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10/08/09 – Réélections à Sada et M’tsangamouji

Malgré les recours en annulation déposés au Conseil d'Etat et les annulations des élections de mars 2008, les électeurs ont reconduit leurs élus à Sada que l'UMP n'a pas pu reconquérir.

Pour les cantonales de Sada, le Parti socialiste garde son chef de file et Ibrahim Aboubacar retrouvera donc ses collègues du conseil général pour les prochaines réunions de travail, au moins jusqu'en mars 2011. Il obtient 56,31% des suffrages pour une participation de 66,43%. L'UMP, partie cette fois sans dissidence ouverte, n'a toutefois pas réussi à rassembler la majorité des électeurs pour les municipales non plus. C'est la liste d'union conduite par le maire sortant Binali Hamada qui remporte le scrutin avec 54,21% des voix.

Hamada Binali (1er à droite) et Ibrahim Aboubacar (à gauche) ont fêté leur victoire ce dimanche soir à Sada (photo). Les deux élus ont déclaré vouloir "travailler avec tous les élus" et que "leur victoire est celle de tous ceux qui ont voté pour eux".

A M'tsangamouji, l'UMP perd la commune et la liste conduite par le maire sortant M. Ousseni est battue par la liste ACM de M. Moula qui obtient 57,06% des voix avec 64,23% de participation.

10/08/09 – La grève s’enlise à la Crec

Après plus de 4 semaines de grève et plusieurs rencontres entre le syndicat CGT-Ma et le préfet, aucun accord n'a pu être trouvé. Les revendications du syndicat sur la titularisation dans la fonction publique de l'État, le respect de l'ordonnance créant la Crec et le protocole d'accord signé le 9 décembre 2005, de meilleures conditions de travail, une meilleure rémunération des agents et un régime indemnitaire adapté aux missions exercées par les agents sont toujours en vigueur. "Le 17 août, arrive à Mayotte un nouveau préfet. Son prédécesseur a laissé pourrir la situation pourtant simple à nos yeux par manque de volonté de décision", estime le syndicat.

"Par conséquent, nous comptons beaucoup sur le nouveau préfet qui arrive pour permettre aux agents de la Crec de voir aboutir leurs revendications et pour les administrés de pouvoir enfin bénéficier de ce service public primordial pour le bon fonctionnement de la société dans l'optique du nouveau statut de département." La CGT, qui voit dans les interventions du préfet dans la presse une "provocation", exige une reprise immédiate des négociations dès l'arrivée d'Hubert Derache, nouveau préfet de Mayotte.

Août 2009 – Lieu-dit M’tzamboro

 

{xtypo_dropcap}L’{/xtypo_dropcap}étymologie de M’tzamboro peut s’expliquer de deux manières différentes : la première viendrait de l’ethnie M’chambara ou M’zambara originaire du Mozambique et dont les premiers habitants du village proviendraient. La seconde viendrait de la composition de M’tsa (dimunitif de M’tsanga, plage en shimaore) et Boro (Mwalimu Boro, un des premiers rois de la localité). D’où la persistance de deux graphies différentes pour désigner la ville : M’tzamboro ou M’tsamboro.

Au 16e siècle, la capitale de Mayotte est transférée à Tsingoni. M’tzamboro aujourd’hui, c’est surtout en premier lieu pour les visiteurs, les îlots. Un lieu paradisiaque pour les amateurs de plongée, mais aussi pour les amateurs de bronzette, de bivouacs et de voulés, accessibles grâce aux barques des pêcheurs du village. Malgré une topographie étriquée, le village de M’tzamboro a de quoi attirer les curieux.

En ce moment, de nombreux Mahorais y viennent chercher des oranges juteuses et sucrées. La Poste et la gendarmerie maintiennent la présence d’un service public dans une zone isolée de Mamoudzou. Historiquement, M’tzamboro a longtemps été un grand village. Aujourd’hui, M’tzamboro (2.872 habitants au dernier recensement) est moins peuplé que Dzoumogné (3.286), Acoua (3.276) et M’tsangamouji (3.724) dans le Nord, mais reste dynamique.

Mayotte Hebdo s’est attardé dans ce village pour vous en présenter quelques personnages qui comptent, les activités qui s’y déroulent et même une légende. Alors laissez-vous entraîner vers M’tzamboro la septentrionale.

 

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Les origines du nom MtzamboroLes origines du nom Mtzamboro

{xtypo_dropcap}M{/xtypo_dropcap}ayotte, Mayotta d’après William Johnes, Aliola d’après Flacourt, Ayotta suivant quelques manuscrits et avec l’article, M’ayota, est connue depuis la fin du XVIe siècle sous le nom qu’elle porte aujourd’hui. A une époque très reculée qu’il serait téméraire de préciser, elle fut peuplée par des noirs venus de la côte d’Afrique. De quel point de la côte venaient ces noirs ? Quel était leur degré de civilisation ? Il est impossible de le dire. On ne trouve dans l’île, aucune de ces armes ni aucun de ces instruments de pierre, dont l’examen pourrait fournir de précieux renseignements. Les seuls indices de leur origine africaine sont 1) le nom de M’chambara ou M’zambara, donné par eux au nord de l’île, qui est le nom d’une peuplade considérable de la côte de Mozambique […]

 

Angazidja, Anjouan et Mohéli furent habités par des Arabes longtemps avant Mayotte. Ce n’est que vers le Ve siècle de l’Hégire, à la suite d’événements incertains, probablement la conquête d’Angazidja par les sultans de Kiloua, que quelques Arabes vinrent se fixer au Nord de Mayotte, au point appelé M’chambara dont ils firent M’zambourou. Vers l’an 600 de l’Hégire, dit un manuscrit, les îles d’Anjouan et de Mayotte ne formaient qu’un état il n’y avait pas de roi : des chefs commandaient dans les divers quartiers ; un chef avait le commandement des autres à Mayotte ; il habitait à M’zambourou. […] Ce noyau grossit avec le temps et au moment de la conquête de Mayotte par Mohamed-ben-Haïssa, l’île était divisée entre les Arabes, établis au Nord et au Centre, dans les villes de M’zambourou, Chingoni et Sada et les Sakalaves établis au Sud, de Koïlé à Sazileh.

 

Extrait d’“Essai sur les Comores” par A. Gevrey, 1870

 

 {mospagebreak title=Il était une fois le sucre}

 

 

Il était une fois le sucre

 

Il était une fois le sucre

{xtypo_dropcap}L{/xtypo_dropcap}es M’tzamborois sont réputés à Mayotte pour être des amateurs plus qu’acharnés d’aliments sucrés. À tel point que quand on vous voit mettre des quantités excessives de sucre dans votre tasse de café ou de thé, on vous interpelle en vous disant “tu es de M’tzamboro ?”. Les M’tzamborois eux-mêmes ne réfutent pas ce fait et l’expliquent même par une légende.

 

M’tzamboro et le sucre, c’est une histoire d’amour qui dure depuis maintenant bientôt deux siècles. Les M’tzamborois n’hésitent pas à en faire référence autant qu’ils le peuvent. La principale équipe de football se nomme Abeilles et son slogan est “la force du miel”. L’un des groupes de musique a pour nom Mro Nguizi ("Rivière sucrée"). Les oranges produites sur l’îlot de M’tzamboro sont perçues unanimement par l’ensemble des Mahorais comme les meilleures de l’île puisqu’elles sont bien sucrées.

Pourtant, M’tzamboro ne possède pas plus de diabétiques que d’autres localités. Si les M’tzamborois avouent aimer le sucre, l’explication viendrait de la légende de la rivière sucrée. Celle-ci connaît plusieurs variantes. “À M’tzamboro, personne n’est capable de dire si c’est une histoire vraie ou une légende. Mais chaque M’tzamborois te dira qu’il l’a entendue de son père ou de sa grand-mère, mais personne n’est capable de la dater”, affirme Rastami Spelo.

