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06/11/09 – Découverte macabre à Dapani

C’est dans la rivière qui coule à l'entrée du village de Dapani que le cadavre d'une femme a été découvert samedi dernier. Il était aux alentours de 16 heures, lorsqu'un groupe d'enfants a vu le corps flottant dans l’eau. Selon la gendarmerie, la jeune femme âgée de 25 ans était partie seule à la rivière pour laver son linge. L'autopsie réalisée sur le corps n'a relevé aucune trace de violence. Le dossier médical de la femme fait état de crises d'épilepsie régulières. Des antécédents qui laissent penser que cette dernière aurait eu une crise durant laquelle elle se serait noyée.

06/11/09 – Coupe de Mayotte de pétanque à Kavani

Le comité territorial de pétanque de Mayotte informe ses adhérents qu’une compétition en tête à tête comptant pour la coupe de Mayotte sera organisée ce dimanche 8 novembre au boulodrome de la Boule au But de Mamoudzou à Kavani à partir de 10h.

06/11/09 – Longoni accueil un tanker de 50.000 tonnes

Le Gulf muttrah, un pétrolier de 50.000 tonnes battant pavillon des Bahamas, était apponté jeudi au terminal pétro-gazier de Longoni. Ce tanker est le plus gros navire pétrolier et l'un des plus importants bâtiments navals jamais arrivé à Mayotte. Et pour cette grande première, l'ensemble du staff du dépôt Total de Longoni et le commandant de la capitainerie du port étaient sur le pied de guerre toute la journée de jeudi. Une fois arrimé, le bras de pompage s'est déployé sur le pont de ce monstre d'acier, aspirant jusqu'à 1.000m³ par heure de carburant, ensuite acheminé dans deux cuves de stockage gasoil et essence de 8.800 mètres cubes chacune, via un pipeline souterrain. L'opération s'est déroulée sous couvert d'un processus de sécurité impressionnant de sévérité. Au final, 10.000 tonnes de carburant ont été transférées du navire vers le dépôt Total de Longoni, et 2.500 vers celui des Badamiers dans l'après-midi de mercredi. Le navire, en provenance de Bahreïn, et qui avait déjà fait une première étape au Kenya, devait quitter Mayotte dans la soirée pour rejoindre le Mozambique.

Philipe Goron, directeur général de Total Mayotte, s'est félicité de cette prouesse technique déroulée sans heurt, et qui devrait désormais se renouveler au moins mensuellement. "Le dépôt Longoni et le terminal pétro-gazier sont des équipements qui permettent de gérer des volumes plus importants d'hydrocarbure, et de s'ouvrir les portes du marché international. Au final, cela permettra d'obtenir des combustibles de meilleure qualité (baisse de l'indice PPM) et moins chers pour les consommateurs", a-t-il déclaré.

06/11/09 – Sport : Kawéni verra la Normandie

L’ASC Kawéni (Mayotte) connaît depuis mercredi soir son adversaire pour le 7e tour de la Coupe de France. Il s’agit de l’US Quevilly qui évolue en CFA. Les partenaires d’Aynou iront donc dans la banlieue de Rouen affronter une équipe qui est en 10e position (sur 18) du groupe D les 21 ou 22 novembre prochain.

Tirages des autres équipes ultramarines :

  • AM Marie-Galante (Guadeloupe) – Le Poiré sur Vie (CFA 2)
  • AS Excelsior ou US Sainte-Marie (Réunion) – Quimper (CFA)
  • AS Manuura (Tahiti) – Raon l’Etape (CFA)
  • Luçon (CFA) – Club Franciscain ou Rivière Pilote (Martinique)
  • Pontivy GSI (CFA) – Geldar de Kourou ou CSC Cayenne (Guyane)
  • Avranches (CFA) – AS Mont Doré (Nouvelle-Calédonie, 4)

06/11/2009 – Cross country : Championnat académique

 

 

{xtypo_dropcap}"Ç{/xtypo_dropcap}a se passe bien, nous sommes dans les temps, il n'y a pour le moment aucune tricherie. Quelques blessés, mais rien d'alarmant. C'est une bonne matinée !", résume le professeur d'EPS à Kawéni, Michel Latour sur son vélo, chargé ce matin-là du bon déroulement des courses. Ils sont nombreux les élèves autour du site de Bahedja Souhaïli, à Kahani, qui accueille comme chaque année le championnat académique de cross country.

Entre trente et quarante athlètes ont été choisis par établissement (19 collèges et 10 lycées). Les meilleurs. Dès 10h, les benjamines se lancent dans un 2,5 kms, comme leurs homologues garçons et les minimes filles. Les catégories se succèdent sur la ligne de départ, où les profs leur conseillent systématiquement de ne pas se lancer à toute vitesse.

Sur la ligne d'arrivée, les premiers arrivent, souvent essoufflés, mais sans pépins physiques. Ce sont les derniers qui se retrouvent la plupart du temps au stand de l'infirmerie. "C'est quelque chose que je n'arrive pas à comprendre. Ce sont ceux qui ont tout donné qui devraient être ici, pas ceux qui n'ont pas ou peu couru", s'étonne Batoto, du JBA de Bandrélé, venu soutenir les élèves évoluant dans le club.

Il faut dire que le soleil tapait extrêmement fort ce mercredi. Un effort physique sous cette chaleur entraîne forcément des coups de fatigue et autres malaises chez les plus fragiles. Le cross country 2009 : une matinée de sport, mais aussi de fêtes. En pleine journée, en plein soleil, les DJ's engendrent sans mal l'effet "bal poussière" en balançant du m'godro et du coupé décalé, des m'ringués – plus humoristiques qu'autre chose – s'improvisent, là où les garçons se font corriger par les filles…

 

Le cross country, un jour de sport et de fête

 

Les junior/senior achèvent leur parcours, un 5 kms. La journée touche à sa fin et les organisateurs rencontrent les premières difficultés. Abdou José, 19 ans, en 3ème au lycée de Coconi atteint la ligne d'arrivée le premier. Il compte bientôt intégrer la légion d'honneur et attendait le championnat académique avec impatience : "Je me suis entraîné dur pour aujourd'hui. C'était très difficile, mais j'ai pu rattraper le premier, on a fait une partie de la troisième boucle ensemble, on s'est encouragé, mais après j'ai accéléré pour gagner", déclare-t-il soucieux.

Soucieux car douteux de sa crédibilité, de la crédibilité de sa course que lui accordent certains juges. Après de longues minutes de concertation, ces derniers déclasseront le natif de Diego Suarez, ce sera le seul cas de triche relevé. Un autre embarras surviendra concernant quelques classements, différents entre l'arrivée des équipes à l'issue du parcours et celui édifié, qu'annonce le directeur de l'UNSS, Lionel Marin au micro.

Coupes, médailles et autres T.shirts seront tout de même remis, les classements, eux, revérifiés et confirmés pour certains. Prochaine étape : les enseignants et principaux organisateurs se réuniront pour désigner quels établissements iront représenter Mayotte au championnat de France de cross country en Corse, en mars 2010.

