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Des routes submergées à Mayotte jeudi et vendredi

Dans la nuit du 17 au 18 octobre, une grande marée, qui a atteint 4m50, a touché l’île, provoquant des débordements d’eau dans certaines localités. Le quartier Potéléa de Brandélé a été touché par la montée des eaux. La préfecture indiquait alors, vendredi matin, que « les services municipaux et le CCAS sont actuellement au contact des habitants sinistrés ». La piste de l’aéroport à Pamandzi a été partiellement inondée (mais est à nouveau opérationnelle), tout comme le boulevard des Crabes de Dzaoudzi-Labattoir, et la route d’Ironi Bé qui a vu sa circulation ralentie par la marée.

Météo-France maintenait l’île en vigilance orange, ce vendredi 18 octobre, et appelait à la plus grande attention lorsque la mer était la plus haute, vers 17h. Le lendemain, le niveau de vigilance a pu passer au jaune au vue de la houle très faible et du beau temps attendu.

Des élus mahorais à la Convention des intercommunalités de France

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A l’occasion de la 34ème Convention nationale des intercommunalités de France qui s’est tenue au Havre (Seine-Maritime) du 16 au 18 octobre et en marge de la rencontre des Outremer en ouverture de la convention, une délégation d’élus intercommunaux de Mayotte a été reçue par Sébastien Martin, président d’Intercommunalités de France. La délégation de Mayotte était conduite par Ali Moussa Moussa Ben, le maire de Bandrélé et président de la communauté de communes du Sud (CCSud), et Archadi Abassi, président de la communauté de communes de Petite Terre (CCPT). Les discussions ont principalement porté sur la labellisation de Mayotte en tant que Territoire d’Industrie, qui permettrait d’accélérer les projets industriels locaux.

Visite d’Anne Rubinstein dans le quartier de La Vigie

Le mercredi 16 octobre, la déléguée interministérielle à la prévention et à la lutte contre la pauvreté, Anne Rubinstein, s’est rendue dans le quartier de La Vigie à Petite-Terre pour une visite de terrain, aux côtés de la communauté de communes de Petite-Terre (CCPT). Cette rencontre a permis de sensibiliser la délégation aux défis de ce quartier qui fait partie d’un programme de renouvellement urbain de l’Anru et de réaffirmer l’engagement de la CCPT et de ses partenaires pour améliorer les conditions de vie des habitants. Le lendemain, la déléguée était reçue par le conseil départemental de Mayotte pour la signature le Pacte des Solidarités entre l’État et la collectivité.

Mayotte toujours en vigilance orange « vagues-submersions » ce vendredi

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Dans la nuit du 17 au 18 octobre, une grande marée, qui a atteint 4m50, a touché l’île, provoquant des débordements d’eau dans certaines localités. Le quartier Potéléa de Brandélé a été touché par la montée des eaux. La préfecture a indiqué que « les services municipaux et le CCAS sont actuellement au contact des habitants sinistrés ». La piste de l’aéroport à Pamandzi a été partiellement inondée (mais est à nouveau opérationnelle), tout comme le boulevard des Crabes de Dzaoudzi-Labattoir, et la route d’Ironi Bé qui a vu sa circulation ralentie par la marée.
Météo-France maintient l’île en vigilance orange, ce vendredi 18 octobre, et appelle à la vigilance lorsque la mer est la plus haute, vers 17h. Elle invite à ne pas prendre la mer, à protéger les embarcations, d’éviter les bords d’eau et les jeux à proximité et ce même si la zone ne semble pas exposée et surtout de ne pas aller se baigner.

Pacte des Solidarités : « En mettant de l’argent sur la table, on va développer encore nos actions »

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Le pacte des Solidarités, le premier à Mayotte, a été présenté, ce jeudi matin, au conseil départemental de Mayotte, à Mamoudzou.

Alors que les actions de lutte contre la pauvreté du Département de Mayotte et de la préfecture sont amenées à progresser, celles-ci intègrent un nouveau pacte des Solidarités signé ce jeudi, au siège du conseil départemental, à Mamoudzou. Le montant total est de douze millions d’euros sur quatre ans pour financer des actions, mais l’État, par la voix de déléguée interministérielle à la prévention et à la lutte contre la pauvreté, s’engage déjà à faire plus.

Quatre raisons de se rendre au festival Milatsika qui se déroule à Chiconi

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C’est la dix-huitème édition du festival Milatsika. Elle se déroule au plateau de Chiconi.

Ce vendredi et samedi, la commune de Chiconi vit au rythme du festival Milatsika. A l’affiche de cette dix-huitème édition, des artistes mahorais mais aussi du Burundi, de Madagascar ou encore de la métropole.

Des découvertes

Depuis sa création, l’événement poursuit la même philosophie : « faire découvrir des artistes pas toujours connus du grand public », souligne Del, le directeur artistique et l’un des fondateurs du festival. Ici, pas de têtes d’affiche pour attirer les spectateurs, mais des artistes émergents. « Nous voulons que le public vienne par curiosité avec l’envie de voir ce que l’artiste a à proposer. Si le spectateur repart avec un coup de cœur pour un groupe, alors notre pari est gagné. »

Des artistes mahorais

L’événement met à l’honneur des artistes de différents horizons et aux styles musicaux différents : rap, rock, musique du monde. Des chanteurs locaux seront présents, comme le rappeur Boogie Gangsta, qui joue à domicile, il est en effet originaire de Chiconi. Le collectif mahorais Kalyma Groove se produira également, le groupe se distingue par son registre reggae enrichi d’influences de musiques mahoraises. Ce sera aussi l’occasion d’écouter Jahdine M’zé, un chanteur de reggae mahorais qui écrit des textes engagés sur les questions de justice sociale. Sans oublier L-Had Dalane, originaire de Bandraboua. Sur scène, il mêle la guitare au utende, cet art oratoire mahorais.

