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14/03/2008 – Des jeunes pour préserver notre culture

Arrivés sur le territoire national le vendredi 29 février, la vingtaine de jeunes composant ce groupe, âgés de 6 à 16 ans et accompagnés de six adultes ont offert, ce samedi 8 mars – Journée internationale de la femme – un spectacle de grand talent à Saint-Denis (93), en région parisienne. Invité par l’Association de la communauté mahoraise en Île-de-France (ACMI), le Cclej de Pamandzi avait déjà offert un premier spectacle, au lendemain de son arrivée – le 1er mars – dans le stand de Mayotte au Salon de l’agriculture, Porte de Versailles. Un avant-goût qui avait émerveillé les nombreux curieux présents pour la fermeture du salon.

Emerveillement, cela a aussi été le cas à Lyon, le même jour. Invités là aussi par une association mahoraise, celle des Mahorais du Rhône (AMR), les jeunes danseurs de Pamandzi ont ici surpris des Mahorais assez réservés au départ, à l’idée de venir assister à un spectacle assuré par des enfants. Mais à la fin du spectacle, tous ont été étonnés de la manière dont ces enfants ont assuré ces danses qu’on ne voit plus et dont l’existence nous parait si lointaine. Car malgré les dires de certains – selon lesquels la culture traditionnelle mahoraise aurait perdu son authenticité et qu’il ne resterait aujourd’hui que de simples traces de son vécu – il est important de souligner que d’autres travaillent, dans l’ombre, pour faire revivre cette culture et surtout la faire partager.

C’est exactement le cas de ce centre de loisirs de Pamandzi qui dispose en autre d’un atelier permanent de danses traditionnelles, tenu par Nouriatti Mohamed, dont l’objectif est d’apprendre à des jeunes de 6 à 16 ans, voire au-delà, certaines danses qui, sans cet atelier et les souvenirs des anciens, ne feraient plus partie que de l’histoire ancienne de Mayotte.
Au sein de cet atelier, ces jeunes apprennent à chanter et à danser le karama, le kwézi coco, le mengochouma, le bazo, le haïlolo, le namachololo, le chirondroa, le chipanga, le bomo, le tratrumbé, le chakacha, le biyaya, le chigoma, le mlélézi ou mchogoro, le mgodro authentique (traditionnel, ndlr) le magandja et tant d’autres.

Des danses et des chants ancestraux qui tentent de se frayer un chemin au sein d’un paysage culturel dominé par des musiques modernes en tous genres. "Ce qui est difficile pour nous, c’est qu’au-delà de 17 ans, il nous est difficile de garder ces jeunes", regrette Souraya Abdourahamane, animatrice au Cclej de Pamandzi qui nous explique qu’arrivés à cet âge de la majorité, les jeunes ont du mal à supporter le fait de danser autour de la tradition.

 

La santé, la jeunesse et le sport ne font qu’un

Les Cclej, associations de type loi 1901, ont été mis en place à l’initiative du conseil général pour permettre aux animateurs communaux de Mayotte de créer des activités ludiques et éducatives dans les villages de l’île. Le Cclej de Pamandzi vit au moyen des festivités qu’il organise, mais aussi et surtout des subventions que lui accorde la commune. L’année dernière, le Cclej avait reçu de cette dernière une somme non négligeable de 40.000 euros, principalement dédiée à la gestion du centre, des ateliers, au financement des costumes ainsi qu’aux échanges comme celui-ci avec l’ACMI.

Pour commémorer à sa manière la Journée internationale de la femme, cette dernière a fait appel au Cclej. Ce samedi 8 mars, ils se sont fait attendre, les Mahorais de Paris et d’Ile-de-France, mais ils sont quand même venus encourager ces jeunes, très à l’aise dans leur engagement à faire vivre la culture traditionnelle mahoraise. Ils ont laissé sans voix ces Mahorais qui ont fait durant quelques heures un petit retour aux sources.
A la fin, tous étaient convaincus qu’il fallait absolument faire en sorte que ces danses ne se perdent pas. Et la manière d’aider ceux qui s’engagent à les faire vivre est un fort soutien public à travers des politiques culturelles de qualité et des échanges comme le Cclej de Pamandzi, pris pour exemple, a l’habitude de faire, à Mayotte mais aussi dans la région, comme récemment au festival Donia à Madagascar, à Zanzibar ou encore dans le reste de l’archipel des Comores.
Ces échanges concernent aussi l’Hexagone et l’Europe. Une initiative à soutenir car après cette représentation réussie à Saint-Denis, les danseurs du Cclej se sont produits dans une école de Montreuil, toujours en région parisienne, avant de reprendre l’avion ce jeudi pour Mayotte. Ce groupe qui a aussi remporté le 1er Prix de danses traditionnelles lors des derniers Jeux de l’avenir est encouragé par les Affaires culturelles du conseil général. Comme quoi, la santé, la jeunesse et le sport ne font qu’un. Vive la culture !

R.T Charaffoudine Mohamed

14/03/2008 – Environnement – Des classes vertes pour 19 écoles

 

L'organisation de ces séjours est également cette année l'occasion d’organiser une formation en collaboration avec le vice-rectorat sur le montage de projets et l’éducation à l’environnement auprès des instituteurs. Cette formation, qui a eu lieu du 21 au 25 janvier dernier à l'IFM s'est déroulée pour moitié sur le terrain pour travailler l'animation nature avec les animateurs de la cellule éducation à l'environnement de la DEDD. L'autre moitié, la partie théorique, consistait à donner aux enseignants les bases de la méthodologie de projet et leur apporter des connaissances sur le déroulement des séjours de mineurs. A la fin de la formation chaque enseignant a rédigé son projet de séjour, ainsi que l'exploitation prévue en classe.

Chacun des 19 séjours est donc le projet propre de l'enseignant, qui détermine le circuit et les sites à visiter. Les deux animateurs du Ceméa recrutés spécialement apportent leur aide logistique pour l'hébergement, la nourriture et les animations diverses. Les animateurs de la DEDD peuvent intervenir sur des sites spécifiques. Le conseil général est le financeur.

 

Un travail en aval du séjour

Pointe de Sazilé, parc botanique de Coconi et retenue collinaire de Dzoumogné pour la classe de Labattoir 3 ; maison du gouverneur et site de Moya pour ceux de M'tsangamouji 4 ; retenue collinaire de Combani, station dépuration, kayak à Passamainty et lac Karéhani pour Tsoundzou 2… Chaque classe verte a son parcours, qui s'intéresse au choix au thème de l'eau, de la forêt ou des sites historiques. Lors de la formation des enseignants, les animateurs de la DEDD ont évoqué plusieurs pistes à travailler : la forêt primaire, les sites de ponte des tortues, les parcs de la Collectivité…

Ces séjours, qui débutent dès la rentrée de lundi pour se terminer en juin, seront ensuite l'objet d'un travail en classe. Tout de suite après le retour, l'enseignant fera faire aux élèves diverses activités d'exploitation des choses apprises et préparera avec eux un travail de restitution du séjour qui peut être un film, un carnet de voyage, une exposition photo, etc.
En fin d'année scolaire chaque école concernée organisera une journée spéciale avec présentation du projet et des travaux des élèves. Organisés en 2007 pour 10 classes du cycle 3 (CE2 au CM2), cette année pour 19 classes, ces séjours découverte environnement permettent à la fois sensibilisation à l'environnement – des enfants et des adultes – et découverte de leur île.