"Il y a des soucis de financement et tous les vainqueurs ne pourront se déplacer. Deux équipes, toutes catégories confondues, seront donc choisies. Selon leur désir de participer, selon aussi leur capacité à contribuer au déplacement. Du côté de l'UNSS, nous ferons les efforts nécessaires pour trouver des partenaires, pour trouver des fonds, mais les établissements sélectionnés devront également y mettre un peu du leur", détaille Lionel Marin.

Il poursuit : "cette année sera favorable aux Mahorais puisque le championnat se déroulera au printemps, et au sud. Comparé à l'an dernier où il a eu lieu en janvier, et au nord. Le climat nous sera avantageux. De plus, c'est une expérience humaine exceptionnelle à vivre pour ces jeunes, et un excellent moyen de promouvoir Mayotte et le sport mahorais à l'extérieur".

 

Ichirac Mahafidhou

 


 

Les podiums par catégorie

  • Benjamines (2,5 kms); 1ère : collège de Tsingoni, 2nd : collège M'tsangamouji, 3ème : collège de Kani-Kéli.
  • Benjamins (2,5 kms); 1er : collège de Koungou, 2nd : collège de Kawéni, 3ème : collège de Bandrélé.
  • Minimes filles (2,5 kms); 1ère : collège de M'tsangamouji, 2nd : collège de Koungou, 3ème : collège de Dzoumogné.
  • Minimes garçons (3 kms); 1er : collège de Koungou, 2nd : collège de M'tsangamouji, 3ème : collège de K2.
  • Cadettes (3 kms); 1ère : collège de Dzoumogné, 2nd : collège de Doujani, 3ème : lycée cité scolaire du Nord.
  • Cadets (4 kms); 1er : collège de Dzoumogné, 2nd : collège de Kawéni, 3ème : collège de Dembéni.
  • Junior/Senior filles (4 kms); 1ère : lycée de Petite Terre, 2nd : lycée cité scolaire du Nord, 3ème : collège de Koungou.
  • Junior/Senior garçons (5 kms); 1er : collège Zéna M'déré de Pamandzi, 2nd : lycée cité scolaire du Nord, 3ème : lycée professionnel de Kawéni

06/11/2009 – Jeux des îles de l’Océan Indien

 

 

{xtypo_dropcap}P{/xtypo_dropcap}endant de nombreuses années, Mayotte ne pouvait participer en tant qu’entité autonome aux Jeux des îles de l’océan Indien. Trente ans après les premiers jeux, Mayotte y prend part, mais sans avoir le droit de vote au sein du CIJ et surtout sans pouvoir arborer le drapeau bleu-blanc-rouge et bénéficier de la Marseillaise en cas de médaille d’or. Mais la situation ne pourra qu’évoluer sur un plan diplomatique.

En attendant, du côté sportif, Mayotte participe aux commissions et a même accueilli la commission technique des Jeux jeudi et vendredi derniers, à la grande satisfaction de Madi Vita, président du Cros. L’ambiance était studieuse vendredi soir. Chaque mot est discuté et pesé par les 8 personnes présentes. “Nous ne reprenons pas les textes à l’identique de l’édition précédente, car il y a eu des problèmes. Nous avons presque tous eu une expérience des Jeux précédents et nous apportons des modifications pour une meilleure compréhension des textes et pour des Jeux de qualité”, souligne Jean-François Beaulieu, président de la commission technique du CIJ.

Ainsi, durant cette réunion, Mayotte a demandé à changer les couleurs qui lui étaient jusqu’à présent attribuées. La couleur principale, l’orange, devrait laisser sa place au bleu et la couleur de rechange devrait être le blanc.

 

Validation des règlements en février 2010

 

Les règlements modifiés lors de cette réunion seront soumis d’abord aux fédérations internationales de chaque discipline pour vérifier leur conformité. Ensuite, le CIJ devra définitivement valider les textes en février 2010. Pour Tukebana-Michel Bau, représentant des Seychelles, les Jeux organisés pour la deuxième fois dans son pays s’annoncent sous de bons auspices. “On a de l’expérience et malgré la crise, on est prêts à faire mieux que la fois précédente. Nous sommes confiants, d’autant plus que nous ne sommes pas isolés, il existe une solidarité et une approche coopérative entre les îles participantes. Je remercie d’ailleurs Mayotte de nous avoir accueillis”, a-t-il déclaré.

Lors de cette réunion, les membres de la commission technique ont annoncé qu’un appel à candidature pour les Jeux de 2015 serait lancé dans les prochains mois. Si la Charte des Jeux indique que l’organisation doit être tournante et se faire dans toutes les îles membres de la COI (Commission de l’océan Indien), pour Mayotte, ce n’est pas encore gagné.

“Pour réaliser des Jeux, il y a un cahier des charges à respecter. Il y a deux disciplines obligatoires : la natation et l’athlétisme. Il faut des fédérations capables d’organiser des compétitions internationales de haut niveau. Ensuite, il faut une capacité d’hébergement suffisante. S’il y a 1.700 athlètes aux Seychelles, c’est parce que le pays a la capacité de loger tous ces athlètes”, a rappelé Jean-François Beaulieu. Si dans les instances et sur les terrains Mayotte est présente, pour l’organisation des jeux, il va falloir attendre quelques années encore !

 

Faïd Souhaïli

06/11/2009 – Education : Soutien scolaire

 

 

{xtypo_dropcap}A{/xtypo_dropcap} sa création il y a un peu plus d’un an, l’école de football Wana simba avait pour objectif principal d’encadrer les jeunes de Mamoudzou en leur proposant des activités footballistiques. Aujourd’hui, le succès est là puisque ce sont près de 100 lionceaux qui se rendent deux fois par semaine aux entraînements de l’école de football, sur le terrain sale et poussiéreux en contrebas du lycée de Mamoudzou.

Mais pour Ibrahim Mahamoudou, l’éducation est un tout : il faut allier ce qui se fait à l’école et ce qui se fait sur les terrains de football. C’est pour cela que cette année, l’école de football Wana simba a instauré des cours de soutien scolaire à l’école primaire de Boboka pour ses adhérents. “Les cours sont ouverts à tous nos licenciés, même ceux qui ont des bons résultats. En fait, cela dépend des parents. S’ils n’ont pas d’exercices à faire à la maison, ils peuvent venir ici, ils seront encadrés par des instituteurs payés par l’association. Et s’ils en ont, ils peuvent se faire aider”, résume Ibrahim Mahamoudou. Ce dispositif a débuté le 16 octobre dernier et plaît à certains parents, car ils savent que leurs enfants ne traînent pas dehors à faire n’importe quoi.

 

Des parents peu présents physiquement, mais intéressés par le dispositif

 

“Nous ne connaissons pas encore le niveau des élèves car ils viennent d’écoles éparpillées entre Kawéni et M’gombani. Nous allons bientôt entrer en contact avec leurs enseignants pour savoir exactement dans quelles matières nous devons concentrer nos efforts”, continue le président des lionceaux.

