L'ACTUALITÉ DE MAYOTTE 100 % NUMÉRIQUE

Les infos de Mayotte depuis plus de 20 ans !

Pour une fin de vie et des finances dignes

À lire également

Attaquée de toutes parts à Mayotte, Panima tente de riposter

Entre la polémique sur la qualité des repas livrés aux confinés du RSMA, et la mise à l’arrêt d’une partie importante de son activité à cause du confinement, l’entreprise de restauration collective est sur tous les fronts. Mais face à ces multiples coups durs, son directeur, Gilles Rouinvy, ne baisse pas les bras et répond aux critiques. Entretien.

Les chiffres qui rendent le confinement compliqué à Mayotte

On le sait, le confinement à Mayotte est rendu d’autant plus difficile qu’une grosse partie de la population vit dans des habitations insalubres, dénuées du confort élémentaire. Dans une publication diffusée hier, l’Insee rappelle quelques chiffres parlants. Résumé point par point.

Rachat de Vindemia par GBH : la grande distribution de Mayotte face à la menace d’une concentration inédite

Réunion au sommet ce lundi, entre les différents acteurs économiques et politiques du 101ème département, alors que le rachat de Vindemia, filiale de Casino, par GBH, qui détient 11 magasins Carrefour, doit avoir lieu le 1er juillet. Pour l’instant, ni l’Autorité de la Concurrence, ni le Conseil d’État ne se sont prononcés contre l’opération. Mais après La Réunion, c’est au tour des acteurs mahorais de s’inquiéter de ses conséquences pour la vie économique locale.

Grand mariage / Manzaraka : l’entraide encore privilégiée pour le financement

Le manzaraka, ou grand mariage, est un passage obligatoire pour tout Mahorais souhaitant s'inscrire dans la tradition. Cette cérémonie peut facilement rassembler plus de 300 personnes : colliers de fleurs, mbiwi, mais surtout liasses de billets. Le manzaraka a un coût ! Alors, comment est-il financé ? 

 

Si les personnes âgées se retrouvent sans aucun revenu lorsqu’elles n’ont pas la nationalité française, les retraités français de Mayotte ne sont pas beaucoup mieux lotis. Entre dévalorisation des minima sociaux français et absence de certaines allocations, le troisième âge mahorais se retrouve dans une situation de survie ou de dépendance vis-à-vis de sa famille.

Il faut le dire d’emblée : il n’est pas plus difficile pour une coco ou un bacoco de trouver du travail à Mayotte que dans le reste de la France. Cependant, beaucoup moins de personnes âgées ont droit à la retraite qu’en métropole, et le fait qu’environ deux tiers des entreprises mahoraises soient informelles cantonne les travailleurs du troisième âge à de faibles revenus et aux petits boulots. C’est le cas de Mhoma Ali, quinquagénaire du sud de l’île. Faisant renouveler sa carte de séjour depuis 1995, année de son arrivée à Mayotte, le vieil homme n’a désormais pas le droit aux aides, puisqu’il n’a pas la nationalité française. « Dès  lors que j’ai eu mes papiers français, j’ai cherché du travail dans n’importe quel domaine, mais en vain, déplore-t-il. J’ai donc toujours été au chômage. » Pour vivre, ou plutôt survivre, Mhoma enchaîne les petits boulots pour autrui : « J’effectue quelques bricoles, retouches de chaussures, des commissions à la campagne. Cela me permet d’avoir juste de quoi manger ». Loin d’être le seul dans cette situation, le grand-père du sud pense que « le travail n’a pas d’âge », ce qui devrait conforter notre président de la République dans son idée d’un âge de départ à la retraite repoussé à 65 ans.

pour-une-fin-de-vie-et-des-finances-dignes

Minima sociaux, misère maximum

pour-une-fin-de-vie-et-des-finances-dignesBien que Mayotte soit le 101ème département français, les prestations sociales dont bénéficient ses habitants semblent d’un autre pays, au point que les personnes âgées doivent parfois travailler, à l’instar de leurs semblables états-uniens. Au sujet du troisième âge, justement, l’APA (Allocation personnalisée d’autonomie et ancienne allocation aux personnes âgées) est de 20,12 euros par heure en France, en moyenne. La même allocation à Mayotte – arrivée seulement en 2015 – ne s’élève qu’à 16,92 euros par heure. Même si quelques départements d’hexagone sont encore moins bien lotis, l’île au lagon fait partie du wagon de fin, sans compter que très peu de personnes éligibles bénéficient de ces aides. « Quand on regarde bien, les dispositifs destinés aux personnes âgées peuvent très rapidement se résumer à l’APAet l’ASPA, alors qu’il existe d’autres aides en métropole », déplore El-Mahamoudou Chaib, président de l’association Msanga Mayotte. Il y a déjà quinze ans, en 2007, 70% des retraités mahorais avaient des revenus inférieurs au SMIC, la majorité d’entre eux ne percevant que la somme ridicule de 300 euros tous les trois mois. « On nous a dit : construisez Mayotte avec la France, vous aurez un avenir meilleur. Cette vie meilleure, qui donc en bénéficie ? », demandait une personne âgée dans les colonnes de Mayotte Hebdo en décembre 2007.

