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À Kawéni Poste, zébus et bangas chassés à coups de tractopelle

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Jeudi, tous les services techniques de la ville de Mamoudzou se sont mobilisés pour participer à une opération de nettoyage du site de l’école Kawéni Poste, devenu une zone de non-droit ces dernières années, avec la présence de chiens errants et de jeunes délinquants, mais aussi d’un parc à bœufs. La phase opérationnelle du nouveau projet urbain doit débuter au mois de mars avec la réfection de la rue de la SSPM.

 Très tôt ce jeudi matin, les meuglements habituels sur le site de l’école Kawéni Poste s’estompent avec le vrombrissement des engins des services techniques de la ville de Mamoudzou. Envoyés en force, l’ensemble des agents municipaux n’ont qu’un objectif en tête : faire table rase de cette zone de non-droit. Trois tractopelles s’emploient pour éradiquer la vingtaine de cases en tôle. En à peine quelques heures, les monticules de ferraille s’amassent dans les camions envoyés illico presto chez Enzo Recyclage pendant que les brigades en charge de la propreté mettent les mains dans le camboui pour trier les déchets, avant de les balancer dans les bennes.

Casquette vissée sur la tête, un employé s’arme d’une barre et s’approche difficilement du tas élevé devant lui, quand un couinement s’échappe. « Il doit y avoir une trentaine de chiens errants dans le coin », baragouine l’un de ses collègues. Au fur et à mesure de l’avancée des destructions, les petits cabots s’extirpent du piège avec un sentiment de liberté. Mais le plus impressionnant reste l’explosivité des pelles excavatrices, qui broient les bangas à la vitesse de l’effondrement d’un château de cartes.

Un parc d’une cinquantaine de boeufs

Au loin, un homme armé de sa machette court pour sauver son maigre patrimoine. En l’occurence deux bananiers… Et un zébu qui tente tant bien que mal de prendre la poudre d’escampette. Les enclos disséminés à droite à gauche confirment la présence d’un parc à bœufs, d’une cinquantaine de bêtes. « Les éleveurs se sont installés ici, non pas par manque de volonté mais à cause des vols à la campagne », relate Hamidani Magoma, 2ème adjoint en charge des projets structurants. Un élevage grandeur nature qui cohabite avec « la présence de jeunes délinquants qui terrorisent les femmes et les enfants qui se rendent à l’école ».

En contrebas, la ravine de la Poste ressemble à une déchetterie à ciel ouvert. « Ici, on sautait dans le « lac » quand on était petit », se remémore un passant, prié de faire demi-tour au niveau du pont par trois policiers municipaux. Un souvenir lointain qui laisse place aujourd’hui à une triste réalité : la pollution. Le regard plongeant vers l’eau croupie depuis sa minuscule « terrasse » en béton, cette habitante du quartier, assise sur son seau retourné, en est la témoin quotidienne.

Lancement des travaux début mars

Des conditions de vie insalubres et une insécurité permanente qui poussent donc la municipalité à agir, en lien avec l’État, le rectorat et l’agence nationale pour la rénovation urbaine. « Après trois ans d’études de faisabilité, l’objectif de cette opération consiste à sécuriser cette zone dans le but de rentrer dans la phase opérationnelle début mars avec la réfection de la rue de la SPPM, puis celle autour des établissements scolaires et de la MJC avant l’aménagement d’un chemin piétonnier », détaille l’élu. À terme, le projet Kaweni Hima doit également sortir de terre avec un certain nombre de bâtiments, un parc paysager sportif et une gare routière, pour un montant total de 150 millions d’euros.

De belles promesses sur le papier… « Si rien n’est fait, je parie que nous pourrons revenir d’ici quelques mois pour tout recommencer », met en garde l’un des agents de la ville, déjà présent deux ans plus tôt lors d’une opération similaire. D’où peut-être la présence massive des forces de l’ordre ce jour-là pour démontrer que cette action n’est pas un simple coup d’épée dans l’eau. « Il faut que la population y croie ! La ville va mettre le paquet. Même si cela va prendre des années, nous allons donner de l’espoir aux habitants et montrer que nous sommes là. Nous allons passer des paroles aux actes », assure Hamidani Magoma, fort de 40 ans d’expérience professionnelle dans l’aménagement du territoire.

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