Cette aide aux devoirs est aussi une belle opportunité pour les parents qui souhaitent offrir des cours de soutien à leurs enfants, mais qui n’en ont pas les moyens. “On remarque que souvent les parents n’accompagnent pas leurs enfants sur les terrains pour les voir jouer. Mais cela ne signifie pas qu’ils négligent totalement l’éducation de leurs enfants. Ils souhaitent tous que leurs enfants apprennent bien à l’école. Et les besoins sont énormes”, glisse Ibrahim Mahamoudou.

Les cours de soutien sont réalisés les lundis, mercredis (16h–17h30) et samedis (10h–11h30). Pour l’instant, 80 lionceaux du CP à la 5e suivent ces cours. Il se pourrait que d’autres arrivent : en effet, certains parents de l’agglomération de Mamoudzou ont convaincu leurs enfants de s’inscrire aux Wana simba… pour bénéficier de ces cours de soutien.

 

Faïd Souhaïli

06/11/2009 – Education : Mamoudzou

 

 

{xtypo_dropcap}"V{/xtypo_dropcap}ous ne voyez pas que je suis en réunion ? Je n'ai pas le temps, voyez avec ma secrétaire !" C'est en ces termes chaleureux que le maire de Mamoudzou a accueilli les parents d'élèves de l'école annexe jeudi après-midi, alors qu'ils venaient – tranquillement – déposer un courrier et une pétition pour réclamer des conditions décentes pour leurs enfants et les instituteurs.

"En tant que parent d'élève de l'école élémentaire annexe, je demande que les problèmes relevés par l'équipe enseignante et les parents d'élèves délégués dans l'école soient résolus : absence de manuels scolaires dans les classes, non fonctionnement de la photocopieuse, nettoyage des classes irrégulier et insatisfaisant, poubelles débordant dans la cour pendant les heures de classe, problèmes de gardiennage, dégradations des salles de classe par des utilisateurs extérieurs à l'Éducation nationale, etc.". Ce texte, signé par environ 150 personnes, reflète bien la situation de l'école et de nombreuses autres depuis la rentrée 2009.

Le 30 septembre déjà, les instituteurs et le directeur avaient adressé un courrier à la mairie pour signaler les plus importants problèmes : pas de manuel scolaire, pas d'encre pour la photocopieuse, pas de bacs poubelles, dégradation des locaux par des personnes extérieures au public de l'école. Le courrier étant resté sans réponse, l'équipe en avait informé les parents, qui se sont depuis constitués en association.

"Depuis ce courrier, les CP ont eu leurs manuels de lecture, mais c'est tout. Les autres classes travaillent sans manuels, et comme il n'y a pas de photocopieuse qui fonctionne, ils n'ont rien", déplore une mère d'élève. "On se demande comment nos enfants peuvent suivre les programmes officiels de l'Education nationale sans support." Les parents se relayent pour faire des photocopies à leurs frais, récemment un d'entre eux a fait don d'une cartouche, heureusement que l'école publique est gratuite.

 

Maire indisponible, conseil municipal pas fixé

 

Récemment le maire de Mamoudzou, pourtant lui-même directeur d'école primaire, aurait répondu aux instituteurs que pour obtenir ce qu'ils veulent, le mieux était d'aller manifester… à la mairie.

Qu'à cela ne tienne, jeudi après-midi cinq parents d'élèves sont partis à l'assaut de l'hôtel de ville. Plusieurs buts à cette visite : donner au maire la pétition, le courrier et la liste des fournitures manquantes – livres scolaires, feutres à tableau, peinture et pinceaux, ordinateur pour le directeur, encre à photocopieuse… -, prendre rendez-vous avec lui pour discuter des solutions possibles, obtenir la date du prochain conseil municipal "pour voir comment ça se passe", et consulter le compte administratif 2008 et le prévisionnel 2009.

En réunion avec le président de la Chambre territoriale des comptes et certains de ses collègues, le maire a donc repoussé les parents vers sa secrétaire, qui a accusé réception des courriers. Concernant le rendez-vous souhaité, ce fut une autre histoire :

"- Je ne peux pas vous prendre un rendez-vous avec le maire, il part en mission demain.

– Mais il ne revient pas ?

– Si, le 22 novembre.

– Alors prenez-nous un rendez-vous pour après le 22…

– Non, je ne peux pas, on m'a dit de ne pas prendre de rendez-vous pour le maire…"

Quant au prochain conseil municipal, personne, pas même le maire, n'a pu leur donner la date. Finalement, après un passage à la comptabilité pour consulter les comptes de la commune, qu'ils reviendront observer plus en détail prochainement, les parents ont déniché M. Daroussi, chargé des questions scolaires, qui a semblé prendre l'affaire au sérieux.

"Il a appelé devant nous la société HG qui doit venir demain vendredi installer des cartouches dans la photocopieuse", raconte une maman. "Nous sommes satisfaits sur ce point, en revanche nous avons découvert que le devis pour les livres a été signé… hier. Il n'a pu nous donner aucune explication valable à ce sujet et ne sait pas quand les manuels arriveront."

Les parents ont rendez-vous lundi après-midi avec M. Daroussi pour vérifier que l'encre est arrivée et rediscuter des problèmes de l'école.

 

Hélène Ferkatadji

06/11/2009 – Politique : Coopération

 

 

{xtypo_dropcap}“J’{/xtypo_dropcap}admire les mamans mahoraises : tout quitter pour venir s’installer dans la Creuse et élever leurs enfants dans l’espoir d’une meilleure éducation, c’est vraiment courageux”, a déclaré le vice-président du conseil général de la Creuse, André Mavigner vendredi dernier avant de signer la convention qui lie désormais sa collectivité à celle de Mayotte.

En effet, depuis des années de nombreux Mahorais, qu’ils soient lycéens, étudiants ou tout simplement avec leur famille, s’installent dans ce département rural et où la population à l’une des moyennes d’âge les plus élevées de l’Union européenne. Bien évidemment, l’installation de citoyens jeunes et nombreux n’est pas pour déplaire à ceux qui se lamentent de voir les Creusois quitter leur département pour des contrées plus urbaines. Mais la vie à Guéret, Aubusson ou la Souterraine est bien différente de celle de Labattoir, Sada ou Mamoudzou.

“En venant ici, j’ai compris l’importance de l’école coranique et pourquoi les familles mahoraises tenaient tant à habiter toutes dans les mêmes quartiers, car il existe ici une solidarité extraordinaire”, a reconnu André Mavigner. Néanmoins, il a fait remarquer que rassembler tous les Mahorais dans les mêmes établissements scolaires ne les aidaient pas forcément, car leur pratique du français défaillante ne pouvait s’améliorer s’ils ne côtoyaient pas d’autres élèves. Le vice-président du conseil général de la Creuse s’inquiète également quant à la réussite scolaire des étudiants mahorais.