Une ouverture au monde

Chaque artiste a son identité. Le groupe Dassa interprète par exemple la musique traditionnelle du sud de Madagascar, ses membres incarnent la danse Banaike, inspirée par les mouvements des zébus, pratiquée lors d’événements spéciaux. Le trio Wildation qui vient de métropole propose un registre folk rock inspiré par dix ans de voyages à travers le monde pour le chanteur. Dyna, une chanteuse issue de la métropole associe pour sa part musiques traditionnelles françaises et électro dans ses titres.

Des jeunes talents

Pour faire la programmation du festival, Del se rend dans différentes salles à travers le monde notamment en métropole et en Afrique. Là-bas, il noue des partenariats avec plusieurs structures. Les artistes mahorais qui jouent à Milatsika sont ensuite généralement programmés dans ces scènes partenaires. « Le but est de donner l’opportunité aux artistes mahorais d’être par la suite programmés en métropole ou au Burundi par exemple », explique-t-il.

Le programme du festival

Le festival Milatsika a lieu le vendredi 18 et samedi 19 octobre. Début des concerts à 20 heure au plateau de Chiconi. Attention, ils ne commenceront pas en retard. Entrée : dix euros pour la soirée.

Vendredi : Boogi Gangsta, Dassa, Andy Mwag, Wildation, Kalyma Groove.

Samedi : Jadhdine Mze, L-Had, Dynah, Eliasse et Sarandra Beloba.

Eliasse : « Je suis né artistiquement à Mayotte »

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Eliasse fait trois dates à Mayotte avec ses musiciens Jérémy Ortal, bassiste, percussionniste, Fred Girard, à la batterie et au chant, et Eddy Dacosta, ingénieur du son.

Le chanteur comorien Eliasse est à Mayotte pour trois représentations. Avec son groupe, il interprète son troisième album « Zangoma » au festival Milatsika ce samedi, au pôle culturel de Chirongui, le 22 octobre, et à la prison de Majicavo-Koropa. Rencontre.

Flash Infos : Pouvez-vous décrire votre relation avec Mayotte ?

Eliasse : Ma mère est d’Anjouan et mon père de Grande Comore, mais je suis né artistiquement à Mayotte. J’étais musicien à Moroni, j’ai accompagné des artistes comme Maalesh, mais c’est à Mayotte que je suis né en tant qu’Eliasse, artiste devant la scène en 2005. J’ai sorti mon premier album ici en 2008, ma fille est née ici. Je suis un grand fan de plein d’artistes mahorais y compris Baco, donc ma relation à Mayotte est très forte d’un point de vue artistique. Et puis Mayotte et les Comores, je les appelle le « shaya na mbere », c’est-à-dire le doigt et la bague en shimaoré. Comme le doigt et la bague, Mayotte et les Comores, c’est une relation et dans les histoires de couples, on s’aime, on se sépare, on se chamaille.

F.I. : Cela représente quoi de venir jouer son nouvel album à Mayotte ?

Eliasse : Cela représente beaucoup de choses. C’est mon troisième album qui s’appelle « Zangoma ». C’est le style de musique que j’essaie de défendre, il vient de Baco et donc de Mayotte. Dans mon premier album, il y avait déjà un titre qui s’appelle « Zangoman », et 18 ans plus tard, je reviens avec l’album consacré à ce style, c’est hyper important pour moi. « Zangoma » est lié aux percussions et plus largement au rythme. Comme on a beaucoup de rythme dans l’archipel, je puise là-dedans, et j’essaye de le mélanger avec du rock, du blues, tout en gardant la racine.

F.I. : Dans plusieurs de vos chansons, vous faites passer des messages notamment contre la stigmatisation. Pouvez-vous nous en parler ?

Eliasse : En tant que Comorien qui a vécu à Mayotte, je parle de ces questions. Dans la chanson « Laka road », je parle d’une personne qui fait le tour de l’archipel et qui s’arrête dans chaque île, elle demande : « Comment ça va la famille ? les chiens ? les poules ? les voisins qui viennent d’arriver ? ». Et sur ce dernier point, problème. Les réactions sont les mêmes dans les quatre îles, à chaque fois, le problème, c’est l’autre. A Mayotte, on dit que le bouc-émissaire, ce sont les Comoriens qui viennent sans papiers. Mais de l’autre côté, c’est pareil, on critique des Anjouanais qui viennent en Grande Comore. Pour moi, on ne peut pas apaiser cette question, si on ne se dit pas qu’on a peut-être aussi une petite part de responsabilité. Si on accepte cela, peut-être qu’on fera un pas. Pour faire passer mes idées, je choisis d’écrire de façon imagée, c’est la petite pierre que j’apporte à l’édifice, je n’ai pas la prétention de changer le monde.

F.I. : Dans votre dernier album, vous évoquez aussi l’écologie dans la chanson Salama avec un très beau clip tourné à Mayotte.

Eliasse : On a tourné à Mayotte mais cette chanson sur le dérèglement climatique n’est pas destinée qu’à l’archipel mahorais, elle s’adresse au monde entier. Mais je pense que pour évoquer cette question, j’ai voulu partir de chez moi et montrer qu’il y a une beauté. Dans le clip, nous avons montré le positif, ce qu’il y a à sauver ici plutôt que de faire ressortir ce qu’on a déjà détruit.

