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26/10/09 – Dr Lansac : « on peut accoucher en toute sécurité à Mayotte »

Le professeur Jacques Lansac, président du collège national des gynécologues et obstétriciens français, dont les ouvrage font référence dans le milieu, s'est rendu à Mayotte la semaine dernière pour diriger une formation à destination des nombreuses sages femmes travaillant dans les maternités de l'île. Ala demande du directeur du CHM, ce séjour lui a également permis de donner son avis, avec l'ensemble du réseau de périnatalité, sur l'organisation des soins dans les maternités de Mamoudzou et de brousse. "La question principale était de savoir si la maternité de Mamoudzou est adapté au nombre d'accouchement qu'elle effectue par jour. Je vais appuyer la demande du directeur du CHM pour l'augmentation rapide du plateau technique, c'est-à-dire du nombre de salles d'accouchements, qui parait essentielle. Pour les autres maternités, il faut surtout augmenter les capacité de transport vers Mamoudzou."

"Les soins ici ont énormément évolué ces 30 dernières années. Aujourd'hui on peut évidemment accoucher en toute sécurité à Mayotte. Le fait de devoir transférer les césariennes, ou autres cas problématiques, de la brousse à Mamoudzou n'a rien de choquant. Dans beaucoup de département les gens font 100km pour aller accoucher, on ne peut pas mettre une équipe médicale dans chaque maternité, il faut simplement améliorer le transport."

Retrouvez l'intégralité de l'entretien avec le Dr Lansac dans le Mayotte Hebdo du vendredi 30 octobre 2009.

26/10/09 – Inter Iles Air sans carburant

La compagnie Inter Iles Air qui relie Mayotte aux autres îles de l'archipel des Comores ne pourra assurer le retour des vacanciers de Mayotte parti dans les îles de l'Union. Ahmed Mountaka directeur de la compagnie affirme en effet qu'en raison du refus de livraison de carburant avgas 100LL par Total, les avions d'Inter Iles Air ne pourront voler. Ce n'est pas la première fois que la situation se produit. Total ne livre que 5 fûts par semaine à Inter Iles alors qu'il lui en faudrait le double pour assurer ses liaisons convenablement. Les responsables d'Inter Iles Air ne comprennent pas le refus de Total de leur livrer le carburant. "Il est regrettable qu'on pratique aujourd'hui une politique du rationnement dans un territoire de la  république française, cela me fait penser à l'époque soviétique où le rationnement des produits de première nécessité était la règle dans l'ensemble des pays de l'Europe de l'Est" regrette M. Mountaka. Celui-ci prévient qu'il assignera Total Mayotte en justice pour refus de vente de carburant à Inter Iles Air.

26/10/09 – Baisse de la grippe confirmée à Mayotte

Le nombre de consultations médicales pour grippe continue de baisser, toutefois le virus de la grippe est toujours présent à Mayotte, annonce le bulletin de vendredi 23 octobre. La vigilance en matière d'hygiène et l'invitation à consulter rapidement un médecin en cas de symptômes de grippe, notamment s'ils concernent de jeunes enfants, demeurent toujours d'actualité. Il n'y a pas eu de nouvelles hospitalisations la semaine dernière, toutefois deux personnes se trouvent toujours en réanimation. Compte tenu de l'évolution à la baisse de l'épidémie, le prochain point sur la grippe sera uniquement effectué dans deux semaines.

23/10/09 – Concert AJD à Bandrélé ce vendredi 23 octobre

 

Bo Houss, Diho, Trio, Deep Elator, Shakires, Babadi, Bob Dahilou, Joe Fils, Lathéral et le reggaeman comorien Wanamah. L'affiche est alléchante pour ce troisième concert caritatif du Club des familles de l'aide aux jeunes diabétiques (AJD) de Mayotte le vendredi 23 octobre au Relais de Bandrélé à partir de 20h, organisé grâce au soutien de Nafassi, une association de musiciens créée en juillet 2008.

Faute de subvention du conseil général depuis 2007, le Club est actuellement dans une situation financière difficile qui l'a contraint à fermer son local à Pamandzi au mois d'août. Les recettes de ce concert, dont 10% seront reversés à l'association nationale de l'AJD pour la recherche scientifique, devraient permettre au Club de ne pas cesser son activité d'éducation thérapeutique aux familles.

Un appel aux dons sera lancé ce vendredi soir, avec une quinzaine de boîtes de collecte déposées chez les partenaires de l'opération. Les fonds récoltés devraient permettre le maintien momentané des actions au sein de cette association reconnue d'intérêt public et peut-être de créer un poste de salarié et payer l'intervention d'une diététicienne pour répondre au besoin d'information des familles.

Tarif : 3€. Boissons et restauration sur place.

23/10/09 – Séminaire-débat sur le micro-crédit

A l'invitation de Soulaïmana Noussoura, président de l'union départementale CFE-CGC Mayotte, Gérard Labrune, secrétaire général du syndicat, sera à Mayotte du 28 octobre au 1er novembre 2009 pour s’informer des activités de la CFE-CGC à Mayotte et rencontrer les personnalités du monde social, économique, politique et associatif de notre île.

Membre du conseil économique, social et environnemental national et auteur du rapport en 2008 sur le micro-crédit en France, il fera un exposé de ses conclusions et de ses préconisations en la matière le vendredi 30 octobre de 8h30 à 11h à la MJC de M'gombani. Il débattra ensuite de ses propositions avec les invités.

23/10/09 – Campagne pour économiser l’énergie

L'établissement des allocations familiales de Mayotte distribue des lampes à économie d'énergie (LEE) depuis ce lundi. Les 3.000 LEE sont destinés aux 900 foyers sélectionnés par l'EAF, qui a pu compter sur le soutien du conseil général, de l'Ademe et d'EDM, tous trois à la tête du projet "Eclairage performant et recyclage". Une campagne de sensibilisation pour une meilleure utilisation de l'énergie.

