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26/06/09 – Déclaration solennelle à la presse

Le constat sommaire et rapide des derniers jours donne quinze mouvements sociaux depuis le début de l'année 2009, entre le secteur privé et les établissements publics. Ces mouvements sociaux réclament de manière systématique  deux choses : le respect des salariés (dialogue social) et une augmentation de salaire.

Et tous les domaines sont touchés : des fins de mois impossibles à boucler, des prix qui ne cessent de flamber, une école dépouillée de son sens, des résultats scolaires catastrophiques, une absence de politique publique claire, l'appauvrissement de plus en plus accéléré des salariés, des difficultés criantes pour se loger, se vêtir, se nourrir, se déplacer; une population étrangère en situation irrégulière de plus en plus grandissante, bref, la dégradation ascendante du climat social à Mayotte ces dix dernières années.

Avec cet élan, induit par le vote du 29 mars, accentué par cinquante ans d'attente d'une solidarité claire de la France vis-à-vis des Mahorais, une mahorité démantelée pièce par pièce sans aucune autre alternative (dernière pièce en date, les cadis) avec des dirigeants politiques locaux toujours absents ou bien à côté de la plaque lorsqu'ils sont parmi les Mahorais, le cocktail est explosif.

Qui doit allumer la mèche ? Les organisations syndicales n'ont cessé d'alerter les pouvoirs publics sur cette situation. Ces derniers se sont refusés d'appeler les salariés à une grève générale car elle sera d'une violence sans précédent. Mais ils ne tiendront pas longtemps, puisque derrière les salariés n'arrêteront pas de pousser, et à force la barrière finira par céder.

Avec tous les défauts de la classe politique : un vieux sénateur tout le temps présent mais fatigué, un jeune sénateur toujours absent, un député clown donc peu crédible, un président du conseil général sans charisme, sans majorité, un président de l'Association des maires sans pouvoir, plus sur le départ que sur l'arrivée.

Nous nous devons de réagir car tous les ingrédients sont réunis pour une explosion sociale sans précédent, dont on ne sait pas qui en sortira vainqueur et quel bénéfice Mayotte en tirera. Nous devons et nous pouvons éviter cela.

 

Confédération générale des travailleurs à Mayotte

26/06/2009 – Formation professionnelle : Récompense

 

{xtypo_dropcap}M{/xtypo_dropcap}ettre en valeur les initiatives de qualité et reproductibles, contribuer à l’information sur les dispositifs de formation et leurs bénéfices pour les établissements, tant auprès de ces derniers qu’à l’extérieur, c'est le but affiché du prix de l'ANFH qui en est à sa deuxième édition. Aux côtés du CHU de Dijon, de l'hôpital Cœur du Bourbonnais (Allier) et des centres hospitaliers de Saint-Malo et Dinan, le centre hospitalier de Mayotte a été primé pour l’évaluation des pratiques professionnelles dans le domaine de la formation continue.

Cette action intervient dans le cadre de l'intégration progressive des agents de la collectivité dans la fonction publique hospitalière. A ce jour, 691 agents hospitaliers ont été intégrés. Cette intégration a appelé, outre l’adhésion de l’établissement à l’ANFH et la mise en place d’une démarche GPEM (gestion prévisionnelle des emplois et des métiers), un plan de formation ambitieux.

Après avoir réussi la démarche d’accréditation V1, l’établissement se prépare à la V2 (certifications mises en place par la Haute autorité de santé, évaluées par des professionnels extérieurs) prévue pour septembre 2010. Des évaluations des pratiques professionnelles sont mises en place et un accompagnement méthodologique est financé auprès des 12 groupes de travail.

Les points remarquables retenus par le jury de l'ANFH sont le "contexte très particulier", à savoir les gros besoins de professionnalisation des personnels et l'intégration, "une approche méthodologique exemplaire" et "l’importance stratégique donnée à la formation professionnelle".

 

Paritarisme, solidarité et proximité

 

La remise des prix a eu lieu le 11 juin, lors de l’assemblée générale de l’ANFH qui réunit près de 300 membres des instances régionales et nationales, représentants de la Fédération hospitalière de France (FHP) et des organisations syndicales. L’ANFH est l'Opca (Organisme paritaire collecteur agréé) de la fonction publique hospitalière. L'association est agréée par le ministère de la Santé pour collecter et gérer les fonds consacrés au financement du plan de formation (2,1% de la masse salariale), du congé de formation professionnelle et du bilan de compétences (0,2% de la masse salariale), au financement des études promotionnelles (0,6% de la masse salariale depuis 2009) et à la formation professionnelle des travailleurs handicapés (4,8% de la masse salariale).

Animés par trois valeurs structurantes : paritarisme, solidarité et proximité, plus de 1.000 administrateurs bénévoles et 26 délégations régionales œuvrent depuis 34 ans pour l'égalité d'accès à la formation continue et le développement des compétences des agents employés par les établissements sanitaires, médicosociaux et sociaux publics, soit plus de 800.000 personnes.

Le prix donnera lieu à une gratification sous forme d’achat documentaire (ouvrages, abonnements…) pour chacun des quatre prix. Il s’agit de faire connaître et de reconnaître les équipes impliquées et de contribuer à la notoriété du secteur sanitaire, social et médico-social public en matière de formation continue. Le prix sera matérialisé par un objet, daté et personnalisé.

 

Hélène Ferkatadji

26/06/2009 – Un Mahorais à Bruxelles et Strasbourg

 

{xtypo_dropcap}C{/xtypo_dropcap}ertains ont douté, mais finalement Elie Hoarau a tenu sa promesse : embaucher un Mahorais comme assistant parlementaire à Bruxelles pour suivre les dossiers mahorais. Le processus de sélection du candidat a été réalisé le 14 mai, soit trois semaines avant la date du scrutin. Mais l’information a été révélée cette semaine par le président du jury de la commission de recrutement, Saïd Ahamadi “Raos”.

L’heureux candidat est Kira Bacar Adacolo, actuel DGS de la commune de Tsingoni. Il a été choisi par la commission de recrutement composée par les 4 partis mahorais ayant soutenu la liste Alliance des Outremers d’Elie Hoarau aux dernières européennes. Les critères pris en compte étaient par ordre d’importance la qualification du candidat, l’expérience professionnelle auprès des élus et la connaissance des Mahorais et de Mayotte. Le Tsingonien a devancé l’un de ses prédécesseurs Mohamadi Nassur, Katidja Joma et Mouftahou Saïndou.

“C’était le plus compétent. Il fallait quelqu’un capable de comprendre les enjeux de Mayotte par rapport à l’Europe”, a résumé Raos. L’intéressé semble être conscient de la tâche qui devrait l’occuper durant les 5 prochaines années dans la capitale belge et européenne.

Titulaire d’un DEA (Master 2) en administration publique et d’une maîtrise en sciences politiques (Master 1) obtenus à Lyon, Kira Bacar Adacolo est confiant. “Ce qui m’a conduit à postuler à ce poste, est de devoir suivre les dossiers importants pour l’évolution de Mayotte. Je devrais concrétiser le sort de Mayotte au sein des instances européennes”, rappelle-t-il. Sa mission première sera de faire en sorte que Mayotte obtienne le statut de Rup (Région ultra-périphérique). Ensuite, le reste doit suivre pense-t-il.