F.I. : Votre dernière date à Mayotte est prévue à la prison de Majicavo, un lieu atypique pour un concert, encore plus compte tenu de la mutinerie qui s’y est produite récemment.

Eliasse : On réagit quand ça explose, mais je ne pense pas que les difficultés étaient là avant la mutinerie. J’ai bossé trois ans à la prison, j’animais des ateliers de musique là-bas. Toutes les semaines, j’apprenais aux détenus à jouer la guitare, les percussions, à chanter et à écrire. On a même fait un spectacle là-bas. Ce n’est pas parce que les gens paient pour ce qu’ils ont fait qu’ils n’ont pas le droit à la culture. Peut-être qu’en sortant de là, l’un d’entre eux va faire de la musique ou de la peinture ou bien que l’art va l’apaiser. Avec ce concert, j’apporte aussi ma petite pierre. Imaginons que ces personnes sont dans une chambre sans fenêtre, moi, je suis la fenêtre pendant 45 minutes. Ça ne change pas leur vie, mais si je peux leur offrir une respiration pendant un petit moment, alors je le fais.

La deuxième édition de la conférence des Civilisations du canal du Mozambique est lancée

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À la bibliothèque municipale de Cavani, à Mamoudzou, la salle s’est remplie petit à petit, jeudi 17 octobre, pour la cérémonie d’ouverture de la conférence des Civilisations du canal du Mozambique. Elle a été l’occasion de (re)découvrir des objets artisanaux, de célébrer le patrimoine dansé et d’annoncer une belle nouvelle. Après l’inscription du maoulida shengué en 2022 et du mbiwi au patrimoine culturel immatériel national, c’est au tour de la poterie traditionnelle mahoraise de faire son entrée.  Une annonce couverte d’applaudissements des membres du département qui ont participé à la mise en place de la Conférence. Les docteurs Arthur Domingo, Alain Kamal Martial Henry et Pedro Martinho, qui interviendront dans le cadre de conférences et de débats, ont été personnellement remerciés par la vice-présidente, chargée des Sports, Culture et Jeunesse du département Zouhourya Mouayad Ben. La deuxième édition se poursuit aujourd’hui et samedi, au siège du département.

Tribune libre : « Une arsenalisation des migrants et des mineurs à Mayotte »

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Conseiller départemental du canton de Sada-Chirongui, Soula Saïd-Souffou défend l’idée que l’immigration irrégulière est utilisée pour déstabiliser Mayotte. Dans une tribune, intitulée « Arsenalisation des migrants et des mineurs à Mayotte : Ingérences étrangères et déstabilisation revendiquée d’une région ultrapériphérique de l’Europe », celui qui est doctorant en droit public de l’Université Sorbonne Paris Nord liste les éléments qui lui font penser cela.

« Les guerres modernes sont protéiformes. Si les canons, les missiles et les avions de chasse demeurent essentiels sur le champ de bataille, les soldats modernes peuvent prendre les traits de simples civils innocents méritant accueil et protection. Loin des snipers, des soldats cybernétiques des films de science-fiction, l’on parle ici d’arsenalisation de populations, de migrants, de menaces hybrides et d’ingérences étrangères. Face à ces phénomènes, les États sont obligés de s’adapter constamment y compris dans le cyberespace pour assurer leur sécurité. Selon l’Otan : « On entend par menaces hybrides des activités menées ouvertement ou non à l’aide de moyens militaires et de moyens non militaires : désinformation, cyberattaques, pression économique, déploiement de groupes armés irréguliers ou emploi de forces régulières »[i]. L’utilisation des flux migratoires comme activités hybrides et géopolitiques est à présent reconnue par l’Otan et l’Union européenne. Selon cette dernière : « Les menaces hybrides visent à exploiter les vulnérabilités d’un pays et ont souvent pour but de saper les valeurs démocratiques et les libertés fondamentales »[ii]. Bien avant les crises migratoires au Sud de l’UE, notamment dans les îles italiennes, et à l’Est de l’UE, notamment à la frontière entre la Pologne et le Bélarus, l’utilisation de populations à des fins d’activités hybrides et géopolitiques était déjà une réalité à Mayotte depuis le milieu des années 1990.

La politique de reconduite à la frontière des migrants économiques, telle qu’elle est pratiquée en outre-mer depuis des décennies, donne des résultats « peu satisfaisants»[iii] selon la Cour des comptes. Pour produire les effets escomptés, elle devrait faire l’objet d’une réorganisation profonde. Aujourd’hui, l’espace continental de l’UE est à son tour impacté par le phénomène migratoire de façon brutale, même s’il est vrai que des signes avant-coureurs pouvaient annoncer l’avènement d’un tel phénomène aux portes de l’Europe. « Les migrants servent de chair à canon pour faire pression sur un État »[iv]. C’est une des réalités des nouvelles guerres hybrides. La France, à travers la région ultrapériphérique de Mayotte, fait l’objet de ce genre de pression compte tenu des revendications territoriales des Comores sur Mayotte depuis 1974. Quant à l’Europe, elle semble avoir manqué de vigilance. Le renforcement de certains régimes autoritaires, en quête de reconnaissance et d’affirmation, pouvait pourtant attirer son attention. Elle  se retrouve aujourd’hui la cible de nombreuses attaques hybrides. Jean-Sylvestre Mongrenier évoquait déjà, en 2020, une « arsenalisation des flux migratoires »[v]. L’UE prenait alors pleinement conscience du fait que des migrants pouvaient être utilisés comme des « armes » par destination dans le cadre d’une guerre hybride, une situation pourtant dénoncée depuis des décennies par les élus de Mayotte. C’est en ce sens que l’on peut affirmer que les RUP sont, en quelque sorte, des lunettes grossissantes des enjeux de sécurité intérieure de l’UE.

