Sur un territoire comme Mayotte où la pression démographique est telle que le nombre d’élèves dépasse de loin les capacités des écoles, la question de la continuité éducative devient un sujet majeur. Temps périscolaire, extrascolaire, restauration, place des langues et de la culture locale, c’est pour travailler sur toutes ces questions qu’une réunion du comité de pilotage stratégique a été organisée, ce mercredi matin, au rectorat de Mayotte.
La synergie, solution miracle de la continuité éducative ?

« En investissant dans la formation, nous stabilisons un secteur-clé »

Ce mercredi 27 novembre, au centre de plongée Happy Divers à M’liha, une convention visant la formation des salariés du secteur du tourisme a été signée par le préfet de Mayotte, François-Xavier Bieuville. Fruit d’un partenariat entre la direction de l’économie, de l’emploi, du travail et des solidarités (Deets), le conseil départemental de Mayotte, l’Agence d’attractivité et de développement touristique de Mayotte (AaDTM) et l’opérateur de compétences Akto, cette convention ambitionne de consolider le secteur touristique mahorais.
« C’est un jour historique pour tous les métiers du tourisme », se réjouit Daoud Saindou-Malide, vice-président du conseil départemental chargé de la formation professionnelle, de l’éducation et de l’insertion. L’événement, organisé au centre de plongée Happy Divers, situé à proximité du lagon de M’liha, dans la commune de M’tsangamouji, a rassemblé de nombreux acteurs dont François-Xavier Bieuville, la direction de l’économie, de l’emploi, du travail et des solidarités (Deets), le conseil départemental, l’Agence d’attractivité et de développement touristique de Mayotte (AaDTM) et l’opérateur de compétences Akto.
Cette initiative permettra aux entreprises du secteur de professionnaliser leurs salariés, en les dotant des compétences nécessaires pour relever les défis de l’industrie touristique. Selon El Yamine Zakouana, directeur régional d’Akto, l’un des signataires de la convention : « Nous sommes convaincus du potentiel touristique de Mayotte. Mais ce potentiel ne pourra se concrétiser sans l’investissement des hommes et des femmes qui y travaillent. Cette convention nous permettra de former à la fois les demandeurs d’emploi et les salariés du secteur », déclare-t-il.
Pour Antoine Tordeur, président du cluster tourisme et gérant d’Happy Divers, cette démarche marque un tournant : « En investissant dans la formation, nous stabilisons un secteur-clé de l’économie locale. En même temps, nous augmentons l’attractivité de Mayotte, aussi bien au niveau national qu’international. Les visiteurs sauront qu’ici, l’accueil est de qualité ».
Un budget de 570.000 euros
Le financement de cette convention s’élève à 570.000 euros répartis équitablement entre les partenaires. L’État, via la Deets, a contribué à hauteur de 190.000 euros, tout comme Akto et le conseil départemental. Ce dernier a alloué une part spécifique de 40.000 euros à travers l’AaDTM.
Pour François-Xavier Bieuville, préfet de Mayotte, ce budget doit contribuer à promouvoir un tourisme respectueux et adapté à l’île : « Il faut valoriser les richesses de Mayotte tout en les préservant. Nous ne visons pas un tourisme de masse, mais un tourisme sélectif, destiné à des visiteurs désireux de découvrir notre île et d’y revenir ». Avec cette convention, le secteur du tourisme de Mayotte affiche ses ambitions : un développement durable, respectueux de l’environnement et des spécificités locales.
A Passamaïnty, les enfants à la poursuite de la caravane des jeux
Un chapiteau habille de blanc la médiathèque de Passamaïnty. Dessous, des enfants dansent sur des musiques entêtantes. Autour, des dizaines de stands permettent de s’essayer à la corde à sauter, au billard à palets, à l’awalé, mais aussi de se faire maquiller. Mercredi 27 novembre, c’est le Festival des jeux, dans le cadre de la sixième édition de la caravane des jeux organisée par la ville de Mamoudzou. Les classes des écoles alentours y ont toutes fait un crochet, pour découvrir les jeux confectionnés dans les maisons de quartiers de la commune. Fatima M’Soili, déléguée chargée de la jeunesse, formation et emploi et porte-parole du conseil municipal se réjouit de voir les caravanes des jeux se conclure par un moment de partage, car « l’enfance, c’est le jeu ».