Hélène Ferkatadji

 

10/03/2008 – Portes ouvertes – Le lycée de Kawéni exhibe ses talents

Dès leur entrée dans l'établissement, les collégiens sont accueillis par les élèves de bac pro service accueil qui leur distribuent des dépliants sur les formations du lycée. Les élèves de terminale bac pro vente ou Bep vente action marchande prennent en charge les différents groupes pour une visite guidée. Après le restaurant, c'est parti pour le tour des salles qui présentent les différentes filières. Les élèves de CAP petite enfance montrent comment elles préparent des collations pour des enfants, proposent une animation maquillage avec du m'sindzano et la fabrication de poupées et marionnettes. Chaque groupe a droit à un spectacle de marionnettes qui raconte la formation qu'elles suivent.

Salle suivante, les élèves de bac pro vente se lancent dans le commerce de produits locaux, négociés avec des partenaires. Leurs collègues de vente action marchande montrent aux collégiens l'exercice de la revue de presse. Devant chaque salle, un descriptif de la section est affiché, agrémenté des explications du jeune guide. Un questionnaire est distribué à tous les élèves visiteurs sur ces différentes filières, le gagnant remportera un dîner pour deux personnes au restaurant d'application.

 

Améliorer l'orientation des collégiens

"Le but n'est pas vraiment de recruter des élèves pour l'année prochaine, tous les établissements de l'île ont l'assurance d'être pleins. Cette journée a plutôt pour but d'aider les collégiens dans leur orientation, bien souvent ils se lancent dans une section qu'ils ne connaissent pas et découvrent après la rentrée que ça ne leur convient pas." Des élèves de restauration qui constatent avec fatigue qu'il faut rester debout plusieurs heures, à l'unique garçon de petite enfance qui se dit qu'il aurait du choisir mécanique, les erreurs d'orientation sont nombreuses et en partie responsables de l'échec scolaire. Vendredi, l'ensemble des collèges de l'île ont envoyé des élèves de troisième découvrir les enseignements proposés à Kawéni.
Démonstration des gestes de premiers secours et jeu de Kim (mémoire des sens) par les élèves d'ATMFC et de carrières sanitaires et sociales, observation de microbes avec les SMS… Malheureusement, si les visiteurs ont apprécié leur journée, ils n'ont pas posé grand nombre de questions ni eu l'air particulièrement intéressés. Il faut espérer qu'ils retiendront l'essentiel au moment de remplir les feuilles de souhaits d'orientation en avril.

Hélène Ferkatadji

Les formations professionnelles du lycée

4 CAP

Agent technique en milieu collectif et familial
Cuisine
Restaurant
Petite enfance
+ à la rentrée Agent de prévention et médiation

 

3 BEP
Carrières sanitaires et sociales
Hôtellerie restauration
Vente action marchande

 

3 bacs pro
Commerce
Services (accueil)
Restauration

Une formation complémentaire restauration rapide


Les formations de l'UFA

6 CAP en alternance
Boulanger
Cuisinier
Employé de restaurant
Coiffeur
Agent d'entreposage
Vendeur spécialisé

10/03/2008 – Elections – Le profit personnel prédomine sur les projets

Plus que deux jours de meetings et de réunions publiques pour les candidats aux élections municipales et cantonales de cette année. Malgré la menace cyclonique qui pèse sur notre île, 17 sièges de maires devraient être pourvus ce dimanche ou du moins se préciser, et 10 au conseil général, un tiers des élus de cette assemblée bénéficiant d'un répit de 3 années. Ils sont 54 candidats à se présenter aux cantonales, parmi lesquels 8 femmes : 1 à Bouéni, Mamoudzou II et Mamoudzou III, 2 à Dembéni, 3 à Dzaoudzi-Labattoir.

Outre ce nombre important de femmes qui se présentent, la grande nouveauté de ces élections demeure le respect de la parité homme/femme sur les listes municipales, et l'arrivée de remplaçantes (ou remplaçants) aux cantonales. Autre élément notable, l'explosion du nombre de listes pour les municipales. La palme d'or revient à la commune de M'tsamboro avec 8 listes pour la mairie et 8 candidats pour le CG ! Près d'un électeur sur 30 inscrits sur les listes se présente à ce scrutin, ce qui nous ramène à un chiffre global de 2.349 candidats.

Les listes d'union sont légions, des jeunes diplômés pour la plupart qui espèrent rassembler au-delà des partis, en fédérant les compétences au service de leur territoire. Le phénomène est suivi à la loupe par les partis politiques qui constatent impuissants la désertion massive des électeurs de leurs rangs. Il y a un travail d'ouverture, de réflexion à mener d'urgence par ces partis afin que les énergies se fédèrent en leur sein, eux qui sont normalement inscrits dans la durée et disposent d'une structure à même de renforcer les actions et pour disposer de relais à Paris. Le patriotisme politique d'antan ne fait plus recette ! Si cette cohorte de jeunes prétendants ne réussit pas à franchir le cap du premier tour, la population aura du souci à se faire.
En effet, au sein des grandes formations locales, l'heure est toujours aux enfantillages et au verbiage inutile qui dénote la fin d'une époque et un changement radical de mentalités.

A quelques exceptions près, cette campagne des municipales et des cantonales n'aura pas reçu un grand écho auprès des citoyens. Du moins en apparence. La grande passion du Mahorais pour la politique a perdu quasiment toutes ses couleurs, et les lendemains d'élections pourraient être déchantants pour les nouveaux élus, contrairement aux habitudes du passé.
Le Mahorais n'hésite plus à dire haut et fort qu'il en a marre du "blabla" et des effets d'annonce sans suite dont ses élus sont coutumiers. Nombreux sont ceux qui ont choisi leur candidat sur d'autres critères –plus personnels – que la compétence ou l'efficacité à se mettre au service des citoyens. C'est le cas de nombreux électeurs inscrits. D'une façon générale, on entend dire ici là : "comme de toute façon nous allons nous remplacer des nuls par d'autres nuls, autant que ce soit un membre de ma famille plutôt qu'un inconnu".

 

Le glas pour certains "dinosaures"

Les élus sortants ont réussi à propager dans la population leur goût immodéré pour leurs intérêts personnels. Pour les candidats en lice, surtout aux élections cantonales, la victoire dépendra sans doute en très grande partie du poids de leurs poches et de leur volonté à distribuer pour s'attirer la bienveillance d'un électorat méfiant, plutôt que du projet développé durant la campagne. Hormis quelques candidats qui ne peuvent suivre ce mouvement faute d'en avoir les moyens, la plupart des appareils politiques s'en accommodent et se laissent même aller dans une certaine surenchère. Nul ne croit en son capital confiance au sein de l'électorat, ce qui n'empêche pas certains d'afficher une certitude apparente de victoire ce dimanche soir, même si en réalité le cœur n'y est pas.

Ce scrutin de 2008 sonnera peut-être le glas pour certains "dinosaures" de la politique locale qui risquent de se voir infliger une retraite forcée. Parallèlement, des jeunes loups pourraient se voir infliger des défaites cuisantes qui les obligeraient à aller revoir leurs copies et ranger leurs ambitions pour encore 6 années, quitte à intégrer un parti politique ou un autre pour disposer de plus de soutien. Encore faudra-t-il que les partis s'ouvrent vraiment.
Certains auront pêché par manque de notoriété dans leurs villages d'origine, leur manque de cynisme et de démagogie à deux sous et leur trop grande envie de rendre à l'action politique son honnêteté perdue. Après tout, n'est pas prophète qui veut (en son royaume) au seul motif d'avoir entendu les mêmes voix que Jeanne de France il y a quelques siècles, ou Moïse dans les montagnes du Sinaï au temps de Ramsès le deuxième. Dans ce contexte, le lecteur comprendra la difficulté pour les analystes politiques de la place et des rédactions de presse à établir des pronostics fiables pour ces élections.