“Les fonds structurels viendront avec la Rup. On en a besoin pour développer l’île, pour les routes, les établissements publics, pour l’agriculture et le tourisme également. L’Union européenne aide énormément les régions européennes”, fait-il remarquer. Kira Adacolo sera l’un des 3 assistants parlementaires d’Elie Hoarau et représentera Mayotte, mais aussi la Réunion puisqu’Elie Hoarau a choisi de prendre un assistant par bassin. Le jeune Tsingonien devrait prendre ses fonctions au mois d’août ou au plus tard en septembre.

 

Faïd Souhaïli

26/06/09 – Les syndicats étudient le projet de décret d’intégration

Ce mercredi 1er juillet se tient une réunion importante du Conseil supérieur de la fonction publique, décisive pour l’avenir des agents de la fonction publique territoriale de Mayotte (conseil général, communes, syndicats intercommunaux). Un homme en particulier sera extrêmement bien placé pour plaider la cause des Mahorais, en la personne de Saïd Omar Oili, membre du Conseil supérieur de la fonction publique. D’ailleurs, celui-ci a vu ce mercredi Kamiloudine Djanfar (CGT) et Mohamed El Anrif (CFDT) pour que les syndicalistes lui apportent leurs doléances.

Ce jeudi, les deux syndicalistes ont tenu une conférence de presse pour apporter leur point de vue sur un projet de décret proposé par le gouvernement quant à l’intégration des agents de la fonction publique territoriale. “Pour nous, le plus important est de prendre en compte l’ancienneté des agents lors de leur intégration”, ont martelé les deux hommes. Le protocole du 8 avril a permis des avancées, mais cela ne reste qu’une étape.

“La préfecture nous oppose ce protocole en considérant que nous ne respectons pas la parole donnée, alors que pour sa part le gouvernement n’a pas inclus dans le projet de décret la question des retraites”, fait remarquer Kamiloudine Djanfar, secrétaire général adjoint de la CGT-Ma, en rappelant que le protocole a été signé dans la hâte, sans que les secrétaires généraux Salim Nahouda et Boinali Saïd n’aient consulté la base.

Pour que l’intégration soit réussie, il faut que le législateur crée les cadres d’emploi. Mais pour cela, il faut être capable de reconstituer la carrière d’un fonctionnaire, tâche dévolue au Centre de gestion. “Nous sommes inquiets car le Centre de gestion n’a rien fait, nos dossiers sont vides et cela fait plus d’un an qu’il n’y a pas de directeur. Quand bien même le décret d’intégration devient applicable, en combien de temps cela se fera ?”, s’interroge Mohamed El Anrif.

Les mouvements de grève commencés au début de la semaine ne sont peut-être pas terminés. François Fillon, attendu le 11 juillet, risque d’avoir un comité d’accueil chargé en piquets de grève. Et si le projet de décret déplaît aux agents de la fonction publique territoriale, ils n’hésiteront pas à manifester leur mécontentement dans la rue.

 

F.S.

26/06/2009 – Enquête du Gir

 

{xtypo_dropcap}T{/xtypo_dropcap}ransporter des clandestins jusqu'à Mayotte. Telle était la principale activité du réseau renversé. A l'aide d'une cinquantaine de kwassas, ils ont réussi à introduire sur le territoire français près de 1.500 étrangers. Des taximen se chargeaient de disséminer sur l'île ces nouveaux arrivants, pendant que des riverains hébergeaient les passeurs.

Grâce à cette organisation, le chiffre d'affaires du groupe s'élevait à près de 250.000 euros. Cela sans compter les autres méfaits auxquels ils s'adonnaient. Ce dossier a en effet permis de boucler 32 affaires de vol jusqu'alors non résolues. Le mode opératoire de ces cambriolages a pu être déterminé grâce aux informations obtenues lors de l'enquête.

Tout partait d'une commande de la base implantée à Anjouan. Des voleurs obtenaient les marchandises demandées en s'introduisant principalement dans des maisons de muzungu au sud de l'île et à la périphérie de Mamoudzou. Les cambrioleurs en profitaient parfois pour dérober d'autres biens ou encore pour commettre des viols en réunion, ce qui a été le cas pour deux des vols concernés.

Les objets ainsi dérobés étaient alors revendus avant d'être transportés par kwassa jusqu'à leur commanditaire. Certaines des personnes interpellées sont aussi accusées d'importation de stupéfiants et vente de médicaments interdits.

 

50 kwassas, 1.500 clandestins transportés, 32 cambriolages…

 

Tous ces agissements font cas d'organisations puissantes et de plus en plus structurées. Il faut également noter que quasiment toutes les personnes interpellées sont d'origine étrangère. Seul un pêcheur mahorais a été arrêté pour avoir utilisé sa pirogue afin d'effectuer régulièrement des voyages en tant que passeur de clandestins. Ce détournement d'outils de travail s'explique par l'aspect très lucratif de cette activité, une alternative intéressante pour joindre les deux bouts durant les fins de mois difficiles.

Le vice-procureur de la République signale néanmoins que ces actes ont une dimension "mafieuse", la violence qu'utilisent parfois les membres de ce réseau pour atteindre leurs objectifs est déplorable. Pour mettre un terme à ces activités, une coopération entre différents services de l'île a donc été nécessaire. "Une belle opération commune", souligne un représentant de la gendarmerie, qui, au vu des diverses activités de cette bande organisée, a mobilisé 103 agents de différents services d'enquête de l'île.

Cette affaire qui a duré plusieurs mois a permis aux forces de l'ordre de déterminer avec plus de précision le type de fonctionnement de ces réseaux. Des informations qui leur seront d'une aide considérable pour tenter d'identifier d'autres membres de cette organisation ou d'autres.

 

Rawnat Mohamed Chaher

26/06/2009 – IEDOM : rapport annuel 2008

 

{xtypo_dropcap}L'{/xtypo_dropcap}année 2008 aura été marquée par le ralentissement de l’activité économique dans l’ensemble des régions du monde. L’incidence négative de la crise financière sur l’économie réelle a entraîné une baisse de la demande interne (consommation et investissement) et a été amplifiée en fin d’année par une contraction sensible du commerce international, générant alors un net recul de la production ainsi que des suppressions importantes d’emplois.

Dans ce contexte pourtant peu favorable, l’activité économique à Mayotte a poursuivi sa croissance en 2008, tant au niveau de la consommation des ménages que de l’investissement des entreprises. Toutefois, plusieurs indicateurs ont marqué un net ralentissement au dernier trimestre et les entrepreneurs locaux manifestent déjà des inquiétudes quant à l’activité de l’année en cours.

Au plan financier, les données bancaires ne révèlent pour l’instant aucun signe de recul de la distribution des crédits par le système bancaire local, qui continue donc d’accompagner le développement économique de la Collectivité.