Celui-ci l’a entendue la première fois par son père Soumaïla Mdallah Mcolo, qui lui-même la tenait de sa grand-mère. Ainsi, le président de Shime date l’apparition de la légende vers la fin du 19e siècle. “Ma mère est née en 1922 et elle dit l’avoir entendue par sa grand-mère. J’en conclus donc que l’apparition de la légende coïncide avec l’exploitation sucrière à Dzoumogné.”

 

Jeter vaut mieux que mal partager

 

Une des versions de la légende affirme que les M’tzamborois aiment tellement le sucre qu’ils ont voulu rendre perpétuellement sucrée leur rivière en y déversant des quantités incalculables. Cette version n’est pas privilégiée par Rastami Spelo, ni par les anciens Daoud Saanda et Ahamadi Issouf, dit Zafera. Ils avancent une autre histoire.

À l’époque de l’exploitation sucrière à Dzoumogné, de nombreux ouvriers agricoles originaires de M’tzamboro y travaillaient. Les colons avaient décidé de payer leurs employés avec des sacs de sucre. Mais il s’est avéré que le nombre de sacs pour les habitants de M’tzamboro était insuffisant.

“En fait, le chef de l’exploitation voulait semer la zizanie au sein du village de M’tzamboro. En fournissant une quantité insuffisante de sucre, le chef de l’usine voulait destituer le chef du village. Mais c’était sans compter sur la sagesse de celui-ci”, narre Rastami Spelo.

Devant organiser un mulidi, le chef du village a réuni sa communauté pour savoir comment partager le sucre. Ne trouvant pas de solution et ne voulant pas être injuste avec la population, il a décidé de renverser les sacs de sucre dans la rivière. Les habitants sont partis et le mulidi s’est très bien déroulé, à la grande fureur du chef de l’usine sucrière.

 

Du sucre comme engrais

 

“Cela a évité les disputes. On raconte même que la rivière est devenue sucrée et que les M’tzamborois buvaient à même la rivière”, explique pour sa part Zafera. Daoud Saanda a une version qui diffère un peu. Pour lui, seuls les habitants de M’tzamboro avaient accepté de ramener les sacs de sucre chez eux, les autres villages pensaient que le contenu des sacs était un poison.

“À l’époque, personne ne connaissait le sucre, ils ont cru que les Wazungu voulaient les empoisonner. À M’tzamboro, les gens ont déversé le sucre dans la rivière pour voir si tout ce qu’il y avait autour allait mourir. Ne remarquant rien de tel, les gens se sont dit que ce n’était pas du poison, mais au contraire un engrais qui rendait sucré tout ce qui était irrigué par l’eau de la rivière.” La fin de cette version est corroborée par une autre explication venue de Rastami Spelo.

“Aujourd’hui, on dit que le déversement du sucre s’est fait en saison sèche dans un puits et qu’à la saison des pluies tout a été poussé sous la terre, jusqu’à l’îlot de M’tzamboro. Ce serait ce sucre qui donnerait des oranges plus sucrées qu’ailleurs.” Zafera donne une explication plus pragmatique. “Si les oranges sont plus sucrées sur l’îlot, c’est dû au climat. Il n’y fait pas froid et les moustiques sont rares.”

Quoi qu'il en soit, quelle que soit la version de la légende à laquelle vous croyez, sachez qu’un amateur de sucre sera toujours associé au village de M’tzamboro.

 

Faïd Souhaïli

 


 

M'tzamboro, capitale de l’orange

M’tzamboro est connu à Mayotte pour abriter les meilleures oranges de l’île. Celles-ci sont cultivées sur l’îlot de M’tzamboro. Les villageois se rendent en barque pour entretenir les orangers et ramener les agrumes par sacs d’une vingtaine de kilos; la culture de la mandarine et des pamplemousses se développe d’année en année.

Dès que les producteurs débarquent sur la plage du village, les revendeuses s’agglutinent autour de ceux-ci pour être sûres d’avoir des fruits à acheter. Les marchandes se procurent le paquet de 8 oranges à 1 €. Dans la commune de M’tzamboro, elles sont revendues à 1 € les 6 et au marché de Mamoudzou 1 € les 4.

Une Fête de l’orange a été instituée depuis plusieurs années, attirant de nombreux touristes dans le village nordiste. Mais depuis l’an dernier, elle n’a pas pu se faire faute de financement. Cette année, elle pourrait avoir lieu en septembre, si le conseil général décide d’attribuer une subvention. La récolte de septembre est moins abondante que celle de juillet et les organisateurs semblent plutôt pessimistes. Mais, si vraiment vous voulez goûter aux oranges (vertes ou jaunes) délicieuses de l’îlot, faites le déplacement jusqu’à M’tzamboro. En plus d’avoir des fruits savoureux, vous serez peut-être tentés de pousser la balade jusqu’aux îlots Choizil ou sur l’îlot de M’tzamboro.

 

 {mospagebreak title=Musique : Nyamoja} 

 

Comme tout M’tzamborois qui se respecte, le groupe Nyamoja fait référence à l’orange dans l’une de ses chansons.

Nyamoja, l’union née de la division

{xtypo_dropcap}P{/xtypo_dropcap}endant longtemps, le paysage musical à M’tzamboro a été dominé par le groupe Mro Nguizi. Depuis 2004, une autre formation a vu le jour. Nyamoja, dont certains membres appartenaient à Mro Nguizi, est aujourd’hui le groupe musical le plus en vue du village.

 

Il n’existe pas de bon mariage sans soirée dansante ni mbiwi. A cette époque de l’année, toutes les formations musicales sont sollicitées par les couples célébrant leur union, afin de divertir leurs invités. Lundi dernier, la formation Nyamoja déplaçait tout son matériel de son vétuste banga au centre-ville de M’tzamboro, dans un camion.

Congas, claviers, batteries, guitares, tout était débarqué pour deux concerts : le premier à Sada pour des mbiwi en fin d’après-midi, et le deuxième pour une soirée dansante à Combani dans la nuit. Avec décontraction, mais tout de même avec empressement, les 7 membres du groupe vérifient que les cordes tiennent bien le coup.

Le groupe repart sur les routes après une tournée hexagonale de 2 mois en décembre 2008, qui a mis à jour des tensions entre les membres de Nyamoja. Certains d’entre eux ont été écartés et le groupe était tombé en léthargie. Pourtant, Nyamoja ("union" en shimaore) était née en 2004 avec un objectif précis : rester unis et soudés.

Miskani Ben Yahaya fait partie des membres mis de côté. Membre autrefois de Mro Nguizi qui s’est produit au wadaha du festival Donia de Nosy Bé en 2006, il aspirait avec le président actuel Bathenay de proposer des chansons aussi bien, voire meilleures que celles de Mro Nguizi. “Nous nous sommes séparés, mais nous voulions montrer que nous aussi on pouvait faire danser les gens. On a décidé de faire du m’godro”, explique Miskani Ben Yahaya.

 

“Nous donnons du bonheur aux gens”

 

Nyamoja y est parvenu puisque désormais c’est l’un des groupes les plus demandés pour les soirées, au même titre que les indétrônables Vikings de Labattoir ou Tama Music de Bandrélé. Les débuts ont été difficiles. Peu connus, il a fallu que chacun fasse des sacrifices financiers pour s’équiper en instrument de musique.