La LEE – équivalente à huit lampes à incandescence – est en vente dans la grande distribution depuis le 1er octobre à 1,15 €. Extrêmement économique, elle garantit aux Mahorais de voir à la fin du mois leur facture d'électricité baisser. Autre faculté du produit qui s'enregistre dans la partie environnementale, la LEE est recyclable : "vingt points de collecte sur l'ensemble de l'île seront placés et les lampes collectées seront traitées par Enzo Technic Recyclage", explique Christel Thuret, chargée de mission à l'Ademe.

L'EAF devrait prochainement travailler avec les communes, notamment pour inciter la population à utiliser ces lampes, et ensuite à ne pas les jeter une fois épuisées. La distribution des 3000 LEE (3 par foyer) s'effectue depuis le début de semaine et s'achève ce vendredi.

23/10/09 – Changement d’heure en Métropole

Ce week-end, la Métropole passe à l'heure d'hiver. Le dimanche 25 octobre à 3 heures du matin… il sera 2 heures.

23/10/09 – Les brochettes entre dans le XXIème siècle

22 stands de brochettis, avec autant de tables prévues pour 8 clients au centre, vont être prochainement construits entre le marché couvert et l'amphidrome, nous indique la direction de la maîtrise d'ouvrage du conseil général. L'appel d'offres des travaux vient d'être lancé et le permis de construire est en cours. Normalement, ce nouvel équipement qui fera entrer les brochettes dans le XXIème siècle devrait être livré au mois de mai 2010.

Les chapiteaux seront importés, d'où un délai de trois mois minimum. Tout l'édifice sera démontable, en prévision d'une installation ultérieure de la gare maritime à cet endroit. Le coût total de l'opération est estimé à 500.000€ environ.

23/10/09 – Ca grogne à l’Apredema !

"Grève illimitée", annoncent les banderoles clouées devant les locaux de l’Apredema, face à la MJC de M'tsapéré. Depuis ce matin, les employés de l’Association de prévention de la délinquance sont sur le pied de guerre. "Notre cabinet comptable estime qu’il va nous falloir 186.000 euros d’ici décembre, juste pour payer les salaires et les charges, alors que les caisses sont vides", annonce d’emblée Zandjabila Abdallah, la déléguée du personnel.

Mais le ras le bol est en grande partie nourri par l’annonce de suppressions de postes ainsi que de nombreux disfonctionnements. L’association bénéficie chaque année de près de 200.000 euros, émanant de la Dass ou de la préfecture pour réaliser des projets ponctuels. Mais les frais de gestion sont gérés par le conseil général, actuellement et pour quelques années en pleine débâcle financière.

Au fil des réductions budgétaires, un seul éducateur sur cinq a pu conserver son poste. Le seul pour tous les jeunes de Mayotte. Aujourd’hui, après 16 ans d’existence, l’association est menacée, une aberration pour la déléguée syndicale, "à une époque où la délinquance augmente de manière fulgurante".

Pour Boinali Said, secrétaire général de la Cisma CFDT. Le maintien de ces associations est primordial pour Mayotte. "Il y a des associations importantes qui développent des activités d’utilité publique. Elles protègent les jeunes et développent un modèle de conscience civique", explique-t-il. Pour lui, c’est au conseil général que les coupes budgétaires doivent se faire.

"Avant de supprimer des postes, le conseil général doit d’abord réduire ses dépenses. Il faut supprimer les voitures de fonction. Les gens peuvent marcher à pied. Pas de frais de carburant, ni de voyages, pas de Colmar. Il faut faire travailler les gens qui travaillent dans les bureaux et ne pas les laisser s’enfermer pour se tourner les pouces. Il faut une direction, un plan global et une orientation définie par un chef. Mais là personne ne sait où on va." Pour le moment, aucun des services concernés n’a répondu à l’appel des grévistes.

23/10/09 – The Original Wailers à M’gombani le 1er novembre

The Original Wailers se produiront le dimanche 1er novembre sur le plateau sportif de M'gombani, avec une première partie dès 19h qui sera assurée par les groupes locaux Family Skank et Mwalim Clan. Les Wailers devraient monter sur scène à 20h30. Vous pouvez acheter vos places à 15 € en prévente dans les boutiques SFR de Kawéni rond-point, Place Mariage, Chirongui, Dzoumogné et Pamandzi, ou sur www.otebiye.com à la rubrique "spectacles" (vous pourrez les imprimer chez vous ou les retirer sur place sans faire la queue). La scène sera couverte en cas de pluie.

23/10/09 – Tam-Tam Jeunes : « Grossesses précoces »

Cette semaine, en partenariat avec la Dass, l'équipe de Tam-Tam Jeunes a souhaité parler d'un sujet très problématique pour les jeunes mahoraises : il s'agit des grossesses précoces. Les jeunes du collège de Chiconi ont aussi souhaité s'exprimer sur ce sujet en réalisant un court-métrage. Les grossesses précoces sont souvent très lourdes de conséquences, mais elles ne sont pas une fatalité. Tel est le message que délivrent nos jeunes dans ce numéro et que nous redécouvrirons le dimanche 25 octobre à 12h05.

23/10/09 – La Passe en S, théâtre du 25 au 28 novembre

La direction de l’ingénierie culturelle du conseil général organise la Passe en S, festival de théâtre, du 25 au 28 novembre 2009. Aucune troupe de l'extérieur n'est invitée cette année. L'édition 2009 de la Passe en S s'organise avec quatre formations locales. Toutes les représentations sont programmées à la salle de cinéma de Mamoudzou.

