L'ACTUALITÉ DE MAYOTTE 100 % NUMÉRIQUE

Les infos de Mayotte depuis plus de 20 ans !

Salama Youssouf, un parcours exemplaire pour la première notaire mahoraise

À lire également

Miss Mayotte : “Je voudrais que les gens retiennent un côté positif de Mayotte”

Dernière ligne droite pour Eva Labourdere. Du haut de ses 20ans, la Mahoraise représentera son île demain soir, lors de l’élection de Miss France2020, retransmise en direct depuis le Dôme de Marseille. Une belle occasion de mettre le territoire sous le feu des projecteurs et peutêtre, de faire mieux qu’Esthel Née, 3ème dauphine de Miss France 2009, la meilleure place jamais gagnée par une femme de l’île à ce concours.

Safia Remery : Une femme mystérieuse devant la caméra

Son visage est connu du grand public. Safia Radjabou Remery a tourné dans des publicités mahoraises, mais on parle surtout d’elle pour ses rôles...

Isma Kidza, un photographe sous tous les plans

Des ses propres mots, Isma Kidza est un “fou de la photo”. Autodidacte qui s’affranchit des règles de la photographie, ce quadragénaire capte chaque...

Nilda Chadhouli promeut la culture mahoraise au Kenya

Nilda Chadhouli travaille actuellement pour l’Alliance française de Mombasa. De Mayotte au Kenya, en passant par Paris et la Tanzanie, la jeune Mahoraise de...

Son nom vous est peut-être inconnu mais Salama Youssouf est entrée dans l’histoire de Mayotte depuis peu. Elle est désormais la première notaire mahoraise du pays. Cette acharnée du travail au parcours sans faute ambitionne de grands projets pour son île natale, dans l’espoir d’ouvrir la voie à d’autres Mahorais.

Combien de notaires mahorais existe-t-il à Mayotte ? Un seul et il s’agit d’une femme. Salama Youssouf, 34 ans, a été officiellement nommée notaire en décembre 2020, après plus de 5 ans d’exercice. Pourtant au départ, le notariat ne l’attirait pas. Après son baccalauréat, elle se tourne vers des études de droits, une évidence pour cette amoureuse de la politique. Elle rêve de travailler dans le milieu mais à l’issue de sa première année d’université, ses idées s’éclaircissent. « J’ai changé mon fusil d’épaule car la façon de pratiquer la politique me dérangeait », affirme Salama Youssouf. Après avoir songé au métier d’avocat, elle finit par s’intéresser au notariat. Master de droit en poche, elle se consacre aux formations notariales pour une raison bien précise. « La grosse problématique du foncier à Mayotte m’a incitée à faire ce choix », indique la notaire.

Mais son parcours ne sera pas de tout repos. Salama le sait, le monde du notariat est très fermé. La plupart du temps, ceux qui sont dans le milieu favorisent les membres de leurs familles. « Quand je me suis lancée, je me suis même demandée ce que je faisais parce que je ne connaissais personne dans le milieu et dans ma promo j’étais la seule dans ce cas. Les autres avaient un avenir tout tracé alors que je me lançais dans le vide », raconte-t-elle. Mais il en faut beaucoup plus pour la décourager. Malgré ses chances infimes d’être accueillie dans un cabinet, l’étudiante qu’elle était termine ses études et fait des demandes de stage à différents endroits. C’est finalement l’étude notariale Popineau à Mayotte qui lui ouvre ses portes en 2015.

Aujourd’hui le cabinet l’a nommée notaire. « Après les études on est diplômé mais tant qu’on n’est pas nommé par un office notarial on ne peut pas exercer en tant que notaire », précise-t-elle. Aujourd’hui elle se dit reconnaissante de la confiance accordée par le groupe Popineau, puisque, comme elle le dit si bien, « ce n’est déjà pas facile d’entrer dans le milieu, encore moins quand on s’appelle Salama Youssouf. » Elle a pu également compter sur le soutien infaillible de sa famille. « Elle a été mon pilier durant toutes ces années. Sans elle j’aurais tout lâché, parce que c’était dur et il y a eu des moments de doutes » admet la jeune femme.

 

De grandes ambitions face à une réalité mahoraise

 

Comme la majorité des professionnels, Salama Youssouf débute en bas de l’échelle en tant que clerc rédacteur. Mais sa motivation et son ambition feront évoluer sa carrière assez rapidement. « J’ai voulu sortir de ma zone de confort. J’ai demandé à mon cabinet de me donner autre chose à faire parce que je voulais évoluer et devenir notaire. Ils ont accepté, et j’ai traité des cas des droits des affaires, créé des sociétés etc », soutient-elle.

Derrière cette envie d’évoluer rapidement se cache l’ambition d’apporter sa pierre à l’édifice à la construction de Mayotte. Salama sait que la question du foncier sur le département est un problème ancré depuis des décennies. « Cela impacte le développement du territoire. Les gens ne peuvent pas faire leurs projets parce que les terrains sur lesquels ils veulent travailler ne sont pas en règle. Ils n’ont pas de titres de propriété, la banque refuse donc de les aider et le projet est bloqué », explique la notaire. Tout le monde doit mettre la main à la patte pour régler ce problème à Mayotte. Salama invite donc les jeunes à s’engager comme elle dans le notariat. « C’est vrai que c’est difficile mais il ne faut pas que ça nous freine » insiste la jeune femme.

De quoi faire aussi évoluer le métier de notaire à Mayotte puisque, pour l’instant, il n’existe aucun cabinet notarial mahorais. Ils sont tous basés à l’île de La Réunion. Et la situation n’évoluera pas tant que leterritoire n’aura pas de chambre de notaire propre. « C’est ce qui m’empêche de créer mon étude. Mais paradoxalement nous n’avons pas de chambre parce qu’il n’y a pas assez de cabinets », souligne Salama Youssouf. C’est donc le serpent qui se mord la queue. Mais Salama ne perd pas espoir. Elle l’assure, Mayotte est son île et elle y restera. Le territoire est amené à se développer, et les jeunes mahorais sont de plus en plus ambitieux. Un début d’espoir pour la première notaire mahoraise.

Mayotte Hebdo de la semaine

Mayotte Hebdo n°1086

Le journal des jeunes

À la Une

Wuambushu 2 : « Ça bouscule les quartiers, parce qu’on va chercher les gens »

Quelques maires et conseillers départementaux de Mayotte ont pu rencontrer François Xavier Bieuville, ce vendredi, en fin de matinée, dans l’hémicycle Bamana du conseil...

Le corps d’un jeune homme retrouvé avec « une plaie au cou » à Tsingoni ce vendredi

Ce vendredi matin, le cadavre d'un jeune homme d'une vingtaine d'années a été découvert à Tsingoni, par la police municipale, sur la voirie. Il...

Migrants à Cavani : « Ça prendra du temps, il faut le reconnaître », estime François-Xavier Bieuville

Après l’opération de recensement de ce mercredi, une autre de nettoyage est intervenue, ce vendredi matin, devant le stade de Cavani, boulevard Marcel-Henry, à...

Trois cas autochtones de choléra confirmés à Koungou

Depuis lundi, trois cas de choléra dits « autochtones » ont été confirmés dans la commune de Koungou. Un homme, une femme et un bébé, qui...

Les migrants de Cavani chassés de la rue

Depuis les environs de 9 heures, ce vendredi 26 avril, un important dispositif de gendarmes et de policiers bloque l’accès au boulevard Marcel-Henry, devant...