Qui faut-il plaindre dans cette affaire ? L'électeur qui se laisse corrompre pour si peu ou l'homme politique qui essaye d'acheter son élection à coup de cartons de mabawas et de boissons alcooliques (dans le nord), de stocks de nambaoinis pour femmes enthousiastes (à Sada), de pique-nique géants avec viande de zébus fraîchement abattus (à Labattoir) ? Ceux-ci ne sont que les cas les plus flagrants dans cette course effrénée de tentative de "rapprochement" avec des électeurs, pour compenser le manque d'imagination des candidats et de consistance de leurs projets politiques.

Certains n'hésitent pas à faire de la surenchère, en promettant de doubler le nombre de zébus à abattre une fois les élections gagnées, en guise de remerciement aux électeurs. Assurément, ce n'est pas la démocratie italienne, mais ça lui ressemble fortement. Dans le doute, certains candidats vont même jusqu'à faire des économies sur les affiches électorales et les professions de foi à imprimer, pour s'assurer de disponibilité de liquidité, les billets de banque faisant le bonheur des électeurs les plus malins, ceux qui passent d'un camp à un autre pour soutirer le maximum d'avantages aux candidats. Rendez-vous ce dimanche dans l'un des 130 bureaux de vote.

Saïd Issouf

75 listes pour 17 communes
Il y a 5 listes qui s'opposent à Mamoudzou pour 45 conseillers nécessaires, mais seulement 2 à Chirongui; 3 à Bandrélé, Ouangani et Tsingoni; 4 à Acoua, Bandraboua, Chiconi, Kani-Kély et M'tsangamouji; 5 Dzaoudzi-Labattoir, Koungou et Pamandzi; 6 à Bouéni et Sada, 8 à M'tsamboro.

 

UNE Mayotte Hebdo N°371 – Vendredi 07 mars 2008

UNE Mayotte Hebdo N°371 - Vendredi 07 mars 2008

Elections

2.349 candidats

 > Elections – cantonales et municipales, aux urnes ce dimanche !
 > Société – le PADD validé in extremis
 >
Education – le CNAM devient centre régional
 > Région – un navire prend feu au port de Moroni

 

UNE Mayotte Hebdo N°370 – Vendredi 29 février 2008

UNE Mayotte Hebdo N°370 - Vendredi 29 février 2008

Elections cantonales et municipales

MOI – moi – moi

 > Elections – tous les candidats
 > Société – le droit du sol rediscuté par Estrosi
 >
Anjouan – echec de la mission de la dernière chance

29/02/2008 – Crise anjouanaise – L’ultime médiation a échoué

Sinon, il s’exposerait aux conséquences d’une intervention militaire de l’armée nationale qui semble bénéficier de l’appui de l’Union africaine et de certains pays amis. Lors de son récent séjour à Moroni, le ministre des affaires étrangères de la Tanzanienne, avait déjà clairement signifié les termes de cet “ultimatum”, en laissant aux autorités illégales d’Anjouan le choix entre la reddition aux forces de l’Union Africaine ou la résistance à l’assaut des troupes de l’armée comorienne et de l’UA.
Une option qui exposera l’ex-chef de l’exécutif d’Anjouan à sa capture et à sa traduction devant un tribunal pour crime de guerre, avait ajouté Bernard Kamillius Membe au cours de sa brève conférence de presse donnée à Moroni lundi dernier, après avoir rencontré son homologue Ahmed Ben Said Jaffar.
Après le séjour de Mutsamudu qui n’a duré que 3 heures, la délégation de la communauté internationale a regagné Moroni avec un sentiment de déception et d’inquiétude, craignant sans doute la suite des événements après cet énième revers diplomatique qu’elle vient d’essuyer.
Elle a été immédiatement reçue, en début de soirée, par le chef de l’Etat, Ahmed Abdallah Sambi, à qui ils ont rendu compte des résultats de leur initiative avortée. Par la voix de son ministre des relations extérieures, le gouvernement de l’Union “a pris acte” de ce nouvel échec, mais cette fois “il n’y a plus de temps à perdre”, dit-il, et les jours qui viennent seront décisifs car “nos partenaires extérieurs ont aujourd’hui compris que nous n’avons guère d’autres solutions que celle du recours à la force” pour rétablir l’autorité de l’Etat sur l’île d’Anjouan, en proie à une rébellion sécessionniste depuis 1997.
A sa sortie du palais de Beit Salam, l’envoyé spécial de l’UA, Francisco Madeira a déclaré à la presse que “bientôt vous verrez des preuves” de l’engagement de l’UA au coté du gouvernement comorien pour lui apporter son appui à la résolution définitive de la crise anjouanaise.
Pour sa part, le représentant de la Ligue des Etats arabes a affirmé à sa sortie de Beit-Salam le soutien de son organisation à la décision de l’Union africaine. “Nous avons offert à Mohamed Bacar deux possibilités pour une issue pacifique à la crise, mais il n’a pas entendu notre message. A présent la machine est marche et l’UA a entamé les préparatifs de cette opération” de rétablissement de l’ordre pour la tenue d’une élection organisée selon des normes acceptées par la communauté internationale, a-t-il ajouté.
Au vu de l’intransigeance manifeste et très médiatisée de la partie anjouanaise, les observateurs politiques s’interrogeaient encore sur les chances de succès de cette ultime médiation, décidée en marge du dernier sommet ordinaire de l’UA, tenu à Addis-Abeba du 31 janvier et 2 février, et au cours duquel le président Sambi avait officiellement annoncé sa décision de recourir à l’option militaire pour rétablir l’ordre à Anjouan.
M. Madeira a expliqué les deux propositions faites au colonel Bacar, notamment “la possibilité d’un exile à l’étranger”. Son acceptation permettrait le déploiement de l’AMISEC. Mais le refus des deux offres fermait la porte à toute nouvelle négociation, dit-il.
Et le diplomate de préciser que l’objectif est “de minimiser au maximum possible les dégâts et les effets collatéraux pour les populations civiles”. Quant au débarquement, “nos forces s’y préparent, et dans quelques jours vous les verrez débarquer à Moroni et Anjouan sera libérée”, conclut l’envoyé spécial.
Quatre pays de l'UA ont déjà promis un appui en troupes et logistiques (Sénégal, Tanzanie, Soudan et Libye), et la France aurait manifesté sa disponibilité à assurer leur acheminement vers l’archipel. Les préparatifs d’un probable débarquement militaire semblent par ailleurs “très avancés” selon le chef d’état-major de l’Armée nationale de développement qui attendait l’arrivée des hélicoptères pour boucler le dispositif.

El-Had Said Omar

UNE Mayotte Hebdo N°369 – Vendredi 22 février 2008

UNE Mayotte Hebdo N°369 - Vendredi 22 février 2008

Approvisionnement en carburant

La Totale

 > La Totale
 > Approvisionnement en carburant: la pénurie
 >
Elections – sada, mamoudzou, chiconi, tsingoni,…
 > Education – l'université prévue en 2010
 > Environnement – sept plages bientôt aménagées

 

22/02/2008 – Enseignement supérieur – L’université de Mayotte en 2010 ?

