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Exposition Made in Mayotte 2020 : Juliette B., céramiste en herbe

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Avec son tablier tâché d’une reconnaissable couleur rouge orangée, Juliette B. a tout d’une pro. Pourtant, la jeune céramiste est la petite dernière du collectif. Anciennement employée au ministère de l’Agriculture, cette habitante de Mayotte a décidé de lancer son activité en janvier dernier. Une reconversion professionnelle indispensable, pour enfin vivre cette passion, découverte il y a déjà huit ans. “J’aimais beaucoup mon métier, mais il avait fini par prendre le pas sur le reste. Or, la poterie demande du temps”, sourit l’artisane, visiblement épanouie derrière sa tournette de table.

La première porcelaine made in Mayotte

Et du temps, Juliette en aura eu ! Peut-être même un peu trop, en cette période de crise sanitaire… “Quand j’étais prête pour mon premier marché, nous étions à la mi-mars”, s’amuse-t-elle aujourd’hui. La tuile ! Mais l’entrepreneure ne s’est pas dégonflée pour autant. “Ces deux mois m’ont permis de créer, et à la sortie du confinement, j’ai commencé à donner des cours”, retrace-t-elle. Puis elle file passer son CAP en septembre, tout en avançant ses recherches personnelles. Son rêve ? Façonner la première porcelaine mahoraise. “À Mayotte, on trouve notamment du kaolin, utilisé ici pour ses vertus médicinales. Mais en réalité, c’est l’une des argiles les plus pures, c’est la base de la porcelaine”, s’illumine-t-elle comme un nacrier face à une perle rare.

Tester les terres locales

Outre cette pépite, ce sont aussi le basalt ou les terres rouges riches en fer de Mayotte qui attisent la curiosité de cette artiste de la poterie. Même si pour l’instant, la jeune femme en est réduite à importer sa matière première, faute d’une offre de fabrication sur place. Ou bien à tenter deux trois expériences à la seule force de son bras et d’un marteau… “Ici, on a l’argile local traditionnel qui est utilisé à Sohoa : c’est de la terre mélangée à du sable noir dégraissant”, décrit-elle. “J’ai fait quelques essais sur ce mélange, mais l’argile présente des défauts.”

Un travail d’orfèvre

Difficile, dès lors, de décliner ses gammes de bols personnalisés, façon Bretonne, ou ses noix de coco modelées en verre à cocktail. “L’objectif reste d’obtenir une qualité constante.” Tout un art en effet ! Et aussi un bon sens du thermostat. Car chaque terre réagit différemment à la cuisson, étape indispensable pour solidifier définitivement les objets sculptés. Après un premier travail de façonnage pour obtenir la forme souhaitée, puis d’émaillage pour la décoration, le tout passe dans un four spécial. Et là, l’aiguille s’affole ! Il faut ainsi entre 980 et 1.040 degrés pour la première cuisson. Puis à nouveau entre 980 et 1.280 degrés pour une deuxième fournée. Et gare à la bourde. “Une fois, pendant mes recherches en octobre, une personne a un peu trop cuit des pièces… Ça a fini en magma !”, se souvient Juliette.

Pas d’inquiétude, toutefois. Car dans son petit garage de M’Tsapéré, l’artisane veille au grain sur ses jolies poteries. Un travail d’orfèvre qui se constate par la finesse du trait, sur ses créations exposées en ce moment dans le hall du comité du tourisme. Pour quelques dizaines d’euros, vous pouvez vous offrir un bol à votre nom, ou encore une tasse d’inspiration locale. Sur le petit étal, salouvas, tortues ou baobabs sont ainsi à l’honneur. À quand l’inspiration volcan ?

 

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