Le Département condamné pour la mort d’un ouvrier à Cavani
Une amende de 50.000 euros et l’obligation d’afficher la décision de justice à l’accueil du conseil départemental de Mayotte. Voilà la condamnation que le Département s’est vu infligé par le tribunal correctionnel de Mamoudzou, ce mardi matin. L’affaire très ancienne avait marqué les esprits puisque la mort de l’électricien d’une société prestataire avait eu lieu avant une rencontre importante de basket-ball au gymnase de Cavani, le 17 mai 2014.
Ce jour-là, en préparation du match, les éclairages ont été changés dans l’urgence. Pour gagner du temps et de façon « magnégné », les deux victimes sans équipement étaient restées sur un échafaudage, à 8m70 du col, qui était déplacé dans la salle par des collègues en bas. Un, puis deux hommes, avaient poussé la structure roulante sur laquelle aucun stabilisateur (des barres fixées sur les côtés) n’avait été installé. Lors d’une manœuvre pour tenter de le ranger, et alors que les deux hommes étaient toujours dessus, l’installation s’est effondrée visiblement en percutant une poutre. Le premier a percuté le sol avec la tête, entraînant une hémorragie et sa mort à l’hôpital, quelques jours plus tard. Le second, tombé sur la fesse (il n’était pas présent à l’audience en octobre parce qu’il était en soins à La Réunion), a eu une interruption temporaire de travail (ITT) de huit jours. Lors de l’audience, il y a un mois, maître Mansour Kamardine avait défendu le Département en indiquant « qu’une prise de conscience » avait eu lieu à ce moment-là dans la toute jeune collectivité départementale. Le tribunal correctionnel a préféré suivre les réquisitions du Parquet en condamnant le Département à une amende de 50.000 euros pour homicide involontaire en raison des manquements aux règles de sécurité. Il devra également rembourser les frais d’avocat de la partie civile.
Le m’biwi inscrit au patrimoine culturel immatériel
Déjà annoncée, l’entrée du m’biwi et de l’art de la poterie traditionnelle de Mayotte à l’Inventaire national du patrimoine culturel immatériel (PCI) a été officialisée par la ministre de la Culture Rachida Dati, lundi dernier. Lors de la cérémonie qui s’est tenue à Paris, la ministre a remis des certificats d’inclusion à l’inventaire national du PCI pour célébrer 27 éléments patrimoniaux inscrits en 2023 et 2024. L’inscription du m’biwi et de la poterie traditionnelle implique aussi d’imaginer des plans de sauvegarde de ces deux pratiques, dont des partenariats notamment avec la direction des affaires culturelles.
Le Césem fête ses 20 ans ces jeudi et vendredi
Le Conseil économique, social et environnemental de Mayotte (Césem) fête ses 20 ans, ces jeudi 28 et vendredi 29 novembre. Le rendez-vous est donné à la Technopole de Mayotte, à partir de 8h et jusqu’à environ 13h30 les deux journées. Le jeudi sera une journée technique, avec plusieurs interventions sur l’évaluation des politiques publiques. La seconde journée sera davantage protocolaire et consacrée à la présentation du travail du Césem.
Les lycéens des Lumières organisent le Téléthon ce vendredi
Ce vendredi 29 novembre, de 9h à 13h, les élèves du lycée des Lumières en terminale ST2S (sciences et technologies de la santé et du social) organisent, en partenariat avec les Sapeurs-Pompiers de Mayotte, le Téléthon pour la deuxième année consécutive, dans leur établissement, à Mamoudzou. De nombreux stands de prévention sont prévus afin de récolter des fonds pour la recherche sur les maladies rares et sensibiliser les autres élèves de l’établissement. La vente de nourriture commencera à 8h, et les activités, à 9h. Chasse au trésor, football, battle de danse, monopoly… Il y en aura pour tous les goûts.
