, je ne vois pas quels débouchés l’île offriraient aux jeunes diplômés. Il n’existe aucun dispositif de retour et d’accompagnement à la recherche d’emploi. L’État ne soutient que très peu les jeunes entrepreneurs. C’est la raison pour laquelle je suis admirative du parcours de jeunes mahorais qui excellent dans leurs domaines. Que faire lorsque l’on n’a pas d’âme entrepreneuriale ? Le département n’a aucun moyen d’absorber le contingent de jeunes diplômés alors la plupart restent en métropole. Quel intérêt de venir grossir le flot des chômeurs ?

FI : Selon vous comment s’explique la fuite des cerveaux à Mayotte ?

Asma : Pour moi, la fuite des cerveaux à Mayotte s’explique d’abord par l’environnement hostile et l’insécurité. Mayotte connaît des pics de violence que l’on ne rencontre pas ailleurs. Mais aussi par le manque d’attractivité liée à l’absence d’activité sur l’île. Également par les salaires peu élevés au regard du coût de la vie. De plus, la pratique du piston peut rendre l’insertion professionnelle difficile. Enfin, les porteurs de projets qui souhaitent ouvrir une entreprise sont confrontés à des lourdeurs administratives qui viennent freiner la mise en place de leur activité.

FI : Voilà un bilan bien triste que vous dressez là… Si vous deviez donner un conseil à un jeune bachelier mahorais, que lui diriez-vous ?

Asma : Si je devais donner un conseil à un étudiant, je lui demanderais de bien se renseigner sur son orientation. Par manque d’information, certains étudiants se réorientent ou peinent à trouver leurs voies. Je leur conseillerai également de cumuler les dispositifs d’aide et de préparer un plan B au cas où tout ne se passerait pas comme prévu. Je leur demanderai d’être curieux du parcours de leurs aînés, on apprend de nos erreurs mais également de celles des autres.

* le prénom a été modifié

Mayotte Hebdo de la semaine

Mayotte Hebdo n°1059

Le journal des jeunes

À la Une

Le lycée Bamana de nouveau ouvert ce mercredi

Une assemblée générale a eu lieu, ce mardi matin, au lycée Younoussa-Bamana. L’établissement de Mamoudzou est à l’arrêt depuis le mardi 26 septembre et une...

Dix-huit habitations insalubres détruites à côté du stade de Bamana

Ce mardi 3 octobre, la deuxième opération de décasage de l’année dans Mamoudzou a eu lieu aux abords du futur stade de Bamana, suite...

« Nicolas n’a rien vu venir, il a pris un coup derrière le crâne »

Alors qu’ils rentraient de soirée, à Tsararano, deux professeurs de 26 ans ont été agressés dans leur chemin, dans la nuit de samedi et...

Gecko, le nouveau magazine de la biodiversité de l’océan Indien est lancé

Portée par l’association Les Naturalistes de Mayotte, en partenariat avec l’Agence française de développement (AFD), la nouvelle revue Gecko est à la fois un...

Gendarmerie : Emmanuel Macron confirme la création de brigades à Bandraboua et Tsingoni

Alors que quatre brigades de gendarmerie ont été promises pour Mayotte, le président de la République a dévoilé une nouvelle carte, ce lundi, avec...