« Une radicalisation du discours comorien »

Dès 1997, éclatait une crise séparatiste au sein de la République fédérale islamique des Comores. L’île d’Anjouan manifeste alors sa volonté d’accéder à la pleine souveraineté. Le drapeau français est hissé sur de nombreux bâtiments officiels. En guise de représailles, un blocus hermétique est imposé à l’île par les autorités fédérales comoriennes soutenues par l’OUA[vi]. Rapidement, la population va manquer de tout, notamment de nourriture et de médicaments, entrainant une crise économique, sanitaire et sociale sans précédent. De tels événements enclenchent une dynamique d’émigration massive vers Mayotte qui est alors déstabilisée progressivement au point que la moitié de sa population est aujourd’hui étrangère, majoritairement comorienne et en situation irrégulière[vii]. La mise en œuvre du visa Balladur (18/01/1995) et le lancement du processus de départementalisation, avec la consultation référendaire du 2 juillet 2000, ont engendré une forme de radicalisation du discours comorien à l’égard de Mayotte française. En 2021, le gouverneur d’Anjouan, Anissi Chamsoudine, a publiquement appelé ses compatriotes à envahir Mayotte par kwassa[viii]. Il a déclaré : « Il faudrait peut-être que les Comoriens prennent des kwassa par milliers. J’ai déjà le mien. Mais, il faudrait que tout le monde se mobilise. On verra si la France nous bombardera avec ses bateaux de guerre »[ix]. Cette arsenalisation des populations comoriennes a entrainé un changement profond de perception du migrant comorien. Celui-ci est passé de migrant économique à celui d’envahisseur déclaré.

Pourtant, en 2019, un accord ambitieux de partenariat renouvelé, assorti d’un plan de développement doté de 150 millions d’euros (2019-2022), a été signé entre la France et les Comores. La contrepartie demandée aux Comores était une participation active à la lutte contre l’immigration clandestine. Cet engagement n’a pas été tenu. En outre, « il faut aussi relever l’absence de coopération pénale tant sur le plan de l’extradition que des demandes d’entraide aux fins d’enquête notamment dans la lutte contre les filières d’immigration. Ainsi, la convention d’entraide judiciaire en matière pénale signée à Moroni le 13 février 2014 n’est toujours pas ratifiée par les Comores »[x]. En raison de la forte pression migratoire, les faibles infrastructures de Mayotte sont saturées et l’attractivité professionnelle des l’ile est en berne. Ainsi, l’île, de quelques 374 km2 seulement, manque de tout : insuffisance de structures d’accueil et d’hébergement, quasi-inexistence d’aides d’urgence à destination des migrants et des demandeurs d’asile, crise de l’eau, désert médical, écoles surchargées, explosion de la violence. Dans ce contexte inédit, les migrations africaines, qui apparaissent et s’intensifient, constituent un défi social supplémentaire à relever. En l’absence de maîtrise des flux migratoires habituels, notamment comoriens, les demandeurs d’asile d’origine africaine sont devenus des victimes collatérales du différend franco-comorien. L’acceptation sociale de ces nouvelles migrations est rendue difficile. La société mahoraise subit des transformations majeures à très grande vitesse.

Une Europe victime de son attractivité

Toutes les populations migrantes ne peuvent être considérées comme arsenalisées. Beaucoup fuient, de bonne foi, les persécutions et partent à la recherche d’un pays plus sûr. Montesquieu, conceptualisant la sûreté comme protection juridique contre l’arbitraire de l’État, disait que « la liberté politique consiste dans la sûreté »[xi]. L’UE est aussi victime de l’attractivité de son modèle politique, économique, social et démocratique. Aujourd’hui, il s’agit de gérer les conséquences sécuritaires d’un tel engouement, dans des conditions budgétaires dégradées qui favorisent concomitamment la montée des tensions sociales et le renforcement des régimes illibéraux. Au-delà de la question politique et géopolitique, les soubassements économiques de l’arsenalisation des migrants ne peuvent être ignorés. En effet, les populations arsenalisées sont souvent de modestes conditions. Ainsi, le pays agresseur trouve, dans une telle opération, une soupape de sécurité lui permettant d’exporter ses propres difficultés socio-économiques vers un autre pays qui se retrouve moralement et politiquement contraint de les prendre en charge, selon des modalités propores à sa législation nationale. C’est bien l’effet submersif de la migration qui cause la déstabilisation du pays agressé et la saturation de ses services publics.

L’arsenalisation des populations permet d’atteindre des « buts de guerre » à peu de frais en causant des dégâts particulièrement visibles sur la société, les services publics, l’économie et le cadre de vie du pays visé. Il est alors difficile de mettre directement et juridiquement en cause les autorités du pays agresseur face à l’hybridité de la menace et en l’absence de déploiement d’une armée conventionnelle identifiée. Cependant, s’agissant des Comores, l’invitation publique à l’invasion établit officiellement la responsabilité directe du pays. Mayotte, région agressée, a encore du mal à s’adapter à ce phénomène qui sature complètement ses capacités d’accueil, d’insertion économique et sociale. Quant à l’UE, elle est en train de faire l’expérience de ce type d’activités hybrides sur son sol continental. Ses capacités d’accueil ont souvent été mises à rude épreuve ces dernières années et les perspectives géopolitiques (augmentation des réfugiés climatiques, des demandeurs d’asile, des migrants économiques) laissent entrevoir une aggravation du phénomène dans les prochaines années. Étant entendu que ces manœuvres sont manifestement martiales, le rôle des forces armées dans la gestion des migrations arsenalisées se développe eu égard à l’ampleur du phénomène aux frontières extérieures de l’UE. Le cadre de la défense européenne demeure l’Otan (Art. 42 TUE). Dès lors, des échanges nourris, entre l’UE et l’Otan, ont été menés sur l’arsenalisation des migrants. Le Conseil des affaires étrangères a appelé, à maintes reprises, à « améliorer la coopération UE-Otan en matière de lutte contre les menaces hybrides »[xii].