 

Forte accélération de l’inflation et creusement du déficit commercial

 

D’après l’Insee, entre décembre 2007 et décembre 2008, l’indice général des prix à la consommation a augmenté de 5,1% à Mayotte. Le poste « produits alimentaires et boissons » affiche la progression la plus importante (+11%), avec notamment des hausses de 24% et 16% des prix des « produits frais » et « viandes et volailles ».

Selon la direction régionale des douanes, Mayotte a importé plus de 376 millions d’euros de marchandises (hors hydrocarbures) sur l’ensemble de l’année 2008, soit une hausse de 12% par rapport à l’année précédente. A contrario, les exportations, qui avoisinent les 5 millions d’euros, ont enregistré une baisse de 16% sur la même période. Le taux de couverture des importations par les exportations se dégrade donc un peu plus, s’établissant au niveau très faible de 1,4%.

Après avoir procédé à un travail de refonte de sa base, l’ANPE-Pôle Emploi recensait 5.505 demandeurs d’emploi au 1er janvier 2009. Cependant, la notion de demandeur d’emploi à Mayotte doit être appréhendée avec précaution, compte tenu de l’absence ou de la faiblesse de certaines indemnités.

 

Consommation des ménages dynamique, mais ralentissement en fin d’année

 

La consommation des ménages s’est, une fois de plus, révélée dynamique au cours de l’année 2008, portée par une hausse significative du Smig (+12,3% en juillet 2008, après +17,0% en juillet 2007) et par un recours accru au crédit à la consommation (+20% sur un an). Ainsi, les importations de produits alimentaires et de biens d’équipement ménager augmentent respectivement de 14% et 9% en valeur et les ventes cumulées de véhicules de tourisme progressent de 2,4% (1.320 unités vendues en 2008 contre 1.289 un an auparavant).

Toutefois, un net ralentissement est apparu au dernier trimestre 2008, les importations de biens de consommation diminuant non seulement par rapport au 3ème trimestre 2008, mais également par rapport au même trimestre de 2007. Les ventes de véhicules de tourisme accusent également un recul significatif : -6% par rapport au 3e trimestre 2008 et -14% par rapport au 4e trimestre 2007.

 

Ralentissement de l’activité et de l’investissement des entreprises au second semestre

 

Apres un premier semestre 2008 jugé dynamique quant au courant d’affaires, les entrepreneurs interrogés dans le cadre de l’enquête de conjoncture de l’Iedom font état d’une baisse de l’activité sur les deux derniers trimestres de l’année 2008, accompagnée par une réduction des effectifs employés. La dégradation sensible des situations de trésorerie, observée par l’ensemble des entrepreneurs, trouverait son origine avant tout dans l’allongement continu des délais de paiement des clients (publics notamment), phénomène désormais récurrent et préoccupant dans la collectivité. Autre source d’inquiétude, les carnets de commandes se désemplissent et tardent à se renouveler, notamment dans les travaux publics.

Pour ce qui concerne l’investissement, les importations de biens d’équipement professionnel sont en hausse de 12% par rapport à 2007, en lien avec l’augmentation des encours de crédits d’équipement consentis aux entreprises par les banques (+24% sur un an à fin 2008). Ce mouvement s’infléchit cependant en fin d’année : les importations de biens d’équipement professionnel chutent au 4ème trimestre 2008 (-24% par rapport au 3e trimestre et -10% par rapport au 4ème trimestre 2007) et les crédits d’équipement se tassent (+3% seulement sur le trimestre).

Dans le secteur de la construction, les chefs d’entreprises s’inquiètent de l’absence ou du lancement tardif de gros projets de chantiers publics, notamment dans les travaux d’infrastructures, alors que les besoins à Mayotte sont encore nombreux : assainissement, réfection des voiries… Des craintes pèsent également sur la commande privée, même si elle impacte relativement moins l’activité globale du secteur. L’incertitude – liée au projet de loi pour le développement économique des Outremer – sur les futurs programmes de défiscalisation et, surtout, l’attentisme induit par la crise internationale freinent en effet les promoteurs immobiliers.

Après un début d’année jugé dynamique, les professionnels de la distribution ont constaté un ralentissement des ventes au cours des derniers mois de l’année, notamment dans le secteur automobile (-15% de véhicules neufs vendus entre le 4ème trimestre 2007 et le 4ème trimestre 2008).

Dans ce panorama sectoriel plutôt morose, seuls l’industrie agro-alimentaire et le tourisme affichent des résultats globalement satisfaisants. Ainsi, pour ce dernier secteur, la fréquentation de l’aéroport de Dzaoudzi (hors transit) en 2008 (soit 247.620 passagers) s’est accrue ce 7,5% par rapport à 2007.

 

Collecte des dépôts en baisse, mais distribution de crédits dynamique

 

Au 31 décembre 2008, l’encours global des actifs financiers recensés à Mayotte atteint 328 millions d’euros, en hausse de 7% en glissement annuel. Cette augmentation (due en partie à l’intégration de nouvelles données au sein de l’épargne à long terme) est surtout le fait des actifs détenus par les ménages (+19%). Il convient cependant de relever la stagnation, voire la diminution, des dépôts à vue détenus par l’ensemble des agents économiques, signe de vives tensions sur les trésoreries (notamment chez les entreprises).

L’encours global des crédits consentis par les établissements de crédit installés localement a fortement augmenté en 2008 (+20% en glissement annuel) et s’établit à 465 millions d’euros. Le portefeuille des banques locales reste sain, avec un taux de créances douteuses brutes à 4%. Leurs principaux emprunteurs, les entreprises, ont accru leurs encours de 31% en un an et ceux des ménages, deuxièmes débiteurs, de 21%.

 

Iedom, rapport annuel 2008, édition 2009

26/06/2009 – Grenelle de la mer

 

{xtypo_dropcap}L{/xtypo_dropcap}a grande consultation initiée par Jean-Louis Borloo pour définir la politique maritime de la France est arrivée à la deuxième étape : la consultation. Les quatre ateliers nationaux ont rendu un certain nombre de propositions, qui doivent maintenant être affinées par les contributions volontaires sur le site internet du Grenelle de la mer (www.legrenelle-mer.gouv.fr) et lors des réunions régionales associant les professionnels, les associations, les élus locaux et le public intéressé.

Dirigées par un membre d'un atelier national, ces réunions régionales sont au nombre de 18 : 11 en Métropole et 7 en Outremer. A Mayotte, c'est Isabelle Autissier, vice-présidente du groupe 1 sur le littoral, qui s'est chargée vendredi dernier d'animer cette réunion régionale en présentant les propositions des quatre ateliers et en recueillant les réactions et propositions du public réuni Case rocher. La navigatrice s'est dite "enthousiasmée par ce travail collectif", qui a permis de dégager énormément de propositions.