 

Un travailleur social parlant shimaore pour le département de la Creuse

 

“Auparavant, ils réussissaient presque tous leurs diplômes. Aujourd’hui pour ceux qui sont en postbac, c’est presque l’échec à 100%. On veut les comprendre pour qu’ils réussissent. Il y a à travailler l’orientation et le choix des filières. Le rectorat de l’académie de Limoges s’y emploie avec nous.” La mission du département de la Creuse visait donc à mieux appréhender la société mahoraise et ses institutions pour pouvoir délivrer un soutien adéquat aux Mahorais de la Creuse.

Ainsi, il est prévu prochainement la création d’un poste au pôle social du département pour une personne maîtrisant le shimaore et qui serait chargée de faciliter l’intégration des Mahorais de la Creuse. L’objectif est également de nouer des liens entre les services des deux collectivités pour envisager des actions communes, notamment en matière de formation.

Ahamed Attoumani Douchina s’est félicité de la venue d’une délégation de la Creuse et a promis que les Creusois seraient accueillis comme chez eux à Mayotte. La convention générale signée entre les deux collectivités officialise donc la relation entre la Creuse et Mayotte. “En signant, on signifie qu’on a pris en compte la situation de cette population. Désormais, on n’a pas le droit de les oublier et nous ferons en sorte que nos services respectifs travaillent ensemble pour cela”, a affirmé M. Mavigner avant d’offrir à M. Douchina un couteau. Celui-ci a donné en échange un coffre en bois.

 

Faïd Souhaïli

André Mavigner offre un couteau à Ahamed Attoumani Douchina. “Pour ne pas couper l’amitié, il faut donner une pièce en échange”, a-t-il affirmé à son hôte d’une semaine. M. Douchina a donc dû fouiller dans ses poches pour remplir sa part du contrat.

06/11/2009 – Environnement : Brigade nature

 

 

{xtypo_dropcap}U{/xtypo_dropcap}ne action régulière menée depuis six mois qui semble aujourd'hui porter ses fruits, même s'il y a quasiment pas de lavoirs installés, un faible équipement en machines à laver et l'absence d'un réseau d'assainissement hors de Mamoudzou. Tout cela rend ces efforts un peu vains : toutes les eaux usées se déversent de toute façon dans le lagon. Récit d'une journée en compagnie de ces protecteurs de l'environnement.

Ce dimanche matin, au passage à gué à Miréréni-Combani de la rivière Chajou, les lavandières sont à leur ouvrage et accueillent les agents avec le sourire, même si elles savent qu'elles sont en infraction. L'utilisation de produits lessive agressifs et d'eau de javel sont strictement interdits, d'autant plus en amont des captages d'eau potable, comme c'est le cas sur ce site.

"La lessive se retrouve directement dans les robinets", constate Loïc Thouvigon, de la police de l'eau, qui distribue avec son équipe depuis trois ans des savons naturels, qui sont eux, tolérés, à défaut de lavoirs et d'un réseau d'assainissement disponibles à Mayotte.

Les polyphosphates présents dans les lessives conduisent en effet à l'eutrophisation des rivières qui deviennent saturées d'algues toxiques qui consomment tout l'oxygène disponible. Les inconvénients de cette pollution sont la diminution de qualité de la ressource et celle de la biodiversité. En plus des très nombreux déchets plastiques aux abords des sites de lavage, la barrière biologique formée par ces lessives empêche la faune de se mouvoir dans son milieu naturel et la flore de se développer normalement.

 

"La pollution des eaux est un délit"

 

Sous l'œil vigilant de Nourdine Abdou, de la police de l'eau, qui leur a donné des sacs poubelle, les villageoises ramassent les déchets dans et aux abords de la rivière, en guise de sanction. Comme à chaque fois lors de ces opérations qui ont lieu une à deux fois par mois, plusieurs personnes ont également été convoquées dans les locaux de la Brigade nature à Miréréni pour un rappel à la loi par Sidi, le délégué du procureur.

"Il y a 6 mois, 95% des lavandières utilisaient de la javel et du "Klin". Depuis que nous faisons un peu de répression, elles sont maintenant environ 50%", constate Loïc Thouvigon, qui recueille des données grâce à un système GPS pour évaluer la fréquentation des sites et établir une cartographie précise de l'impact des lavandières sur l'environnement.

Bernard Enrique, gendarme Free à la brigade de Sada, peut également leur faire payer une amende de 30 à 80€, ce qui représente une somme très importante pour les lavandières. "La pollution des eaux est un délit défini et réprimé par l'article 216-6 du Code de l'environnement", précise Sidi.

"Les contrevenants risquent jusqu'à 75.000€ d'amende et 6 mois d'emprisonnement pour déversement de substance nuisible dans les eaux superficielles". Après avoir saisi les sachets de "Klin" et les petites bouteilles d'eau de javel, les agents se rendent ensuite le long de la rivière Ourovéni où une quarantaine de femmes de tous âges lavent leur linge, en amont de la cascade de Mwala, jonchée d'ordures de toutes sortes.

 

Seulement 11 € d'amende contre les laveurs de voitures…

 

La Brigade nature mène ce genre d'actions en amont des captages, sur une quinzaine de sites autour de Combani et une dizaine à Dzoumogné, ainsi qu'une dizaine d'autres autour des villages clandestins de Vahibé et Kwalé. A l'abord de ces quartiers, il n'y a pas de ramassage d'ordures et encore moins d'assainissement. Les eaux usées des habitations se déversent directement dans les rivières, ce qui rend les efforts des agents un peu vains. "Les mairies aussi sont responsables, pour construire les lavoirs et évacuer les déchets", tient à rappeler le gendarme.

En fin de matinée, les agents s'arrêtent non loin de Sada pour verbaliser un jeune homme en train de laver sa voiture avec l'eau de la rivière. En application de l'arrêté préfectoral n°103 de 2007, il écope d'une amende de 11 €, qui peut être multipliée par 5 s'il s'agit d'une personne morale.

"Cette amende est quasiment le même prix que le lavomatic", déplore Bernard Enrique, alors que dans le même temps les amendes pour le dépôt ou l'abandon de déchets peuvent aller jusqu'à 1.500 €. Le lavage de voiture en rivière est pourtant une grave atteinte à l'environnement : "Le jour où il pleut, les résidus d'hydrocarbures, les graisses et le liquide de frein se déversent dans la rivière", explique Jean Mehl, le chef de la Brigade nature.

Le travail des agents chargés de la protection de l'environnement à Mayotte est énorme, compte tenu de la pauvreté et de la quasi-absence d'éducation à l'environnement. Heureusement, les effectifs se renforcent : 19 agents du conseil général, de la Brigade nature, de la Daf et de la réserve naturelle de l'îlot Bouzi viennent d'être formés pour la protection de la faune et de la flore, contre 4 actuellement. Ils devraient être opérationnels d'ici la fin de la l'année et permettront de renforcer le dispositif de prévention et de répression, pour que les générations futures puissent elles aussi profiter des richesses naturelles de l'île.