Conscient des difficultés rencontrées par nos étudiants en Métropole et du taux de réussite dix fois supérieur enregistré par l'IFM, le conseil général a choisi de faire de ce Puma une priorité et commandé un rapport sur sa création à François Marzat, ancien directeur du Greta. Son constat est simple : Mayotte possède tous les ingrédients nécessaires à la création d'une université. Il nous compare à la Guyane, proche de nous par sa population et qui affiche le même effectif que nous en collèges et lycées : elle a sa propre université depuis longtemps, de même que la Nouvelle Calédonie et la Polynésie qui ont ouvert des facs avec 1.500 étudiants au départ. La croissance démographique de Mayotte étant plus forte, on peut envisager un effectif de 3 à 4.000 étudiants d'ici 15 ans, la plus grosse université de l'Outremer serait alors celle de Mayotte.
 

Sciences du langage, Islam et biodiversité

Pour M. Marzat, la future université ne doit surtout pas se cantonner aux formations de base (licence), mais développer également des formations longues pour attirer les chercheurs, essentiels à la vie d'un pôle universitaire. Lettres, sciences humaines, mathématiques, sciences de la vie… une bonne partie des formations de licences sont déjà présentes via l'IFM ou le Cefsm, à l'exception des filières langues, type LEA, à rajouter. Il faut bien sûr réfléchir aussi en terme de débouchés sur l'île et envisager la création d'un IUT en continuité des sections STI, sciences et techniques de l'ingénieur. Pour des filières plus spécifiques, l'auteur du rapport préconise la création d'un vaste centre de recherches sur l'Islam. La spécificité de Mayotte, à 98% musulmane, qui fonctionne en partie sur le droit cadial, doit être exploitée en excluant bien entendu le côté théologique. Ce centre pourrait trouver des partenaires comme l'Institut du monde arabe à Paris.

Autres filières essentielles, celle des sciences du langage, déjà en partie existante au Cefsm de la licence au master, avec continuité à l'université de Rouen. Elle abrite un programme de recherche intitulé "Plurilinguisme et aménagement linguistique à Mayotte" qui réfléchit sur la place des langues, sur le rapport à l'écrit dans le contexte de l'échec scolaire. Le professeur Fouad Laroussi était dans l'île la semaine dernière. Ce centre de recherches a donné lieu à la soutenance d'une thèse en 2007, deux autres très prometteuses sont en préparation.
Enfin, les filières biodiversité et énergies renouvelables sont porteuses de développement et d'emplois pour l'avenir. Elles existent dans toutes les universités d'Outremer. La DEDD emploie d'ailleurs un thésard sur les énergies renouvelables, Ibrahim Bahedja, de même qu'un docteur et un doctorant en biologie marine, Mme Dhahabia Chanfi et Jérémy Kiszka.

 

La CDM, premier soutien des chercheurs

"L'écueil à éviter est la création d'une sous-université", avertit le rapport qui donne justement des pistes pour éviter ce danger. Le Puma doit profiter de l'expérience des autres universités d'Outremer, faire appel à la Réunion, qui dispose d'un responsable des constructions universitaires et diversifier ses financements. Quoi qu'il en soit, l'animal est attendu. Aujourd'hui plus de 50% des étudiants préféreraient suivre leurs études chez eux, mais le Cefsm s'est vu contraint d'en refuser 200 cette année, faute de place.
Autre doctorant employé par le conseil général, à la DSDS cette fois, Maoulana Andjilani propose lui des pistes à mettre en place dès maintenant pour l'amélioration des conditions de recherches à Mayotte. Il revient sur l'importance de mettre en valeur les deux atouts spécifiques de l'île : sa biodiversité exceptionnelle et ses spécificités culturelles-linguistiques-historiques.
"Le soutien financier de la CDM est exceptionnel par rapport aux autre régions", précise le jeune docteur en ingénierie médicale. Depuis 2003 elle finance 10 thèses de doctorat par an en moyenne, 15 en 2007. Le conseil général a également octroyé 51 bourses de master de recherche. "L'augmentation du nombre de chercheurs doit avoir des retombées sur le développement économique et social de Mayotte". Un avis partagé par le président du conseil général, très attentif lors de cette présentation de rapports.
Pour une meilleure structuration de la recherche, le rapport de Maoulana Andjilani propose aussi la mise en place d'un comité de pilotage pluridisciplinaire qui permettra de travailler en réseau et de coordonner les chercheurs. Gros manque pour les thésards : la documentation, c'est pourquoi il propose la création d'une maison de la recherche, qui regrouperait tous les travaux effectués sur Mayotte, donnant ainsi une base aux nouveaux chercheurs.

 

Effet d'annonce ou réel projet ?

Le comité de pilotage, associé aux élus, aurait à définir les thématiques de recherches prioritaires pour l'île et à valoriser le travail à l'extérieur, l'intégrer aux groupes de recherches régionaux. Jusqu'il y a peu, les pays voisins ne soupçonnaient pas l'existence de chercheurs à Mayotte. Notre image est en train de changer et nous collaborons maintenant aux colloques régionaux sur des sujets divers.
Effet d'annonce de campagne électorale ou réelle volonté politique ? Le pôle universitaire semble pour l'instant passionner nos élus, le président en tête, qui annonce avoir transmis ce rapport à la ministre de l'Enseignement supérieur, seule capable de décider de sa création. Il rappelle qu'université signifierait création de l'académie de Mayotte, donc d'un rectorat et d'un IUFM intégré… La CDM dépense chaque année 10 millions d'euros dans l'enseignement supérieur, si l'Etat lui emboitait le pas, le Puma sortirait de terre… d'ici deux ans ?

Hélène Ferkatadji

Sur la photo
Les docteurs et doctorants de Mayotte employés par le conseil général commencent à être nombreux. Parmi eux on trouve Dhahabia Chanfi, docteur en biologie marine qui travaille au service patrimoine naturel de la DEDD; Saïd Hachim, doctorant sur les risques naturels; Jérémy Kiszka, doctorant en biologie marine sur les grands prédateurs marins, chargé de mission à la DEDD; Ibrahim Bahedja, doctorant en géographie, qui fait une thèse sur les énergies renouvelables et travaille à la DEDD; Houlam Haladi, directeur du Cefsm et chercheur en sciences du langage.

 

22/02/2008 – Football – Une amitié de 40 ans

 
Daoud Albert était l'un des joueurs locaux et fondateurs à figurer au sein de cette équipe créée en 1965. Puis au fur et à mesure sont arrivés des joueurs Mahorais. Christian Novou fut le premier en 1966. "J'étais ingénieur de l'Equipement et un contremaître à Mayotte m'avait dit de signer là-bas. Puis quand je suis arrivé, j'ai vu que c'était une équipe de jeunes et j'avais envie de les aider", se souvient-il.
Puis d'autres Mahorais ont suivi, notamment les lycéens que Christian Novou et son frère Jean-Claude dirigeaient vers Papillon Bleu. A une époque, ils étaient même 8 sur 11 dans l'équipe titulaire. "Comme il y avait déjà des Mahorais, il y avait plus de sympathie pour ce club de la part des nouveaux qui arrivaient. Une amitié est née et depuis on ne s'oublie pas", explique Daoud Albert. Ainsi, des anciens joueurs se déplacent lors de grandes occasions où lors de funérailles pour rendre un dernier hommage à leurs amis.
 