Fin juin ou début juillet aura lieu la table ronde finale autour du ministre de l'Ecologie et du développement durable qui devrait permettre de définir les voies d'une politique maritime en s'appuyant sur les propositions nationales et régionales. Isabelle Autissier a tenu à préciser que "l'Outremer a une place prépondérante dans ce Grenelle. Il est l'essentiel de la mer française et présente une grande diversité selon les territoires". Membre lui aussi de l'atelier national n°1, Michel Charpentier, président de l'association des Naturalistes, remarque que "beaucoup de propositions retenues prennent en compte les préoccupations ultramarines".

 

Faire face à ses responsabilités

 

La présentation des différentes propositions des quatre groupes de travail (disponibles sur le site internet du Grenelle) est l'occasion d'un débat entre les personnes présentes. Au sujet de l'importance de faire découvrir la mer aux jeunes générations, le vice-recteur a rappelé qu'un plan natation a débuté en 2006 – il consiste en des cours de natation pour tous les élèves de CM2 et de 6e -, mais est en péril en raison du coût trop élevé du transport. M. Cirioni a donc appelé à une participation de la Collectivité dans la prise en charge du transport afin de poursuivre et d'étendre ce plan indispensable. Il a également précisé qu'un travail était en cours avec les affaires maritimes pour la formation de jeunes mahorais en plongée sous-marine.

Parmi le public constitué de professionnels de la mer, de responsables administratifs et d'élus, quelques jeunes sont présents. La majorité d'entre eux étudie les sciences de la vie à l'IFM et a bénéficié d'une formation au niveau 1 de plongée et à la méthode Reef check de comptage des coraux, initiée par le bureau d'études Lagonia, avec l'aide de partenaires privés. Plusieurs d'entre eux insistent sur l'importance de la sensibilisation des Mahorais, appelant également à l'installation de poubelles sur les plages, des installations qui "inciteraient à un bon comportement".

Dans un autre registre, le vice-président de la Capam et président d'Aquamay Dominique Marot a vivement appelé à la création d'un pôle de recherches à Mayotte, afin de cesser de n'être qu'associés aux travaux de la Réunion et d'avoir nos recherches propres. M. Marot a également appelé chacun à faire face à ses responsabilités concernant la pollution du lagon, donnant pour exemple la bière Hipo : "la Collectivité n'aurait jamais du autoriser qu'elle soit commercialisée dans des bouteilles en plastique", mais en verre recyclable, comme cela avait été imposé à Coca-cola lors de son installation.

 

Offrir un débouché aux jeunes

 

"Avant de créer de nouvelles institutions et instances chargées de réfléchir à une nouvelle politique, et de dépenser de l'argent supplémentaire, il conviendrait de commencer par changer certaines pratiques et voir ce qui fonctionne déjà pour s'en inspirer", estime pour sa part Jacques Grelot de la direction des affaires européennes.

Prenant l'exemple d'associations comme Oulanga na nyamba dont le bateau de la tortue fonctionne sans subvention, il encourage au travail d'équipe pour étendre les petites actions qui donnent des résultats et également à faire le point sur les connaissances existantes, à compiler les données, avant de lancer de nouveaux pôles de recherches.

Concernant la recherche, Jacques Toto estime à l'inverse de M. Marot qu'il faut travailler avec la Réunion. "Il faut dépasser les conflits stériles entre les deux îles. A la Réunion des choses se font, des fonds conséquents sont débloqués pour la recherche, il faut en profiter en s'intégrant dans ces programmes qui fonctionnent."

Peu convaincu, Dominique Marot revient à la charge sur la recherche, estimant essentielle l'installation de l'Ifremer sur l'île, pour des recherches sur des ressources propres comme le crabe de mangrove ou l'holothurie. Une installation "en très bonne voie", selon le secrétaire général de la préfecture Christophe Peyrel.

"Ces recherches permettraient également de donner un débouché aux jeunes d'ici qui s'intéressent au milieu marin. Pour l'heure ils n'ont aucune perspective d'emploi dans ce domaine." Un constat confirmé par un des jeunes étudiants présent : "je suis étudiant en science de la vie, j'ai découvert la plongée avec le Reef check et je voudrais travailler à Mayotte dans le domaine de la mer, mais je ne sais absolument pas ce que je pourrais faire".

 

Hélène Ferkatadji

26/06/2009 – Ce que j’en pense

 

{xtypo_dropcap}C{/xtypo_dropcap}ertains élus se sont ainsi emparés de dossiers, les prennent à cœur et les font avancer. Ils ne les laissent pas s'endormir et espèrent ainsi répondre aux attentes de plus en plus fortes de la population. De nombreux représentants de la vie économique et sociale s'investissent dans les Etats généraux, y consacrent du temps, y partagent leurs idées. De nombreux directeurs et agents de services techniques, administratifs font de même, conscients de leurs rôles, du travail qu'ils doivent assurer en parallèle à leur salaire. Ils sont consciencieux, motivés, compétents ou prêts à faire des efforts pour apprendre et continuer à avancer.

Certains sont très mobilisés, trop ?… Ils veulent faire avancer les projets, dans le sens indiqué par les élus, mais veulent dans le même temps respecter des procédures, les règles en vigueur dans les services publics. Il ne faut surtout pas les bloquer, les indexer. Il y a un cadre règlementaire qui est indispensable à l'action publique, un souci de transparence, une obligation de résultats. Il faut les soutenir, les encourager, même s'ils en arrivent à déranger ceux qui dormaient, qui se révèlent à leurs côtés particulièrement inactifs, inutiles.

Ceux qui veulent travailler – et ils sont de plus en plus nombreux – se retrouvent aussi parfois avec un chef sur la tête qui se retrouve là sans même savoir pourquoi. Incapables de comprendre les évolutions, de s'adapter aux nouvelles règles, aux nouvelles lois, ils gèrent encore "à l'ancienne". Ils étouffent toute initiative, tout projet ambitieux, bien incapables de les conduire et trop inquiets de devoir reconnaître leur incompétence. Cette situation se retrouve dans de nombreuses mairies, dans de nombreux services du conseil général, dans de nombreux organismes parapublics financés par des fonds publics.

Face à cette situation dramatique qui aboutit à des budgets rejetés, des mises sous tutelle honteuses, des tonnes de projets gelés pour des années, quelques solutions apparaissent. Il y a la possibilité de maintenir le statu quo. Ces agents publics, ces "chefs" et autres "présidents", sont des notables nécessaires aux prochaines élections, croient certains. Ils ne peuvent s'en défaire. On laisse faire et on continue à perdre des années, au détriment de la jeunesse qui tape à la porte, des salariés qui souffrent de la cherté de la vie, des entreprises qui attendent le paiement de leurs dus. Le développement attendra. Ce qui compte c'est la réélection !

Il y a aussi la possibilité de virer pour faute grave tous ceux qui ne sont pas capables de faire le travail qui leur est demandé, pour beaucoup des agents placés là par un membre de leur famille un jour au pouvoir et qui a essaimé, comme ses successeurs. On ne peut pas en vouloir à tous ces agents devenus pléthoriques et inutiles. A l'époque on disait qu'il n'y avait rien à faire, pas de besoin, pas de moyen, et on attendait uniquement une clarification institutionnelle. Aujourd'hui les missions se précisent, s'éclaircissent. Des moyens sont disponibles. La population gronde pour des crèches, des routes, des marchés, des augmentations de salaires impossibles à débloquer dans ces conditions de restrictions budgétaires devenues inévitables.