 

Julien Perrot

06/11/09 – Zoom sur Youssouf Nourddine

Jeune Mahorais originaire de Bandrélé, engagé dans le 13ème Bataillon de chasseurs alpins et basé à Chambéry, il vient de recevoir son ordre de mission pour partir en Afghanistan le 24 novembre prochain, pour 6 mois. Après avoir participé à l'opération Licorne en Côte-d'Ivoire durant 4 mois et autant passés en Centrafrique, il sera cette fois basé dans la région montagneuse de Nijrab, la base d'opérations avancée située à une soixantaine de kilomètres au nord-est de Kaboul. Fidèle lecteur et abonné de Mayotte Hebdo, Youssouf profite actuellement de 3 semaines de vacances.

06/11/2009 – Lutte nationale contre l’illettrisme

 

 

{xtypo_dropcap}D{/xtypo_dropcap}epuis plusieurs années, Mayotte participe activement à la lutte contre l'illettrisme via son école des parents, programme qui connait un fort succès, essentiellement auprès des femmes, et qui est désormais intégré au projet global de l'Agence nationale de lutte contre l'illettrisme (ALCI).

Arrivés mardi à Mayotte, le secrétaire général de cette agence d'Etat, Hervé Fernandez, et le chargé de mission prévention de l'illettrisme Eric Nédélec, assistaient jeudi à la signature d'une charte de partenariat entre l'Etat, la Collectivité, le vice-rectorat et Opcalia, lors d'une grande journée organisée à la MJC de M'gombani.

"Pour la première fois à Mayotte, on va fédérer tous ceux qui gèrent les moyens de lutte contre l'illettrisme", nous expliquait à son arrivée M. Fernandez. "Cette fédération des pouvoirs répond à une demande nationale." Mise en place à Mayotte par Faridy Attoumane, cadre de la DTEFP et relais local de l'Agence, cette charte existe déjà dans 22 régions et prévoit une action coordonnée des signataires dans la prévention et la lutte contre l'illettrisme, avec la création d'un comité de pilotage regroupant les signataires et la mise en œuvre prochaine d'un plan d'orientation stratégique 2009/2012.

Cette signature n'était pas la seule raison de la venue de l'Agence sur l'île. "Dans tous les départements de France, nous développons un programme d'échange des bonnes pratiques", explique Eric Nédélec. "Le but est d'identifier ce qui marche et de le valoriser, à Mayotte il s'agit de l'école des parents." Mayotte, région la moins francophone de la République, en exemple de lutte contre l'illettrisme ? C'est une possibilité, nous répondent les hommes de l'ALCI.

 

Le kit du praticien

 

"L'école des parents de Mayotte peut avoir une valeur exemplaire, au moins pour les autres Dom, surtout la Guyane qui suit de très près l'avancée de cette action, mais également dans d'autres départements de France", explique M. Nédélec, qui précise qu'"il ne s'agit pas de plaquer un système ailleurs, mais d'en montrer les points positifs pour les transférer à un autre contexte".

L'action de l'école des parents s'inscrit dans le volet prévention des différentes actions de lutte contre l'illettrisme : en permettant aux parents de comprendre la scolarité de leur enfant, elle crée une nouvelle dynamique d'insertion, pour les enfants qui travailleront mieux et pour les parents qui s'offrent une possibilité d'intégration dans le monde du travail. "Il n'est pas toujours facile d'amener un adulte à suivre une formation, prendre comme argument la scolarité de ses enfants est un bon point de départ."

Depuis 2004, l'Agence de lutte contre l'illettrisme a lancé un vaste chantier appelé Forum permanent des pratiques, qui en est aujourd'hui à la phase 3. Cette phase de travail a pour but de mettre en commun les pratiques de prévention et de lutte contre l'illettrisme qui réussissent, sur l'ensemble du territoire français. C'est pourquoi, comme dans toutes les régions qui expérimentent des moyens de lutte contre l'illettrisme, un expert de l'Agence, Jean-Pierre Leclere, arrivé quelques jours plus tôt dans l'île, a rédigé avec la collaboration de Faridy Attoumane un "Kit du praticien", qui détaille l'action école des parents.

 

"Il y a une énorme liste d'attente"

 

"Ce qui est important, c'est qu'il y a un nombre incroyable de personnes qui souhaitent intégrer l'école des parents", constate, enthousiaste, M. Leclere. "Malgré les 16 groupes existants, il y a encore une énorme liste d'attente. C'est un véritable appel d'air, car cela leur permet à la fois d'entrer dans le monde de l'éducation, mais également, avec le concours de la DTEFP, d'imaginer une insertion par l'emploi. De plus, cela crée un lien parent-adolescent qui est quasi inexistant dans les familles mahoraises."

Jeudi, après la signature de la charte, les participants se sont divisés en quatre ateliers de travail, nommés selon les "bonnes pratiques" de l'Agence : "Les situations problèmes en formation", "Le livre plaisir : source d'apprentissage", "Le développement des compétences à l'interaction orale en langue française" et "Le rôle des partenaires". Y étaient invités tous les formateurs de l'école des parents, les responsables ressources humaines des entreprises, les syndicats et les demandeurs d'emploi.

"Réunir pour mieux agir est la devise de l'Agence", précise M. Fernandez, "il n'y a pas de meilleur moyen de travailler. Cette réunion est la première à Mayotte, il y a beaucoup de choses à faire." Les trois hommes doivent ensuite s'envoler pour la Réunion, et dans bien d'autres régions de France.

Les différents "Kits du praticien" seront présentés les 5, 6 et 7 mai 2010, lors d'un Forum national des pratiques. L'occasion de mettre en place une sorte de cahier des charges des pratiques reconnues par l'Agence, et de prendre exemple sur ce qui marche, comme l'école des parents, à Mayotte.

 

Hélène Ferkatadji

06/11/2009 – Economie : Microcrédit

 

 

{xtypo_dropcap}T{/xtypodropcap}rès peu de personnes avaient fait le déplacement vendredi matin pour écouter M. Labrune, un ancien banquier devenu spécialiste du microcrédit, alors que ce système de financement est parfaitement adapté à la situation économique mahoraise. Président de la commission "économie et finances" du conseil économique et social, M. Labrune a déclaré que si son syndicat avait pour objectif la mise en place des minima sociaux à Mayotte, il fallait "d'abord créer les conditions économiques pour le faire".

Le microcrédit est pour lui "une possibilité de sortir du chômage et des minimas sociaux, en respectant les individus" et en leur permettant même de créer leur entreprise. Au niveau national, le microcrédit a permis la création de 24.000 entreprises et de 71.000 emplois en 2008, ce qui prouve que c'est "un élément économique non négligeable", qui permet de soutenir les personnes qui n'ont pas accès au crédit bancaire.