« Un sentiment de toute-puissance gagne les jeunes arsenalisés »

Quant à l’arsenalisation des mineurs, elle constitue un défi nouveau auquel les États membres doivent également s’attaquer de toute urgence. Elle constitue une source de déstabilisation et de dégradation continue de la sécurité intérieure de l’UE. Des entités criminelles, ayant parfois des connexions avec l’étranger, recrutent et arsenalisent des mineurs de plus en plus jeunes à des fins de commission d’actes de terreur qui fragilisent la stabilité de certaines RUP comme Mayotte. Le mode opératoire est toujours le même : jeunes cagoulés, souvent vêtus de blouses blanches, armés de galets, de machettes, d’autres armes blanches, parfois même d’armes à feu et de chiens dressés au combat utilisés comme armes par destination. Plusieurs agents des forces de l’ordre, agressés par les bandes, se sont vus dépouillés de leurs armes de service qui se retrouvent, temporairement ou durablement, dans les mains de ces bandes criminelles. Par ailleurs, l’introduction irrégulière d’armes par kwassa est devenue monnaie courante. Un sentiment de toute-puissance gagne les jeunes arsenalisés. « Les adultes, ceux qui ont 18 ou 19 ans, les utilisent pour les crimes qu’ils veulent commettre, car les mineurs ne feront jamais de prison »[xiii]. L’excuse de minorité[xiv], principe majeur de la justice des mineurs, est massivement détournée par les bandes organisées pour affaiblir et défier les autorités. En outre, la seule prison de l’île déborde : 650 prisonniers pour 278 places théoriques, dont 30 pour mineurs, sur une population de plus de 350 000 habitants. Le directeur de la prison a démissionné, début octobre 2024, pour attirer l’attention sur les conditions de travail difficiles dans cet établissement marqué, fin septembre 2024, par une minuterie largement diffusée sur les réseaux sociaux par les prisonniers eux-mêmes. Les jeunes délinquants n’hésitent plus à s’afficher, y compris à visage découvert, sur ces mêmes réseaux sociaux, armes à la main. En Espagne et à La Réunion, l’implantation de ce phénomène de bandes armées de machettes constitue un vrai sujet de préoccupation pour la sécurité intérieure. Des cas sporadiques de violences extrêmes commises par de très jeunes mineurs apparaissent sur le territoire continental, notamment à Marseille. L’impact émotionnel de la violence des mineurs sur la société est plus fort que celui des adultes compte tenu de leur minorité psychologiquement associée à la tranquillité et au bonheur.

À Mayotte, les échecs de milliers de parcours d’intégration, issus de l’immigration, causent aujourd’hui des tensions sociales fortes qui sont à l’origine de violences graves et répétées dans le territoire où l’échelle[xv] de BUI TRONG, permettant de mesurer l’intensité des violences urbaines, atteint régulièrement des records, y compris aux abords de l’école de la république. Pendant longtemps, on a cru, ou voulu croire que les violences juvéniles à Mayotte se résumaient à une simple délinquance de « survie » pratiquée par des mineurs isolés souvent issus de l’immigration. C’était faire fi du processus d’embrigadement qui est à l’œuvre au sein de ces jeunes populations vulnérables à qui l’on inculque la haine de Mayotte et de la France au sein de bandes particulièrement violentes comme les « watoros » ou les « Dakou » (N.D.L.R. une partie des bandes se surnomment les « terroristes ») pouvant être respectivement traduits par « les Sauvages » et « les Terreurs ». Au sein de ces bandes, il n’y a pas que des jeunes sans papiers ni régularisables ni expulsables, dits « ni ni ». Des jeunes nés à Mayotte, ayant un parent de nationalité française, ou pouvant prétendre, à leur majorité, à ladite nationalité, se retrouvent également embrigadés dans ces bandes organisées. Ainsi, dans de nombreuses affaires criminelles impliquant ces gangs de mineurs qui tuent, volent à main armée, se livrent à des expéditions punitives, coupent les routes, rackettent, brûlent des voitures et des bâtiments publics, caillassent des bus scolaires, des transports de personnels hospitaliers, des ambulances, des véhicules de la sécurité civile et agressent les forces de l’ordre, il apparaît, en réalité, que des adultes ont été mis en cause directement ou indirectement comme complices des violences commises par les jeunes délinquants. Ainsi, le 18 décembre 2023, eu égard aux violences extrêmes constatées sur le territoire, compte tenu de la montée des messages de haine contre Mayotte et la France sur les réseaux sociaux, et face à des bandes manifestement arsenalisées, l’Assemblée départementale de Mayotte a sollicité[xvi] une enquête du parquet national antiterroriste aux fins de faire la lumière sur les actes de terreur perpétrés à Mayotte. Cette saisine vient après une phase de préfiguration d’un Observatoire des violences à Mayotte (OVM) et de la mise en place d’une Task Force de lutte contre l’insécurité au sein du conseil départemental.