On ne peut blâmer ces agents car ils sont là par la malhonnêteté de "chefs", qui se sont servis de leurs postes pour les embaucher, en comptant en retour sur leurs voix aux élections. Ils ont abouti à bloquer les services publics avant même qu'ils soient créés. Et aujourd'hui tout le monde veut être intégré dans un service public qui a des lettres de noblesse, un honneur à défendre, une mission à assurer pour l'ensemble de la population.

Parmi les pistes à explorer, ces agents peuvent aussi reconnaître leur situation "à l'amiable" et laisser gentiment leur place. Il peut y avoir comme pour l'éducation un système de pré-retraite qui permet de libérer quelques places pour de nouvelles recrues plus compétentes.

Il peut aussi y avoir une solution intermédiaire qui consiste à assurer pour les "anciens" une transition avec les plus jeunes. Un doublement temporaire des postes pourrait s'imaginer, les "anciens" apportant leurs expériences, leurs contacts, leur connaissance des dossiers et des gens; les plus jeunes amenant leurs connaissances pratiques, techniques, leur énergie, leur volonté de faire avancer leur service. Il revient aux élus et aux syndicats à mettre en avant leurs besoins, leurs envies, leurs limites budgétaires et les objectifs à court et moyen termes, et de voir comment ordonnancer tout cela. C'est un défi qui n'attendra pas des années pour être relevé et remporté. Il permettra ensuite de tracer sereinement la route de l'avenir.

 

Laurent Canavate

UNE Mayotte Hebdo N°434 – Vendredi 26 Juin 2009

UNE Mayotte Hebdo N°434 - Vendredi 26 Juin 2009 Budget des communes

La chambre territorial des comptes à la rescousse

> Grenelle de la mer : Protéger la mer, et l'exploiter utilement
> Trafics : Un important réseau démentelé par le GIR
> Education : A la découverte des plantes médicinales
> Justice : Brutalité policière, emploi de clandestins …
> Mayotte ECO : IEDOM – Rapport annuel 2008
> Tounda : Papa Wemba en concert ce vendredi

25/06/09 – Marie-Luce Penchard nommée à l’Outremer

Nommée mardi secrétaire d'Etat chargée de l'Outremer, Marie-Luce Penchard était depuis 2007 conseiller technique à la présidence de la République, en charge de l'Outremer. Egalement secrétaire nationale de l'UMP en charge de l'Outremer, elle est la fille de Lucette Michaux- Chevry, sénateur de Guadeloupe depuis 1995, ancienne ministre et ex-présidente du conseil régional de Guadeloupe. Mme Penchard est la première personnalité d'Outremer à siéger au gouvernement depuis Léon Bertrand, ministredu Tourisme de Jacques Chirac dans le gouvernement Villepin. Elle est aussi la première originaire d'Outremer à être en charge de ce domaine au sein d'un gouvernement. Ne détenant aucun mandat électif, Mme Penchard a été battue aux élections européennes du 7 juin, victime d'un système électif compliqué, bien que la liste UMPqu'elle conduisait soit arrivée en tête outremer. Mme Penchard s'était montrée assez discrète lors de la crise sociale du début d'année aux Antilles, un mouvement sans précédent qui avait entraîné 44 jours de grève générale en Guadeloupe et 38 en Martinique. 

Née le 14 février 1959, titulaire d'une maîtrise de sciences économiques, Mme Penchard, qui est attaché territorial, commence sa carrière en 1978 comme attaché à l'Office départemental du tourisme de la Guadeloupe. Elle poursuit au sein du conseil général de la Guadeloupe (1983-1986, puis 1988-1994), avant de rejoindre celui de l'Essonne comme directeur des interventions culturelles, associatives et sportives, puis en 1999 celui des Yvelines où elle sera notamment sous-directeur de la prévision durecrutement et de la formation à la direction des ressources humaines (2004-2007). Mme Penchard avait rejoint la présidence de la République fin 2007.

25/06/09 – Les rapporteurs de la Crec inquiets pour leur avenir

La quasi-totalité des 39 rapporteurs et 6 secrétaires de la Crec (Commission de révision de l'état-civil) était en grève illimitée ce mardi à l'appel de la CGT-Ma. Ils ont planté leur piquet de grève aux abords de leurs locaux situés derrière le tribunal. Les employés de ce service administrativo-judiciaire chargé de la reconstitution des actes d'état-civil d'avant 2000 sont inquiets pour leur avenir. Ils réclament leur intégration dans la fonction publique de droit commun quand la Crec sera dissoute, une fois son travail achevé normalement en 2011. Lors d'une réunion le 12 juin avec les délégués syndicaux, le préfet Denis Robin leur a assuré qu'ils seront tous affectés dans d'autres services de l'Etat après la fermeture de la Crec mais ils seront en CDI et ne seront pas intégrés en tant qu'agents de l'Etat. Les grévistes veulent également voir leurs rémunérations augmenter. 

"Il était prévu dans notre contrat une augmentation tous les 2 ans mais nous sommes toujours au même niveau de rémunération qu'au moment de notre recrutement en 2000", confie un des rapporteurs. Les grévistes demandent donc de passer du 10ème au 11ème échelon. De plus, avec la loi 57 du 27 mai 2009 qui réforme la procédure et qui prévoit que la Crec ne pourra plus être saisie après juillet 2010, les rapporteurs devront effectuer euxmêmes les notifications chez les administrés, avec des enquêtes et des déplacements dans les communes. Ils vont devoir rédiger les actes à la place des huissiers, sans que de nouveaux postes soient créés. "Nous demandons une indemnité forfaitaire de 150€ pour cette surcharge de travail car on nous ajoute des fonctions". Plus largement, les rapporteurs dénoncent la valse des magistrats (4 en 8 ans) qui les dirigent et qui ont eu chacun une interprétation différente de l'ordonnance du 8 mars 2000 portant création de la Crec. "Les rapporteurs sont perdus à cause de ces différents revirements jurisprudentiels", affirme un autre gréviste.

La nouvelle loi pourrait aussi être un frein à l'ouverture de nouveaux dossiers car la Crec ne pourra plus être saisie par les personnes de plus de 50 ans et pour les mariages célébrés il y a plus de 30 ans, sauf en cas de motif "légitime". Aujourd'hui, même si Mme Tomasini, la nouvelle présidente de la Crec, sort 700 actes par mois, les anciens dossiers, dont certains traînent depuis 8 ans dans les tiroirs pour une simple rectification, ne sont toujours pas liquidés et les grévistes s'interrogent sur l'efficacité des 5 vice-présidents. Enfin, ils réclament que des rapporteurs et des élus de Mayotte participent aux travaux du comité de pilotage de la Crec présidé par M. Baudoin, le président du TSA, car ce sont eux qui connaissent le mieux le contexte local de cet épineux dossier de la révision de l'état-civil.