Le Trail du Gouverneur revient le 1er décembre
La troisième édition du Trail du Gouverneur, organisé par la Ville de Mamoudzou, se déroulera le dimanche 1er décembre, à 7h. Il débutera au terre-plein de M’tsapéré, en face des locaux de la Dealm (Direction de l’environnement, de l’aménagement, du logement et de la mer de Mayotte). Pour courir sur le parcours de 17,8 km, l’inscription est à 20 euros. Pour la marche, la participation est à 10 euros. Pour s’inscrire, il faut se rendre sur le site www.sportpro.re
Département : les associations culturelles reçoivent leurs conventions ce jeudi
Ce jeudi, de 14h à 16h, se tiendra la remise solennelle des conventions et arrêtés d’attribution des subventions culturelles validées en commission permanente. L’événement aura lieu dans la salle multimédia de la direction de la culture et de la lecture publique, à Cavani.
Attribuées par le conseil départemental de Mayotte, ces subventions permettront aux acteurs du secteur culturel de poursuivre leurs actions et de contribuer au rayonnement de la culture sur le territoire.
Les Naturalistes appellent à repenser la place de l’arbre
L’association des Naturalistes de Mayotte, qui avait été lauréate d’un appel à projet faveur d’actions pour la régénération et la préservation de forêts, s’est engagée à la « restauration écologique » du bassin-versant de la Gouloué.
Depuis le mois de novembre, elle s’est associée avec des exploitants et propriétaires de parcelles pour planter des arbres et arbustes, notamment grâce à l’appui des jeunes du SNU. Car « en milieu tropical, les pluies sont l’unique fournisseur de la ressource en eau douce et nos plus grands alliés pour optimiser la captation et le stockage de cette ressource en eau sont les arbres. Le rôle de l’arbre est effectivement indispensable dans le cycle de l’eau », précise l’association dans un communiqué.
Le campement de Tsoundzou 2 démantelé ce jeudi matin
Les agents de la Ville de Mamoudzou procèdent, ce jeudi matin, à l’enlèvement des restes du camp installé devant le village Coallia à Tsoundzou 2. Ces dernières semaines, une cinquantaine de personnes, pour l’essentiel des migrants d’Afrique continentale, s’y sont installés. Selon les employés présents, ils se sont déplacés plus loin vers Kwalé. Un arrêté préfectoral, placardé sur un arbre, stipule qu’ils seront délogés s’ils se réinstallent sur ce point au bord de la route nationale 2.
Agressions au lycée de Kahani : l’établissement fermé ce jeudi
Une vingtaine de jeunes, dont une partie en blouse blanche, s’en sont pris aux élèves du lycée de Kahani, dans la commune de Ouangani, ce mercredi en milieu de journée. Une dizaine de lycéens ont été blessés par des jets de pierres, tandis que les autres sont en état de choc. Les gendarmes ont réussi à suivre les agresseurs dans la malavoune au nord de Kahani et en ont interpellé trois d’entre eux, placés en garde à vue. L’ambiance est tendue aussi bien aux abords qu’à l’intérieur du lycée depuis trois jours maintenant, ce qui entraîne sa fermeture ce jeudi.
« Certains voient la mairie de la Bouéni comme un jackpot ! »

Trois ans de prison dont un an avec sursis, une amende de 100.000 euros, une peine d’inéligibilité de cinq ans avec exécution provisoire et une interdiction d’exercer dans la fonction publique pendant trois ans ont été requis par le Parquet à l’encontre de Mouslim Abdourahaman, le maire de Bouéni, ce mardi 27 novembre. 19 délits de favoritisme et 6 de prise illégale d’intérêts lui sont reprochés. Le délibéré sera connu le 10 décembre.
Semaine de l’environnement : Motivés et intéressés, les élèves prouvent qu’ils sont calés sur le sujet

Collégiens et lycéens se sont retrouvés, ce mardi, au collège de M’gombani, à Mamoudzou, pour la deuxième journée de la Semaine de l’environnement organisée par la Somapresse (qui édite Flash Infos et Mayotte Hebdo). Un résumé de cette journée à retrouver sur notre site dédié (environnement.yt).