Au début, les répétitions se faisaient dans une salle d’école libre. Aujourd’hui, c’est dans un banga en tôles délabré que Nyamoja joue son répertoire. “Nous sommes une association qui donne du bonheur aux gens et on ne nous donne même pas de subvention ! Récemment, une dame après un chagrin d’amour pensait mettre fin à ses jours. Mais en écoutant l’une de nos chansons, elle a changé d’avis. Rien que pour ça, on mériterait d’avoir un meilleur local”, insistent les membres de Nyamoja.

La saison des mariages est importante, car elle permet de faire de nombreux spectacles et d’engranger des recettes. Pour un mbiwi il faut compter 400 € et 450 € pour une soirée dansante. Quand on joue tous les week-ends, cela permet de se faire un bon petit trésor de guerre pour le reste de l’année.

Le groupe n’a pas encore eu l’occasion d’enregistrer un CD, mais les chansons passent fréquemment sur les ondes radiophoniques. Certains villageois les ont même sur clé USB, faisant ainsi la promotion du groupe. Les titres de Nyamoja évoquent la vie quotidienne des Mahorais, parlent de problèmes de société (chikungunya) et n’oublient pas non plus l’un des thèmes les plus chers aux M’tzamborois : les oranges !

 

Faïd Souhaïli

 

 {mospagebreak title=Rastami Spelo, défenseur des langues locales}  

 

Rastami Spelo se dit être un M’tzamborois comme les autres. “Je suis chez moi partout à Mayotte, toutes les équipes de vétérans m’invitent pour jouer avec elles”, affirme-t-il non sans fierté.

 

Rastami Spelo, défenseur des langues locales

{xtypo-dropcap}A{/xtypo_dropcap}ctuellement dans l’équipe des conseillers du président Douchina, Rastami Spelo s’est fait connaître à M’tzamboro puis à Mayotte pour son action associative, notamment au sein de l’association Shime. Celle-ci essaie de promouvoir la pratique du shimaore et du kibushi, en créant notamment des supports écrits et en enseignant ces langues aux non-natifs de l’île.

 

Les habitants de M’tzamboro aiment à dire qu’ils font partie des rares villages mahorais à parler le shimaore “mnofu” ("pur", "véritable"). Né dans ce village, Rastami Spelo ne fait pourtant pas partie de ceux-là. “Il existe des variantes qui sont toutes valables. Certes, quelqu’un de M’tzamboro n’emploiera pas le vocabulaire identique à quelqu’un de M’tsapéré, mais du moment que tout le monde se comprend, c’est l’essentiel”, explique-t-il. Ce n’est qu'en 1999 qu’il a intégré l’association Shime (Shimaore méthodique ou encore "courage" en shimaore) qu’il préside aujourd’hui.

Son engagement associatif a commencé bien plus tôt, dans les années 80, dans différents quartiers de M’tzamboro et plus particulièrement à Ndzaudze (Dzaoudzi) et Fumbani. “Depuis longtemps, on allait au murenge (mourengué) et je faisais partie des organisateurs. J’ai fait partie aussi des créateurs de l’organisation des jeux ramadan (OJR) à M’tzamboro, puis ensuite à Hamjago et M’tsahara”, se souvient Rastami Spelo.

Il a également mis en place le premier tournoi de football communal, mais celui-ci s’est mal terminé pour une sombre histoire d’arbitrage. Au collège, il était le “délégué” des élèves dans les bus qui le transportait de M’tzamboro à Mamoudzou, quand il y avait des problèmes. Quand il obtient son bac au début des années 90, il s’envole pour la Réunion où il fera partie du bureau de l’Union culturelle des jeunes Mahorais de la Réunion, qui laissera plus tard la place à la Maison de Mayotte à la Réunion.

Etudiant en anglais, il part en France en 1995. Là-bas, il a été initié à la linguistique comparée et s’est évertué à l’appliquer au shimaore et à la langue anglaise.

 

Fundi awu mwana shoni ?

 

"On me disait que la langue appartient à ceux qui la maîtrise. J’avais des amis comoriens qui devaient passer des examens d’anglais et j’ai appliqué la linguistique comparée pour leur faire comprendre notamment le présent, le present perfect et le présent progressif, qui ont un équivalent en langue comorienne. Ils ont eu la moyenne et ça m’a encouragé à aller plus loin.”

Plus loin, c’est la maîtrise en 1997 à Aberdeen en Ecosse. Il y effectuera un mémoire sur l’enseignement de l’anglais à Mayotte. “Il fallait présenter Mayotte et ses langues. C’est comme ça que j’ai appris à présenter le shimaore. C’est là que j’ai découvert que si le shimaore est ma langue, on ne me l’avait jamais apprise.”

En 1999, il rentre donc dans l’association Shime et y enseigne le shimaore. L’écho du travail commence à porter, notamment chez les jeunes M’tzamborois. “A chaque fois, ils me testent pour savoir si j’arrive à trouver une expression mahoraise ou le sens d’un mot. On m’appelle fundi ("maître"), mais je préfère me voir en mwana shoni ("élève")”, précise avec modestie celui qui s’est donné pour mission de promouvoir et sauvegarder le shimaore et le kibushi.

En effet, une partie de sa famille provient de Nosy-Bé et il maîtrise également le kibushi. Ce passionné de langues est entré en politique en 1993 au sein du RPR. Aujourd’hui, il fait partie des figures incontournables de l’UMP à M’tzamboro. Son activisme enthousiaste l’a mené au cabinet d’Ahamed Attoumani Douchina, également membre de l’UMP.

En tant que défenseur des langues locales, Rastami Spelo avait suggéré la création d’un organisme chargé de codifier les langues locales, à l’image du Bakita (Baraza la kiswahili la Taifa) en Tanzanie pour le swahili. Pour l’instant il n’a pas été entendu, mais peut-être que sa présence au sein de l’exécutif décentralisé pourra influer le cours des choses.

 

Faïd Souhaïli

 

 {mospagebreak title=Zafera, le militant 100% Soroda}   
 
 

Zafera n’a pas reçu une éducation scolaire, mais a su gagner le respect de ses concitoyens grâce à un dévouement total au MPM, puis au MDM.

Zafera, le militant 100% Soroda

{xtypo_dropcap}S{/xtypo_dropcap}i M’tzamboro a vu un nombre conséquent de ses enfants compter sur l’échiquier politique mahorais, à l’image de l’ancien député de l’assemblée territoriale des Comores Younoussa Ben Ali ou encore d’Inzoudine M’kadara, ex-assistant-parlementaire de Mansour Kamardine, le village a également accouché de personnes plus modestes, mais tout aussi influentes et respectées que ces élus. C’est le cas d’Ahamadi Issouf, alias Zafera, qui se définit comme un serviteur de la cause Mayotte française.

 

Les livres d’histoire retiennent souvent les noms des dirigeants qui ont pesé sur le destin d’une nation ou d’une ville. La grande majorité des exécutants est jetée aux oubliettes. À M’tzamboro, un homme, modeste et qui vit en toute simplicité, bénéficie pourtant d’un statut à part. Il s’agit d’Ahamadi Issouf, plus connu sous le surnom de Zafera.

Aujourd’hui, l’homme travaille au parc public de la pointe Mahabou à Mamoudzou. Tous les matins, il fait le trajet entre M’tzamboro et Mamoudzou pour s’y occuper de l’entretien des espaces verts. Ce métier ne s’éloigne pas trop de l’agriculture, métier qu’il a dû apprendre très tôt dans son enfance.

“Je n’ai pas eu la chance d’étudier et en plus il était difficile de manger, donc je ne suis pas resté très longtemps à l’école”, se justifie ce sexagénaire. Cela ne l’a pas empêché d’intégrer très jeune le Mouvement populaire mahorais (MPM), le parti des Soroda (Soldats) et des partisans du maintien de Mayotte au sein de la République française.