25/06/09 – Fermeture des classes à horaires aménagés musique au collège de Doujani

Réunie en conseil d’administration vendredi 12 juin, l’association Musique à Mayotte s’est vue obligée de mettre un terme aux classes à horaires aménagés musique (Cham) ouvertes au collège de Doujani et malgré le grand succès rencontré.

Les Cham avaient étés mises en place par l’association à la demande du conseil général et du vice-rectorat, avec la promesse d’un financement de l’opération. Hélas, les fonds promis n’ont toujours pas étés versés et l’association a du mettre un terme à cette initiative prometteuse, la mort dans l’âme.

L’équipe de l’école de musique de Mamoudzou organisait jeudi une rencontre, pour écouter les élèves et professeurs, et discuter de la question avec les amoureux de la musique.

25/06/09 – Vers la création d’une Fédération des Mahorais à la Réunion

Une Fédération des Mahorais de a Réunion devrait bientôt voir le jour pour rassembler les associations et la communauté mahoraise, sous l'impulsion d'Abdoul Razak, qui a fait ses études dans l'île et y réside depuis cinq ans. La fédération voulue par Abdoul Razak devrait s'occuper des affaires culturelles et familiales. Pour financer ces activités, le quadragénaire motivé compte sur une aide du Parlement européen, et sur le maintient de la contribution de la collectivité de Mayotte, "une délégation du conseil général de Mayotte est venue à notre rencontre et notre initiative a eu l'approbation que nous attendions" déclarait-il à nos confrères du Journal de l'Ile. L'inauguration de la Fédération des Mahorais de la Réunion devrait avoir lieu sous peu et sa première action sera d'aller sur la tombe de Younoussa Bamana, et de poser la première pierre d'un mausolée dédié à sa mémoire, dans son village natal de Kani-Kéli.

25/06/09 – La CGT Ma en conférence de presse

La CGT Mayotte organise une conférence de presse ce jeudi à partir de 9h à son siège à Kawéni. Le but est de discuter du projet de décret qui va être applicable bientôt pour l'intégration des agents de la fonction publique territoriale. Celui-ci a été transmis à la centrale mahoraise par le CGT nationale. La CGT Ma va présenter ces amendements avant que ceux-ci soient relayés au niveau national.

25/06/2009 – Festival Solidar’été avec Patson

 

{xtypo_dropcap}S{/xtypo_dropcap}i le comique est souvent présent dans le théâtre mahorais, ces derniers temps peu d’humoristes se sont produits sur scène. Alors quand une star du genre débarque à Mayotte, forcément c’est le succès assuré. Avant que Patson monte sur les planches, ce sont les rappeurs de M’tsapéré (notamment Hadj MC) qui ont chauffé les 300 spectateurs. Le rappeur comorien Cheikh MC était aussi de la partie avec DJ Ahmed, lui également venu de Moroni. Dynamique, Cheikh MC a néanmoins pu s’apercevoir qu’il n’est pas facile de convaincre un public qui ne s’attendait pas à cet intermède hip-hop.

Et quand le DJ a lancé un coupé-décalé, l’artiste tout vêtu de blanc fait son entrée sur le plateau en clamant l’une des expressions cultes de la chanson “C’est la joie” réalisée en duo avec Mokobé : “On n’a pas de pile, mais on fonctionne !”. Ensuite, Patson a enchaîné les sketches, mais c’est surtout son concours de coupé-décalé qui a enflammé l’assistance. Sont montés sur scène trois hommes et trois femmes qui, comme à la Star’Ac, ont été éliminés au fur et à mesure par le public.

A ce jeu-là, c’est une jeune fille un peu trop collante (“La dernière fois qu’une femme m’a chauffé comme ça, elle est repartie avec 4 gosses”, lui a-t-il dit en rigolant, ce qui a provoqué son retour dans la foule) et un jeune homme au physique d’armoire à glace (“Viens lui dire, toi, qu’il n’est pas vainqueur ! Tu as vu comment il est ?”, a soufflé le comédien) qui ont gagné.

Le spectacle s’est terminé avec la diffusion de “C’est la joie” et sa série de “patsonismes” tel que “l’appareil photo fait pas magie : quand tu es vilain, tu sors vilain”, ou encore “Eh Mokobé, toutes les filles dans cette boîte s’appellent Laisse-moi tranquille”.

 

Un développement équilibré pour tous

 

Si l’humoriste a choisi de finir sur une note positive, il n’a pas oublié les raisons de sa venue à Mayotte, mais aussi à Mohéli et en Grande Comore. Dans le cadre du festival Solidar’été, il s’est produit sur les trois îles, mais a aussi participé à des distributions de matériel scolaire, sportif ou informatique.

“Il ne faut pas oublier de tendre la main aux autres. Jamel Debbouze m’a tendu la main, je ne l’oublie pas et ceux qui peuvent en faire autant doivent le faire”, a-t-il lancé au public avec gravité. En venant dans l’archipel, il s’est félicité de voir que, dans des lieux retirés, les jeunes avaient accès à ses sketches grâce à internet.

“Je suis venu pour l’aspect social, apprendre d’une autre culture. L’accueil a été très chaleureux, des gens qui n’ont rien nous ont offert l’hospitalité”, souligne-t-il. Bien que son spectacle de vendredi ait été surtout basé sur la danse et la musique, Patson se dit comédien avant tout. “Je veux rester à ma place, même si je n’hésite pas à mélanger humour et danse. Ce soir, le but était aussi de faire la fête.”

Pour Stéphane Aboutoihi, organisateur du festival Solidar’été, cette première édition a été une réussite. “Le but est de faire passer un message entre deux mondes : celui qui a et celui qui n’a pas. Nous avons sollicité des donateurs en France, des clubs de foot, des écoles et tous ceux qui ont bien voulu faire preuve de charité et nous nous sommes rendus sur trois îles. Si Mayotte a des moyens et que les Comores n’en ont pas, cela crée des déséquilibres : violence, immigration clandestine… Tout le monde a intérêt à contribuer à un développement équilibré. Si nous avons choisi Patson, c’est parce que c’est quelqu’un qui apporte du bonheur au monde et c’est un Africain. Mayotte, c’est aussi l’Afrique culturellement.”

 

Faïd Souhaïli


 

Mad, du hip-hop à la promotion de l’art en général

Si le Patson show a pu avoir lieu, c’est aussi grâce à la participation de l’association Mad (Mouvement artistique et de développement). Mad a assuré la partie organisationnelle de la scène au plateau de M’balamanga. “Stéphane a fait appel à nous pour organiser l’accueil de Patson. D’un autre côté, cela nous a permis d’adhérer à son projet pour Solidar’été, car le festival c’est plus qu’un spectacle. Cette année, Patson ne pouvait pas rester sur Mayotte et donc assurer la partie humanitaire du projet, mais on espère que cela se réalisera l’an prochain”, avance le président de Mad, Loutfi.

L’association, créée en région parisienne par deux Mahorais, s’occupait de la promotion du hip-hop. Arrivés à Mayotte, les fondateurs ont voulu continuer, mais ont décidé d’élargir leur horizon à toutes les formes artistiques.

