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Petite-Terre : des denrées vendues un tiers du prix pour les plus démunis

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Depuis un mois, l’épicerie solidaire Le P’ti-Espoir à Labattoir vend des produits alimentaires et d’hygiène de première nécessité à prix réduits aux habitants les plus défavorisés de Petite-Terre. Comment cela fonctionne-t-il ? Qui peut y prétendre ? Nous nous sommes rendus sur place.

« 32 euros, s’il vous plaît ! » La cliente rassemble ses achats : un carton d’ailes de poulet, un sac de riz de vingt kilos, des briques de lait, de l’huile, des condiments… Dans n’importe quelle enseigne de l’île, la note aurait été bien plus salée ; mais à l’épicerie solidaire Le P’ti-Espoir de Labattoir, les articles sont vendus à un prix équivalent à 30% de la valeur réelle.

Dans le local d’une trentaine de mètres carrés planté en bordure de la route de Moya, les articles s’alignent sur les étagères. Denrées alimentaires, produits d’hygiène de première nécessité, fournitures scolaires… . « On reçoit en moyenne cinq personnes par jour, sur rendez-vous », renseigne Abasse Attoumani, le gestionnaire de l’épicerie. « Pour l’instant, on a 90 bénéficiaires, tous choisis par les assistants sociaux des centres communaux d’action sociale (CCAS), des unités territoriales d’action sociale (Utas), d’associations telles que Mlézi Maoré ou encore des établissements scolaires », indique-t-il, en précisant toutefois qu’il n’y a « pas de profil type. […] On accueille sans distinction des mères célibataires, des chômeurs, des retraités ou des étudiants. »

Chaque bénéficiaire est invité à l’épicerie une fois par mois. Panier moyen : 30 euros, ce qui représente 70 euros d’économie par rapport au tarif pratiqué dans les enseignes de grande distribution. L’accès à l’épicerie solidaire est fixé pour une durée de six mois, renouvelable après trois mois de carence et une ré-étude de la situation par l’organisme social compétent.

« Faire de l’épicerie un lieu de vie »

Ouverte il y a un mois suite à un appel à projets de l’Association nationale de développement des épiceries solidaires (Andes) et du conseil départemental, l’épicerie tire un premier bilan de son action. Ce jeudi matin, dans une petite pièce adjacente à la surface de vente, Cathy Champion, chargée de mission « stratégie pauvreté et aide alimentaire » à la direction de l’économie, de l’emploi, du travail et des solidarités (Deets), qui finance P’ti-Espoir à hauteur de 140.000 euros sur deux ans, s’entretient avec les équipes. Objectif : pérenniser l’action de l’épicerie.

« On veut faire de cette épicerie un lieu de vie », projette Faride Houmadi, chargé de mission bénévole au sein de l’association Petite-T’Espoir. Des ateliers sur la nutrition ou la gestion de budget sont organisés régulièrement. Le chargé de mission entrevoit même un élargissement de l’offre de services : soutien scolaire, cybercafé solidaire, vente de vêtements… Les projets sont nombreux ; la demande est là. « Soyez d’abord irréprochables sur ce pourquoi vous êtes financés », modère Cathy Champion, qui reconnaît qu’à la difficulté alimentaire s’en agrègent souvent d’autres : parentalité, accès au numérique, ou encore logement… « L’idée, c’est que les structures durent dans le temps. On a fragilisé beaucoup d’entre elles en leur donnant trop de choses à faire en même temps », explique-t-elle.

Quid du modèle économique ? « La différence avec la métropole, c’est que là-bas les stocks sont souvent issus de dons de la grande distribution. Ici, il ne faut pas trop compter dessus », explique Alain Andanson, consultant mandaté par le dispositif local d’accompagnement (DLA) pour suivre le projet P’ti-Espoir. En effet, les produits sont pour la plupart achetés en grande surface et revendus à perte. « On essaye de travailler au plus près des fournisseurs, mais on est en phase de démarrage », explique Faride Houmadi. « L’approvisionnement est le levier principal pour faire baisser les tarifs. Il faudrait peut-être adopter une démarche commune », préconise le consultant, en faisant référence aux quatre autres épiceries solidaires ayant vu le jour à Mayotte en 2022, dans le cadre du même appel à projets.

 

Comment bénéficier de l’épicerie solidaire ?

L’épicerie est ouverte aux personnes accompagnées par un travailleur social, aux chômeurs de longue durée, retraités, étudiants sans ressources surendettés, bénéficiaires des minimas sociaux ou personnes vivant en dessous du seuil de pauvreté.

Il faut tout d’abord prendre contact avec l’assistant social de votre CCAS, de l’Utas ou de tout autre service social, qui évaluera votre situation.

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