4 doublés coupe-championnat entre 1970 et 1973

Des grandes figures de la scène footballistique locale sont passés à Papillon Bleu : Moutuidine Yahaya, Ahmed Subra, Julien Désiré Ramiandrisoa, Souhaïli Bahedja, Habibou Hassane pour ne citer que ceux-là. La période dorée du club moronien s'est déroulée entre 1970 et 1973. Quatre années pendant lesquelles Papillon Bleu a fait le doublé coupe-championnat sur l'île de Ngazidja. En 1972, la coupe inter-îles, ancêtre de la Concorde, est aussi remportée par Papillon Bleu face aux Anjouanais de Citadelle de Mutsamudu.
"On nous avait insulté et ça nous a motivé", se rappelle Souhaïli Bahedja. En effet, les lycéens originaires de Mayotte, Anjouan et Mohéli évoluant à Ngazidja avaient eu la possibilité d'intégrer l'équipe championne de leur île, si leur équipe n'était pas championne de Ngazidja.
Les Mohéliens et Anjouanais ont renforcé leur champion, ce que les Mahorais de Papillon Bleu ont refusé de faire. Cela avait été pris pour de la traîtrise, mais finalement les joueurs de Papillon Bleu s'en sont bien sortis. Aujourd'hui, Papillon Bleu est bien loin de son lustre d'antan. "Le club est en 3e division de Ngazidja, il est moribond", se désole Daoud Albert. Les vieilles gloires de Papillon Bleu se consolent donc avec leurs souvenirs, en attendant une hypothétique remontée vers les sommets de leur club chéri.

Faïd Souhaïli

 

UNE Mayotte Hebdo N°368 – Vendredi 15 février 2008

UNE Mayotte Hebdo N°368 - Vendredi 15 février 2008

Grenelle de l'environnement – l'outremer comme exemple. Projet de loi-programme pour l'Outremer. 10 ans de développement: Mayotte Eco – spécial 8 pages

L'avenir avec le lagon

 > Politique – le MDM s'explique
 > Fortes pluies – au secours, la route recule !
 >
Anjouan – derniers préparatifs pour le débarquement
 > Economie – rapport 2007 de l'IEDOM

15/02/2008 – Coupou coupou, l’éventail mahorais

Les gestes des demoiselles remuant l'éventail sont synchronisés, un balancement tantôt à gauche, un autre tantôt à droite, et en cadence, pondèrent l'avancée des pas du marié. Les impulsions des têtes se balancent identiques aux charmes des demoiselles serrant fermement le petit objet. Son doux élan rafraîchit vivement le marié et ses co-époux. Grâce à l'éventail et nonobstant la pesanteur du soleil, le trajet se révélera moins long.

Malgré l'entrée des Mahorais dans la société moderne, cet objet est l'un des rares qui se préserve au fil des générations. Plusieurs mamans motivées pour maintenir intactes les traditions du mariage local assurent la fabrication de cet éventail, à l'image de Ma M'hamadi domiciliée à Chiconi. Il est communément appelé en shimaoré ou kibuchi coupou coupou, "comme le coupe-coupe avec un ou", rigole la bouéni. La confection de cet éventail local est un art que Ma M'hamadi a acquis des anciens et qui se transmet de génération en génération. "Je ne suis pas allée à l'école, alors plutôt que de rester me coltiner les pouces à la maison, ma grand-mère m'a appris son métier."

 

"Je travaille comme m'a appris ma grand-mère"

L'éventail est fabriqué à l'aide de tissu et de fils de plusieurs couleurs. "Elle achète soit un rouleau entier de tissu qu'elle garde soigneusement à la maison, soit alors elle s'en achète au compte-goutte en fonction des besoins", observe sa fille.
"La bobine de fil me revient à 3 euros. Soit j'achète ici, soit je donne l'argent à des gens qui partent pour l'île Maurice et ils m'en procurent. Mais avec une bobine je peux créer jusqu'à 10 éventails", précise la maman. Le tissu s'achète à 2,50 euros le mètre. D'une coloration vive, bleue, blanche, rouge, verte, noire… tous les styles se mélangent. "Je n'ai pas vraiment une marque de fabrique. Je travaille comme m'a appris ma grand-mère. À l'exception qu'aujourd'hui je peux fabriquer plus d'éventails qu'avant, car le gros du travail se fait avec l'aide de la machine".
Plusieurs outils ramassés dans la nature sont essentiels à la confection de cet objet. Il y a le bois du m'vangati (le dattier local), il servira à fabriquer le manche de cet éventail. Le ouvanba, le coton local qui provient du kapokier, charge les objets secondaires accompagnant l'éventail comme le penpé m'fugui qui sert durant les mariages à accrocher l'or se rendant chez la mariée.
Le coupou coupou quant a lui, sa tête doit être solide. "Pour le corps de l'éventail on utilise un morceau de natte à raphia", précise l'artiste. Cette natte sera ensuite recouverte de tissus. Entourée par la suite de motifs travaillés à la main et le tout suspendu au bois de m'vangate qui sert de manche. "Le tissu est très important pour coudre le coupou coupou, mais la colle a aussi son rôle à jouer", explique la bouéni.
Des ornements se collent sur la face de l'objet pour le rendre encore plus pimpant. Une fois l'éventail fini, il est vendu 5 euros de nos jours, "avant il coûtait 15 francs", se souvient ma M'hamadi qui, à 40 ans, a déjà 20 ans de métier derrière elle.

 

Les gens se déplacent des quatre coins de l'île pour venir acheter ses éventails

Les autres ustensiles qui accompagnent ce coupou coupou coûtent quant à eux un peu plus cher. "C'est normal, ils demandent plus de travail. Par jour, je peux fabriquer jusqu'à trois éventails alors qu'il me faudra 3 jour pour confectionner un penpé m'fugui", témoigne ma M'hamadi. Chargés de feuilles de coco et de coton local, ces objets vont également accompagner la cérémonie du mariage. On y accrochera de l'or. On décorera le lit de la mariée.
"Auparavant, toute la décoration que l'on voit apparaître aujourd'hui dans les maisons provenant de Dubaï n'existait pas, alors nos parents confectionnaient eux-mêmes la décoration des époux", se rappelle très bien ma M'hamadi.
Fervente détentrice d'un savoir-faire ancestral, transmis de génération en génération dans cette famille de Chiconi, ma M'hamadi travaille pour la fabrication des coupou coupou et des objets qui les accompagnent. La sœur de ma M'hamadi connaît également les filons du métier. Leur travail prend toute son utilité surtout en période de grands mariages (juillet et août) où les gens se déplacent des quatre coins de l'île pour venir acheter leurs éventails qui rafraîchiront les mariés.
En dehors de cette période, les clients se font rares, alors l'heure est à la débrouille pour nourrir la grande famille : "oui, oui, je vais à la campagne pour cultiver le manioc".

Denise Marie Harouna

15/02/2008 – Le coup de gueule de la semaine – « RFO peut rester en grève »