25/06/2009 – Papa Wemba en concert

 

{xtypo_dropcap}A{/xtypo_dropcap} peine plus jeune que Johnny Halliday, Papa Wemba peut être considéré comme l’équivalent congolais de l’artiste français. Tout comme Johnny, Shungu Wembadio Pene Kikumba a commencé sa carrière très jeune. Dans un premier temps, il accompagne sa mère, pleureuse professionnelle, dans les cérémonies funéraires et veillées mortuaires de Kinshasa (à l’époque Léopoldville).

Puis, à la mort de son père qui était opposé à toute carrière musicale pour son fils, Papa Wemba officie à l’église. En 1969, en compagnie d’autres grands musiciens congolais, Papa Wemba crée le mythique groupe Zaïko Langa Langa. Ce groupe va moderniser la rumba de l’époque en accélérant le rythme grâce aux instruments électriques et au remplacement des instruments à vent par une batterie.

C’est le succès immédiat pour Papa Wemba. Mais, une cassure va s’opérer entre les différents leaders du groupe. En 1977, Papa Wemba et quinze autres musiciens créent Viva la Musica, groupe qui existe encore aujourd’hui. A l’instar du Nigerian Fela Kuti qui avait crée chez lui la Kalakuta Republic, Papa Wemba crée le village de Molokaï dans le quartier de Matonge à Kinshasa, dont il se proclame chef coutumier. Ce sera une ville dans la ville avec ses propres codes, mais contrairement à Fela au Nigeria, Papa Wemba ne fera pas d’activisme politique contre le régime du maréchal Mobutu. Papa Wemba collabore en 1979 avec le grand Tabu Ley. Les années 80 sont celles des longues tournées européennes auprès de la diaspora congolaise et africaine.

 

Papa Wemba, figure incontournable de la Sape

 

Pendant cette période Papa Wemba n’abandonnera pas la rumba, mais s’aventurera avec réussite dans le soukouss et la world music en collaborant en 1995 sur l’album Emotion avec Peter Gabriel (un demi million d’albums vendus). D’autres titres zouk, salsa suivront par la suite, démontrant que Papa Wemba ne veut pas se laisser enfermer dans un style musical unique.

En 2003, Papa Wemba passera trois mois et demi en prison après que la justice française l’ait condamné pour avoir fait entrer irrégulièrement des compatriotes congolais sur le territoire français en les faisant passer pour ses musiciens. Cette épreuve fera faire une pause de deux ans et demi sans scène à Papa Wemba, qui reprendra la route des concerts en 2007.

Si Papa Wemba a réussi à séduire toute l’Afrique et même au-delà, c’est bien sûr grâce à un talent hors norme, mais aussi parce qu’il a su imposer un style. Figure incontournable de la Sape (Société des ambianceurs et des personnes élégantes), Papa Wemba est un défilé de mode à lui tout seul lors de ses concerts. L’exubérance et la volonté de toujours bien s’habiller va inspirer les artistes d’autres mouvements musicaux africains.

Dans les codes de la Sape, il est par exemple interdit d’arborer une cravate Titi et Gros minet ou encore de porter un gilet avec un costume croisé. La Sape, c’est tout un art, et si vous voulez comprendre ce qu’il en est, rendez-vous au stade de Passamaïnty ce vendredisoir. Papa Wemba n’a pas traversé les époques pour rien. En plus d’avoir devant vous une légende vivante de la musique africaine, vous pourrez assister à un spectacle somptueux comme seul Papa Wemba sait les faire.

 

Faïd Souhaïli

25/06/2009 – Mamoudzou en fête pour l’inauguration de sa mairie

 

{xtypo_dropcap}L{/xtypo_dropcap}es travaux de la nouvelle mairie sont terminés et les services y sont installés. Le bâtiment flambant neuf a une superficie de 1.872 m² et accueille au quotidien plus de 300 employés. Abdourahamane Soilihi, maire de Mamoudzou, et son équipe municipale ont décidé d'inaugurer officiellement l'édifice et par la même occasion de célébrer le 14 juillet.

La première et nouvelle structure administrative de la ville sera inaugurée le jeudi 11 juillet 2009, par le Premier ministre François Fillon et le premier magistrat de la commune de Mamoudzou, en présence de nombreuses personnalités locales et régionales. L'information a été annoncée à la presse, ce mardi 23 juin, au sein de la mairie.

La présentation officielle de l'hôtel de ville de Mamoudzou est couronnée de deux semaines de festivités culturelles, sportives et cultuelles, du 27 au 14 juillet. Les manifestations sont déconcentrées dans tous les villages de la commune. L'évènement se veut territorial et prend aussi une dimension régionale puisqu'il verra la participation de sportifs et d'artistes malgaches, et de personnalités politiques de la région.

"L'esprit de cette fête s'inscrit dans une dynamique, autour des valeurs et de nombreux atouts dont la commune dispose en matière de culture, de culte, mais également dans le domaine sportif", présente Boura Abdallah Nouriati, chargée du protocole et de l'intercommunalité. Près de 150 associations participeront à l'évènement. Elles ont l'opportunité de mettre à profit leurs expériences. Pour la chargée de l'intercommunalité, l'opération devrait permettre aussi à l'équipe dirigeante d'entrer pleinement en communion avec ses administrés.

 

Défilé d'ouverture, madjiliss, maoulida shengué, moulidi, débah…

 

"L'inauguration de la mairie de Mamoudzou est un évènement exceptionnel qui mérite des moyens exceptionnels", estime Soumaila Ambdilwahedou, chargé des sports et des finances. Il précise que cet évènement particulier est établi selon un prévisionnel de 100.000 euros. Autant dire que tout est mis en œuvre pour que l'inauguration de l'hôtel de ville de Mamoudzou soit une réussite. De nombreux partenaires contribuent aussi à l'organisation de cette quinzaine de festivités.

Tout cela commence ce samedi 27 juin, à 16 heures, par un défilé avec toutes les associations qui participent à l'évènement. La ribambelle partira de la MJC de M'gombani, suivra un itinéraire qui le conduira au collège tout proche, passera par la rue du Commerce et s'arrêtera à l'hôtel de ville.

Comme de tradition, un madjiliss officiera l'ouverture des festivités, le samedi 27 juin, à 20 heures, au plateau de M'gombani. Manifestation cultuelle, ce madjiliss est fondé sur le rassemblement de par la signification du terme arabe ("madjiliss" : "assis"). "Toutes les communautés présentes à Mayotte sont attendues", invite Baré, directeur de la MJC de M'gombani qui a en charge le volet cultuel. Recommandation est faite, cette cérémonie des "assis" aura une connotation différente de d'habitude. Elle sera rendue plus riche par diverses interventions, "avec une dominante de cassuidas ("chants"), de prêches, ainsi que des discours à base de morale laïque, de respect des valeurs humaines, républicaines, de foi et de traditions locales", précisent-ils. D'autres manifestations cultuelles sont prévues, notamment un maoulida shengué le dimanche matin à Mahabou, un moulidi le samedi 4 juillet à Passamainty et un débah le dimanche 12 juillet au terrain de foot de Tsoundzou1.

