Festival Sanaa : Le maire de Mamoudzou déterminé à combattre les « terroristes »

Déçu que son festival international des arts ne soit pas resté qu’une grande messe populaire, le maire de Mamoudzou, Ambdilwahedou Soumaïla, ne veut cependant pas laisser gagner la délinquance et enclenchera dès ce lundi une réunion avec différents acteurs ayant pour thème la sécurisation de ces évènements.

Flash Infos : Quel était le dispositif de sécurité pour ce festival, et était-il adapté au nombre de spectateurs ?

Ambdilwahedou Soumaïla : On avait une soixantaine de gendarmes et de policiers mobilisés sur l’ensemble du festival, pendant les trois jours. Mais aussi une vingtaine de policiers municipaux, deux sociétés de gardiennage représentant une trentaine d’hommes, ainsi que des jeunes de Mamoudzou, venus bénévolement prêter main forte, vêtus de gilets jaunes, aux alentours de la scène. Niveau spectateurs, on compte 12.300 entrées jeudi, 14.000 vendredi et à peu près 15.000 samedi. Globalement, c’est positif.

FI.: Quel est le bilan humain et matériel de ces violences ?

A.S. : Le service départemental d’incendie et de secours (SDIS) de Mayotte a confirmé à la police nationale qu’une dizaine de personnes avait été prise en charge. Ce n’est pas à cause des affrontements, mais des gaz lacrymogènes qui ont été lancés. Le centre-ville a été sécurisé pour éviter que des magasins soient pillés et que des voitures soient vandalisées. Au centre de la scène, c’est une petite bagarre qui a dégénéré en un mouvement de foule. C’est là que les fauteurs de trouble, que j’appelle aujourd’hui des terroristes, ont profité de ça pour s’attaquer aux forces de l’ordre, qui ont dû riposter pour les disperser hors du centre-ville.

Ensuite, ils s’en sont pris aux biens des gens qui étaient sur leur passage, notamment à Mgombani. Puis ça s’est enchaîné à Passamaïnty, où ça avait commencé, un peu plus tôt, vers 19-20 heures. On se voit demain [ce lundi], avec tous les protagonistes du domaine de la sécurité civile, comme les pompiers, pour tout détailler.

FI : De l’avis général, le festival Sanaa a été une franche réussite, jusqu’aux évènements de samedi soir. Quel est votre sentiment aujourd’hui ?

A.S. : C’est un gros sentiment de gâchis ! Je profite de votre espace pour relayer mes plus plates excuses à l’ensemble des femmes, des hommes et de tous les Mahorais qui ont voulu se déplacer, après ces deux ans où il était impossible de sortir à cause du Covid, qui ont voulu participer à la fête, s’aérer l’esprit… Je ne peux que m’excuser de cette dernière ligne droite qui a été ratée. Mais ce n’est que partie remise. Ce ne sont pas ces terroristes qui nous feront baisser les bras ou changer d’orientation. On veut une ville qui vit, animée, aménagée, et tous ces éléments culturels participent à notre projet de territoire, que nous voulons attractif, et donc sécurisé.

Ce festival international était une opportunité pour nos artistes locaux, qui ont besoin de scènes pour se mettre en valeur, qui ont besoin d’accueillir des artistes internationaux pour échanger, partager leurs expériences. Toutes ces initiatives sont importantes pour faire découvrir Mayotte dans d’autres lieux. C’est la raison pour laquelle nous ne subirons pas, nous ne reculerons pas, nous ne cèderons pas face à ces terroristes. Mayotte, c’est chez nous, et on continuera à défendre notre territoire.

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