Sécurité | Manifestation à Bandrélé après l’agression des gendarmes

Deux jours après la violente agression de deux gendarmes du GIGN de Mayotte dans le sud-est de l’île, à Bandrélé, dimanche, plusieurs dizaines de manifestants se sont rassemblés mardi matin à l’aube. Des membres du Collectif des citoyens de Mayotte étaient sur les lieux pour interpeller le maire sur ces nouvelles violences. 

Ils souhaitaient interpeller le maire. Plus d’une soixantaine de manifestants se sont rassemblés dès 5 heures du matin mardi dans la commune de Bandrélé, au sud-est de Mayotte. L’élément déclencheur de cette mobilisation matinale a été la violente agression, à coups de pierres, dimanche, de deux gendarmes appartenant à l’antenne locale du GIGN en intervention dans la commune, par un groupe d’individus postés en embuscade. Différents blocages ont ainsi eu lieu dans la journée de mardi, à la mairie et au dispensaire de Bandrélé, fait savoir Abdoulhanyou IBRAHIMA, adjoint au DGS de Bandrélé. « Les manifestants ont demandé à parler absolument au maire et au sous-préfet en charge de l’immigration (Julien Kerdoncuf NDLR) », indique l’adjoint, qui ajoute que des personnes encagoulées étaient présentes parmi la foule. Une quarantaine de gendarmes étaient déployés pour encadrer la manifestation. « Une réunion devait se tenir à dix heures, mais le temps de mettre de l’ordre avant l’arrivée du sous-préfet, elle a débuté à 11 heures et s’est achevée vers 13h40 » précise l’adjoint au DGS. Cette réunion a rassemblé des membres du CODIM (Comité de Défense des Intérêts de Mayotte), le colonel Philippe Leclercq, un adjoint au maire de Bandrélé ainsi que le sous-préfet Kerdoncuf.

« Un symbole de la nation attaqué »

Foumo Silahi, président du Civirevos (Collectif des Citoyens Vigilants et Révoltés de Mayotte) et membre du CODIM, fait partie des organisateurs de la manifestation. « Notre but n’était pas de bloquer la mairie mais de marquer les esprits et de rappeler au maire que ce qu’il s’est passé dimanche s’est produit dans sa commune, qui est placée sous sa responsabilité », explique-t-il, plaidant pour une sécurisation de la zone. « Il y a beaucoup de déception dans la population sur les questions de sécurité » a encore estimé Foumo Silahi, ajoutant que cette nouvelle agression aux forces de l’ordre revêt une gravité particulière, dans la mesure où « c’est le symbole de la nation qui est attaqué. » L’autre objectif de ce rassemblement était de montrer le soutien de la population aux forces de l’ordre. Certains manifestants ont ainsi rendu, dès lundi soir, visite à la famille de l’un des gendarmes attaqués pour l’assurer de leur solidarité, fait savoir le président de Civirevos.  

 

Pronostic vital toujours engagé pour l’un des blessés

Le colonel Philippe Leclercq a indiqué que le gendarme du GIGN qui avait été le plus grièvement blessé dans l’attaque avait été opéré à La Réunion dans l’hôpital où il a dû être évacué après avoir reçu des jets de pierres à la tête. L’opération s’est bien déroulée mais le blessé reste placé sous coma artificiel et « le pronostic reste réservé sur son état de santé », fait savoir le colonel. Son collègue, sorti de l’hôpital lundi matin, fait toujours l’objet d’une étroite surveillance médicale.

 

 

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