“Vous savez, dans le temps c’était bien différent d’aujourd’hui où cohabitent plusieurs partis politiques. À mon époque, il n’y avait que le MPM. Tout le monde y entrait pour défendre les intérêts de Mayotte et on a tous suivi”, se rappelle Zafera. Se définissant comme un “100% Soroda”, l’homme se souvient des années ayant conduit à la séparation de Mayotte des autres îles de l’archipel des Comores.

 

Cinq heures de marche pour aller assister aux réunions du MPM

 

“J’avais 27 ans quand le gouvernement comorien d’Ahmed Abdallah a déclaré unilatéralement l’indépendance. A l’époque, j’étais chargé par le MPM de M’tzamboro de faire le relai entre Mamoudzou et notre village. Je partais là-bas à pied tôt le matin, j’assistais aux réunions de l’état-major du parti et je revenais le lendemain pour en faire le compte-rendu aux M’tzamborois."

Aujourd’hui, après la consultation du 29 mars, Zafera est plutôt satisfait du chemin parcouru par Mayotte. “C’est ce qu’on voulait, le département, pour avoir une meilleure vie. On va avoir les avantages de ce statut, mais aussi les inconvénients et ça il faut l’accepter aussi”, lâche-t-il avec philosophie.

Ce combat n’a pas été tranquille. Zafera se souvient avoir fait 6 mois de prison pour avoir attaqué le village d’Acoua, défendu par feu Saïd Toumbou, figure mythique des Serrez-la-main (partisans de l’indépendance avec les Comores). “On était parti là-bas pour essayer de discuter et leur demander de soutenir la cause de Mayotte française. Ils ne l’ont pas voulu et je me suis fait arrêter par la suite. Je suis même passé deux fois au tribunal à Ngazidja”, explique le M’tzamborois. Pour toutes ces raisons, Zafera occupe une place primordiale au sein de la section MDM de M’tzamboro.

 

“Le bomo a complètement disparu”

 

“Encore aujourd’hui, on vient toujours me consulter quand il y a une décision importante à prendre”, dit-il, pas peu fier d’être considéré comme un rouage important du parti départementaliste. Si Zafera est une personnalité de M’tzamboro, c’est également parce qu’il fut un grand combattant de mourengué, mais aussi un danseur hors pair.

“Avant, il n’y avait pas toutes ces distractions qu’ont les jeunes. Nous on s’amusait dans les mourengués, les chigomas, le ngoma ya nyombe (tam-tam bœuf) et le bomo. Le bomo, ça a complètement disparu. Le tam-tam spécial ne se fait plus et personne n’est capable de refaire ça”, fait-il en se mettant à danser en sautillant. Il regrette qu’à M’tzamboro il n’y ait pas d’association, à l’instar de Kinga Folk de Labattoir, pour essayer de remettre les danses traditionnelles au goût du jour et surtout transmettre cet héritage aux générations futures.

Autrefois, les M’tzamborois étaient réputés comme des combattants redoutables au mourengué. “On ne faisait que répéter les gestes des plus grands”, explique un autre ancien, Daoud Saanda. Une consigne que Zafera a faite sienne et qui lui a permis de se faire respecter par tout son village.

 

Faïd Souhaïli

 

 {mospagebreak title=Le tourisme, seule voie évidente de développement}

 

A côté des pavés, la plage... La place de la mairie, refaite avec des pavés, donne un aspect attractif pour les touristes qui flânent sur le front de mer de M’tzamboro.

Le tourisme, seule voie évidente de développement

 

{xtypo_dropcap}L{/xtypo_dropcap}e village de M’tzamboro est situé à une quarantaine de kilomètres de Mamoudzou, centre économique et administratif de l’île. Coincé entre la réserve des crêtes du Nord et la mer, isolé, le village de M’tzamboro n’a pas assez d’atouts pour développer des zones commerciales ou industrielles. En revanche, la présence des îlots Choizil et de l’îlot de M’tzamboro en font un environnement propice au développement du tourisme. La municipalité de Mohamadi Soulaïmana l’a bien compris et le futur PLU de la commune prend largement en compte cette dimension.

 

Quand on est situé loin de Mamoudzou, il est difficile d’envisager pour l’instant un développement économique basé sur l’installation de grandes zones commerciales ou industrielles. La topographie du village (et de la commune) de M’tzamboro n’est pas très favorable à ce genre de projets. En effet, à M’tzamboro plus qu’ailleurs, le manque de foncier se fait sentir.

“Nous sommes coincés entre la montagne et la mer”, constate Sudine Abdallah, directeur des services techniques de la commune de M’tzamboro. Les zones d’extension des villages de Hamjago, M’tsahara et M’tzamboro sont donc réduites. Pour le chef-lieu de la commune, la seule zone envisagée est le sud-ouest en direction de M’tsangadoua.

Cette zone comprend les plages de M’tsanga Tsoha et Foumbouni. La première est inscrite dans le Padd comme l’un des 9 sites susceptibles d’accueillir une infrastructure hôtelière d’envergure sur Mayotte. La seconde avait été intégrée au projet de la famille Rovero pour la construction d’un ensemble hôtelier comprenant des bungalows de luxe. Ce projet de 17 millions d’euros s’étendant sur 8 hectares et qui prévoyait d’embaucher du personnel de la commune (plus d’une centaine de personnes), s’est heurté à l’hostilité d’un collectif dénommé Haqui za M’tzamboro.

Un autre projet, initié par Patrick Varela, convoite le site pour un écolodge. Auparavant bloqué par la non-validation du Padd par le Conseil d’Etat, ces projets sont désormais réalisables, à condition d’obtenir une AOT de la préfecture, mais surtout d’obtenir l’aval du conseil général qui a envisagé de lancer un appel à candidatures pour l’exploitation du site de Tsoha.

Il faudra ensuite convaincre la municipalité et surtout les M’tzamborois eux-mêmes de l’intérêt d’une structure hôtelière à Tsoha, eux qui ne veulent pas entendre parler de l’occupation de la plage de Foumbouni, estimant que cette zone est la seule à pouvoir accueillir l’extension du village.

 

Rien de neuf pour l’hôtel à Tsoha

 

Le maire UMP actuel a été élu notamment parce que son adversaire et prédécesseur MDM Ali Mohamed était favorable à l’installation d’un hôtel. Selon Suldine Abdallah, rien n’a été décidé concernant Tsoha. En revanche le PLU (Plan local d’urbanisme), qui est encore en cours d’élaboration, pencherait pour une vocation touristique de la commune.

“Nous avons effectué la phase diagnostic avec le bureau d’études. Là nous sommes dans la deuxième où l’on appelle les habitants pour leur exposer les diagnostics et recueillir leurs remarques. Mais avec la présence des îlots qui attirent beaucoup de touristes, on se dirigerait vers une orientation touristique”, affirme Suldine Abdalla

Le service politique de la ville pousse aussi dans ce sens là, en essayant de donner un coup de pouce aux projets de restauration, de petits commerces ou de bungalows en lien avec le tourisme. Tout cela serait accompagné par la revalorisation du front de mer, déjà entamée avec une promenade en bois sur pilotis qui s’étend de la place de la mairie à la MJC.

Non loin de là, la RHI (résorption de l’habitat insalubre) Gnambo est en cours. Réseaux d’assainissement, d’eaux pluviales, d’eaux usées, parkings, allées piétonnes et voiries nouvelles ont été créés dans ce quartier central où sont installés le plateau, la MJC, la Poste, l’association des Mamas confitures et la Snie.

