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Carole Berthod, cheffe de mission océanographique : « Nous avons récolté des échantillons pour 5 à 10 ans d’études ! »

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Dans la région, les missions scientifiques se suivent mais ne ressemblent pas. La dernière en date, la campagne océanographique SCRATCH, a sillonnée les eaux et les fonds de Mayotte, Glorieuses, Tromelin dans les îles Éparses, et de La Réunion, du 1er au 22 juillet derniers. Trois semaines d’études pluridisciplinaires à bord du Marion Dufresne, organisées en urgence et dont les résultats pourraient livrer des données capitales pour le 101ème département. Carole Berthod, cheffe de mission, en dévoile les contours.

Flash Infos : La campagne SCRATCH a dû être organisée in extremis, suite à l’annulation des campagnes dites DIPOMOUSS et SEZAME. Que s’est-il passé ?

Carole Berthod : Ces deux campagnes ont été annulées à cause de problèmes liés au Covid notamment. Sur la première, il devait y avoir du personnel étranger, donc c’était très compliqué de pouvoir rassembler tout le monde à bord et à temps. Pour la seconde, c’était un problème d’autorisation de travaux dans les eaux du Mozambique… Résultat, un nouvel appel d’offre a été ouvert et nous avons eu 15 jours pour monter la campagne, alors qu’en général, on y réfléchit plusieurs mois, voire une année entière à l’avance…

En général, les campagnes sont présentées en septembre, pour être programmées sur l’année à venir ou la suivante. Là, nous avons dû tout faire dans l’urgence, nous avons discuté une bonne semaine avec tous les acteurs impliqués, dont 10 laboratoires français et les 34 scientifiques embarqués, et finalement nous sommes parvenus à tout faire. Donc campagne montée dans l’urgence, oui, mais surtout réussie !

FI : Quel était le but de la mission SCRACTH ?

C. B. : C’est une campagne très multidisciplinaire. Grâce à ces opérations, nous avons prélevé des roches pour étudier le volcanisme de la région, des sédiments pour étudier la biodynamie, de l’eau pour étudier la faune et la flore planctonique et l’impact des îles sur l’environnement marin. L’objectif, c’était de prélever de l’eau à différentes distances des îles, et nous l’avons d’ailleurs fait de chaque côté de Mayotte, pour voir le type d’ADN présent dans la région et l’impact qu’il peut avoir dans son environnement.mission-oceanographique-etudes-volcanFI : Comment avez-vous procédé pour récolter ces données ?

C. B. : Au total, nous avons réalisé 85 opérations de prélèvements en mer. Nous avons réussi à faire deux carottages (extraction d’échantillons de terrain sur fonds marins, ndlr) de 50 mètres qui vont nous permettre de faire des reconstructions climatiques sur les 2.5 millions d’années écoulées, afin de voir comment l’océan et le climat étaient auparavant sur les points de prélèvements.

Pour les carottages autour de Mayotte, où nous avons récolté l’un des échantillons les plus intéressants, nous avons utilisé des déstabilisations des sédiments de terrain pour étudier leur causes, leurs provenances, leur récurrence, et pouvoir discuter des risques selon nos résultats. Car une fois que l’on connaît les aléas en mer, c’est plus facile de s’organiser en fonction sur terre.

FI : Avez-vous réalisé des prélèvements au niveau du volcan sous-marin de Mayotte ?

C. B. : Nous ne sommes pas passé par le nouveau volcan, ce n’était pas l’objectif de la mission, qui visait à étudier le volcanisme à l’échelle régionale, y compris dans les Glorieuses et sur un banc à proximité de Madagascar, afin de mieux comprendre d’où vient le volcanisme dans cette zone et comment il se développe. Mais bien évidemment, les résultats de ces recherches auront un impact sur la connaissance du volcanisme à Mayotte. À la demande du Revosima, le réseau de surveillance volcanologique et sismique local, nous avons fait un petit relevé sur le Fer à cheval (une ancienne structure volcanique situé à l’aplomb de la zone de l’essaim sismique principale), au niveau de la ride active pour étudier les panaches qui s’en dégageaient. Tout ce que l’on peut dire, c’est qu’ils sont toujours actifs, mais il est trop tôt pour déterminer s’il y a eu une évolution. Là-dessus, une nouvelle mission MAYOBS est prévue en septembre et cela permettra de récolter plus d’éléments.mission-oceanographique-etudes-volcan

F.I : Quand les résultats des recherches menées dans le cadre de la campagne océanographique SCRATCH seront-ils connus ?

C. B. : Nous avons énormément d’échantillons, il y en a pour cinq à dix ans d’études et cela devrait bénéficier à une dizaine de thèses ! Dans les prochains mois, courant septembre ou octobre, nous allons rapatrier tous les échantillons par container en direction de Brest. Nous avons huit tonnes de carottes et plusieurs centaines de kilos de roche et d’eau. Chaque échantillon sera ensuite distribué, aux laboratoires compétents, et les premiers résultats arriveront début 2022.

FI : Une mission SCRATCH 2 est-elle déjà prévue ?

C. B. : Nous avons forcément des envies de compléter les choses, de voir plus loin, mais avant de programmer une autre campagne, il faut étudier ce que l’on a déjà. Nous pourrons peut-être en refaire une dans quelques années, mais il faut d’abord justifier le fondement de cette campagne, car elle coûte cher, environ un million d’euros en l’occurrence, financée par la flotte océanographique française. Mais c’est une région très intéressante, et ne serait-ce que pour la population mahoraise, ce travail scientifique est capital.

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