L'Association des jeunes d'Acoua (AJA) présentera le mercredi 25 novembre "Combats de nègre et de chiens", pièce mise en scène par Alain-Kamal Martial. La troupe des Enfants de Mabawa de Kani-Kéli interprètera "Le Petit Prince" d’Antoine de Saint-Exupéry avec la mise en scène par Saindou El Madjid, le jeudi 26 novembre. Le vendredi 27 novembre, Comidrame de Tsingoni jouera "Une société en perdition", mise en scène par Ambass Ridjali. Enfin, Watséssao de Handréma présentera "L’alcool juvénile", le samedi 28 novembre.

23/10/09 – Fête du nautisme, le samedi 31 octobre

La Fête du nautisme et de l'environnement marin, évènement "évident" pour Mayotte, se déroule dans l'île le samedi 31 octobre, sur quatre sites : plage de Sakouli (Bandrélé), plage du Faré (Dzaoudzi), Base nautique de Hagnoundrou (Bouéni) et plage de M'liha (M'tsangamouji), de 9h à 17h. Cette manifestation est organisée par l'Agence des aires marines protégées (AAMP) à travers la mission d'étude pour la création d'un Parc naturel marin et par la direction des sports et de l'animation jeunesse (DSAJ) du conseil général.

Renseignements : 0269 60 73 65 (AAMP) ou 0269 64 94 24 (DSAJ).

23/10/09 – « Shaaba » et « Shakasha » à Tsingoni, les 23, 24, 30 et 31 octobre

Le Ballet de Mayotte annonce une série de soirées chorégraphiques lors desquelles le public est invité à découvrir ou redécouvrir ses deux dernières créations : "Shaaba" et "Shakasha". Les représentations auront lieu à son Laboratoire, au sein du collège de Tsingoni, les 23, 24, 30 et 31 octobre, à 19 heures et sur réservation*.

Pièces du chorégraphe mahorais Jeff Ridjali, "Shaaba" et "Shakasha" ont été jouées à Mayotte et dans la région. La dernière représentation date de fin septembre, au Festival international de danse contemporaine de Tananarive (Madagascar).

"Shaaba", d'une rive à l'autre, parle de toutes les traversées, de ce qui nous pousse à aller chercher plus loin, ailleurs, vers un nouvel eldorado, le chorégraphe invite les spectateurs à faire cette traversée", présente Isabelle Camatte du Ballet de Mayotte. Pièce tirée du répertoire traditionnel mahorais, "Shakasha" est "une danse d'esclaves bantous mise en espace et en modernité".

"Le concept des petites soirées chorégraphiques permet à un public trans-générationnel de se rassembler autour des propositions de la compagnie, un autre genre de sortie culturelle où l'on prendra le temps de rencontrer les artistes et d'échanger avec le public", explique Isabelle.

*Réservations au 0639 25 85 70.

23/10/2009 – Tribune libre

 

 

{xtypo_dropcap}J{/xtypo_dropcap}e tiens à faire savoir que les propos tenus dans des tracts et dans un papier de bas niveau accusant notre service d’escroquerie constituent une tentative désespérée de décrédibiliser la Dilce. C’est par respect de notre public et de nos partenaires et au nom de l’ensemble de notre équipe et des employés mis en cause dans ces écrits que je tiens à porter deux faits essentiels à la connaissance de notre public.

Premièrement, la salle de cinéma n’a jamais été fermée à cause de la régie, contrairement à ce qu’avance le dit papier. J’informe que le retard de livraison de films que nous connaissons depuis trois mois et qui perturbe la programmation de la salle de cinéma est dû uniquement à un problème budgétaire qui touche l’ensemble des services du conseil général en cette période de crise.

Face aux accusations d’établissement de faux billets relatifs au concert reggae du 15 août 2009, j’informe que deux modèles de contrat sont appliqués dans notre service :

– Le premier est celui qui rend le conseil général garant et bénéficiaire de la billetterie, auquel cas le conseil général règle un cachet au producteur. Il assure la régie des recettes par ses régisseurs attitrés. Les billets sont alors fabriqués à la demande du payeur. C’est le cas de l’ensemble des concerts du Fim 2009.

– Le deuxième cas de figure, concerne le concert final du 15 août. C’est un contrat qui associe la Dilce et un producteur. Le producteur est le seul responsable de la billetterie dans la mesure où celui-ci ne reçoit pas de cachet.

J’atteste que le contrat signé entre le producteur IOP Booking et l’organisateur, la Dilce, dans le cadre de l’organisation du concert de Black Uhuru du 15 août est de la nature du deuxième modèle évoqué et qu’il stipule dans l’article 4 : "Prix des places et billetterie. Le prix des places est fixé à 10 euros. Le producteur est responsable de l’établissement de la billetterie et en supporte le coût. Il est également responsable de la mise en en vente et de l’encaissement de la recette correspondante."

Ce qui signifie que la billetterie n’engageait que le producteur qui encaisse la totalité  des entrées. J’atteste qu’il n’y a jamais eu de faux billets fabriqués par la Dilce dans le but d’encaisser le moindre centime lors de ce concert. J’affirme qu’une gestion régulière, légale et transparente est appliquée dans l’ensemble de nos opérations.

Je tiens à dénoncer les actes de diffamation qui sont menées à l’encontre de notre service à travers des tracts et des écrits malsains qui ne sont que la continuité d’une outrance acharnée dont l’équipe de la Dilce et sa direction sont victimes depuis le changement de direction en janvier 2008.

Et je tiens à dire que nous nous refusons de répondre à ces attaques. Car si nous nous laissons prendre dans ce piège ouvert, nous nous trouverons en train de nous entredéchirer de la manière la plus vile, annihilant toute chance de nous rapprocher les uns des autres, avec nos différences, nos oppositions, nos concordances pour penser ensemble, construire et assurer ensemble le développement de la culture à Mayotte.