 

Exposition, course de pneus, m'biwi, soirée de danses traditionnelles…

 

La programmation proposée est riche et variée. Pour ne citer que quelques moments forts, le public est invité, tout au long de cette quinzaine de festivités, à admirer l'évolution de la commune de Mamoudzou à travers l'exposition "Mamoudzou d'hier, Mamoudzou d'aujourd'hui". Son vernissage aura lieu le lundi 29 juin à 16 heures à la mairie.

Réalisée en collaboration avec la direction des archives départementales et des artistes locaux, l'exposition devra "permettre aux jeunes de s'imprégner de leur histoire à travers des photos d'archives. Il est également question de rendre hommage aux élus qui ont composé les différentes mandatures passées et qui ont œuvré pour le développement de notre ville", présentent les organisateurs. Après son décrochage à la mairie, l'exposition fera le tour des établissements scolaires communaux.

Rendez-nous incontournable, à la fois sportif et folklorique, la 26ème édition de la course de pneus, prévue le samedi 4 juillet, s'inscrit cette année dans le cadre des festivités de l'inauguration de l'édifice communal. Organisé en collaboration avec l'agence Angalia, l'édition 2009 promet des moments forts et riches en sensations. Le départ des enfants sera donné par le préfet de Mayotte et le maire de Mamoudzou, annoncent les organisateurs, à 14 heures devant le plateau de M'balamanga à M'tsapéré. Cette année, des animations seront organisées aux sites de départ et d'arrivée. Près d'un millier d'enfants, garçons et filles, 350 concurrents adultes répartis en 70 équipes et près de 6.000 spectateurs sont attendus.

Une autre date importante, le vendredi 10 juillet, avec deux manifestations populaires programmées. Un m'biwi géant, animé par Tama music de Bandrélé, réunira toutes les formations communales du genre, au plateau de Kawéni, à 15 heures. La soirée sera dédiée aux chants et danses traditionnels. Les groupes TFM, Kinga Folk et Bouhoury sont invités à partager la scène avec les associations de Mamoudzou.

 

Bal populaire du 13 juillet, rencontres sportives avec la sélection malgache…

 

Le bal populaire du 13 juillet est aussi un des points forts de cette quinzaine de festivités. Programmé cette année sur le parvis du comité du tourisme, le concert organisé la veille de la fête nationale du 14 juillet a comme tête d'affiche l'artiste malgache Fandrama. Très apprécié et suivi à Mayotte, Fandrama est en vogue en ce moment dans la région et a fait la clôture de l'édition 2009 du festival Donia de Nosy-Be. D'autres groupes majoritairement de Mamoudzou se partageront la scène, comme le jeune Bo Houss, lauréat 2009 de 9 semaines et 1 jour la zone océan Indien, Bob Dahilou, Karama, Joe Fils, Kamar et Ténor.

Sur le volet sportif, toutes les disciplines collectives sont programmées : football, basket, handball, rugby, pétanque, volley…, sous forme de tournois regroupant et opposant les formations communales. Les rencontres se dérouleront sur tous les stades communaux.

Les manifestations sportives prennent aussi une dimension régionale. La commune de Mamoudzou accueillera, le jeudi 9 juillet prochain, la sélection nationale malgache masculine de football. Cette dernière s'opposera, au stade de Cavani, à la sélection communale le vendredi 10 juillet et à celle de Mayotte le dimanche 12 juillet. A noter que cette dernière rencontre sera précédée d'une "course des mamans".

Enfin, un match de basket handisport est prévu le vendredi 3 juillet au gymnase de Kavani.

Les festivités inaugurant la mairie de Mamoudzou seront terminées le mardi 14 juillet par le défilé militaire suivi du cocktail républicain.

 

Rafik

25/06/2009 – Musique : La génération 976 à l’honneur

 

{xtypo_dropcap}B{/xtypo_dropcap}o Houss sera avant cela en première partie du concert de Mokobé, le samedi 4 juillet à 20h30. Il regrette le fait qu'il ne puisse pas partager encore une fois la joie de ce prix avec le public mahorais le lundi 13 juillet comme initialement prévu. En effet, l'artiste était programmé au bal populaire organisé dans le cadre de l'inauguration de la mairie de Mamoudzou, mais le chanteur m'tsapérois, accompagné d'Amex, devra prendre l'avion le 6 juillet à destination de La Rochelle.

Bo Houss est "très surpris" d'apprendre qu'il va représenter l'océan Indien en France. "Ce prix représente pour moi la chance de pouvoir montrer ma musique. C'est une voie de plus vers la professionnalisation", manifeste le jeune chanteur. En pensant aux deux scènes qu'il devra effectuer en Métropole : "ce ne seront pas des concours de rap, mais plutôt des festivals qui regroupent plusieurs genres et je serai très heureux d'interpréter ma "Mastéréhi"", métaphorise-t-il.

Bo Houss a une pensée forte de tous les gens qui les soutiennent et poussent, à l'exemple de son entourage qui est également très fier de lui. "On a le devoir d'aller jusqu'au bout, de montrer nos capacités. On a aussi un devoir d'éduquer et surtout de respect", estime le jeune ambassadeur de la musique mahoraise. Ce dernier ne se laisse pas emporter par "l'effet de grandeur". "Il faut garder la tête froide et rester simple", s'arme-t-il.

Bo Houss reconnaît que sa participation à l'aventure musicale de RFO est une expérience riche pour eux. "On commence à voir le fruit de notre travail", se réjouit-il, mais "je suis dans le travail, pas dans le résultat". Autant dire que tant qu'il n'aura pas effectué les deux prochaines scènes, il ne va pas arrêter de travailler.

Bo Houss continue à apprendre et se professionnaliser. Un second album de l'artiste est en préparation avec Deenice Production.

 

Rafik

24/06/09 – Le Padd enfin approuvé

Le décret n° 2009-745 du 22 juin 2009, paru au Journal Officiel de ce mardi valide enfin le plan d'aménagement et de développement durable de Mayotte, adopté en premier lieu par le conseil général lors d'une délibération du…17 décembre 2004. L'article 3 du décret précise que le Padd est tenu à la disposition du public au siège du conseil général et dans les mairies de toutes les communes de Mayotte.

24/06/09 – Mayotte au Sénat et Fillon à Mayotte

La Commission des lois du Sénat examine ce mercredi 24 juin le rapport Cointat sur le projet de loi relatif à l'évolution institutionnelle de la Nouvelle-Calédonie et portant départementalisation de Mayotte. Le texte sera débattu puis soumis au vote en séance publique le 7 juillet. Le sénateur de Mayotte Ibrahim Soibahadine Ramadani interviendra à cet effet. Le texte devrait donc être adopté avant la venue du Premier ministre François Fillon le 11 juillet, accompagné de plusieurs ministres, notamment Patrick Devedjian, ministre chargé de la mise en œuvre du Plan de relance.

Mayotte Hebdo de la semaine

Mayotte Hebdo n°1116

Le journal des jeunes