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Ce que j’en pense… Mayotte au cœur du cyclone ?

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Malgré de nombreux signaux annonciateurs, les rotations scolaires qui se répandaient dans les quartiers et villages, le niveau scolaire qui chutait dramatiquement, les professeurs titulaires qui ne venaient plus, il n’y avait pas eu de réaction sérieuse. Le vent se levait.

Malgré les Unes du Mayotte Hebdo sur les enfants poubelles il y a près de 10 ans, sur les gangs qui se constituaient, sur la violence qui grimpait, accompagnant la délinquance de survie, malgré les mineurs relâchés avant même que les victimes n’aient terminé leurs dépositions, il ne s’agissait que d’un « sentiment d’insécurité »…

Malgré le système de santé qui s’étouffait et le personnel qui le dénonçait, malgré les queues qui s’allongeaient devant le dispensaire Jacaranda ou au service des étrangers de la préfecture, malgré les quartiers « clandestins » qui se constituaient à Combani, dans toute la vallée de Vahibé à Kwalé, à Majicavo, à Kahani, des mesurettes étaient proposées et le vent commençait à souffler méchamment, menaçant.

Malgré des coups de gueule médiatiques, politiques, malgré les missions et les rapports inquiétants qui s’accumulaient sur l’habitat indigne, sur la pauvreté, sur le chômage, sur les mineurs isolés, il n’y a pas eu le « Plan Marshall » tant espéré.

Malgré la disparition progressive des poissons du lagon, les centaines de carapaces de tortues exhibées, les forêts dévastées, transformées en charbon, en champs de manioc ou de bananes sur brûlis, malgré les coups de colère des agriculteurs pillés ou des protecteurs de l’environnement dépités, malgré les rivières transformées en filets de javel nauséabonds, le vase continuait à se remplir et la tempête grondait.

Il a fallu un enchainement de faits divers de plus en plus violents, de rapports terribles de la Cour des comptes ou du procureur sur l’explosion de la violence, enfin reconnue. Il a fallu trois jours de guérilla urbaine dans les rues de Cavani, M’tsapéré et Passamainti, en marge des manifestations syndicales, avec des dizaines de véhicules saccagés. Il a fallu la mort de deux hommes. Il a fallu des années de laisser-aller pour que le vase déborde, pour que les Mahorais, qui avaient jusque là accepté, accueilli, se saisissent de la situation.

Et le cyclone a commencé d’emporter le droit, les droits de l’Homme et les plus réticents, dans un tourbillon d’expulsions. Les nuances n’ont plus eu droit de cité, la violence des propos laissait la place à la violence des actes, trop longtemps contraints. La parole s’est libérée, certains se tétanisant, d’autres s’enflammant. La politique locale, régionale s’en est mêlée, rendant la situation plus instable, plus dangereuse encore. Jusqu’où ? Jusqu’à quand ?

La détresse des Mahorais a-t-elle été entendue ? L’Etat va-t-il enfin mettre les moyens pour circonscrire la crise, et remonter en amont pour y trouver des solutions pérennes ? Des négociations pourront-elles s’engager avec un gouvernement comorien (encore ?) arc-bouté sur des antiennes entêtantes et refusant de respecter le choix des Mahorais ? La COI sera-t-elle enfin utile, utilisée ?

Les élus locaux vont-ils enfin s’atteler à la tache considérable du développement économique et social de Mayotte, s’intéressant plus à leur île qu’à leur prochaine mission à l’extérieur, sans vouloir rendre des comptes ?

L’Etat instituera-t-il une zone franche globale pour redonner de l’espoir et relancer Mayotte et son attractivité, afin que cette île magnifique puisse enfin valoriser ses nombreux atouts ? La coopération régionale pourra-t-elle enfin devenir une réalité concrète, efficace, utile à toutes les populations de la zone, et plus une simple occasion pour nos élus de voyager à nos frais ? Mayotte pourra-t-elle enfin trouver toute la place qu’elle y mérite ?

Mayotte est peut-être au cœur du cyclone. Il faudrait profiter d’un peu de répit, observer quelques jours de trêve, pour étudier l’étendue des dégâts et envisager des moyens efficaces, légaux de régler les problèmes, sans souffrir de nouvelles rafales de vent meurtrières.

Il faudrait régler une bonne fois ces problèmes d’immigration clandestine massive, de terrains squattés, de voyous impunis qui pourraient aller purger leurs peines dans les geôles comoriennes (!), faute de quoi une pluie torrentielle sanglante risque d’emporter nos espoirs et nos enfants.

Les populations des Comores et de Mayotte, tout comme celles de Madagascar, ont sûrement plein d’espoirs et de potentiels à valoriser pour leurs îles respectives, plein de projets à construire, plein de secteurs à développer, d’échanges à engager, mais aussi tant à faire ensemble, dans un environnement apaisé et propice, indispensable à ce développement. Chacun agira à son rythme, suivant ses choix politiques, en fonction de ses élus, de ses soutiens, de ses ambitions, dans le respect mutuel.

Comme après la tornade qui a éparpillé le riz gaspillé du mariage et formé l’îlot de sable blanc, le calme pourrait alors revenir sur notre région. Le bleu du ciel et les eaux turquoise du lagon pourront se mélanger à nouveau, les pêcheurs ressortir leurs pirogues, les oiseaux invisibles revenir chanter dans les arbres et la vie reprendre ses droits, paisiblement. Avec tout ce qu’il y a à faire, c’est ce dont Mayotte a besoin.

Laurent Canavate

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