Nous nous refusons d’agir de la même manière que les auteurs de ces insanités, manière si basse. Comment des gens instruits, qui s’enorgueillissent justement du fait d’être bien formés, investissent tous leurs efforts dans la calomnie et le dénigrement  au lieu de s’évertuer à faire usage de leur savoir et de leurs écritures pour bâtir, pour proposer des projets intelligents, pour se dévouer avec autant de forces à des causes nobles pour notre île ?

Nous refusons de répondre à ces agressions et nous persévérons dans notre croyance au travail et au fait que tout homme de bon sens sait et n’oublie jamais qu’on écrit pour construire et qu’écrire doit toujours rester un acte d’intelligence, un acte constructif, un acte enceinte d’espoir, un acte de fécondation des zones d’intelligence pour enfanter un demain meilleur. Ecrire ne doit nullement être une volonté d’agression, de nuisance, de dénigrement et de diffamation.

J’encourage, plutôt, et cela vivement, mes collègues et les hommes et les femmes de ma génération à radier ces méthodes viles de leur cadre professionnel en sachant que la seule manière d’y arriver, c’est de défendre plutôt le temps des idées, le temps des projets, le temps du travail positif afin que nous contribuions ensemble à faire de nos administrations, des lieux de travail sains et constructifs, des lieux où se définissent les projets d’avenir, des lieux où les employés pourront être reconnus par leurs qualifications, par leurs compétences, des lieux nobles et respectés pour le respect de notre île et pour notre avenir.

 

Le directeur de la Dilce

23/10/2009 – Tribune libre – Droit de réponse

 

 

{xtypo_dropcap}J{/xtypo_dropcap}e ne vais pas revenir sur l’aspect historique concernant le peuplement de Mitséni. Ni même sur le fait que cette personne mélange tout, entre le projet de lotissement Mitséni, les policiers municipaux, la politique de redistribution foncière dans la commune de Bandraboua, la vie professionnelle de ma femme, la vie privée de mon père. Il y a les tribunaux pour juger de ce genre de diffamation.

En tant que maire qui essaie tous les jours d’être responsable, et cela depuis plus de huit ans, je vais demeurer sur une ligne qui se veut constructive, dans cette affaire comme dans toutes les actions que je conduis au service de ma commune et de ceux qui y vivent.

De quoi s’agit-il ? D’un lotissement social qui sera réalisé dans le prolongement du village de Bouyouni pour en assurer son extension et répondre ainsi à la croissance de la population de la commune. Il ne s’agit en aucun cas d’une appropriation abusive aux dépens de la population d’Hamjago !

 

Voici un tableau récapitulatif de la croissance de la population de Bouyouni depuis 1997

Année            Nombre d’habitants             Taux de croissance

                        à Bouyouni   

1997               727                                        –

2002               978                                        35%

2007               1275                                      31%

 

 

Le développement du village de Bouyouni

Le village de Bouyouni a connu, donc, une forte croissance de sa population ces dernières années. Pour répondre à cette croissance, les constructions anarchiques et précaires, voire sauvages comme diraient d’autres, sont plus nombreuses que les constructions en dur : 180 contre 153. Ceci s’explique simplement par le fait qu’une maison en tôles coûte moins cher qu’une maison en parpaings. Ceci avec toutes les conséquences qui s’ensuivent : tout le monde sait que les constructions en tôles, hormis leur esthétique qui laisse à désirer (ce qui est une histoire de goût certes, mais surtout de moyens à mon avis), sont très insalubres.

Les familles de 7 personnes en moyenne s’entassent dans un banga en tôles de moins de 50 m², sans eau potable, ni électricité, ou alors en ayant recours au branchement "sauvage" chez le voisin, avec tous les risques d’accidents que cela comporte. Encore récemment, le 23 juin 2009 plus précisément, mes agents sont intervenus à Bouyouni d’ailleurs, où une case en tôles avait pris feu. L’occupante, ayant été brulée au visage, et son enfant ont été transportés d’urgence au dispensaire de Bandraboua.

Certains argueront que les bangas en tôles seraient l’œuvre des immigrés clandestins. Or c’est faux, maintenant ce sont moult familles françaises qui s’installent, faute de moyens, dans ces habitats sociaux de substitution.

Ce type de construction est également la cause d’insalubrité, du développement des maladies contagieuses. Cet "urbanisme" incontrôlé est, aussi, une source de dépenses le jour où il faut réhabiliter ces quartiers.

Mieux vaut – le calcul est évident – proposer dès le départ une urbanisation par zone géographique définie, avec viabilisation préalable de cette zone. Cette méthode s’avère globalement moins coûteuse que de laisser faire une urbanisation anarchique, discontinue et disparate sur un vaste ensemble. Dans ce cas, la commune doit engager des frais exorbitants pour des équipements publics qui ne serviraient finalement qu’à un nombre réduit de gens par équipement, l’optimisation étant impossible dans ces conditions. Le corollaire de tout cela est une utilisation abusive des deniers publics.

 

Un projet qui fait l’unanimité

M. Demou Manssour m’accuse de manipuler la population, dont, clairement, il n’écoute pas les réclamations. Les médias s’en sont fait l’écho : "ils ne peuvent plus continuer à devoir cohabiter à plusieurs : parents, enfants et gendres sous le même toit", et j’ajouterai à cela, surtout si le toit en question est un habitat précaire ! Ce n’est pas moi qui le dis, c’est la population de Bouyouni elle-même qui le déclare. En tant que maire, je suis là pour l’écouter et répondre à cette demande légitime.

Comme d’habitude à Mayotte, on peut essayer de jouer l’opposition entre commune et conseil général, comme semble vouloir le faire M. Demou Manssour, mais une fois de plus, je m’inscris dans une démarche constructive.