Souvent cerveaux présumés des opérations, financeurs, parfois cuisiniers centraux de ces mêmes bandes, les adultes, restés dans l’ombre, ont quasi systématiquement des accointances avec l’étranger, notamment avec les Comores voisines. Ces aspects subversifs des violences commises à Mayotte, peu médiatisés, sont visés à l’Article 411-4 du Code pénal qui punit les activités visant à « susciter des hostilités ou des actes d’agression » ou à « fournir à une puissance étrangère, à une entreprise ou une organisation étrangère ou sous contrôle étranger ou à leurs agents les moyens d’entreprendre des hostilités ou d’accomplir des actes d’agression contre la France ». En outre, quelques Mahorais pro-comoriens, voyageant passeport français à la main et participant de plus en plus ouvertement à des conférences publiques remettant en cause la présence française à Mayotte, nourrissent, par de tels agissements, les revendications territoriales comoriennes. « Mayotte est prise au piège d’un conflit entre deux états, la France et les Comores »[xvii]. La dernière conférence connue s’est tenue à Bakou (Azerbaïdjan) les 2 et 3 septembre 2024 et était intitulée « l’occupation illégale de Mayotte par la France ». L’Azerbaïdjan est connu pour se livrer activement à des ingérences en Nouvelle-Calédonie. L’aide que l’Union des Comores reçoit des puissances étrangères, proches de la Chine et de la Russie, comme l’Azerbaïdjan renforce la déstabilisation permanente du département de Mayotte. Cette guerre sans armée régulière faite d’ingérences et de menaces protéiformes doit être menée de front par le gouvernement français, avec le concours du Département de Mayotte, avec des moyens plus adaptés. Le combat fait rage à la suite de l’apparition de nouveaux acteurs étrangers qui agissent partout y compris sur les réseaux sociaux. La France s’est ainsi dotée d’une loi visant à lutter efficacement contre les ingérences étrangères[xviii].

Par conséquent, loin de relever de la petite délinquance entretenue de l’intérieur ou de l’extérieur, la violence extrême des mineurs, transformés en « enfants soldats » ou en « agents de l’étranger », peut être constitutive d’activités hybrides tendant à défier, discréditer et affaiblir des gouvernements ou des autorités régionales, notamment dans leur capacité à assurer la sécurité de leurs territoires. Ces activités hybrides visent à asseoir de nouveaux équilibres géopolitiques régionaux et mondiaux, à conforter l’affirmation de nouveaux régimes illibéraux et autoritaires, en marge de l’intensification des tensions sino-américaines pour le leadership mondial. »

[i] OTAN, Lutte contre les menaces hybrides, 07 mars 2024.

[ii] Communication conjointe au Parlement européen et au Conseil, Cadre commun en matière de lutte contre les menaces hybrides, Une réponse de l’Union européenne, JOIN (2016) 18 final, Bruxelles, le 6.4.2016.

[iii] COINTAT Christian et FRIMAT Bernard, Rapport d’information à la suite d’une mission d’information effectuée en Guyane, en Martinique et en Guadeloupe du 17 février au 4 mars 2011, n° 410, Sénat, 6 avril 2011, p. 15.

[iv] AMSILI Sophie, Les migrants servent de chair à canon pour déstabiliser l’Union européenne, Les Échos, 9 novembre 2021.

[v] MONGRENIER Jean-Sylvestre. Géopolitique de l’Europe. PUF, 2020, 128 p.

[vi] Organisation de l’Unité Africaine (1963-1999) devenue Union africaine en 2002.

[vii] Recensement générale de la population en 2017.

[viii] Embarcation légère servant de transport clandestin.

[ix] Comores infos, le gouverneur d’Anjouan appelle à envahir Mayotte en kwassa, 29 janvier 2021.

[x] IGJ/IGAS/IGA/IGAE/IGESR/IGF, op. cit., p. 101.

[xi] MONTESQUIEU. Œuvres complètes. Tome 2. Gallimard, La Pléiade, 1951, p. 431.

[xii] Communication conjointe au Parlement européen et au Conseil, Cadre commun en matière de lutte contre les menaces hybrides, une réponse de l’Union européenne, Bruxelles, 6 avril 2016 JOIN(2016) 18 final, p. 3.

[xiii] VELAZQUEZ Jaime, À Madrid, des centaines mineurs tombent dans la violence des « gangs latinos », Euronews, 21/02/2022.

[xiv] Art. L121-5 du Code de la justice pénale des mineurs.

[xv] Créée dans les années 1990 par Lucienne BUI TRONG (1942-2028) qui était spécialiste des violences urbaines.

[xvi] Délibération DL_AP2023_0283 portant saisine du parquet national antiterroriste (PNAT) au sujet des actes de terrorisme perpétrés dans le département de mayotte, 18 décembre 2023.

[xvii] DR Alain Kamal Martial (écrivain, dramaturge, chercheur en Littératures postcoloniales) dans l’émission Zakwéli, Mayotte 1ère, 3 mai 2023.

[xviii] LOI n° 2024-850 du 25 juillet 2024 visant à prévenir les ingérences étrangères en France.

La finale d’Uzuri Wa Debaa aura lieu ce samedi à Pamandzi

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Les six associations finalistes se retrouveront à l’hotel Ibis, samedi 19 octobre, pour la dernière étape de la compétition départementale de debaa, intitulé « Uzuri wa Debaa ». Un jury d’experts (composé de personnalités issues du milieu culturel et artistique) sélectionnera les meilleures performances. A la clé, un voyage offert par la compagnie Air Austral et l’office de tourisme de Petite-Terre pour représenter Mayotte lors du Salon International de Tourisme et de Voyage (SITV) à Colmar, début novembre 2024. Une occasion pour l’office de mettre en avant le debaa, vitrine culturelle de Mayotte.