A la Réunion, il y a quelques années, une télé privée est apparue, Antenne Réunion. Avec moins de dix journalistes, cette chaîne qui ne coûtait rien au contribuable a réalisé des audiences supérieures à RFO Réunion qui comptait des centaines de salariés, grassement payés avec notre argent. Ils faisaient leur travail et ne ramenaient pas que 5 minutes d'infos par jour, certains jours, comme leurs collègues fonctionnaires.
Ici, les 35 heures, les RTT, les formations permanentes (à croire qu'ils ne sont vraiment pas formés !), offrent parfois une rédaction vide au visiteur impromptu… A part les "stagiaires" à qui l'on fait tout faire en attendant qu'ils soient "intégrés" et puissent se reposer… Sans oublier les déplacement syndicaux à Paris et autres séminaires dans le reste de l'Outremer. Il reste malheureusement peu de temps pour le travail… Les responsables doivent essayer de gérer cet état de fait, ce gaspillage de l'argent public, et surtout cette boutique hérissée de syndicats qui ont pris le contrôle de la structure et qui ne veulent surtout pas que ça change… On les comprendrait à moins que cela. Mais rapidement ils baissent les bras. Les plus vaillants à leur arrivée se laissent eux aussi emporter par ce rythme de travail frénétique… Le seul problème c'est que c'est avec notre argent qu'ils font tout cela, qu'ils roulent dans de grosses 4×4 qu'ils peuvent renverser dans un fossé sans souci… Il y en aura une nouvelle le lendemain. Ils peuvent partir sans vérifier leur matériel et arriver à leur reportage de la journée… sans batterie, et avec quelques minutes de retard, dans le meilleur des cas, attendus par tous les responsables que compte l'île pour commencer leur réunion.
Et après avoir mangé des millions d'euros d'argent public, ils ne veulent surtout pas perdre l'argent de la publicité. Car en plus du budget transmis par l'Etat, ils ponctionnent aussi les économies locales et assèchent le marché publicitaire, faisant une concurrence déloyale aux radios et télés locales qui souffrent faute de moyens, tuant les initiatives privées ou les maintenant dans un état végétatif. Fortes de leurs audiences historiques, les radios et télés de RFO raflent l'essentiel de la publicité des territoires concernés et empêchent toutes créations audiovisuelles indépendantes, toutes créations d'emplois privés (pas financés par des ponctions sur les salaires des citoyens !), toutes créations d'espaces de liberté, de diversité dans le paysage audiovisuel ultramarin. La publicité doit cesser très rapidement sur ces supports publics. C'est urgent ! Qu'ils se consacrent à du service public, et il y a de quoi faire, en terme d'éducation à la santé, d'éducation tout court, de défense de l'environnement, de débats de société… Ils n'ont pas besoin de la publicité pour ça, juste de travailler. Qu'ils restent en grève, ça fera des économies à l'Etat qui pourra utiliser cet argent à d'autres priorités.

Ahmed Abdou,
Un téléspectateur énervé
Vous avez un coup de gueule
Ecrivez-nous…
Exprimez-vous !

mayotte.hebdo@wanadoo.fr

 
A l'image du service public de l'audiovisuel, RFO Mayotte était en grève ce mercredi. Avec des salaires très corrects, indexés, près de 100 salariés, cette structure basée en Petite Terre pleure parce que le Président de la République a émis l'idée de supprimer la publicité qui passe sur ses antennes.

UNE Mayotte Hebdo N°367 – Vendredi 08 février 2008

UNE Mayotte Hebdo N°367 - Vendredi 08 février 2008

Réserve naturelle de l'îlot M'bouzi

600 makis cherchent repreneur(s)

 > Energie – Mayotte se met au solaire
 > Entretien – Mansour Kamardine dévoile sa stratégie
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Sport – Abdoulkarim, un tennisman en or

08/02/2008 – Tennis – Jeune champion cherche parrains

"Pour gagner des points, il faut disputer un maximum de tournois. Il arrive que cela se fasse en Italie, au Portugal et le faire depuis Mayotte est impossible, ça coûterait trop cher", explique Texxy Guengard. Celui-ci entraîne Abdoulkarim depuis ses débuts et entrevoit un gros potentiel pour son protégé. Pendant longtemps, le Tennis club de Doujani Mayotte (TCDM) a pu réunir les fonds pour lui faire disputer des compétitions dans la région et en France. Mais aujourd'hui de nombreux adhérents du TCDM sont partis, fatigués de voir que les infrastructures sur lesquelles ils évoluent ne s'améliorent pas.
"Pendant quelques années, nous avons eu 200 licenciés dans ce club. Le taux de délinquance juvénile a baissé quand le tennis s'est installé à Doujani, mais on attend depuis des années que le plateau soit refait. Ici les jeunes n'ont pas de foyer, ni de MJC, il n'y a rien à part ce plateau", se désole l'entraîneur d'Abdoulkarim Vélou.

 

La Fédération française de tennis impressionnée

Par ses propres moyens et quelques aides, il a bricolé pour redonner un aspect plus reluisant au court de tennis. Mais la tempête Fame a tout balayé. Malgré des conditions difficiles, Abdoulkarim obtient des résultats très probants. Son classement aurait pu lui permettre de disputer le tournoi des Petits As à Tarbes, réservé aux 12-14 ans, et qu'ont remporté en leur temps Richard Gasquet, Rafael Nadal et Martina Hingis. Alain Solvès de la direction technique nationale de la Fédération française de tennis est venu voir le garçon et a été impressionné. "Il m'a dit que si j'allais à Paris, je ne manquerai de rien", concède le garçon peu bavard.

Cette rencontre l'a renforcé dans sa volonté de devenir professionnel et Abdoulkarim est tellement motivé qu'il n'envisage pas une seule seconde l'échec. "Il est arrivé là par son sérieux et son travail, mais aussi grâce aux entreprises et aux époux Gherbi qui ont énormément apporté au club et aux jeunes de Doujani", affirme Texxy Guengard.
L'an dernier, Abdoulkarim Vélou a effectué trois tournées en métropole et cela a coûté au club 20.000 €. Mais aujourd'hui, celui-ci n'a pas les moyens d'appuyer le jeune tennisman, sa mère encore moins puisqu'elle est simple commerçante au marché de Mamoudzou. Il faudrait 11.000 euros pour qu'Abdoulkarim puisse partir à Pau, intégrer le collège privé Saint-Dominique et un centre d'entraînement privé d'où est sorti Nicolas Escudé afin de disputer de nombreux tournois pendant un an, nécessaires à sa progression.

Des qualités sportives incroyables et un mental de fer

"Il a les qualités athlétiques incroyables, mais ce qui manque c'est l'argent", résume le mentor. Son souhait serait de réunir les fonds avant la fin du mois pour qu'Abdoulkarim puisse disputer les tournois du printemps et commence à engranger des points le plus rapidement possible. Si Abdoulkarim réussit, il compte aider les jeunes de Doujani. Selon lui, beaucoup de ses amis pourraient faire de même si les conditions d'entraînement et d'encadrement étaient meilleures.
Abdoulkarim souhaite aussi donner une image positive de Doujani, un quartier mal réputé et dont les habitants ont le sentiment d'être délaissés par la mairie de Mamoudzou. "Souvent les enseignants disent aux jeunes qui rêvent de devenir sportifs professionnels qu'ils n'ont qu'une chance sur un million d'y arriver. On devrait les faire taire. Un million en rêvent, mais 100.000 transforment ce rêve en projet et une dizaine le concrétisent. Si cette dizaine n'y arrive pas, c'est qu'ils se sont égarés, blessés ou ont été mal orientés. On sait qu'il va réussir, mais il faut qu'il parte tout de suite", insiste Texxy Guengard. Pour qu'Abdoulkarim puisse avoir une chance de réaliser son rêve et devenir le nouveau Tsonga, vous savez ce qu'il vous reste à faire.

 
Faïd Souhaïli  

08/02/2008 – Voyage scolaire – A la découverte du monde arabe

Créée l'an dernier, cette classe de 30 élèves suit 3 heures de cours d'arabe par semaine, en plus des 3 heures d'anglais.

C'est un succès chez les élèves mahorais qui y voient un lien avec l'Islam et découvrent dès les premiers cours que 30% du vocabulaire et des expressions en shimaore sont issues de l'arabe. C'est aussi un succès chez les m'zungus qui saisissent la chance d'étudier cette langue peu proposée par l'éducation nationale et pourtant parlée par des centaines de millions de personnes dans le monde. Véritable défi pour leur professeur Mme Romhdana Godeau, elle-même originaire de Tunisie, ce voyage scolaire a été préparé dès l'année dernière et validé par le vice-rectorat il y a à peine 15 jours.

