{xtypo_dropcap}P{/xtypo_dropcap}our son intronisation, Paul Baudoin aurait pu choisir de faire une cérémonie qui est en phase avec son rang de magistrat dirigeant la juridiction la plus haute de l’île. Mais le président du Tribunal supérieur d’appel de Mamoudzou a préféré la simplicité. Un discours de quelques minutes seulement suivi d’un verre de l’amitié et d’un mot sympathique pour chacun des invités présents. Une pensée pour le préfet Denis Robin qui a eu la douleur de perdre son père et qui était en déplacement à Paris pour d’importantes réunions.
Après une introduction du procureur de la République près le TSA, Marc Brisset-Foucault, qui a décrit les états de service de Paul Baudoin (substitut du procureur à Monaco, vice-procureur en Avignon, directeur de cabinet de la préfecture de l’Isère et un séjour à Fort-de-France notamment) et qui a vanté ses qualités d’adaptation, Paul Baudoin a pris la parole. Il a cité l’empereur romain Marc-Aurèle pour qualifier ce qui l’attend avec la départementalisation et la mise aux normes du droit à Mayotte.
“Que la force me soit donnée de supporter ce qui ne peut être changé et le courage de changer ce qui peut l'être, mais aussi la sagesse de distinguer l'un de l'autre”, a-t-il lancé à l’assistance. En effet, certains textes sont obsolètes et une évolution est indispensable pour être en adéquation avec les besoins de la population. Toutefois, ces réformes doivent être raisonnables et prudentes estime le magistrat et la justice doit obtenir les moyens humains et matériels à cet effet.
“Portalis (co-rédacteur du Code civil) disait que l’on voit les avantages de ce que l’on crée et les inconvénients de ce que l’on détruit, mais qu’on ne voit pas les avantages de ce que l’on détruit et les inconvénients de ce que l’on crée”, a-t-il dit en guise d’avertissement.
Faïd Souhaïli