La famille de Jean-Claude Novou réconfortée par les messages de soutien

Acteur majeur du développement du sport à Mayotte, Jean-Claude Novou s’est éteint à l’âge de 77 ans, le mardi 8 octobre. Recevant de nombreux messages de soutien et de solidarité, ses proches veulent remercier tous ceux qui lui ont rendu hommage :

« La famille Novou tient à exprimer sa plus profonde gratitude envers toutes les personnes qui ont témoigné leur soutien et leur solidarité suite au décès de leur époux, frère, père, grand-père, et oncle bien-aimé, Jean-Claude Novou.

En ces moments difficiles, vos messages de réconfort, vos gestes de compassion, et votre présence ont été d’un immense soutien. Nous sommes profondément touchés par les nombreuses marques d’affection et de sympathie que nous avons reçues, et cela nous rappelle combien Jean-Claude était apprécié et respecté de tous.

Vos prières, pensées, et mots réconfortants ont été une source de force pour toute la famille. Nous tenons à remercier chaleureusement tous ceux qui ont contribué, de près ou de loin, à rendre hommage à sa mémoire. Merci de continuer à honorer sa mémoire avec amour et respect. Avec toute notre reconnaissance ».

Chambre des métiers : trois listes candidates à l’élection

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Au regard des dysfonctionnements de la Chambre des métiers et de l’artisanat de Mayotte, il y a un an, la préfecture de Mayotte avait pris la décision de dissoudre l’assemblée et nommer des administrateurs le temps d’organiser une nouvelle élection du bureau. Celle-ci aura lieu le mercredi 20 novembre. Trois listes sont candidates et ont été enregistrées par la préfecture. Il y a « Réussir ensemble » dont la tête de liste est Madi Baco, le président du syndicat des artisans taxis-ville de Mayotte. Celui-ci avait déjà été candidat en 2021. « Réussir les artisans pour construire Mayotte demain » est portée par Fouadi Abdou, le gérant d’Air Fluide OI à M’tsamboro, tandis que « Les artisans de Mayotte » l’est par Fahar Madi, artisan à Ouangani.

Un concours de l’élégance rose à l’hôpital de Mamoudzou

À l’occasion de la semaine rose au centre hospitalier de Mayotte (CHM) qui s’est déroulée du 14 au 18 octobre, l’association des soignants contre le cancer (Asca) organise un concours d’élégance sur le thème de rose en journée de clôture, le vendredi 18 octobre, de 8h à 14h au sein de l’entrée principale du CHM, à Mamoudzou. De nombreux lots sont à gagner, 500 euros à recevoir pour le premier prix. Le concours est ouvert aux femmes et aux hommes. Un photographe est aussi prévu pour une séance photo avec les participants.

Santé mentale : une journée de sensibilisation à Bandrélé

Le centre communal d’action sociale de la mairie de Bandrélé organise une journée de sensibilisation à la santé mentale, à Musicale plage, ce samedi 19 octobre, de 8h à 13h. Le petit-déjeuner sera offert. Un café-débat sera animé par un psychologue et de nombreuses animations sont prévues. Pour plus d’informations, contacter Mme Asmine Insa, 0639 65 16 34 ou Mme Echat Said 0639 20 75 35

Cherté des billets d’avion : des députés ultramarins contre une nouvelle taxe

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La députée réunionnaise Karine Lebon ainsi que treize autres parlementaires ultramarins de la gauche et du centre ont adressé un courrier au Premier ministre Michel Barnier concernant l’augmentation de la taxe sur les billets d’avion pour les populations ultramarines. Le député guadeloupéen Christian Baptiste, cosignataire de la lettre, a également alerté le ministre de l’Économie, des Finances et de l’Industrie sur le danger de cette taxe, sur la continuité territoriale et le droit fondamental à la mobilité. Les députés demandent davantage de clarification sur cette mesure dans le cadre du projet de loi de finances 2025. Ils font remarquer dans le courrier que « l’explosion des prix des billets d’avion empêche déjà depuis plusieurs années nos concitoyens de voyager et de retourner auprès de leurs proches puisqu’aucune alternative de déplacement n’existe ». Ils promettent d’être attentifs aux prochaines discussions budgétaires concernant cette nouvelle taxation des Français d‘Outre-mer.

Une plainte vise la police municipale de Mamoudzou

Une plainte pour vol, détournement de fonds publics, faux en écriture et usage de faux a été reçue par le procureur de la République à Mayotte, Yann Le Bris. Elle vise le chef de la police municipale de Mamoudzou, le maire de Mamoudzou et son DGS. Le policier municipal à l’origine de la plainte, qui souhaite rester anonyme, raconte dans les colonnes du Journal de Mayotte, abus, marchandises subtilisées… Une enquête est en cours.

« Tropique de la violence » revient sur France.tv

Le film « Tropique de la violence », adaptation par Manuel Schapira du roman éponyme de Nathacha Appanah, était diffusé ce jeudi soir, à 22h sur Culturebox et France.tv. Il sera disponible en replay. La fiction, qui met en scène certaines réalités mahoraises, a été tournée sur l’île. Le roman, sélectionné aux prix Goncourt en 2016, avait remporté plusieurs prix, dont le Femina des lycéens, le prix France Télévisions et celui du Roman métis des lycéens.