Le projet total de la RHI, qui se déroule en plusieurs phases, doit s’élever à 2,23 millions d’euros, financé à 80% par l’Etat, 10% par le conseil général et 10% par la commune. De quoi redonner un aspect plus séduisant à l’image de la place de la mairie pour attirer de nouveaux visiteurs.

 

Faïd Souhaïli

NB : Pour plus d’informations sur les projets d’hôtels, voir les n°238, 267, 308 et 412 de MH.


 

Les autres projets prévus

La municipalité de M’tzamboro a prévu pour les mois qui viennent des projets structurants améliorant la qualité de vie des habitants. Ainsi, un lotissement est prévu dans le quartier de Hajamboué. Celui-ci fera la liaison entre les deux quartiers Madiana, Haut et Ouest, situés dans les hauteurs du village à l’entrée Sud.

Le terrain de football est en train d’être clôturé et éclairé, ce qui permettra aux Abeilles et au Guinée Club de s’entraîner la nuit et d’évoluer à M’tzamboro, même en cas d’accession en DH. Enfin, la station d’épuration communale devrait être construite par le Sieam près de la plage de Jiva, entre M’tzamboro et Hamjago.

 
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Zamfi, citadelle (presque) imprenable du volley mahorais

Zamfi, citadelle (presque) imprenable du volley mahorais

{xtypo_dropcap}C{/xtypo_dropcap}réé en 1993, le Zamfi club de M’tzamboro est devenu en moins de 15 ans le club de volley le plus titré de Mayotte chez les hommes. Aujourd’hui, le village se fait connaître à l’extérieur de l’île grâce aux volleyeurs et il a ajouté une dixième couronne de champion à son palmarès.

 

Se déplacer à M’tzamboro pour y affronter Zamfi est toujours un long déplacement pour les équipes de volley mahoraises, à part pour les voisins de M’tsangadoua et Acoua. Ce voyage est d’autant moins apprécié que pour la plupart des cas cela rime avec défaite, du moins pour les adversaires de l’équipe première masculine.

Titulaire de 11 coupes de Mayotte et de 10 championnats, l’équipe de Zamfi est une redoutable mécanique. Portés par “la force de l’orange” (devise du club et fruit emblématique du village), les M’tzamborois ne laissent que des miettes à leurs adversaires, à la grande joie de leurs fervents supporters.

L’aventure a débuté en 1992, quand Fahardine Soyif, alias Wé, a commencé à introduire le volley pour occuper les jeunes de ce village septentrional. Le club s’affilie officiellement à la FFVB en 1993 et se charge de monter une équipe avec les jeunes du cru. “Les responsables du club ont misé sur la formation de nos jeunes sous la houlette de Wé qui était président et homme à tout faire du club”, indique l’actuel président Laïthidine Ben Saïd.

Celui-ci affirme qu’étant étudiant dans l’Hexagone, il recevait le Journal de Mayotte et celui-ci ne parlait de M’tzamboro que pour évoquer le volley. Revenu en 1998 à Mayotte, il prend la présidence de Zamfi à la place de Wé, jugé trop autoritaire par les volleyeurs. Cependant, cela n’entraînera pas de révolution puisque la politique de formation des joueurs du village va s’amplifier.

“A M‘tzamboro, tous les jeunes touchent à un ballon de volley. Quand il y en a un qui part, il y en a toujours un en réserve pour le remplacer et cela n’a jamais nui aux résultats. La preuve, chaque année on ramenait des titres dans toutes les catégories ! Le premier joueur originaire d’un autre village à jouer à Zamfi a été Assadellah Mohamed, dit Boudra, de Barakani, qui est arrivé il y a deux saisons”, explique Laïthidine Ben Saïd.

 

Une équipe féminine performante dans 2 ou 3 ans

 

Si pour les garçons, la machine fonctionne bien, cela a été plus difficile pour l’équipe féminine. “On l’a relancée l’an dernier. Nous avions déjà essayé auparavant, mais avec la concurrence du foot, les départs pour les études et puis le fait qu’une fois mariées peu reviennent au terrain, nous avons été contraint de la supprimer par manque d’effectif”, déplore le dirigeant de Zamfi.

L’équipe féminine actuelle a été reléguée en régionale 2 après une saison dans l’élite, mais le président n’est pas inquiet. “Nous avons des jeunes sur lesquelles nous misons et je vous donne rendez-vous dans 2 ou 3 ans”, avance-t-il. L’année 2009 aurait pu être l’occasion pour les supporters de Zamfi d’aller encourager leur équipe au gymnase de Kavani pour l’édition de la Coupe des clubs champions de l’océan Indien de volley-ball, mais la ligue a préféré se désister, estimant que Mayotte ne possédait pas encore les infrastructures nécessaires à l’organisation d’une telle compétition.

Les M’tzamborois, habitués de cette épreuve, tout comme du match qualificatif de Nationale 3 contre les Réunionnais (perdu cette année à Kavani contre le VBC Saint-Leu) avaient commencé à supplanter dans le cœur des sportifs les footballeurs des Abeilles et du Guinée Club.

Mais en juin dernier, Zamfi s’est incliné en demi-finale de la coupe de Mayotte contre son rival du VC M’tsapéré. A l’issue du match, les arbitres ont été agressés et une sanction privant Zamfi de terrain la saison prochaine a été prononcée. “Loin de notre terrain, je crains que l’engouement que nous avions créé retombe”, s’inquiète Laïthidine Ben Saïd.

Si la passion pour le volley ne s’éteint pas, il n’y a pas de raison que tout ce qui a été construit en plus de 15 ans ne s’écroule en une saison, d’autant que Zamfi ira encore représenter Mayotte à la CCCOI en novembre prochain à Maurice.

 

Faïd Souhaïli

06/08/09 – 1er cas de grippe A H1N1 à Mayotte

Le 1er cas de grippe A H1N1 a été dépisté à Mayotte,avec un enfant de Kani-Kéli arrivant de la Réunion. S'agissant d'un cas bénin, l'enfant se porte bien. Il a été isolé chez lui en observation, mais n'a pas été hospitalisé. A l'heure actuelle, seules des mesures de protection concernant l'entourage de l'enfant ont été mises en place. Les services de la Dass se sont rendus sur place afin de rassurer la famille. Un premier cas autochtone de grippe A avait été confirmé le 22 juillet à la Réunion.

Pour Mayotte, une réunion s'est déroulée avec les médias en début de semaine. Ce jeudi, une rencontre rassemblera la préfecture et la Dass avec le Sieam et la Sogea afin de traiter de l'accès à l'eau, important dans la prévention car il faut se laver les mains régulièrement. Lundi prochain ce seront les maires qui se retrouveront autour des professionnels de santé, tandis que le message sera transmis aux autorités religieuses et aux cadis lors d'une réunion ce mardi.

Des stocks de masques de protection ont déjà été reçus pour le personnel médical qui serait amené à être proche des malades, avec une gestion très rigoureuse des déchets au contact des malades, a prévenu la directrice de la Dass, Mme Mouffard.

Les symptômes sont un excès de fièvre, de la toux, des douleurs musculaires et éventuellement des diarrhées et des vomissements. Pour toute information, contacter la permanence de la Dass au 0639 69 14 29.

06/08/09 – Elections dimanche à Sada et M’tsangamouji

Les résultats d'élections du 16 mars dernier avaient été contestés par des recours en annulation devant le Conseil d'Etat pour 6 communes et/ou cantons de Mayotte, en plus de Chiconi où elles ont déjà été reconduites avec la réélection du maire sortant.

Les élections municipales à Bandraboua, Acoua et Ouangani ont ainsi été validées, malgré les recours déposés. En revanche, les élections municipale et cantonale de Tsingoni viennent d'être invalidées par lecture du Conseil d'Etat le 31 juillet. Les dates des scrutins n'ont pas encore été déterminées.

