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Au quartier M’Barazi, le temps venu des premiers logements moins chers mais décents

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Vendredi dernier, la communauté d’agglomération de Dembéni-Mamoudzou a organisé une visite de projection pour évoquer le futur quartier M’Barazi à Cavani Sud. Un projet qui a pour but de lutter contre l’habitat insalubre. Les habitants ont pu découvrir les travaux qui les attendent dans six mois et imaginer leur avenir.

Vendredi. 9h. Le soleil fracasse la terre ocre du quartier M’Barazi à Cavani Sud. Assises sur un coin d’ombre devant des friandises et des boissons frelatées, de vieilles dames tendent péniblement l’oreille pour entendre les propos d’un agent de la communauté d’agglomération de Dembéni-Mamoudzou, venu présenter les contours de l’opération de résorption de l’habitat insalubre. Le brouahah des allées et venues des deux roues saccadent la tenue des échanges. Au loin, les cris stridents des élèves de l’école maternelle résonnent sur les morceaux de tôle. Discrètement, la maman d’une petite fille s’approche alors de Jérémy et d’Alban, les représentants du bureau d’études ATU. « Ici, on ne touche pas hein Messieurs ?! », les alpague-t-elle, plan à l’appui entre les mains, histoire de s’assurer que son habitation ne s’écroulera pas comme un château de cartes lors des premiers coups de pelleteuse. Un balbutiement leur échappe, signe d’une réponse hasardeuse. Mais positive, semble-t-il, du moins sur le papier.

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Après la concertation, place à la visite de projection. La troupe, entourée des habitants, s’enfonce en plein cœur de ce « village » dans la ville. À quelques encablures de la mosquée où un homme passe la serpillère, un nouvel arrêt s’opère pour montrer l’emplacement des dix logements tiroirs. « Ce sera confortable, mais cela ne ressemblera pas à la SIM », souligne d’emblée Julien Beller, l’architecte gérant de la société à son nom. Avec un budget limité de 50.000 euros pour construire un T4 d’une superficie de près de 70 mètres carrés, il faut savoir réduire les coûts de manière drastique. « Il n’y aura pas de fenêtres mais des ouvertures en façade et des volets », précise-t-il, en observant les grands yeux de son auditoire. Le but de la manœuvre : instaurer une ventilation naturelle, tout en apportant un gage d’intimité pour les foyers. « Le gros enjeu est de bien définir les critères d’essences. »

 

Six mois de travaux à partir de septembre

 

Les travaux doivent commencer à partir de septembre pour une durée de six mois. Le temps nécessaire pour ériger ce premier bloc, mais aussi pour enfouir tous les réseaux nécessaires (électricité, eau potable, eaux usées, téléphone) et refaire un chemin d’accès digne de ce nom. « Pour avoir une route bien stable, cela va quelque peu déranger le voisinage », prévient Julien Beller, au détour d’une conversation avec quelques curieux. D’ici un an, viendra l’heure de la seconde phase, avec au total pas moins de 162 nouveaux logements collectifs sur deux ou trois étages, ainsi qu’une aire de jeux, un équipement petite enfance et des commerces.

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Si le projet global a de quoi faire saliver, plusieurs préoccupations occupent les pensées des uns et des autres. L’une d’elles revient couramment : « Y aurai-je droit ? » Une équation à plusieurs inconnues puisque tout dépend de la situation administrative de chacun. « Mes démarches sont en cours… Certains de mes enfants sont Français, d’autres non », s’inquiète un père de famille, effrayé à l’idée de se retrouver à la rue avec toute sa tribu. Seule certitude à l’heure actuelle : une équipe d’assistantes sociales doit procéder à un recensement pour déterminer leur devenir au sein de ce quartier. « Ce n’est pas la loi Elan, nous ne viendrons pas tout détruire du jour au lendemain », tend à rassurer Cathy Planty, de la Cadema.

Perché sur des pneus, Omar Abdallah écoute attentivement les annonces transmises au cours de la matinée et ne cache pas ses doutes. « On a tout compris ce que vous dites, mais on n’est pas tranquilles, on a peur », dit-il d’une voix tremblante. Avant que l’espoir d’un avenir plus radieux prenne le dessus sur ses craintes. « Ma mère est vieille, elle ne peut plus se déplacer… Ce serait merveilleux si on arrive à obtenir un logement », s’enthousiasme finalement le jeune homme. L’air songeur, il dévale la route à toute vitesse pour partager la (bonne) nouvelle entre deux sautillements.

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