A l’occasion de différentes réunions que j’ai menées sur la construction de ce lotissement, j’ai constaté que, parmi la population qui le demande, il y a des partisans de mon courant politique, mais aussi beaucoup de gens de l’opposition. Cette dernière appuie ce projet, chose rare à Mayotte. Ce projet dépasse donc les clivages politiques, car il est primordial pour Bouyouni ! Il s’agit d’un bien qui sert l’intérêt général de la population.

 

La négociation : une étape nécessaire

Le projet de lotissement à Mitséni a donc pour objectif de servir à la population à faibles revenus et de lui offrir ainsi de meilleures conditions de vie. L’extension urbaine est prévue sur une zone longeant la RN, avec une surface réservée aux activités économiques. Il est prévu la construction de logements et d’un établissement scolaire. Cette réflexion sur le développement urbain de Mayotte est en conformité avec le Padd et sa déclinaison communale au travers du PLU.

Il est à noter également que le projet d’urbanisme se situe sur une zone de quelques hectares et intègre une seule parcelle privée dotée d’un titre de propriété (Référence 4165/10). Sur le reste, ce ne sont que des personnes qui se sont appropriées le terrain.

Contrairement à ce qu’affirme l’association des gens de Hamjago, de nombreuses tentatives de négociation ont été menées à l’égard du propriétaire de cette parcelle privée, y compris par moi-même. La seule réponse du propriétaire a été une réponse armée et donc très agressive. Les efforts des élus sont restés vains.

Or, la mairie de Bandraboua est tout à fait ouverte à toute proposition de la part du seul propriétaire concerné par l’affaire. Mais encore faudrait-il que ce dernier veuille engager la négociation réellement, au lieu de nous accueillir par les armes et des menaces, coupant ainsi court à toute discussion.

 

Un sujet qui anticipe sur les prochaines "Assises du foncier"

Enfin, et peut-être pour sortir du seul cadre du lotissement Mitséni, il est à noter que cette affaire a aussi le mérite de révéler le réel malaise qui existe à Mayotte concernant la propriété foncière. Les "Assises du foncier" doivent se tenir dans les jours à venir, et il est évident que les décideurs doivent décider non pas au coup par coup, en fonction des arrangements officieux à l’amiable ou en fonction des affinités d’ordre politique ou sentimentales, mais en fonction d’une valeur que je crois plus noble : l’équité. C’est aussi pour cela que nous devons à la population de Bouyouni un lotissement, c’est aussi une opération de redistribution de la richesse qu’est la propriété foncière.

Face à cette valeur qu’est l’équité, il semble logique que toute considération sentimentale ou historique qui consiste à dire "nous sommes les premiers à avoir été à tel ou tel endroit, alors il faut nous le laisser", soit difficilement audible.

 

M. Fahardine Ahamada,

Maire de la commune de Bandraboua

23/10/2009 – Courrier du préfet à Saïd Omar Oili

 

 

{xtypo_dropcap}V{/xtypo_dropcap}ous étayez votre propos en évoquant une supposée "dette" que l’Etat n’aurait pas totalement réglée, vous affirmez, en outre, que le budget primitif 2009 de la Collectivité était insincère et enfin vous rappelez que l’Etat aurait diminué sensiblement ses capacités budgétaires en 2007.

Cette lettre a pour but de vous rappeler, sans esprit polémique et en toute objectivité, quelques vérités qui méritent d'être rappelées pour votre information ainsi que celle des Mahorais qui lisent et entendent beaucoup d'erreurs sur le sujet.

L’assemblée départementale a inscrit le 27 décembre 2007, dans sa 4ème décision modificative du budget primitif pour 2007, une recette d’investissement de 63 M€ relative à des subventions de l’Etat, prévues au titre du Contrat de plan 2000-2006 et de la Convention de développement 2003-2007.

Ce montant était très surévalué. La Collectivité n’était pas, ou plus, maître d’ouvrage pour 18 M€ d’opérations, elle ne pouvait donc être bénéficiaire de ces fonds, qui ont été entièrement versés aux intéressés.

L’Etat s’est engagé dans ces deux contrats pour un montant précis par opération. Ces opérations, dont le coût avait été calculé par la Collectivité, sans tenir compte des plans de financement contractualisés, étaient évaluées, par elle, à 13,6 M€. L’Etat ne pouvait donc en aucun cas dépasser ses engagements qu’il a, par ailleurs, totalement respectés.

Pour obtenir le remboursement d’une dépense, il faut pouvoir la justifier. Ce n’était pas le cas de nombreuses opérations pour lesquelles la Collectivité demandait une participation de l’Etat de plus de 17 M€.

L’Etat a sans doute tardé à rembourser certaines dépenses, mais aujourd’hui il a quasiment honoré la totalité de ses engagements envers la Collectivité. Il lui reste encore à payer les 3,8 M€ du marché de Mamoudzou, ce qui sera fait dès que cet équipement sera réceptionné et qu’un accord sur les modalités de gestion sera trouvé.

L’Etat a toujours soutenu et accompagné la Collectivité dans ses politiques d’investissements. Lorsque des surcoûts sont générés par des éléments techniques imprévisibles, l’Etat est prêt à participer à la prise en charge de ces dépenses nouvelles, comme il l’a fait (18 M€ en 2009) et continuera de le faire, pour le port de Longoni par exemple.

Le budget primitif de 2009 du conseil général, a été présenté à la préfecture en équilibre.

Le contrôle budgétaire obéit à des règles bien précises, que les services de l’Etat observent avec la même rigueur pour toutes les collectivités. Le budget primitif 2009 de la Collectivité départementale de Mayotte ne répondait pas aux critères de transmission à la Chambre territoriale des comptes de Mayotte.