Il y avait de l’ambiance dans l’amphithéâtre du collège de M’gombani, ce mardi. Loin d’être dissipés, les élèves ont été enthousiastes pour cette déclinaison de la Semaine de l’Environnement qui était cette fois dédié aux scolaires. Ainsi, deux éco-délégués du collège de Koungou et deux autres du lycée des Lumières, à Mamoudzou, sont venus présenter les projets sur lesquels ils ont travaillé, accompagné par l’inspecteur pédagogique régional de Sciences et Vie de la Terre, Philippe Vandecasteele, et de leurs professeurs Camille Buquet et Alexis Schoone. Parmi eux, il y a le projet plasma pour analyser la teneur en micro-plastique dans l’eau, ateliers sur la mer durant la Fête de la Science, plantations au sein du lycée, sensibilisation, plusieurs initiatives ont montré que les plus jeunes étaient souvent très calés sur le sujet.
L’après-midi, le conseil municipal des jeunes de Mamoudzou a présenté ses projets environnementaux, après une intervention de Jacques Mikulovic, le recteur de Mayotte. Issus des lycées des Lumières et de Younoussa Bamana, les représentants de l’instance, dont le jeune maire Kamil-Eddine Tany Ali, ont donné un aperçu de Dago La Urahafu, un concours de ramassage de déchets intervillages à Mamoudzou, qui sera discuté au prochain conseil municipal des jeunes. Vrai moment d’animation, les jeunes élus ont également animé un quizz endiablé sur l’environnement, qui a soulevé les rires, les cris de joie et les applaudissements des jeunes présents dans l’amphithéâtre du collège de Mamoudzou.
L’article est à retrouver en intégralité sur le site environnement.yt.
« Tous ensemble contre les violences », les jeunes ont marché pour dire stop
A l’occasion la journée pour l’élimination de la violence à l’égard des femmes et des enfants co-victimes, une manifestation a eu lieu, ce mardi 26 novembre, à Labattoir à l’initiative d’Apprentis d’Auteuil.
« Tous ensemble contre les violences », « Bassi Ivo », scande le cortège dans les rues de Labattoir ce mardi 26 novembre. À la tête de celui-ci, une immense banderole est déployée, on peut y lire « oser en parler », « écoutez, aidez les enfants victimes », « les femmes ont le droit de dire non ». Au lendemain de la journée internationale pour l’élimination de la violence à l’égard des femmes et des enfants co-victimes, près de 80 jeunes ont défilé dans la commune de Petite-Terre pour lutter contre celles-ci « sous toutes ses formes ». Cette marche était à l’initiative du service M’Sayidié de l’association Apprentis d’Auteuil. Elle a réuni des enfants qui y sont accompagnés ainsi que certains de l’association Petit-t’espoir et des mamans. La Protection maternelle et infantile de Mayotte y a aussi participé mais également Souboutou Ouhédzé Jilaho. Le cortège a quitté les locaux d’Apprentis d’Auteuil pour rejoindre l’hôtel de ville de Labattoir. « Nous organisons une marche pour sensibiliser la population et les passants à ces sujets », raconte Rasna Ibrahim, référente santé à Apprentis d’Auteuil qui a organisé la journée. Le même genre d’événement avait été organisé le mois dernier pour Octobre Rose.
80 % de plaintes classées sans suite
Une fois la manifestation terminée, les jeunes ont délivré un discours poignant parés d’une écharpe violette à motif ylang, il s’agit de la couleur du féminisme. « Elles s’appelaient Nadine, Fatima, elles avaient entre 18 et 90 ans, ces femmes ont toutes un point commun, elles sont mortes entre 2019 et 2024, elles n’ont pas été victimes d’un accident mortel ou de maladie. Non, elles sont décédées sous les coups de leurs maris, copains », commence une adolescente. Des chiffres sur ces violences ont aussi été donnés, « un décès tous les deux ou trois jours en France », « seulement 19 % portent plainte mais 80 % de celles-ci sont classées sans suite. Nous laissons ces femmes dans le besoin, dans la peur et surtout dans un danger constant ».
Les violences sexuelles à l’égard des enfants ont aussi été évoquées. « Votre corps n’est pas de la viande, c’est-à-dire que personne n’a le droit de le toucher, il vous appartient », a expliqué aux enfants Nouria N’Gazi, présidente de l’association franco-comorienne Mvukisho Ye Masiwa.
