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Claude Jaquier – Écologiste 2.0

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Amour, sexe & séduction

Un salouva pour souligner les formes, une danse pour être sexy, des regards et des senteurs, ou encore des soins du corps : à Mayotte, la séduction est un art. Mais comme tout dans cette société en constante évolution, cette séduction change et s'adapte, tout en gardant ses caractéristiques. Une séduction qui s'encanaille aussi, car aujourd'hui le sexe est de moins en moins tabou sur l'île aux parfums. Et si la pudeur est encore de mise, on hésite de moins en moins à se faire plaisir avec des jouets coquins. À l'occasion de la Saint-Valentin, Mayotte Hebdo s'est penchée sur les petits secrets des unes et des autres. Croustillant !

Tradition : la circoncision, ça se fête ! 1/3

On entend un peu tout sur la circoncision, affolant parfois certains et heurtant d'autres cultures. Les anciens sont pour, les nouvelles générations aussi, mais à condition que la pratique soit fiable et exercée par un professionnel de la santé, loin de ce qui se faisait jadis. D'autres plus réticents s'interrogent : Est-ce dangereux ? Pourquoi le jeune garçon doit être circoncis ? Comment se déroule l'acte ? Et de l'autre côté, qu'en est-il des événements religieux et culturels en lien ? Mais en fait, tout simplement, la circoncision, quésaco ? Quelle place tient-elle dans notre société mahoraise ? Autant de questions qui subsistent. Réponses dans notre série de la semaine.

 

Le voulé: toute une histoire

Amical, politique, pédagogique, sportif ou encore électoral, mais toujours festif : à mayotte, le voulé se consomme à toutes les sauces. mais si l'évènement est courant, pour ne pas dire obligatoire, peu savent à quand il remonte et quelles sont ses racines.

« J’ai mis du temps à réaliser que je devenais une prostituée »

À 25 ans, Naima* est maman d'un garçon de dix ans. Ayant arrêté l'école au collège après sa grossesse, l'habitante de Trévani, originaire de Koungou, n'a jamais travaillé. Les écueils de la vie l'ont mené petit à petit à se prostituer durant quelques années pour subvenir à ses besoins et à ceux de sa famille. Depuis un peu plus d'un an, Naima a pris un nouveau tournant : elle ne fréquente plus ses clients et suit une formation professionnalisante dans l'espoir de trouver rapidement un emploi. 

Mahorais d’adoption depuis quelques mois, Claude Jaquier a choisi de se consacrer à Mayotte et sa biodiversité. Cet amoureux de la nature est à l’origine de la campagne « maoré a dit » et du trashtag challenge de Mayotte.

 

« Mon nom est Claude Jaquier. Jaquier comme l’arbre des tropiques. Comme quoi j’étais prédestiné à venir à Mayotte. » Ce métropolitain pure souche, autodidacte du monde des médias et de la communication, a beaucoup sillonné la métropole avant d’accoster à Mayotte. L’île au parfum « ça fait 10 ans » qu’il essaie d’y venir. L’hiver dernier lorsqu’il apprend que la fédération Mayotte Nature Environnement recherche un responsable communication, il fonce. « Je sortais d’une expérience en collectivité territoriale avec des politiques nauséabondes, j’avais besoin d’un grand bol d’air. Ici, je l’ai trouvé, » confie Claude les yeux tournés vers le lagon, bien loin du froid métropolitain.

Les affiches taille géante « Maoré a dit, respecte-moi, respecte-toi », placardées sur les panneaux publicitaires au bord des routes, c’est Claude qui en est à l’origine. En plus de son poste de responsable communication de la Fédération Mayotte Nature Environnement, il est également animateur pour « Maoré a dit », cette stratégie de communication environnementale à Mayotte et pour Mayotte. « La nature et la jeunesse sont les richesses de l’île, elles doivent être au cœur des problématiques futures », lâche cet amoureux de la nature. Il évoque la flore « si riche » de l’île avec passion. Durant son temps libre, Claude œuvre également pour l’environnement. Le Trashtag Challenge, qui enflamme mondialement les réseaux sociaux ces derniers mois, a sa version mahoraise grâce à Claude et deux amis. Ce challenge, lancé par un activiste algérien, a pour principe de nettoyer un endroit plein de déchets et de poster une photo avant et après sur les réseaux sociaux. Dans l’œil du community manager, le challenge s’est vite dépeint comme simple et ludique, une initiative qui pourrait plaire à un vaste public connecté. « On s’est rapidement dit : il faut le faire, ça va marcher ! » Le 22 mars, la page Facebook « Trashtag Challenge Mayotte » est lancée. Au compteur : plus de 400 likes. Sa description est simple : « C’est dégueulasse, tu snap ! C’est cleané, tu re-snap ! Et ne sois pas gêné de poser avec tes sacs poubelles. » Depuis, tous les samedis, les trois amis et une dizaine de volontaires se donnent rendez-vous à 9h pour un « ramassage citoyen ». Ce genre d’action est « indispensable » pour Claude. « C’est simple, tout le monde peut le pratiquer et même si c’est un petit geste, ça compte » lâche-t-il, en observant avec amusement un maki dans un arbre voisin. Optimiste, il espère que les habitants de Mayotte prendront rapidement conscience des enjeux environnementaux, « sinon dans 10 ans Mayotte sera une poubelle à ciel ouvert, c’est aussi simple que ça ».