C’est la reprise des éléments budgétaires inscrits au compte administratif 2008, voté par l’assemblée le 8 juin 2009, qui a révélé les déséquilibres budgétaires et entraîné la saisine de la Chambre, dans le respect des règles définies par les lois de décentralisation.

Je note enfin que les capacités budgétaires de la Collectivité départementale de Mayotte ont régulièrement augmenté de 2004 à 2009, je note également qu’entre 2006 et 2007 les recettes réelles de fonctionnement ont évolué de +7% environ, alors que les dépenses de personnels ont progressé de 15%.

Il y a beaucoup à faire à Mayotte, l’Etat continuera à être attentif à son développement et y participera. Il faut, toutefois, que les responsables locaux acquièrent une nouvelle culture de la gestion des fonds publics, l’avis de la Chambre territoriale des comptes est aussi là pour le rappeler.

Je vous prie d’agréer, Monsieur le conseiller général, l’expression de ma considération distinguée.

 

Le préfet, Hubert Derache

23/10/2009 – Magazine – République acratique de M’tsamboro

 

 

{xtypo_dropcap}C’{/xtypo_dropcap}est au volant de son buggy, un genre de quad couvert, qu’Alain Jeunet, le ministre des affaires étrangères de la république acratique de l’ilot M'tsamboro arrive à notre rencontre. Le titre est pompeux, mais l’homme se distingue par sa simplicité. Alain Jeunet, un hurluberlu comme on n’en fait plus. Le genre d’homme avec lequel on ne sait jamais où commence et où finit la rigolade.

C’est avec son langage fleuri, (que nous avons remanié pour ne pas choquer les lecteurs, ndlr), qu’il nous raconte comment il y a un an de cela, lui et une bande d’amis ont décidé de créer une république sur l’ilot le plus touristique de Mayotte. "Un jour on avait un repas entre copains et on s’est dit : on s’ennuie à Mayotte. Qu’est ce qu’on pourrait bien faire pour enquiquiner le monde ?"

Leur première idée, vite abandonnée, consistait à émettre des sons de cloches d’églises dans les quartiers avec la sono de leur voiture à fond. Et cela au moment du chant du muezzin. Mais finalement leur attention se portera vers un projet beaucoup plus ambitieux. Créer une république de type anarchique à Mayotte. L’acratie était née!

Issu du grec α-, qui signifie "absence de" et de κρατία, "gouvernement", ce terme désigne un régime marqué par l’absence de domination politique. "C’est ramener tous les humains sur le même pied d’égalité, quelles que soient les hiérarchies fonctionnelles mises en place pour mener à bien une tâche commune", explique Jeunet sur le site qu’il a créé pour médiatiser le projet.

"Une société construite par l'homme et pour l'homme, sans état, sans chef, sans politique, sans police, sans armée… Une liberté totale, sans loi, sans contrainte ni obligation, sans religion imposée." Tout un programme. La république compte déjà une douzaine de ministres. Un gouvernement provisoire en attendant le tirage au sort qui désignera les futurs représentants de l’ilot. Parmi ces ministres, on retrouve des chefs d’entreprises, des personnes qui exercent dans le libéral, et même des fonctionnaires.

"Quatre sont à Mayotte, quatre autres en France et quatre à la Réunion. Nous avons aussi un ambassadeur à Madagascar et au Maroc", s’enorgueillit le ministre. Selon lui, la république acratique compterait déjà près de 500 citoyens dans le monde.

 

Vers une reconnaissance de l’Onu

 

C’est à l’ilot Mtsamboro, un petit bout de terre de 2 kilomètres carrés situé entre Anjouan et Mayotte, que tout ce beau monde a décidé d’implanter la nouvelle nation. Un ilot "libre et indépendant de toute nation et de toute puissance politique", proclame Jeunet sur tous les forums et autres sites traitant de la question comoro-mahoraise. Comme en témoigne ce message publié sur Malango. "Le problème de Mayotte n'est rien par rapport à ce qui attend l'Onu lors de sa 65ème session. Le dossier de l'indépendance de l'îlot de M'tsamboro (…) risque bien de générer une bombe politique internationale dans le Sud-Est de l'océan Indien."

Oui, vous avez bien lu, le ministre des affaires étrangères veut une reconnaissance internationale. "Je suis en train de préparer les dossiers pour demander une reconnaissance à l’Onu", explique l'air très sérieux… En attendant, notre ministre s’attèle déjà à la rédaction de la constitution du pays. Il compte ainsi proclamer l’indépendance de l’ilot l’année prochaine, vers le mois de juillet… "ou un peu plus tard selon l’avancement des textes de lois". Pour cette journée historique, il souhaite inviter tous les plaisanciers de Mayotte à sortir avec leurs bateaux pour aller faire la fête avec eux.

 

Des projets à la pelle, comme une piste de ski…

 

Contrairement aux apparences, le gouvernement a de vrais projets pour développer l’économie de l’ilot. Il vise d’ailleurs l’autonomie. Construction d’un village, d’un bar sur la plage et d’un port de plaisance. Le tout dans le respect de la nature. "Nous aurons des panneaux solaires et des éoliennes." Le seul écart qu’ils s’autorisent sera un groupe électrogène pour faire fonctionner la machine à laver… "Parce qu’on n’est pas des sauvages non plus !", s’exclame le ministre.

Il évoque ensuite d’autres projets pour attirer les touristes. Comme la piste qui permettra de faire le tour de l’ile et dont le nom – "la promenade des Anjouanais" – rend hommage aux voisins de l’ile. Il y a même un projet de piste de ski qui descendra jusque sur la plage… Contrairement à nos conseillers généraux, les acratiques ne se font aucun souci sur le financement de leurs projets.

