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« Il faut sauver les abeilles mahoraises »

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Du miel d’abeilles bio 100 % made in Mayotte, ça existe et c’est même très à la mode. Mieux encore, ça s’expose à Paris ce mois-ci au salon national de l’agriculture, du 25 au 28 février 2023. Une appellation commerciale est désormais à retenir, « Bandrani » (localité agricole à l’entrée de Mtsamboro, dans le nord), celle lancée par la SARL agricole « Combo Coco ». C’est elle qui commercialise ce miel mahorais.

Du miel naturel, une denrée rarissime dans le département depuis de très nombreuses années. Mais voilà que cet « élixir de jeunesse » revient au goût du jour sur le territoire, et pour de bon, grâce à quelques passionnés et agriculteurs téméraires qui ont décidé de se lancer dans l’apiculture à grande échelle. C’est le cas d’une famille, les « Combo », une fratrie de dix personnes originaires de la commune de Mtsamboro, dans le nord, qui exploite un foncier de six hectares au lieu-dit Bandrani. Il s’agit d’un héritage reçu récemment de leur défunt père, agriculteur, lequel s’inquiétait de voir son patrimoine disparaître après sa mort du fait du désintérêt manifeste de ses enfants pour cette profession.

Une formation à l’apiculture

Pour honorer sa mémoire, sa descendance décide donc de rester soudée pour exploiter les terres agricoles en y plantant des cocotiers et d’autres arbres fruitiers. C’est dans cette projection que la culture des abeilles s’est imposée à eux, car l’insecte s’avère indispensable pour la pollinisation de ces cultures. Une tâche qui s’est révélée très ardue du fait que 90 % des colonies d’abeilles à Mayotte sont sauvages, dispersées dans un habitat extrêmement varié : pneus à l’abandon, amas de cailloux, caniveaux fermés, maisons abandonnées et branches d’arbres font le bonheur des butineuses. « Ce fut une vraie galère pour nous d’en trouver et de les sédentariser dans des ruches. Malgré toutes nos recherches sur Internet et nos échanges avec des apiculteurs hors territoire, nos abeilles finissaient par s’enfuir pour s’installer ailleurs », explique Hamada Elkabir, un des associés de la SARL agricole Combo Coco.

La fratrie s’est alors adressée au lycée agricole de Coconi pour une formation pratique spécifique sur l’apiculture, qui leur a coûté 4000 euros. Une somme conséquente qu’ils ne regrettent absolument pas d’avoir déboursé, au regard des aspects positifs résultats de cette formation. À ce jour, l’exploitation agricole dispose de 100 ruches, qui ont permis la récolte de 200 kilos de miel en 2022 et une quantité bien supérieure en 2023, première année officielle d’exercice. « Après le décès de notre père, il nous a fallu beaucoup de temps pour régulariser les aspects juridiques de notre foncier. Il nous a fallu attendre trois ans avant d’obtenir un titre foncier, aussi, en attendant la finalisation de cette procédure, nous avons décidé de démarrer dans le tas, de façon informelle, la culture des abeilles. Le jeu en valait la chandelle puisque nous avons obtenu ces 200 premiers kilos de nectar pur, 100 % bio, juste pressé ».

ADAM élève les apiculteurs mahorais

En plus de cette production, la SARL agricole Combo Coco dispose d’une quantité suffisante de miel pour ouvrir sa première saison de vente. Le précieux produit est vendu dans des bocaux en verre, de 250 et 500 grammes, pour des prix respectifs de 30 et 55 euros. Deux points de vente sont ouverts dans le nord de l’île, l’un à Hamjago et l’autre à Mtsamboro. Mais il est possible de se faire livrer à domicile sur commande. La famille Combo ne compte pas sectoriser la production du miel naturel d’abeilles à la seule région nord de notre département. Elle se considère désormais investie d’une mission, celle de contribuer à sauvegarder l’abeille mahoraise sur l’ensemble de l’île et d’appeler la population à ne pas céder à la tentation de brûler les essaims d’abeilles qui colonisent régulièrement les espaces habitables.

Les apiculteurs mahorais regroupés au sein d’une nouvelle association, « ADAM », disposent désormais de l’expertise nécessaire pour récupérer ces colonies et les transférer dans des ruches. En effet, d’autres apiculteurs se sont installés et vont s’installer dans d’autres endroits de l’île, dont Majimbini, dans les hauteurs de Mamoudzou. L’association lance ainsi un appel à tous les Mahorais désireux d’accueillir des ruches ou de se lancer eux-mêmes dans la production de miel naturel, de se faire connaître auprès de ses membres. « Notre projet de généraliser la production de miel sur l’ensemble de Mayotte reste très ambitieux et de longue haleine, mais nous nous tenons à l’écoute et à la disposition de toutes les bonnes volontés qui peuvent nous aider à réussir cette aventure. Le développement de la production agricole locale va de pair avec celle des abeilles, donc du miel », assure Hamada Elkabir, dont l’exploitation familiale compte également étendre ses activités dans le maraîchage. Ainsi donc, ce sont 140 pots de miel made in Mayotte qui seront exposés au salon de l’agriculture à Paris la semaine prochaine.

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