"En attendant les grands investissements de l'Etat, le microcrédit entrepreneurial permet de créer sa petite entreprise et d'être beaucoup plus libre qu'un salarié", a-t-il ajouté, avant de faire un rapide rappel historique de ce mode de financement original (voir encadré).

Contrairement à une idée reçue, Muhammad Yunus, le créateur de la première "banque des pauvres", "a vu que les gens dans l'extrême dénuement se faisaient un point d'honneur à rembourser leur dette". En Métropole, le microcrédit entrepreneurial est apparu il y a une vingtaine d'années. Il ne faut pas le confondre avec le microcrédit social qui, lui, permet de restructurer les finances des ménages surendettés.

 

L'Adie de Mayotte est la seconde de France, après la Corse

 

"Il n'y a pas de réussite du microcrédit s'il n'y a pas d'accompagnement fort, quelqu'un pour aider l'entrepreneur à faire de la gestion et ne pas confondre par exemple les gains et les recettes. Cela ne veut pas dire de la tutelle permanente, mais aider et prévenir les risques", a rappelé M. Labrune.

Selon les statistiques de la Caisse des dépôts et consignations, le microcrédit a profité à des personnes dont 40% avaient un niveau de formation inférieur au BEP ou au CAP. 70% d'entre elles étaient chômeurs et 20% titulaires des minima sociaux. "Ces personnes ne sont pas solvables et elles sont rejetées par la cotation bancaire des projets", a-t-il résumé, rappelant que l'objectif est de les préparer à la bancarisation future. Même si le taux de survie au niveau national n'est que 57% sur 3 ans, 54% de ceux qui ont osé entreprendre et ont échoué retrouvent ensuite un emploi.

Installée à Mayotte depuis 1996, l'Adie est le seul organisme à délivrer des microcrédits sur notre île. Elle a un rôle d'intermédiaire : elle emprunte pour prêter, et prend donc elle-même un risque auprès des banques et de la Caisse des dépôts et consignations – à Mayotte, auprès de l'AFD.

La délégation régionale de Mayotte est la seconde au niveau national en termes de production, après la Corse : "Il y a un vrai potentiel pour le microcrédit ici, qui correspond à une demande par rapport à la situation économique", explique Dassami Faharidine, la déléguée régionale de l'Adie. "En Métropole, il faut aller les chercher, alors qu'ici les gens viennent et on sélectionne".

 

60% des bénéficiaires sont des femmes qui très souvent n'ont pas été scolarisées

 

Financée par l'Etat à 20% et par le conseil général à 60%, le reste étant de l'autofinancement, l'Adie a accompagné 2.200 projets depuis sa création, soit près de 10 millions d'euros prêtés, et son objectif est d'atteindre 600 projets cette année, avec plus de 1.670.000 € déjà dépensés.

Le maximum de crédit accordé est fixé à 6.000€, et peut être cumulé avec un prêt sur l'honneur à taux zéro du même montant. Le montant moyen des prêts, limités à 2 ans, est de 2.700 €, comme la moyenne nationale.

Le taux d'intérêt de ces prêts est fixé à 9,71%, car les 6 conseillers effectuent un travail d'accompagnement comptable et de gestion gratuit, en se rendant régulièrement sur le terrain. "On pose des questions sur le sérieux et l'honnêteté de la personne, puis on monte un dossier qui passe devant un comité formé de 4 bénévoles et des conseillers", explique Dassami Faharidine.

Le taux d'impayé à Mayotte est de 3,51%, contre 6,58% au niveau national. La moitié des porteurs de projets sont des commerçants et des importateurs de marchandises venant de Dubaï, de la Chine ou de Maurice. "Presque la moitié des vendeuses du marché de Mamoudzou ont bénéficié d'un microcrédit", constate la déléguée régionale. Les autres bénéficiaires se répartissant dans les secteurs de la restauration, de l'agriculture, de l'artisanat, des taxis, de l'électricité ou de la plomberie.

Avec une moyenne d'âge de 48 ans, 60% étaient des femmes qui très souvent n'ont pas eu la chance d'être scolarisées et qui n'auraient pas pu avoir de travail sans le soutien de cette structure d'accompagnement. Victime de son succès, l'Adie, au départ une "banque des pauvres" avec un objectif d'insertion sociale, se dirige de plus en plus vers le fonctionnement d'une institution bancaire classique, tout en restant une association d'intérêt public.

 

Le microcrédit peut se combiner au statut d'auto-entrepreneur

 

La limite de l'Adie est qu'elle demande qu'une personne dans l'entourage de l'entrepreneur se porte caution en cas de non-remboursement. D'autres associations qui peuvent se cautionner elles-mêmes, comme France Initiative, déjà installée à la Réunion, pourraient venir en complément de l'Adie, comme le préconise M. Labrune.

Le microcrédit peut aussi être associé au statut d'auto-entrepreneur créé par Hervé Novelli il y a un an. Ce statut permet de s'affranchir des formalités administratives – il faut compter une heure et demie seulement pour s'enregistrer – et si le chiffre d'affaires ne dépasse pas les 36.000 € annuel, l'impôt est "forfaitisé". Autant de solutions pour sortir de la précarité ou du chômage, avec de nombreux exemples de par le monde de "self made men" qui ont réussi à créer de grandes entreprises à partir d'un microcrédit.

 

Julien Perrot


 

Le microcrédit, une "banque des pauvres" qui se développe à vitesse grand V

Le système du microcrédit a été inventé il y a une trentaine d'années par le professeur d'économie bangladeshi Muhammad Yunus. En 1976, lors d'une séance de travaux pratiques d'un cours d'investissement, il propose à ses étudiants d'interroger les fabricants de tabourets en bambou des plus proches villages.

Les 42 femmes artisans ont besoin de 27 dollars au total pour développer leur activité. Or, toutes les banques refusent de financer ce trop faible montant à des clients a priori insolvables. Le professeur déclare avoir eu honte de cette situation et prête la somme de sa propre poche. En permettant aux producteurs d'acheter d'avance le bambou sans subir les variations importantes de prix. Ils réussissent à créer des emplois et à rembourser intégralement le professeur Yunus.

Il décide alors de créer la Grameen Bank, un organisme qui propose des prêts aux plus pauvres du Bangladesh, qui a accordé aujourd'hui environ 3 milliards d'euros de crédits à plus de 2,4 millions d'emprunteurs. Le 13 octobre 2006, la mise en place et le développement à grande échelle de ce système ont été récompensés par le prix Nobel de la paix attribué conjointement à Muhammad Yunus et à sa "banque pour les pauvres".

Le 24 janvier 2005, un rapport de la Banque mondiale a recensé 10.000 institutions de microfinance dans 85 pays au service de 130 millions de personnes, pour un encours de 30 milliards d'euros. L'Asie et le Pacifique totalisent 83% des comptes ouverts dans les pays en développement. Au Cambodge, cela concerne 400.000 personnes, et 18.000 nouveaux comptes sont ouverts chaque année au Kenya. Mais c'est surtout en Amérique latine et en particulier en Bolivie que le système connaît un grand essor.