À l’instar de ce qui se passe aux Comores, des financeurs seraient prêts à investir des fortunes pour le développement de l’îlot. Lorsqu’on demande ce qu’ils gagneront en retour, Alain Jeunet prend un air secret : "Si on arrive à être représenté à l’Onu, ils seront prêts à payer encore plus."

Ces investisseurs secrets compteraient-ils acheter la voie de la république acratique à l’Onu ? En tout cas, Alain Jeunet n’en est pas à son coup d’essai. Il s’est d’ailleurs plusieurs fois présenté dans des scrutins locaux à Metz et même à la Réunion où il exerce le métier de journaliste à RFO. En 1985, il ira même jusqu’à proclamer sa candidature à l’élection présidentielle. Pas de chance, cette année là Coluche lui vole la vedette.

Aujourd’hui il poursuit son combat politique, mais il a revu à la baisse ses ambitions pour un projet beaucoup plus réaliste… A défaut de pouvoir gouverner la France, il participera à la création d’un nouvel Etat : la république acratique de M'tsamboro.

 

Halda Toihiridini

 


 

Fiche technique

 

Drapeau de la république acratique de l’îlot Mtsamboro Drapeau

 

 

Le drapeau de la république s’appelle le "cyclone". Cyclone pour illustrer le chamboulement, mais aussi la révolution. Il est composé d’un fond noir, symbole de l’anarchie et de l’Afrique. Le bleu (dans le bas du rond central) pour la mer. L’orange (dans le haut du rond central) pour le ciel. Le triangle vert dans le rond central, pour l'îlot. L'étoile rouge (en partie basse du drapeau) pour situer l’île sur le globe.

 

 

 

 

 

 

 

 

Monnaie nationale

 

 

Le "Lorange". Elle existe en billets de 1, 2, 5, 10, 20, 50 et 100. La petite monnaie (l’équivalent des centimes) s'appelle le "Zeste". 1 Lorange varie entre 1,00 et 1,30 euro.

 

 

 

 

 

Hymne

 

 

L'hymne national est  en français et en mahorais. Il s’intitule "Haya !", c’est à dire "Allons !". Selon Alain Jeunet, la chanson sera composée par Bob Dahilou le chanteur local. Voici le refrain :

 

 

"Bonjour bwéni, bonjour mogné,

 

 

Gégé monsieur, ndjéma madame

 

 

M'tsamboro c'est loin? Mbali M'tsamboro ?

 

 

Non, Karibu tu ! Aha ! C'est tout proche !

 

 

Tafadali, montre moi, s'il te plait, nienyese.

 

 

Allons ! Haya !"

 

 

 

 

 

Traduction en Français

 

 

Bonjour, Madame,

 

 

Bonjour Monsieur.

 

 

C'est loin M'tsamboro ?

 

 

Non, c'est tout proche !

 

 

Montre-moi, s'il te plait.

 

 

Allons !"

 

23/10/2009 – A 13 ans en famille d’accueil…

 

 

{xtypo_dropcap}C’{/xtypo_dropcap}est une jeune fille en cavale qui vient à nous. Cela fait trois jours que Lydia* a fui la famille d’accueil dans laquelle elle était temporairement placée. 16 ans à peine, et déjà recherchée par les gendarmes et les services sociaux. Elle n’a plus de contact avec ses proches restés en Petite Terre. "Le juge a interdit à ma première famille d’accueil de m’approcher, alors qu’ils avaient entamé une procédure d’adoption. Mon père n’est pas à Mayotte et j’ai beaucoup de mal à joindre ma mère. Je ne veux plus continuer comme ca." Sans aucun papier d’identification, elle court chaque jour le risque d’être récupérée par la Paf. "Pour venir ici, j’ai traversé une partie de l’île toute seule et sans aucun papier d’identité. Je regrette tellement qu’on en soit arrivé là." Sous l’effet de la colère, elle a en effet lancé de fausses accusations contre sa famille d’accueil.

Ainée d’une fratrie de sept enfants, Lydia rencontre très tôt de graves difficultés. "Mon père est gravement malade, dans un état qui nécessite des soins permanents qui ne peuvent être faits à Mayotte." Sa mère, sans papier, doit gagner sa vie avec les contraintes d’une vie dans la clandestinité. Livrés à eux-mêmes une bonne partie de la journée, la jeune fille, ses frères et sœurs se débrouillent comme ils peuvent.

Après de nombreux problèmes, elle est confiée aux services sociaux. A 13 ans elle sera finalement placée dans une famille d’accueil qui engagera quelques temps plus tard une procédure d’adoption. Une démarche qui sera interrompue après les graves accusations de la jeune fille à l’encontre du couple qui l’accueille, et notamment contre le mari qu’elle a accusé d’attouchements. Au lendemain d’une bagarre avec une cousine qui a eu lieu en présence du couple, la jeune fille se rend chez l’assistant social du collège avec une lacération au bras. "Sous l’effet de la colère", nous explique-t-elle, elle lance des accusations qu’elle réitèrera durant son hospitalisation.

 

"J’étais en colère, je me sentais seule"

 

"Tout est allé très vite. Je ne me suis pas rendue compte de ce qui se passait. Elles (la psychologue et l’employée de l’Aide sociale à l’enfance) m’ont emmené chez moi pour prendre des vêtements. Puis à l’hôpital en me disant que j’étais gravement malade, alors que ce n’était pas vrai. J’étais en colère, je me sentais seule parce que personne ne venait me voir. J’étais constamment malade à cause des médicaments qu’ils me donnaient. Et j’ai dit ces choses. C’est seulement après que j’ai appris que, lors de l’audience devant la juge, ma famille d’accueil avait reçu une interdiction de me voir."

Aujourd’hui, elle ne souhaite qu’une seule chose, retourner chez sa première famille d’accueil. Celle-la même qu’elle a accusé de maltraitance quelques semaines plus tôt. " J’ai eu beau démentir ce que j’avais dit, mais personne ne me crois. La psychologue a dit à la juge que j’étais folle."

