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Le préfet de Mayotte « compte » sur les médiateurs pour remettre les jeunes dans le droit chemin

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Sur les réseaux sociaux ou dans la rue, formellement ou spontanément, les initiatives se multiplient pour répondre à la délinquance qui flambe à nouveau sur l’île aux parfums. Au risque, parfois, de voir l’exaspération prendre le pas sur la loi. 

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Ce mardi, le préfet Jean-François Colombet a entamé une après-midi marathon pour aller à la rencontre des quatre associations – Famhamou Maecha, Action coup de pouce, Messo et Mlezi Maoré – qui font partie du groupe de la médiation citoyenne. L’idée ? Montrer que ce dispositif n’est pas un simple coup de communication et qu’il se met progressivement en œuvre sur le terrain. 

17h30. La vingtaine de médiateurs d’Action coup de pouce se place en rang d’oignon, du plus petit au plus grand, à l’entrée du collège K1 pour accueillir le préfet, en tournée toute la journée de mardi pour rencontrer les structures qui ont rejoint le groupe de médiation citoyenne. Un lieu de rencontre hautement symbolique qui fait bien trop souvent l’objet d’intrusions comme en témoigne la fondatrice de l’association créée en 2013, Dhoirfia Saindou. En l’espace de quelques minutes, le délégué du gouvernement ressasse inlassablement le même discours auprès de ses interlocuteurs. « En étant sur le terrain, vous avez des signaux faibles qui ne parviennent pas auprès des autorités. Si vous faites remonter les informations, cela apaise la situation », lâche-t-il d’emblée, prenant l’exemple d’un souci d’assainissement qui peut potentiellement embraser tout un quartier en un claquement de doigts. Et c’est bien là l’essence même du groupe de médiation citoyenne, une action annoncée à la fin de l’année 2019 et pilotée par la préfecture et le Département. 

La tentation de la délinquance 

Si les associations commencent à peine à prendre leur marque, Jean-François Colombet voulait « marquer cette étape » d’une pierre blanche sur l’ensemble du territoire et ainsi démontrer que « nous ne sommes pas seulement dans la communication mais aussi et surtout dans la mise en œuvre ». Avant de dresser un premier bilan à la fin du mois de septembre pour s’assurer que le dispositif apporte réellement une plus-value. « Nous l’évaluerons ensuite en fin d’année pour décider s’il faut le renforcer, l’adapter ou bien le remplacer par une autre idée. » Conscient que ces médiateurs ne résoudront pas à eux-seuls la recrudescence de la criminalité sur l’île aux parfums, le préfet de Mayotte se montre tout de même optimiste concernant leur intérêt. « Nous n’attendons pas que tous les problèmes soient réglés bien sûr, mais il apparaît indispensable d’installer de la médiation lorsque des gamins de 12, 13, 14, 15 ans ou plus sont exposés à la tentation de la délinquance. Il faut que quelqu’un puisse leur dire qu’ils font fausse route et qu’ils se trouvent dans une voie sans issue », argumente-t-il, en précisant bien que les délinquants notoires restent bien évidemment dans le viseur des services de police et de la gendarmerie et qu’ils doivent être présentés aux juges pour être « punis ». À contrario, ceux qui ne sont pas des « voyous » doivent être orientés vers les emplois aidés. « Plutôt que de traîner dans la rue, nous pouvons leur proposer des formations », martèle-t-il. 

Un échange bref dans le simple but de rappeler aux associations le rôle considérable qu’elles peuvent jouer, à savoir « apaiser la société » et « redonner de la qualité de vie aux Mahorais ». Suffisant pour convaincre ceux qui se trouvent désormais en première ligne ? « Nous comptons sur vous », répète Jean-François Colombet au moment de se diriger vers le siège d’Action coup de pouce. Profitant par la même occasion pour saluer les quelques bandes de jeunes qui errent à proximité du stade et qu’il espère remettre dans le droit chemin… « Je reviendrais vous voir », glisse-t-il malicieusement en guise de conclusion. Effet de com’ ou réelle volonté politique ? Rendez-vous dans deux mois !

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