"La Tunisie est un pays qui a conservé la francophonie, c'est un pays en majorité musulman. Il y a donc des ressemblances avec Mayotte, mais pas seulement, nous explique l'enseignante. C'est le pays le plus avancé du Maghreb, les femmes y sont libres, elles ne portent pas de voile, font des études et ont des postes à responsabilité. Je veux leur faire prendre conscience de toutes ces choses, leur montrer comment coexistent la tradition de l'Islam et la société moderne. Les jeunes mahorais sont perdus entre ces deux mondes. Ils verront aussi que les religions coexistent, le christianisme en minorité et surtout le judaïsme. Et puis il faut qu'ils voient les infrastructures, l'agriculture, l'artisanat…"

Des chameaux… et quoi d'autre ?

Un programme chargé pour un voyage qui sera le premier pour une partie des 24 jeunes voyageurs. S'ajoute bien sur la visite d'un collège local et peut-être d'un des lycées français, à la Marsa ou à Mutuelleville. Une fois déduite l'aide de la continuité territoriale, qui subventionne chaque année trois projets pour les écoles, trois pour les collèges et trois pour les lycées et paye ainsi la totalité de l'aller-retour Dzaoudzi/Marseille, le voyage revient à 700€ par personne, dont 400 sont pris en charge par le vice-rectorat, les 300 restants par les familles. L'an dernier, un dîner dansant et des ventes de gâteaux ont permis de récolter 1.700€ supplémentaires. Le collège a sollicité les services d'un organisme spécialisé dans les voyages scolaires pour l'organisation. Carthage, Sidi Bou Saïd, Tunis, Kairouan, Sousse, Nabeul, Hammamet, le Cap Bon et retour à Tunis, l'itinéraire couvre une bonne partie de la côte Est et va jusqu'au désert, là où tous espèrent découvrir des chameaux…

"Leur image du Maghreb est très négative, quand ils en ont une, déplore Mme Godeau, sinon le monde arabe ne leur évoque que l'Islam et le nom de l'Arabie Saoudite." Une image tellement floue que les jeunes ne savent pas ce qu'ils espèrent trouver là bas – à part des chameaux – mais ils restent persuadés que ce sera une fantastique expérience.
Autour de ce voyage scolaire, un PAE sur la Tunisie permettra d'approfondir le travail. Travail en français sur l'élaboration d'un carnet de voyage, en histoire/géo sur l'Islam et sa diffusion, sur la population maghrébine et son patrimoine, en arts plastiques sur l'art tunisien contemporain et la construction des mosquées et enfin, en arabe, apprentissage d'un minimum d'arabe tunisien pour se faire comprendre.

L'arabe, une langue essentielle

Au retour, le voyage et le PAE feront l'objet d'une grande exposition. L'occasion pour l'enseignante extrêmement motivée de prêcher pour sa paroisse. "L'apprentissage de l'arabe est très important pour les jeunes mahorais, ne serait-ce que pour comprendre leur religion. Même ceux qui vont à l'école coranique ne parlent pas un mot d'arabe. Leurs foundis leur font apprendre par cœur des textes qu'ils ne comprennent pas et leur livrent des interprétations parfois erronées du Coran. En parlant la langue ils pourraient comprendre par eux-mêmes et être des musulmans éclairés sur leur religion."

Cet argument n'est que le premier d'une longue liste : langue parlée et écrite par plus de 400 millions de personnes dans 23 pays, du Golfe à l'Océan, l'arabe se retrouve aussi dans le vocabulaire français, espagnol, turc et surtout swahili. Le monde arabe est le premier partenaire de la France après l'UE, les entreprises sont donc en recherche d'arabophones, et enfin apprendre la langue permet de découvrir une civilisation qui a donné le zéro, les chiffres, l'algèbre, l'astronomie, une architecture magnifique…
"Chaque année, je parcours les classes pour faire la promotion de l'arabe LV2 et de la classe bilingue et il y a des demandeurs. Les élèves sont plus intéressés que pour les langues européennes (anglais excepté, ndlr). Malheureusement ça ne fait pas partie de la politique locale. On créé plus de postes pour l'espagnol et l'allemand que pour l'arabe, alors qu'il apporterait bien plus aux élèves mahorais", tempête Mme Godeau qui quitte Mayotte à la fin de l'année, une année marquée tout de même par une victoire : la réalisation de ce voyage.

Hélène Ferkatadji

04/02/2008 – Tempête tropicale Fame – Plus de peur que de mal

"Dans l'ensemble, tout s'est bien passé, tout le monde a été sur le pont pendant 4 jours. Il faut féliciter les agents qui ont travaillé dans des conditions épouvantables, sous le vent et la pluie, pour avoir dégagé le réseau routier ou remis en état les réseaux électriques et téléphoniques", se réjouit Arnaud Gillet, directeur de la sécurité civile à la préfecture de Mayotte. En effet, le réseau routier a été praticable partout, au moins sur une voie, même si de temps à autre des glissements de terrain ont interrompu le trafic, notamment à M'tsagnougni, entre Sada et Chirongui.

La DE a été aux premières loges, EDM et France Télécom aussi, la Dass a été sollicitée pour l'évacuation d'une femme enceinte de Petite-Terre vers le CHM de Mamoudzou, avec l'aide de la gendarmerie nautique. Les pompiers ont dû faire de nombreuses interventions pour aider les sinistrés à évacuer les zones inondées, comme à Chiconi dans les environs de la place Sicotram. Dans cette même localité, un muret sur la digue a lâché et de nombreux commerces ont été inondés. D'ailleurs, le président de la Chambre de commerce et d'industrie, Serge Castel, a écrit au président du conseil général Saïd Omar Oili pour lui demander de faire un geste pour les commerçants mahorais et plus particulièrement pour ceux de Chiconi.

A travers toute l'île, des murs de soutènement, des clôtures, mais aussi des toitures ont souffert des rafales de vent et de la pluie. A Koungou la mairie a été fermée une journée à cause de difficultés d'accès. Les vœux du président du conseil général ont été reportés vendredi dernier, sans que les invités aient été tous prévenus, ni même qu'une affiche ou une personne prévienne les invités qui se succédaient à l'entrée des jardins avant de repartir. Les rencontres sportives et de nombreuses manifestations ont aussi du être reportées.

Les agriculteurs ont également souffert, puisqu'une grande partie des champs ont été touchés. Les bananiers sont les arbres qui ont le moins résisté à Fame. Le président Oili qui s'est rendu sur place à Combani avec Dani Salim dès le lundi, a proposé de débloquer une aide d'urgence de 300.000 € pour les agriculteurs. La Chambre d'agriculture est en train de mettre en place un dispositif pour recenser les dégâts en collaboration avec la Daf. Les agriculteurs mahorais demandent à ce que la solidarité nationale joue, comme c'est le cas dans les Dom après un cyclone.