« Aujourd’hui, c’est l’argent qui dirige ce monde, déplorait encore Hamada Ali, une quinquagénaire de Barakani. Je gagne 300 euros versés tous les trois mois. Avec les factures, les courses, comment voulez-vous que je vive ? » Même quand les Mahoraises et Mahorais ont droit aux allocations, en effet, « ces minima sociaux ne les aident qu’à survivre », témoigne El-Mahamoudou Chaib. L’acteur associatif ajoute que « ça ne suffit pas lorsque la personne est seule. Très souvent, elle a des connaissances, des enfants, qui viennent la soutenir financièrement au quotidien ». Et, si cette personne a la chance de pouvoir compter sur sa famille, elle se retrouve très vite face à un autre problème : l’entrave de ses proches à son indépendance. « À Mayotte, un senior se retrouve limité dans ses capacités et ses décisions de manière assez précoce, tout simplement parce que les traditions mahoraises ont tendance à surprotéger les personnes âgées », explicite le directeur de Msanga Mayotte.

Les retraites dans le viseur

Du côté des grands débats politiciens, c’est l’âge de départ à la retraite, grand thème des campagnes électorales en 2022, qui semble dicter la ligne de conduite à adopter quant au vieillissement de la population. Il faut dire que ce dernier est préoccupant, du point de vue des cotisations sociales reversées aux retraités. Dans les années 1970 et 1980, le ratio actif-retraité était de plus de 3 actifs pour 1 retraité. Aujourd’hui, il n’est plus que d’un 1,75 actif pour 1 retraité. Si l’on suit les projections de l’Insee, qui propose une population de plus de 73 millions de Français en 2060, ce ratio tomberait à 1,25 actif pour 1 retraité à la même échéance. Face à ces chiffres alarmants quoique semblant s’atténuer sur la durée, deux philosophies politiques se font face. La première d’entre elles souhaite repousser l’âge de départ à la retraite pour augmenter le nombre d’actifs, sans tenir compte du chômage. La seconde veut l’avancer, pour mettre les jeunes, plus touchés par le chômage, au travail, sans tenir compte de l’allongement de l’espérance de vie.

Sur ce terrain, on pourrait penser que Mayotte se porte bien, puisque, même si les cotisations sociales sont moins élevées que dans le reste de la France, seules 5647 personnes mahoraises de plus de 60 ans touchaient des prestations sociales en 2019, selon les chiffres de la Caisse de sécurité sociale de Mayotte (CSSM). Ces quelques milliers de bénéficiaires ne représentent que 2,1% de la population. Néanmoins, leur nombre n’était que de 4736 en 2017, et va encore évoluer considérablement dans les prochaines années. La nécessité de mettre un œuvre un véritable schéma départemental de l’autonomie devient donc urgente, sans pour autant y brader la qualité de l’accompagnement de nos aînés. « On est encore très loin d’une prise en charge efficace des personnes âgées, les choses sont abordées de manière trop timide », tranche finalement El-Mahamoudou Chaib.

Retrouvez l’intégralité du dossier consacré au 3ème âge dans le numéro 999 de Mayotte Hebdo.

Mayotte Hebdo de la semaine

Mayotte Hebdo n°1086

Le journal des jeunes

À la Une

Wuambushu 2 : « Ça bouscule les quartiers, parce qu’on va chercher les gens »

Quelques maires et conseillers départementaux de Mayotte ont pu rencontrer François Xavier Bieuville, ce vendredi, en fin de matinée, dans l’hémicycle Bamana du conseil...

Le corps d’un jeune homme retrouvé avec « une plaie au cou » à Tsingoni ce vendredi

Ce vendredi matin, le cadavre d'un jeune homme d'une vingtaine d'années a été découvert à Tsingoni, par la police municipale, sur la voirie. Il...

Migrants à Cavani : « Ça prendra du temps, il faut le reconnaître », estime François-Xavier Bieuville

Après l’opération de recensement de ce mercredi, une autre de nettoyage est intervenue, ce vendredi matin, devant le stade de Cavani, boulevard Marcel-Henry, à...

Trois cas autochtones de choléra confirmés à Koungou

Depuis lundi, trois cas de choléra dits « autochtones » ont été confirmés dans la commune de Koungou. Un homme, une femme et un bébé, qui...

Les migrants de Cavani chassés de la rue

Depuis les environs de 9 heures, ce vendredi 26 avril, un important dispositif de gendarmes et de policiers bloque l’accès au boulevard Marcel-Henry, devant...