Télévision : « Envoyé spécial » à la rencontre des passeurs d’Anjouan

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Les première minutes du reportage d’Envoyé spécial, diffusé sur France 2, jeudi soir, montrent rapidement la réalité de l’immigration clandestine vers Mayotte, en s’intéressant plutôt au lieu principal des départs, l’île comorienne d’Anjouan. Si les images et les témoignages ne surprendront personne dans l’archipel des Comores (des passeurs qui opèrent en plein jour pour de gros profits, une corruption des garde-côtes locaux, des complices côté Mayotte), elles ont l’avantage de rappeler à quel point ces réseaux sont organisés. Président de l’Union des Comores, Azali Assoumani, y fait même une apparition, réitérant les revendications comoriennes sur Mayotte. Interrogé sur les départs de ses ressortissants, celui qui en est à son quatrième mandat répond : « Je vais essayer de convaincre les jeunes Comoriens de ne pas aller à Mayotte, parce que ce qu’ils veulent aller chercher à Mayotte, ils peuvent l’avoir ici ». Une déclaration rapidement battue en brèche par le reste du documentaire d’une vingtaine de miutes qui montre une population qui peine à s’en sortir ou des infrastructures vétustes comme l’hôpital d’Hombo. Situé à proximité de Mutsamudu, il se retrouve avec du matériel dernier cri inutilisable à cause des multiples pannes électriques. A proximité, l’hôpital qatarien inachevé et prévu pour un montant de 200 millions d’euros prend la poussière, ce qui promet de dissuader en rien les candidats au départ.

Crise de l’eau : des coupures importantes dans le centre et le sud ce jeudi soir

La commune d'Acoua, le centre et le sud de Grande-Terre connait de nombreuses coupures d'eau, ce jeudi soir.

Journée galère encore pour les abonnés de la Société mahoraise des eaux (SMAE), le réseau a été plusieurs perturbé, ce jeudi. Ce matin, faute d’un niveau d’eau suffisant, les villages de Longoni, Koungou, Kawéni et Gnambo Titi (Passamaïnty) ont eu leur coupure d’eau avancée à 11h, tandis que M’tsapéré a subi une coupure technique de 11h à 18 h.

Ce jeudi soir, le délégataire du syndicat Les Eaux de Mayotte fait état de problèmes dans le centre et le sud de Grande-Terre, ainsi qu’à Acoua, cela en raison des problèmes des réseaux SFR et Only. « Les installations de production et de distribution d’eau fonctionnent en mode automatique et dans ce mode le dialogue entre les ouvrages pilotes et les ouvrages asservis s’effectue par le biais de liaisons radio et de liaisons via le réseau 4G de SFR. Les dysfonctionnements du réseau 4G de ce jour ont grandement affecté les automatismes et malgré le basculement des principaux en mode dégradé pour sauvegarder l’essentiel, les réservoirs de tête sont à cette heure-ci complètement vides pour maintenir la distribution d’eau », explique la SMAE. Tous les villages du centre et du sud faisant partie du secteur 3 sont donc privés d’eau jusqu’à demain matin (le secteur 2 a sa coupure programmée ce jeudi soir). Le secteur 1, qui a été coupé la veille selon le planning des tours d’eau, est le seul qui est alimenté, ce soir. Cela concerne Bambo Est, Barakani, Coconi, Combani sud, Dembéni village, Hagnoundrou, Hapandzo, Iloni, Kani-Kéli village, M’bouanatsa, M’ramadoudou, M’tsamoudou Bas, Nyambadao, Poroani, Sohoa et Tsingoni.

« Concernant le Nord, le village d’Acoua pourrait connaître des perturbations pour les mêmes raisons », ajoute la filiale de Vinci.

Mayotte placée en vigilance météorologique orange « vagues-submersion »

La vigilance orange "vagues-submersion marine" est prévue de ce jeudi soir à vendredi matin.

« Dans la nuit de ce jeudi à vendredi, une grande marée proche de 4m50 et un pic de houle de sud-sud-ouest de deux mètres sont attendus. En conséquence, des débordements d’eau sont pressentis notamment sur les zones littorales Ouest et Est de la Grande-Terre et sur la Petite-Terre », alerte la préfecture de Mayotte. Météo-France a ainsi placé le département mahorais en vigilance météorologique orange « vagues-submersion ». Les risques étant concentrés sur le littoral, les services chargés des secours et de la sécurité, ainsi que les mairies, sont appelés à la vigilance.

« Ce phénomène est susceptible d’impacter les premières rotations des barges vendredi matin et pourrait entraîner des phénomènes d’inondations temporaires dans les zones littorales et sur les infrastructures et les habitations situées en bord de mer », ajoutent les services de l’État, qui recommandent d’adopter plusieurs comportements : circulez avec précaution en bord de mer, limitez votre vitesse sur les routes exposées à la houle, ne prenez pas la mer (à l’attention des plaisanciers et des professionnels de la mer), protégez les embarcations en les mettant à l’abri ou en les sortant de l’eau, ne vous baignez pas, soyez particulièrement vigilants, ne vous approchez pas du bord de l’eau et méfiez-vous des rouleaux (même une zone a priori non exposée – rebord de falaise par exemple – peut être balayée par une vague soudaine plus forte que les autres), surveillez attentivement les enfants et évitez les jeux à proximité de l’eau et si vous habitez en bord de mer, protégez vos biens face à la montée des eaux. Si nécessaire, évacuez vos habitations et mettez-vous à l’abri à l’intérieur des terres.

Ils conseillent de suivre l’évolution de la météo par les médias ou le site https://meteofrance.yt/fr. « En cas de besoin, il est possible de composer le 17 ou le 18. »

Le flash infos du jour

Flash infos Mayotte du Lundi 5 mai 2025
Lundi 5 mai 2025

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Mayotte Hebdo n°1116

Le journal des jeunes