Depuis 1999, la méthodologie de crédit adoptée par les institutions de microfinance prend de manière croissante la forme d'un produit individuel flexible, ressemblant plus aux produits bancaires classiques. La forme choisie à l'origine était basée sur la méthodologie de crédit collectif, utilisant les mécanismes d'épargne locale et de caution solidaire et la supervision des pairs pour couvrir le risque de crédit. Se sont rapidement ajoutés des financements extérieurs reposant sur un système de titrisation des portefeuilles de crédit.

En France, le principal opérateur est l'Association pour le droit à l'initiative économique (Adie). Elle délivre 10.000 à 13.000 microcrédits par an à des chômeurs ou Rmistes créateurs de leur propre emploi, ou à des travailleurs pauvres. L'association compte plus de 130 agences sur toute la France, dont une à Mayotte depuis 1996, avec 460 salariés et un réseau de 1.500 bénévoles pour étudier et accompagner les projets.

 

Avec Wikipedia

UNE Mayotte Hebdo N°450 – Vendredi 06 novembre 2009

UNE Mayotte Hebdo N°450 - Vendredi 06 novembre 2009Petit Déjeuner de Mayotte Hebdo – Lathéral & Christophe Peyrel

L'ARTISTE ET L'ENARQUE

> Justice : Procès de diffamateur de la DE
> Politique : Le MDM définitivement enterré
> Illetrisme : L'école des parents en exemple
> Coopération : La Creuse et Mayotte main dans la main
> Mayotte ECO : Microcrédit – "Une possibilité de sortir du chômage"

 

05/11/09 – Article de la dépêche du midi – « La vie rêvée des Mahorais »

Lu dans les pages "Aveyron" de la Dépêche du Midi

 

Le bassin de Decazeville attire de plus en plus de jeunes venus de Mayotte pour suivre des études. Beaucoup sont séduits et restent au pays, écrit Laetitia Moisset dans les pages "Aveyron" de la Dépêche du Midi cette semaine.

Le Bassin connaît depuis plusieurs années un attrait auprès des Mahorais. La raison de cette affluence en Métropole est liée aux études. En effet, depuis 14 ans environ, les jeunes Mahorais viennent ici pour accéder à un niveau d'études supérieur à celui de l'île. "La plupart du temps, sur l'île, on s'arrête au CAP", explique Soumaila Hassani, arrivé en Métropole en 2000. Lui aussi est venu pour une formation plus approfondie, "j'ai fait un BEP climatisation au lycée d'Aubin", poursuit-il. Le lycée professionnel enregistre un grand nombre d'inscriptions Mahorais depuis 1995.

"Au début nous n'en dénombrions qu'un, mais nous avons connu un pic de 50 Mahorais dans l'établissement il y a 7 ans", explique la direction. Aujourd'hui, on compte encore 17 jeunes d'Outremer au lycée d'Aubin. "Le niveau scolaire augmente à Mayotte, ce qui explique qu'ils restent davantage sur l'île", poursuit Jean-Luc Viargues. Les garçons suivent les cours du lycée professionnel d'Aubin, les filles quant à elle s'orientent vers Villefranche-de-Rouergue où les métiers du tertiaire comblent leurs espérances.

Aujourd'hui, la communauté mahoraise est estimée à une quarantaine de personnes à Decazeville. "Chaque année, il y en a qui arrivent", explique le jeune Mahorais. D'autres partent également de la ville, "mais peu repartent définitivement à Mayotte". Après l'obtention de leurs diplômes, les jeunes Mahorais tentent de se faire une place dans le milieu du travail, "beaucoup travaillent", confirme Jean-Luc Viargues. Beaucoup se marient, construisent une maison, font des enfants… La ville tranquille et la communauté qui existe donnent envie à chacun de rester.

05/11/09 – Sport : Deux équipes pour le Cross national

Les meilleurs athlètes académiques de l'île ont réalisé le championnat de cross country, mercredi matin à Kahani. Des catégories benjamins, minimes, cadets et junior/senior, deux équipes parmi les huit gagnants seront sélectionnés pour représenter Mayotte, en mars prochain en Corse, au cours du championnat national de France de Cross Country. Habituellement, ce sont toutes les équipes qui peuvent envisager un déplacement pour cet événement majeur, mais les financements manquent. L'Union nationale du sport scolaire (Unss) va dans un premier temps se battre pour faire partir les deux équipes choisies, notamment en recherchant des partenaires et en trouvant des fonds. Les établissements nommés devront bien entendu y mettre du leur pour pouvoir réaliser ce déplacement.

05/11/2009 – Tribune libre étudiante

 

 

{xtypo_dropcap}E{/xtypo_dropcap}n effet, il y a une autre raison qui mérite d’être évoquée, celle de la responsabilité de la République dans l’échec scolaire des étudiants mahorais. Cette responsabilité s’observe dans la réaction tardive de la République, aussi bien sur la construction  d’infrastructures éducatives que sur la scolarisation même des Mahorais.

 Il est n’est pas inutile de rappeler que Mayotte est Française depuis 1841, or la construction d’écoles dans l’île ne remonte que dans les années 1960-1970. Il est incontestable que cette réalité, celle de l’absence d’infrastructures scolaires durant un siècle, est directement à l’origine de cet échec scolaire. Durant cette période, la République n’a pas manifesté un moindre geste permettant d’affirmer qu’elle voulait faire des Mahorais des citoyens français à part entière, par le biais de l’éducation.

La conséquence de cette réalité, c’est malheureusement le retard de l’implantation de la culture de l’éducation dans la société mahoraise. En théorie, une personne termine nécessairement sa scolarité avec un niveau supérieur à celui de ses parents, c’est ce qui entraine l’augmentation du niveau scolaire intergénérationnel dans une société, mais encore faut-il que les parents aient été scolarisés. Or, si nos parents n’ont pas été scolarisés, ils sont loin d’être fautifs.

Appliquée à Mayotte, cette théorie explique malheureusement le retard du niveau scolaire observé dans la Collectivité par rapport à l’ensemble du territoire national. Depuis qu’on a entamé et accéléré la construction d’écoles, de collèges et de lycées à Mayotte, on y constate incontestablement l’augmentation du niveau scolaire. En effet, l’écart de la réussite au baccalauréat entre Mayotte et la Métropole se réduit de plus en plus ces dernières années, si bien que Mayotte rattrape de façon remarquable la moyenne nationale.

Pendant un certain nombre d’années, un enfant mahorais n’entrait en contact avec l’environnement scolaire qu’à l’âge de sept ans, alors qu’en Métropole les enfants sont scolarisés dès l’âge de 4, voire 3 ans. Il y a donc, dès le début de la scolarisation, un décalage d’au moins 3 ans entre l’élève mahorais et métropolitain, décalage qui pèsera lourd sur le niveau scolaire à la sortie de l’école primaire.