Elles vont enfin être reconduites ce dimanche 9 août à Sada pour les élections municipale et cantonale et à M'tsangamouji pour la municipale. A chaque fois il y a deux listes ou deux candidats en lice. Il ne devrait y avoir qu'un seul tour. Pour la cantonale à Sada, le candidat sortant PS Ibrahim Aboubacar fera face à l'ancien candidat dissident UMP Fahardine Ali qui cette fois rassemble toutes les forces du parti présidentiel, et pour les municipales, le maire sortant Binali Hamada fera face à l'UMP Ali Abdallah.

06/08/09 – Préavis de grève à la DSDS

Le vendredi 31 juillet 2009, les animateurs relais du Co/Famil, de la direction de la solidarité et du développement social (DSDS) du conseil général de Mayotte ont été "réunis en urgence par leur chef de service afin de leur transmettre les consignes de prévention de la grippe A/H1N1 qui ravage actuellement le monde entier, y compris Mayotte", préviennent les salariés du service.

"Les animateurs relais sont des agents de terrain qui font du porte à porte, pour prévenir la population mahoraise des risques liés à leur santé, à leur hygiène et leur environnement. L'urgence de prévention liée à la grippe A/H1N1, leur rappelle leur manque de moyens matériels (voiture, chaussures, masques, ect.) adaptés à leurs missions."

Depuis décembre 2007 ils ont souhaité une amélioration de leur condition de travail et une attribution de prime, mais leurs revendications n'ont jamais été prises au sérieux. Afin de pouvoir travailler en toute sérénité, ils souhaitent que le conseil général prenne en considération leur demande. Ils sollicitent rapidement une entrevue avec le président "afin de trouver une suite favorable".

Sans réponse favorable, ces agents se mettront en grève illimitée à partir du mardi 11 août 2009.

06/08/09 – Réseaux consulaires, commerce, artisanat et services

Le secrétaire d'État chargé du commerce, de l'artisanat, des petites et moyennes entreprises, du tourisme, des services et de la consommation a présenté un projet de loi relatif aux réseaux consulaires, au commerce, à l'artisanat et aux services, lors du dernier Conseil des ministres.

Le projet de loi réforme la structure des réseaux des chambres de commerce et d'industrie et des chambres de métiers et de l'artisanat, afin d'améliorer le service rendu aux entreprises, en tenant compte des propositions faites par chacun des réseaux au terme de la concertation qu'ils ont menée. Il s'inscrit dans le cadre de la révision générale des politiques publiques.

Les chambres de commerce et d'industrie de région voient leurs missions renforcées en matière d'animation économique, de répartition des ressources entre les chambres de la région et de mutualisation des fonctions de gestion. Les chambres de commerce et d'industrie deviennent des chambres territoriales rattachées à la chambre de région. Elles assurent les services de proximité aux entreprises.

Le projet de loi renforce également le niveau régional du réseau des chambres de métiers et de l'artisanat en le chargeant de mutualiser les fonctions administratives et de répartir les ressources perçues au profit des chambres départementales. Il prévoit la faculté pour les chambres de métiers et de l'artisanat de décider, à la majorité, de fusionner dans une chambre de métiers et de l'artisanat de région.

Par ailleurs, le projet de loi réforme le régime administratif de plusieurs professions réglementées afin d'en faciliter le développement. Sont ainsi révisées les réglementations relatives aux marchés d'intérêt national, aux agents d'artistes, aux experts-comptables et aux organismes privés de placement.

29/07/09 – 2 députés pour Mayotte

Le projet de redécoupage des 577 circonscriptions électorales, le premier depuis 1986, est présenté ce mercredi, en conseil des ministres par Alain Marleix, secrétaire d'Etat à l'Intérieur. C'est le plus gros sujet inscrit à l'ordre du jour du dernier conseil des ministres pré-vacances. Présenté sous forme d'ordonnances, qui feront l'objet d'un débat de ratification express début octobre au Parlement, ce redécoupage est destiné à entrer en vigueur aux prochaines législatives.

Comme le nombre global des députés est maintenu à 577, et que la population française, depuis le découpage très critiqué opéré il y a plus de vingt ans par Charles Pasqua, est passée de 55 à 64 millions d'habitants, il n'y aura plus qu'un député pour 125.000 habitants, contre un pour 108.000 actuellement.

Trente-trois circonscriptions seront supprimées, rapporte le site d'Europe 1. Elles seront compensées par la création de 22 dans seize départements et trois collectivités d'Outremer (Polynésie, Saint-Martin/Saint-Barthélémy, Mayotte), et 11 pour représenter les Français de l'étranger, qui, jusqu'à présent, n'en avaient pas. Sur les 33 circonscriptions supprimées, 18 sont détenues par un député de gauche et 15 par un député de droite. Mais, affirme Alain Marleix, l'opposition tirera profit de la création de nouveaux sièges. "Le conseil d'Etat a fait beaucoup de perfectionnisme en appliquant des écarts démographiques de 15% alors que la loi nous fait obligation d'une marge de 20%", a encore affirmé Alain Marleix, cité par l'AFP.

27/07/09 – Hubert Derache, préfet de Mayotte

Hubert Derache a été nommé préfet de Mayotte par décret en Conseil des ministres de ce mercredi 22 juillet. Elève de Saint-Cyr et militaire durant 27 ans, Hubert Derache est titulaire d'un DESS d'histoire militaire obtenu en 1976. Il a notamment servi au Liban, dans le cadre de l'ONU, et a reçu à ce titre la médaille d'argent de la défense nationale et la médaille UNIFIL (ONU). Sous-préfet d'Aix-en-Provence depuis trois ans, Hubert Derache, 56 ans ce 5 août, a rejoint la vie civile en qualité de sous-préfet au titre de la loi 70/2, en 1990. Il obtiendra cette année là un DESS de gestion des entreprises (IAE).

En poste dans l'Aveyron, en Charente- Maritime, en Haute-Marne, en Martinique et dans l'Isère, il intègre ensuite la rue Oudinot. Il sera conseiller technique de la ministre de l'Outremer Brigitte Girardin durant trois ans, en charge de la jeunesse, du sport, de la formation initiale, de l'éducation, du service militaire adapté, des technologies de l'information et de la communication, de la recherche et de la fonction publique, en outre chargé du suivi transversal de Mayotte. Il continuera durant un an et demi au même poste auprès de François Baroin, toujours en charge du suivi transversal de Mayotte. Hubert Derache est chevalier de l'ordre national de la Légion d'honneur, chevalier de l'ordre national du Mérite et titulaire de la Médaille commémorative d'Outremer. C'est donc un homme qui connaît bien les dossiers concernant Mayotte où il était déjà venu.

27/07/09 – Le Smig brut à 1002,17 €

 

27/07/09 – Préavis de grève illimitée des instits

Se basant sur l'article 3 de la loi n°2008-790 du 20 août 2008 instituant un droit d'accueil pour les élèves des écoles maternelles et élémentaires pendant le temps scolaire, le 19 juin 2009, l'intersyndicale Snuipp Mayotte, SE Unsa, Sud Education Mayotte, Sima Snudi FO, a demandé l'ouverture des négociations obligatoires et préalables.

"Cette demande n'ayant reçu aucune suite de votre part jusqu'à ce jour", regrette l'intersyndicale dans son courrier au vice-recteur, elle dépose un préavis de grève illimitée couvrant, à partir du lundi 24 août 2009, l'ensemble des personnels de l'Education nationale du premier degré, titulaires et précaires. Les revendications portent sur "les discriminations statutaires, salariales et indemnitaires, et la dégradation des conditions de travail dans les écoles", explique pour l'intersyndicale Rivomalala Rakotondravelo, secrétaire général du Snuipp Mayotte.