À Mayotte il faut avoir envie de découvrir

Rétrospectif sur ses quatre mois de découverte mahoraise, Claude pense rester. « Souvent on dit qu’il faut trois mois pour savoir si le corps et l’esprit s’acclimatent, je sais que c’est bon pour moi. J’aime mon travail, j’aime les gens, j’aime ma vie. » En réalité, dès son deuxième jour sur l’île, il savait qu’il s’y plairait. Cigarette entre les doigts, il se remémore son premier lever de soleil à Doujani : « c’était magique ». Pour lui, la culture mahoraise est une belle palette de couleurs : les salouvas, les fruits, la forêt, le lagon, etc. Sa seule frustration quotidienne reste la langue locale. Et c’est d’ailleurs pour ça que Claude a débuté des cours de shimaoré. Il se donne six mois pour le comprendre, un an pour le parler. « Pour comprendre Mayotte, c’est indispensable. D’ailleurs si on se contente de la vision des médias métropolitains on ne comprend pas, et surtout on ne vient pas » lâche Claude. Il se rappelle les mois qui ont précédé son départ. Lorsqu’il a commencé à se renseigner sur Mayotte, « tout était négatif ». Alors il a arrêté. « De toute façon à Mayotte il faut avoir envie de découvrir ! »

 

Mon endroit favori

« Mon endroit favori ? Je dirais Doujani. Doujani car c’est là que mon aventure mahoraise a commencé. Et parce que c’est un quartier cosmopolite, avec des Mahorais, des Anjouanais, une communauté espagnole. Là-bas, j’ai trouvé un quartier typique de Mayotte, avec une vie locale où on est proches des gens. Je me suis fait accueillir comme si j’étais chez moi. Ça m’a humainement marqué. »

 

Mon meilleur souvenir à Mayotte

« J’en ai déjà plein en si peu de temps ! Mais mon meilleur souvenir mahorais reste la trouvaille de la plage Papani, en Petite-Terre. À la base c’était un ramassage de déchets avec deux amis, qui s’est très vite transformé en trek de 2h30. Falaise abrupte, 10 mètres de corde, pente boueuse : un véritable parcours du combattant… en tongs ! Et en surprise, à notre arrivée, la plage était propre, comme elle est quasi inaccessible. C’était un peu frustrant, mais en même temps tellement satisfaisant d’enfin trouver cette plage au-delà de toute cette galère. Cette plage est magnifique, c’est un endroit, non pas à conseiller, mais à découvrir. C’est plein de petites circonstances qui en font un grand souvenir. »

 

Mon œuvre préférée

« Sans hésiter : Éloges, de Saint-John Perse. Ce recueil de poésie me suit depuis 30 ans, c’était le dernier cadeau de mon père. Je suis un amoureux de la poésie. Je suis d’ailleurs plus une âme vagabonde qu’un romantique, et ce recueil est un véritable voyage dans les îles. Chaque poème est un tableau. Même si l’écrit est un peu dur d’approche, de par sa syntaxe érudite, c’est très imagé. On se laisse porter par la mélodie, les paysages, les odeurs et les couleurs. C’est une photo qui magnifie la vie sous les tropiques. Sans faire mon Jean-Claude Dusse (un des personnages des films Les Bronzés, ndlr), c’est vraiment le kiff de le lire sur la plage ! »

 

Ma photo marquante

« Ma première rencontre avec les makis. Je travaillais le soir sur ma terrasse et là, des bruits étranges pour un mzungu à peine débarqué. La surprise, des dizaines de makis en transhumance entre la mangrove de Kaweni et les hauteurs de la Convalescence. L’appareil à portée de la main je shoote ! Lui a semblé être le chef et s’est approché au plus près. Un genre de mutant style Terminator ! On est restés tous les deux figés un long moment. Depuis, il ne manque pas de me saluer à chaque passage. »

 

Ma bonne idée pour mayotte

« Il faut un véritable skate park digne de ce nom à Mayotte. Ici, les enfants jouent partout et tout le temps, ce qui est génial. Mais beaucoup d’associations environnementales leur tapent sur les doigts quand, par exemple, ils jouent dans la mangrove. Je pense qu’on devrait à tous leur donner un BMX pour qu’ils fassent de la rampe et du street. Ce n’est pas le mobilier urbain qui manque ! Le skate ou le roller c’est mort ici, alors que le BMX ça passe de partout. Je pense même que Mayotte pourrait être un spot mondial de BMX ! »

 

Recycler le verre à mayotte

« Je pense qu’on devrait rétablir, ou établir, des machines de consignes pour les bouteilles en verre et les canettes en métal. On peut largement recycler le verre à Mayotte, il faut de l’eau et du sable ! J’ai habité dans les Ardennes pendant longtemps, et là-bas, pas une bouteille en verre ne traine. Pourquoi ? Car les gens les ramassent et vont les faire consigner en Belgique. Ça leur fait quelques sous et la planète se porte mieux. Je pense que ce serait une bonne idée pour Mayotte. Chaque citoyen doit se prendre en main. C’est ce qui est préconisé avec le Tashtag Challenge. On peut tous le faire à notre échelle, dans nos quartiers et il y a le côté réseau social qui est ludique. »

Mayotte Hebdo de la semaine

Mayotte hebdo n°1085

Le journal des jeunes

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