En effet, plus la scolarisation se fait tôt, plus l’enfant s’adapte vite et facilement, ce qui se traduit par une généralisation de la culture scolaire dans la société. La conséquence de ce retard de scolarisation s’observe dans le fait que l’élève mahorais entre au collège à l’âge de 13 ans, voire 15 ans, au lieu de 10 à 11 ans et qu’au final il obtient son baccalauréat à 20 ans, au lieu de 16-18 ans.

Concernant les études post-bac, la réussite passe par la construction d’université et bibliothèque universitaire à Mayotte, c’est la seule garantie que dans les prochaines années on ait à Mayotte un niveau d’étude comparable à nos compatriotes métropolitains.

Cela est d’ailleurs d’autant plus nécessaire, voire urgent, qu’une université soit construite à Mayotte, puisque de plus en plus de jeunes obtiennent leur baccalauréat à l’âge de 17-18 ans puisqu’ils ont été scolarisés à 4-3 ans; ces élèves ont donc beaucoup plus de temps à consacrer à l’enseignement supérieur que leurs ainés.

Les Mahorais ont voulu rester Français pour être libres, mais il n’y a point de liberté sans ouverture d’esprit, garantie par l’enseignement supérieure. Que la République prenne ses responsabilités : on a besoin d’une université à Mayotte pour résoudre le fléau de l’échec des étudiants mahorais !

 

Bourra Mohamed,

étudiant en master à la faculté de droit de Poitiers

05/11/09 – Tribune libre : Rapport de la CRC sur la situation financière de la CDM

 

Rapport de la CRC sur la situation financière de la CDM

Les conclusions du rapport de la Chambre régionale des Comptes (CRC) sur les finances de la Collectivité départementale de Mayotte ne sont pas une surprise pour le Parti communiste rénové de Mayotte.

En effet, la CDM avait déjà adressé en 2007, suite à l’instauration du Fonds intercommunal de péréquation (Fip), des mises en garde à l’Etat et qui n’ont visiblement pas été prises en compte dans l’analyse de la CRC.

Ainsi, dans un triple contexte de sous-développement économique et social, de crise économique et de désengagement de l’Etat vis-à-vis de ses responsabilités en matière de rattrapage économique et d’instauration des aides sociales à égalité avec tous les citoyens français, la mise en application du Fip qui ampute de manière autoritaire et irréfléchie 20% des ressources de la CDM, ne pouvait que déboucher deux ans plus tard vers une faillite préjudiciable finalement au processus départemental.

Ce n’est donc pas une surprise pour le PCRM et malheureusement pour les Mahorais c’est la confirmation et la preuve que le gouvernement UMP et Nouveau centre, au-delà des discours prometteurs, sont les instigateurs d’un désengagement progressif de l’Etat.

Il n’y a donc pas de déficit de la Collectivité, mais il s’agit bien d’un déficit social et économique de l’Etat et ceci pour 3 raisons essentielles :

1- la CDM garantit la responsabilité sociale que l’Etat ne veut assumer que dans 25 ans : les recrutements à caractère social opérés depuis 2004 ont eu pour effet d'éviter l’explosion sociale comme en 1993 et apporter ainsi une paix sociale relative et une expansion économique fragile.

2- la CDM soutient le financement des communes à travers le Fip et les contrats territoriaux,

3- la CDM assume à elle seule, les compétences d’un département et d’une région en plus des missions de l’Etat qu’elle porte sur son budget,

Et le tout sans contrepartie ni compensation financière véritable.

L’analyse de la CRC est donc superficielle et déconnectée de la réalité mahoraise. Il s’agit d’une analyse purement comptable et technocratique.

 

Assani Alidina,

secrétaire général du Parti communiste rénové de Mayotte

05/11/09 – Conférence des Naturalistes de Mayotte

Les Seychelles, un patrimoine exceptionnel à préserver et restaurer par Gérard Rocamora, docteur en écologie, cofondateur de la Fondation pour la conservation des îles (Island Conservation Society). L'archipel des Seychelles passe pour abriter une nature paradisiaque. Les menaces sur l'environnement y sont cependant bien réelles et les scientifiques s'efforcent de trouver les solutions permettant de préserver et conserver la richesse du patrimoine naturel. Gérard Rocamora, installé depuis plusieurs années aux Seychelles, est animateur de la Fondation pour la conservation des îles dont l'objectif est de restaurer les écosystèmes insulaires dans le sud ouest de l'océan Indien.

Jeudi 5 novembre à 17h30 dans l’hémicycle du Conseil Général de Mayotte.

04/11/09 – Lutte contre l’illettrisme : Mayotte en exemple ?

Depuis plusieurs années, Mayotte participe activement à la lutte contre l'illettrisme via son école des parents, programme qui connait un fort succès, essentiellement auprès des femmes, et qui est désormais intégré au projet global de l'Agence nationale de lutte contre l'illettrisme. Le secrétaire général de cette agence d'Etat, Hervé Fernandez, est arrivé à Mayotte ce mardi accompagné du chargé de mission Eric Nédélec, pour assister jeudi à la signature d'une charte de partenariat entre l'Etat, la Collectivité, le vice rectorat et Opcalia, dont le but est de "fédérer tous ceux qui gèrent les moyens de lutte contre l'illettrisme", nous explique M. Fernandez. Mise en place à Mayotte par Faridy Attoumane, cadre de la DTEFP et relais local de l'Agence, cette charte existe déjà dans 22 régions et prévoit une action coordonnée des signataires dans prévention et la lutte contre l'illettrisme et la mise en oeuvre prochaine d'un plan d'orientation stratégique 2009/2012.

Deuxième motif de cette visite, la phase 3 du Forum permanent des pratiques, mis en place par l'Agence en 2004. Cette phase de travail a pour but de mettre en commun les pratiques de prévention et de lutte contre l'illettrisme qui réussissent, sur l'ensemble du territoire français. "L'école des parents de Mayotte peut avoir une valeur exemplaire au moins pour les autres Dom, surtout la Guyane qui suit de très près l'avancée de cette action, mais également dans d'autres départements de France", explique M. Nédélec, qui précise que cette école des parents a deux résultats : elle renforce le lien entre les parents et la scolarité de leurs enfants, permettant ainsi une meilleure réussite des nouvelles générations, et elle permet à ces parents de s'intégrer dans le monde du travail. Comme dans toutes les régions qui expérimentent des moyens de lutte contre l'illettrisme, un expert de l'Agence, Jean-Pierre Leclere, a rédigé avec la collaboration de Faridy Attoumane un "Kit du praticien", qui détaille l'action école des parents. Ces différents "Kits" seront présentés les 5,6 et 7 mai 2010 lors d'un forum national des pratiques. Jeudi, à la MJC de M'gombani, la signature de la charte sera suivie d'un travail en ateliers associant notamment les formateurs de l'école des parents, les responsables RH des entreprises et les syndicats. En conclusion de la journée, plusieurs des parents se verront remettre le diplôme Dilf ou Delf.

Mayotte Hebdo de la semaine

Mayotte Hebdo n°1116

Le journal des jeunes