Concours d’éloquence : Mayotte est bourrée de talents

Ce mercredi 9 juin à Kwalé avait lieu la finale du concours d’éloquence. Les 18 finalistes se sont réunis tôt le matin pour s’entraîner avant d’entamer la dernière ligne droite. Contrairement à la dernière édition, celle de cette année marque l’entrée en scène des collégiens, invités eux aussi à s’exprimer.

concours-eloquence-mayotte-talentsMercredi, 8h. Les 18 finalistes du concours d’éloquence se retrouvent dans l’amphithéâtre du collège de Kwalé. Scolarisés à Dembéni, Majicavo, Sada, Kahani ou encore Petite-Terre, ils viennent défendre les couleurs de leurs écoles. Position, gestuelle, portée de la voix… Jusqu’à la dernière minute, les élèves passent au crible les ultimes détails avec leurs enseignants, reconvertis en coachs pour l’occasion. Le stress monte d’un cran ! Débarque alors la présentatrice, sûre d’elle et vêtue de bleu, pour lancer officiellement la cérémonie. Plus moyen de faire marche arrière.

Les premiers affrontements commencent avec les collégiens, invités à participer cette année. Sur scène, ils sont deux par thématique. L’un doit défendre le oui, l’autre le non. Les textes sont percutants : les sujets d’actualité, le Covid, l’amour, le monde d’après… Chacun leur tour, ils prennent d’assaut l’espace, sous les yeux fiers de leurs professeurs. Présent pour l’événement, le recteur se montre tout bonnement subjugué par la qualité des pitchs. « Tous les candidats sont impressionnants », déclare Gilles Halbout, entre deux prestations. Puis vient le tour des lycéens. À ce moment-là, ils troquent leur costume d’élèves pour prendre celui de jeunes hommes et de jeunes femmes. L’objectif, coûte que coûte ? Faire passer des messages et convaincre le jury !

 

Mina Chamouine, alias Black Panther

 

Les six finalistes du lycée doivent incarner ou définir une personne. Qu’elle soit réelle ou fictive, vivante ou décédée, masculine ou féminine. Certains partent dans l’espace, avec Thomas Pesquet, tandis que d’autres creusent derrière l’image d’intellectuel de Voltaire. Grande gagnante du concours d’éloquence 2021, Mina Chamouine se voit attribuer le personnage de Black Panther, incarné par le prince T’Challa du Wakanda, une nation africaine technologiquement très avancée, et créé par l’univers cinématrographique Marvel. « Ce n’est pas seulement un super héros, c’est un symbole », énonce-t-elle.

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Pour obtenir la plus haute marche du podium, pas besoin de parler très fort ou de faire des mises en scène extravagantes. La jeune fille marque notamment les esprits en soulevant l’une de ses caractéristiques, à savoir sa couleur de peau, une grande première pour un super-héro. Et surtout une représentation forte aux yeux des enfants noirs. Selon elle, le réduire à « juste un super-héros » est un manque de respect à l’art et le catalogue à une simple distraction alors qu’il peut être bien plus que cela… Un discours touchant qui fait mouche auprès des membres du jury !

 

Une réussite à tous les niveaux

 

Dans la salle, l’ambiance est à la fête. Tour à tour, les amis respectifs des participants font du bruit en guise de soutien à leur camarade. Une fois les prestations terminées, les jeunes tombent sous les louanges du public pour leur implication et le lourd travail fourni dans le but d’arriver à un tel résultat. « Vous pouvez prétendre à des concours d’éloquence au niveau national », leur glisse Alba, journaliste à Mayotte la 1ère et membre du jury. De quoi mettre des sourires sur les visages de ces courageux collégiens et lycéens, qu’ils repartent ou non avec un collier à fleurs, symbole de leur victoire.

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