La famille d’accueil est abattue par cette histoire. Ils nous avouent avoir fait plusieurs demandes auprès des services sociaux pour obtenir de l’aide. "C’est vrai qu’on a eu des difficultés avec elle. On l’a accueillie à 13 ans, alors qu’elle était en plein dans les problèmes de la crise d’adolescence. Nous ne l’avions pas vue grandir, du coup nous ne savions pas forcément comment réagir. Nous avons essayé d’avoir de l’aide. Il y a un an, le juge Sastre nous a proposé une Aemo (Action éducative en milieu ouvert), personne n’est jamais venu", se désole Carine*. Les problèmes ont continué et malgré l’intervention d’une psychologue, rien n’y fait. Lydia a toujours autant de mal à se plier à un cadre de vie. Pour sa famille d’accueil, les pressions subies par la jeune fille y sont pour beaucoup.

 

"Elle va faire quoi sinon ? Trainer comme toutes ces filles et vendre son corps"

 

"À l’école elle subissait des moqueries, constamment on la traitait d’Anjouanaise accueillie par des blancs. Lorsque les démarches d’adoption ont été lancées, c’était pire. On connait l’importance des papiers ici à Mayotte. Elle avait constamment des réflexions du genre : "tu vas chez les mzungus, ca va te permettre d’avoir des papiers". Il était difficile pour elle de créer une relation de confiance avec quiconque dans un cadre pareil."

Le couple ne comprend pas l’aveuglement des autorités. "Nous ce qu’on veut c’est l’aider. Elle va faire quoi sinon ? Trainer comme toutes ces filles et vendre son corps. C’est ca que veulent les autorités ? Qu’elle devienne une soussou ? Le juge Sastre avait bien compris la situation, mais la juge qui l’a remplacé vient d’arriver à Mayotte. Elle ne connaît pas le contexte difficile. Elle ne peut que se fier à ce que les services sociaux lui disent." Malgré cette histoire, ils veulent relancer la procédure d’adoption et récupérer l’adolescente qu’ils considèrent comme leur fille.

Contactés par nos services, les services sociaux invoquent le secret professionnel. Ils se disent surtout consternés par cette démarche assez inhabituelle. "Notre devoir est de protéger cette jeune fille de sa famille d’accueil qui représente un environnement trop instable. Même si elle a 16 ans, elle est sous l’emprise de ce couple qui l’a eue depuis qu’elle a 13 ans", raconte l’éducatrice en charge du dossier. Avant d’ajouter que l’adolescente est sous protection judiciaire.

Elle nous explique que Lydia a été placée en famille d’accueil le temps d’éclaircir la situation, avant de terminer par un appel à la jeune fille. "On ne sait pas où elle est et on la recherche activement. Il faut lui dire de revenir nous voir, nous sommes là pour l’aider." La jeune fille continue de se cacher, apeurée à l'idée de ne pas pouvoir retourner au collège à la fin de ces vacances, et de perdre ses "parents".

* Prénoms d'emprunt

 

HT

23/10/2009 – Environnement

 

 

{xtypo_dropcap}"L{/xtypo_dropcap}a Fête du nautisme a toujours été un outil de communication et de sensibilisation auprès des jeunes. Avec l'avènement du projet du parc marin, l'Agence des aires marines protégées s'y est associée, et nous avons choisi d'organiser une Semaine du lagon en trois volets." Premier volet de cette semaine présentée par le directeur de la Daf, une campagne de sensibilisation à la protection des dugongs et tortues marines, coordonnée par l'ONCFS avec le concours de la Daf, du CG et des Naturalistes. D'ici la fin de l'année, deux spots seront diffusés sur Télé et Radio Mayotte et des dépliants seront distribués sur la problématique des captures accidentelles dans les filets de pêche de ces animaux rares et protégés.

Les associations villageoises seront également mobilisées pour organiser début 2010 un spectacle sur le thème de la conservation des dugongs et tortues, avec l'aide technique du service environnement du CG. Enfin, l'association des Naturalistes organise un concours dans les établissements scolaires sur la création de contes et légendes sur ces deux animaux, ainsi que la réalisation d'une affiche de sensibilisation contre le braconnage. Le concours démarre cette semaine et s'achèvera fin mars, pour une présentation des productions lors de la Semaine du développement durable en avril.

Deuxième volet de cette semaine spéciale, une journée de restitution des études scientifiques menées sur le milieu marin de Mayotte, qui aura lieu le vendredi 30 septembre au cinéma, de 9h à 16h. La majorité de ces études ont été réalisées dans le cadre de l'Ifrecor et sont disponibles sur leur site internet (www.ifrecor.org). "Le but est de faire connaître ce qui se fait dans le domaine de la connaissance et du suivi des espèces", explique Jean-Pierre Arnaud de la Daf, qui précise que cette journée est à l'initiative du secrétaire général de la préfecture Christophe Peyrel qui a souhaité que ces travaux soient présentés au public.

Le professeur Bernard Thomassin, chercheur au CNRS qui étudie notre lagon depuis 30 ans, sera l'invité d'honneur de cette journée. Inventaire des crustacés, conservation des mammifères marins, les requins dans les îles de l'océan Indien, suivi de l'impact des activités de découverte sur les peuplements marins, sont autant de thème qui seront abordés (le programme complet est disponible sur www.mayottehebdo.com).

Le troisième volet est évidemment la Fête du nautisme, qui aura lieu le samedi 31 octobre sur les plages du Faré, M'liha, Sakouli et Hagnoundrou, et dont vous trouverez les détails dans le journal Tounda.

 

H.F.

Mayotte Hebdo de la semaine

Mayotte Hebdo n°1116

Le journal des jeunes