L'intersyndicale revendique l'indexation des salaires des enseignants du 1er degré; la mise en place d'un plan pluriannuel devant aboutir à l'intégration de l'ensemble des personnels enseignants de Mayotte dans le corps des professeurs des écoles; la mise en place d'un dispositif de reclassement avec prise en compte de l'ancienneté générale de service ; la mise en extinction du corps des instituteurs de la fonction publique de l'Etat recrutés à Mayotte à compter du 1er janvier 2010 ; la titularisation des contractuels dans le corps de professeurs des écoles ; et l'amélioration des conditions d'enseignement".

27/07/09 – Un mois de juin « très sec »…

Le bilan hydrologique n°6-2009 réalisé par les services de la Daf, avec une situation au 30 juin, fait apparaître "encore un mois sec, mais un état de la ressource conforme aux normales de saison". La situation pluviométrique du mois de juin est quasi identique à celle du mois de mai. Certaines stations, comme à Longoni et Mtsamoudou, n'ont pas enregistré la moindre goutte d'eau, alors qu'à Combani c'est à peine 1,5 mm qui est tombé en un mois. Durant tout le mois de juin, il y a eu 2 jours de comptabilisés avec de la pluie sur cette zone de Combani au centre de l'île pour 1,5 mm, contre 6 jours en moyenne en juin et 21,4 mm d'eau tombée les précédentes années. L'endroit le plus sec de l'île d'habitude, Mtsamoudou dans le Sud, a connu aucun jour de pluie alors qu'habituellement il pleuvait 3,6 jours pour 14,9 mm.

…mais les nappes et les retenues collinaires sont pleines. "L'île fait face à un deuxième mois très sec. Les enregistrements pluviométriques du mois indiquent un déficit sur la totalité des postes de la Daf. Avec des valeurs allant 0,5 à 1,5 mm par jour, les intensités journalières sont faibles." "Les niveaux d'eau dans les nappes et les débits des rivières poursuivent leur baisse, mais suivent les normales de saisons", rapporte le bulletin.

Au 7 juillet, le taux de remplissage respectif des retenues de Combani et Dzoumogné était de 97,5% et 96,3%. Les retenues ont commencé leur vidange au début du mois de juin et la réserve disponible est de 3,4 millions de m3. La vidange des nappes souterraines, amorcée entre janvier et avril selon les secteurs, se poursuit. Les niveaux nappes du Nord et du Sud suivent les normales de saison. En revanche, les nappes du Centre ont des niveaux supérieurs à la normale, et même dans certains cas supérieurs aux maximums enregistrés pour un mois de juin, comme à Kwalé.

27/07/09 – Comores : 1,5 M€ de la France pour la jeunesse et les femmes

La France, premier bailleur bilatéral des Comores, vient de mettre la main à la poche une fois de plus pour appuyer les initiatives des plus jeunes et de la gente féminine. 1,5 M€ (738 MFcom) est la somme débloquée par ce pays ami dans le cadre d'un nouveau programme intitulé Fonds social de développement (FSD). La cérémonie de signature de l'accord cadre a eu lieu ce lundi à Moroni, à l'école primaire d'application, haut lieu symbole de la présence française aux Comores.

"Ce nouvel appui financier se veut un outil concret visant à permettre aux associations et aux communautés comoriennes d'élaborer et de conduire des projets tourné en priorité vers la jeunesse ainsi que les femmes", martèle Luc Hallade, ambassadeur de France à Moroni devant une assistance composée de cadres de l'administration mais aussi de nombreux élèves. Ces fonds vont donc servir à la construction de terrains de sport, de bibliothèques et médiathèques entre autres.

En ce qui concerne les femmes, ce fonds va aider à la réduction des disparités notamment en les soutenant dans des activités génératrices de revenus. "La femme dans la société comorienne possède une place à part. C'est elle qui possède la maison. Priorité à vous futurs pères, de la construire à vos filles", fait remarquer le diplomate français qui n'a pas manqué d'évoquer l'accident de la Yéménia dans son intervention. Ces fonds sont répartis sur une période de 3 ans. Pour l'année 2009 en cours, une enveloppe de 300.000 euros a été allouée.

17/06/09 – Des modules de shimaoré à l’IRTS de la Réunion

Depuis 2004, l'Institut régional du travail social (IRTS) de Saint-Benoît de la Réunion propose une option "langue et culture" de 120 heures pour préparer les assistants sociaux de l'île à leur travail auprès des communautés d'origines diverses et notamment mahoraises, rapporte le Jir du 16 juillet.

Les étudiants en deuxième année d'assistants aux services sociaux ont ainsi le choix entre l'anglais et le shimaoré, ou les deux, à raison de 60 heures pour chacune des langues. L'enseignement est assuré par Jean-Paul Razafindrakoto, formateur et interprète. Ce dernier tente de donner un maximum d'informations aux étudiants : lecture du shimaoré, culture, histoire, coutumes, "mais également la place de la femme et de l'homme, les pratiques éducatives, la religion".

A la fin de l'année, les futurs professionnels auront des notions en langue qui leur permettront d'établir un contact, voire bien plus, le vocabulaire étudié tentant de coller au maximum des situations que les assistants auront demain à gérer.

Une démarche que le formateur et l'IRTS jugent nécessaire d'étendre aux professionnels en place. Un premier pas sera accompli à la rentrée prochaine, avec l'ouverture d'un module de sensibilisation de quatre jours dans le cadre de la formation continue "basée sur l'approche interculturelle", commente Marie Vinnay, cadre pédagogique.

Une formation de 80 heures sur la "connaissance du milieu réunionnais" obligatoire est par ailleurs déjà enseignée aux étudiants. Des stages seront également ouverts l'année prochaine sur Mayotte. Cette année, ils étaient 22 étudiants de la promotion sur 40 à avoir fait le choix du shimaoré.

17/07/09 – Mansour Kamardine, chevalier de la Légion d’honneur

Entouré de sa famille et de proches, Mansour Kamardine a reçu, non sans une grande émotion, cette haute distinction de la République française des mains du Premier ministre François Fillon, samedi soir, case Rocher. Au fil d'un discours flatteur, le Premier ministre a souligné "la hauteur de vue et l'engagement" de l'ancien député UMP de Mayotte, l'élu d'Outremer "le plus assidu à l'Assemblée nationale", qui porte depuis près de 30 ans "l'ambition et les valeurs républicaines à Mayotte", au prix "d'efforts sans relâche pour l'engagement de réformes fondamentales".

Mansour Kamardine, avocat de profession est, par ses engagements, ses prises de parole à la tribune de l'Assemblée nationale, a pu faire avancer de nombreux dossiers importants pour Mayotte, comme le Fonds intercommunal de péréquation (FIP), l'intégration des instituteurs lors de sa législature (2002-2007), l'introduction de l'assurance maladie, la politique de lutte contre l'immigration clandestine et la refonte du statut de la femme mahoraise; premier homme public ayant annoncé la fin progressive de la polygamie.

17/07/09 – Crise : La CGPME sur le pied de guerre

Dans un communiqué transmis jeudi à la presse, la CGPME fait savoir que dans le cadre des difficultés rencontrées par les entreprises, elle organise une réunion de mise au point pour la création de commissions, ce vendredi 17 juillet au Smiam à partir de 15 heures. La première commission, baptisée "la crise a Mayotte", traitera des retards de payement, du non accompagnement des partenaires financiers, et de l'application du plan Corail à Mayotte, dont les principales mesures sont le report du paiement des impôts et droits de douane et la suspension pendant six mois des poursuites en recouvrement exercées par l'Urssaf et les Assedic.