 

Chapeau pour les équipes techniques

La police et la gendarmerie, en collaboration avec le STM, ont dû procéder au renflouement d'un amphidrome échoué sur le platier des Badamiers et dont les amarres ont lâché en rade de Dzaoudzi.
Côté aérien, les vols de jeudi et de samedi de la compagnie Air Austral n'ont pu atterrir à Pamandzi, ce qui a conduit la compagnie à loger les passagers en correspondance à la Réunion et ceux qui n'avaient pas de famille à Mayotte. "Le temps est en cause, mais il nous a fallu tenir compte de l'interruption des barges. Les passagers de Grande-Terre n'auraient pas pu venir et ceux arrivés en Petite-Terre y seraient bloqués", explique Didier Salaün, directeur d'Air Austral à Mayotte.
Kenya Airways a pu faire atterrir son avion samedi, mais pour M. Salim, directeur de l'agence de la compagnie kenyane, cela n'aura pas forcément été une bonne opération. "Il n'y avait pas de barge, par conséquent le vol est reparti à vide. Les passagers ont été reroutés sur le vol de mardi et jeudi (hier)", affirme M. Salim.
Selon Arnaud Gillet, les glissements de terrain ont été observés sur l'ensemble du territoire. Les secteurs de Sada et M'tzamboro ont plus souffert des coupures d'électricité et de téléphone que les autres, mais les coupures n'ont jamais été de longues durées fait savoir le directeur de la sécurité civile. Celui-ci félicite aussi les Mahorais dans leur ensemble qui ont suivi les consignes de vigilance avant et pendant la tempête. "Cela prouve que les messages de prévention sont passés. Les consignes d'élagage d'EDM et France Télécom ont été suivies, les parents n'ont pas laissé leurs enfants près des cours d'eau, personne n'est sorti pendant la vigilance cyclonique et une seule personne a failli se noyer à Miréréni, mais des habitants l'ont sauvée", conclut Arnaud Gillet.
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Que d'eau, que d'eau

Les pluies qui ont précédé la grosse tempête de vendredi à samedi ont été plus qu'abondantes. Météo France a enregistré à divers endroits de l'île plus de 200 mm d'eau en 24 heures, ce qui correspond selon Noël Carton, chef de service de Météo France à un mois de précipitation en janvier.
"Janvier est le mois le plus pluvieux de l'année à Mayotte. Certains records ont été battus, notamment à Bandrélé et Dembéni où il n'avait pas autant plu depuis 1986 et 1994", explique M. Carton. Les équipes de Météo France ont été mobilisées pendant les quatre jours de tempête, faisant des points réguliers, matins et après-midis, mais aussi à tout moment, à la demande de la cellule de crise. Noël Carton se réjouit que les Mahorais n'aient pas pris de risques inconsidérés durant cette période et que le bilan humain ne compte aucune victime.

Faïd Souhalï

UNE Mayotte Hebdo N°366 – Vendredi 01 février 2008

UNE Mayotte Hebdo N°366 - Vendredi 01 février 2008

Entretien avec la Préfet: Départementalisation, Droit commun, Code de la consommation, Contrat de projet, PADD, Immigration clandestine

"Je veux être clair avec las Mahorais"

 > Intempéries – fame nous a bien arrosé !
 > Justice – agression sexuelle, 5 ans de prison
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Anjouan – dans l'attente du débarquement

UNE Mayotte Hebdo N°365 – Vendredi 25 janvier 2008

UNE Mayotte Hebdo N°365 - Vendredi 25 janvier 2008

Violences en Petite Terre

Des jeunes s'affrontent

 > Elections cantonales – nouveau code électoral
 > Lagon – un parc marin à l'horizon
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Déchets – où vont nos poubelles ?

25/01/2008 – Maalesh : « Je ne changerai pas pour être plus vendable »

Tounda : 2008 s'annonce comme une bonne année…
Maalesh : Peut-être même la meilleure depuis longtemps ! Elle commence à Mayotte, ce qui est toujours plaisant, et se poursuit à Zanzibar où je participe à un festival, du 8 au 11 février, en tant que tête d'affiche, aux côtés d'artistes de Tahiti, du Mali, de Mauritanie… C'est là que tout commence, que nous serons vraiment dans la tournée du prix Musiques océan indien. Ça me plait que Zanzibar soit le point de départ, c'est d'Afrique de l'Est que je viens puisque ma mère est Ougandaise. On y parle swahili et anglais, langues que je chante et que je parle.

Tounda : Après Zanzibar comment va s'organiser votre année ?
Maalesh : Après ce festival je retourne à Moroni, avant de m'envoler pour Nantes terminer le mixage de mon dernier album, "Yéléla" ("Flotter"), interrompu par mon voyage à la Réunion pour récupérer le prix. Je suis en train de faire la jaquette avec l'aide de Cécile (Pélourdeau, directrice de l'école de musique, ndlr). Nous traduisons en partie les chansons pour donner une idée de ce dont elles parlent. En avril je repars à la Réunion jouer au festival Arkenciel à St Gilles. J'y retournerai en mai pour Réunion en scène à St Leu. Ensuite ce sera la tournée des festivals en France : Musiques Métisses d'Angoulême, Francofolies de La Rochelle, et la Fiesta des Suds à Marseille. Puis ce seront les rencontres d'Astaffort, une sorte d'atelier.
A côté de tout ça il y a un gros travail de promotion qui est prévu, c'est ça dont j'ai le plus besoin. Jusqu'ici la notoriété du groupe et la vente des albums se sont toujours faits par le bouche à oreille. Mes tournées étaient beaucoup organisées par mon épouse Marie-Ange et par mes amis. J'espère avoir maintenant l'occasion de trouver un bon tourneur ou un manager, que ce prix m'ouvre les portes d'un monde que je ne maîtrise pas assez, fait de paperasses et de démarches diverses, d'internet, etc.… Je vois dans ce prix une réelle occasion d'élargir ma carrière, tout en restant moi-même, je ne changerai pas pour être plus "vendable".

Tounda : Qu'est ce qui vous a amené à postuler à ce prix ?
Maalesh : C'est Cécile qui m'a parlé de ce prix, je n'étais pas du tout au courant. Ce n'est pas la première fois que je gagne un prix, j'ai remporté en 1995 le prix de la découverte RFI, qui a été suivi d'une tournée en Europe l'année suivante. Mais comme je n'avais pas encore de CD, je n'avais rien à proposer au public à la fin des concerts. En 1998 au moment de la sortie de "Wassi Wassi" j'ai fait une grande tournée en Afrique de l'Est et Australe, mais je n'avais pas encore d'exemplaires du CD, j'étais toujours handicapé par ce manque, il me manquait quelqu'un pour gérer sa distribution. D'ailleurs, le label a fait faillite en 2001 et l'album a donc été très peu diffusé. La même année j'ai remporté un autre prix qui devait m'offrir une grande tournée au Canada, elle n'a jamais eu lieu et de là où j'étais, à Moroni, j'avais peu de moyen de réclamer mon dû. J'ai également été remarqué en 2003 lors d'un festival à Amsterdam. Tout ceci témoigne d'une reconnaissance de mon travail, mais il a toujours manqué quelque chose derrière, pour pérenniser ces victoires. Je pensais qu'un nouveau prix était inutile, d'autant que beaucoup s'adressent à des jeunes, comme si nous autres quadras étions déjà finis. Mais dans le dossier de candidature Cécile et Marie-Ange ont expliqué ma situation, mon besoin d'avoir quelqu'un pour organiser ma carrière, et à ma grande surprise, j'ai gagné (face à 93 autres candidatures, ndlr).
Je pense que cette victoire peut m'apporter ce qui me manque. En avril mon album devrait sortir, je pourrai donc enfin vendre quelque chose à la fin des concerts, c'est important pour rester dans la mémoire du public, et pour vivre aussi bien entendu. Je suis content car je vois le temps qui passe et je ne veux pas faire comme tous ceux qui partent vivre en France dans l'espoir de plus de débouchés. Je suis bien chez moi, je veux continuer à m'inspirer de mon pays et de mes rencontres pour travailler. J'ai besoin de moins d'argent que si je vivais en France, je peux m'occuper de mes enfants… Toutes ces choses sont importantes.

Tounda : Que nous promet le nouvel album ?
Maalesh : Plein de choses ! Des invités : un excellent flûtiste, un violoncelliste, une choriste… Une chanson pour la libération d'Anjouan, et je vous invite à découvrir le reste en avril…

Mayotte Hebdo de la semaine

Mayotte Hebdo n°1116

Le journal des jeunes