Un abandon de 50% des créances pourra être consenti en cas d'établissement d'un plan d'apurement des dettes sociales par les entreprises concernées. Le texte propose également d'assouplir les règles applicables au chômage partiel et d'augmenter la durée d'indemnisation et le montant des allocations, comme un ensemble de dispositions pour l'appui au développement des entreprises et des mesures spécifiques pour l'hôtellerie et les TPE. Une deuxième commission "décentralisation économique", traitera des zones d'activité (économie mixte, artisanat ou pépinière d'entreprise), et du réseau numérique local.

17/07/09 – Casting Miss Mayotte 2009

Après Estel, élue Miss Mayotte puis 3ème dauphine de Miss France en 2008, Mayotte cherche sa nouvelle ambassadrice pour représenter tout le prestige de la femme mahoraise. Pour élire votre Miss Mayotte 2009, un casting sera organisé par le Comité du Tourisme, en partenariat avec le Conseil Général, du 16 au 30 juillet. Toutes les jeunes filles désireuses de succéder au titre d’Estel pourront se porter candidate en se présentant au Comité du Tourisme. Les critères de sélection qui valident la participation des candidates sont les suivants : de nationalité française, née à Mayotte ou d’origine mahoraise, âgée de 18 à 25 ans, célibataire, sans enfant. Renseignements Nadira 0269.61.09.09.

17/07/09 – « Le vice-rectorat n’a pas payé vos billets d’avion »

C'est la désagréable surprise que deux étudiants mahorais ont entendu alors qu'ils se présentaient à l'aéroport pour voyager en début de semaine. Le premier partait de Paris le 13 juillet et le second le 14 juillet de Pamandzi. Réservation à la main, ils étaient persuadés pouvoir prendre l'avion d'Air Austral. Mais arrivés au comptoir d'enregistrement, on leur a refusé le droit de peser leurs bagages pour cause de billet non payé. En fait, les deux étudiants ont bénéficié du dispositif du passeport mobilité, géré à Mayotte par le vice-rectorat. L'étudiant basé à Paris a paniqué, et a bien cru qu'il allait rester à l'aéroport Charles de Gaulle. Heureusement pour lui, un passager mahorais a entendu la conservation entre l'étudiant et le personnel chargé de l'enregistrement. Il a donc avancé les frais couvrant le voyage aller pour que celui-ci se rende à Mayotte et les parents de l'étudiant rembourseront le bienfaiteur. Ils ont promis qu'ils allaient dire leurs 4 vérités au service du vice-rectorat chargé du passeport mobilité.

Pour le second, il a pu venir à Mayotte, mais pour repartir, le billet n'a pas été réglé. Dans un premier temps, il a été contraint de s'adresser à l'agence Issoufali de l'aéroport pour essayer de trouver une solution à son problème. Après plusieurs appels à la Réunion (alors que les bureaux du vice-rectorat étaient fermés en ce jour de fête nationale), finalement l'étudiant a pu partir. Tout est bien qui finit bien, mais ce cafouillage montre bien que la gestion du passeport mobilité souffre de quelques défaillances qui pourraient être améliorées. Soit la compagnie Air Austral autorise les étudiants à voyager tout en espérant être payée par le vice-rectorat (l'Etat) par la suite, soit elle signifie à ce dernier que les étudiants ne peuvent voyager sans que les billets soient payés. Dans ce cas, les étudiants doivent être avertis du risque de se retrouver bloqués à l'aéroport.

17/07/09 – Sport / Judo : Deux premières ceintures noires de judo entièrement formés à Mayotte

Les Sadois Antuya Ismaël et Rachid Abdou Moussa ont obtenu le 19 juin dernier leur ceinture noire 1ère dan de judo. Ils ont la particularité d’avoir été essentiellement formés à Mayotte et plus particulièrement au club de Sada. Anuya Ismaël a passé une année en sports études à la Réunion.

D’autres judoka ayant débuté à l’extérieur ont également été récompensés. Jérôme Collange de Cavani et Victor Albert du Ringa Club ont également obtenu leur ceinture noire. D’autres diplômes ont été remis. Madi Ahamada et Alain Daurat ont obtenu le diplôme d’enseignant bénévole, alors qu’Antuya Ismaël, Juliette Riemens, Rachid Abdou Moussa et Jérôme Collange ont obtenu celui d’assistant club.

Le comité départemental de judo fait savoir que ces diplômes ont été décernés par un jury composé de 4 personnes, dont 2 titulaires de la ceinture noire 5e dan, lors de la venue des responsables fédéraux Daniel Bonet-Maury (6e dan) et Jérôme Listello.

17/07/2009 – Sport : Karaté

 

{xtypo_dropcap}C{/xtypo_dropcap}omment ne pas envisager une belle carrière dans les sports de combat lorsque l'on effectue des stages encadrés par les plus grands maîtres japonais, au côté de combattants champions du monde ? C'est le désir de Tanguy Saïdani, seize ans tout juste et originaire de Pamandzi.

En décembre arrivera le championnat de France de Karaté et Tanguy travaille dur pour cet événement. En vacances à Mayotte jusqu'au 27 août, le Moulinois – près de Cannes – effectue autant d'heures qu'en club. "Les entraînements c'est deux heures par jour, cinq fois par semaine. Ici comme à Mougins", assure-t-il.

Le 5ème dan malgache Clément se charge d'entretenir le jeune karatéka. "Clément, c'est un grand monsieur !", affirme le père du petit prodige Thierry Saïdani, lui-même ancien combattant. Boxe thaï, kick boxing… Tanguy touche aux sports de combat depuis ses onze ans, déclarant vouloir tracer sa route comme personne d'autre. Il ne cache pas s'inspirer des grands maîtres mondiaux, sans pour autant en faire ses modèles.

Il est aujourd'hui l'un des plus jeunes français à détenir la ceinture noire : "à quinze ans, c'est rare". Le lycéen effectuera son premier championnat de France cette année, après un forfait prématuré en 2008 suite à une blessure. En ayant combattu durant de longues années, Thierry est catégorique quand il affirme que son fils a le profil type d'un champion de France. Mais plusieurs étapes sont à franchir avant de décrocher un titre : le cadet devra vaincre dans son département, puis devenir champion régional avant la finale nationale en avril prochain.

 

"A Mayotte, on est prédisposé pour réussir dans les sports de combat avec le m'ringué, mais rien n'est fait"

 

"Dans le haut niveau, ça ne plaisante pas", remarque son père. C'est donc pour cela que Tanguy travaille comme un pro, afin d'assurer dans un peu plus de cinq mois. Phénoménal pour son âge en matière de sport, Tanguy n'oublie pas les études. À la rentrée, il entamera sa nouvelle année scolaire en première S, au sein du lycée privé Stanislas, en région Paca.

"En dehors du karaté, j'aimerai obtenir mon bac avec mention", souhaite l'adolescent, très posé. En quittant l'île il y a deux ans, le Pamandzien n'a pas pu vraiment garder des contacts amicaux, sa concentration au cours de cette période vacancière est autour du karaté.

"Personne à Mayotte a le niveau de Tanguy. Et c'est dommage ! Ici, on est prédisposé à réussir dans les sports de combat, avec le m'ringué principalement, mais rien n'est fait auprès des administrations pour encourager, faire évoluer ces pratiques", regrette le concepteur du dojo de Kavani, avec à son époque près de trois cents licenciés.

Du coup, après avoir consacré des années aux Mahorais, Thierry se consacre essentiellement à son fils, qu'il a formé avant son départ pour la Provence. Tanguy attend de pied ferme le championnat de France. Son premier grand titre est largement envisageable, à l'issue de quoi son talent sera officiellement reconnu par la nation.

 

I.M

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