La matinée s’est terminée en fête, le chanteur Tyam est monté sur scène et a fait danser la foule, suivi de médiateurs de Petite-Terre qui ont entonné un rap engagé pour les femmes, où est décrit l’importance de les chérir car ce sont nos sœurs, nos femmes, nos mères.
Grève illimitée à la maternité : « on est en souffrance »

Une vingtaine d’agents ont manifesté devant le centre hospitalier de Mayotte (CHM), ce mardi 26 novembre, pour protester contre des conditions de travail jugées dégradées, depuis la fermeture des maternités de Dzoumogné et M’ramadoudou et le redéploiement des effectifs. Les syndicats à l’origine du mouvement de grève demandent leur réouverture et veulent alerter le ministère de la Santé.
Au petit matin, les banderoles sont étendues les unes après les autres. Devant l’entrée principale du centre hospitalier de Mayotte (CHM), une petite vingtaine d’agents sont réunis pour protester contre leurs conditions de travail au sein des maternités. « On n’est pas contre la direction, on veut travailler dans des conditions favorables », tient à clarifier Bibi Fatima Said, représentante du syndicat Sud Santé Sociaux. « On est en souffrance », résume la syndicaliste avant de poursuivre « on espère alerter le ministre de la Santé, voire le président. On est la première maternité d’Europe, on devrait avoir des infrastructures qui permettent d’accueillir les patientes de façon digne ».
Sud Santé Sociaux et la CFDT, à l’origine du préavis de grève illimitée qui a débuté, ce mardi 26 novembre, dénoncent le redéploiement des agents des deux maternités de Dzoumogné et M’ramadoudou, fermées depuis presque deux ans (voir encadré). « On ne s’est pas compris avec la direction. Elle nous explique qu’elle n’a pas assez d’effectifs. Nous, on leur dit que fermer les maternités périphériques, c’est mettre des vies en danger et empêcher un accès à des soins de qualité », explique la représentante du personnel. Les effectifs du Nord et du Sud ont été affectés aux maternités de Mamoudzou et Kahani, ce qui ajoute à la colère des agents. « On va s’entasser », résume une auxiliaire de puériculture, qui travaille depuis 30 ans en maternité. Elle habite M’tsamboro, et n’imagine pas faire le trajet tous les jours. Des bus ont été déployés pour leur permettre, ainsi qu’aux autres agents qui sont plus de 700 à habiter en dehors de la ville, d’aller travailler au CHM. Mais l’insécurité et les embouteillages interrogent, y compris pour les patientes.
Un redéploiement « dans la précipitation »
Car, toutes les patientes du Nord et du Sud sont dirigées vers les maternités de Mamoudzou et Kahani, mais l’effectif soignant reste le même et les salles aussi. Certains professionnels de santé évoquent des femmes renvoyées plus tôt « qu’il ne faudrait » chez elles après une césarienne, certaines attendraient à même le sol dans les couloirs, d’autres dans des chambres qui accueillent trois fois plus de patientes que la normale. Un « engorgement » qui ne permet pas un accueil digne, selon les syndicats.
Ils espèrent l’ouverture « à court terme » de l’école de sage-femmes, pour ne plus dépendre de contrats courts. Si la Réserve épaule le CHM, ce n’est pas une solution pérenne pour la représentante du syndicat Sud Santé Sociaux, « ça crée un appel d’air, elles sont plus payées que les sage-femmes de l’hôpital », certaines partiraient pour être réservistes et donc mieux payées, « on a voulu mettre un petit pansement sur une grosse plaie ». Elle renchérit, « si on demande de l’aide extérieure, on ne va jamais s’en sortir ».
« Pas les effectifs suffisants »
Contacté, le directeur général de l’hôpital, Jean-Mathieu Defour, dénonce la circulation de fausses informations. Il tient à clarifier : « les maternités n’ont pas été fermées pour le plaisir, mais il n’y avait pas les effectifs suffisants ». Il souligne que la fermeture de petites maternités, pour recentrer les agents sur les plus grosses, est un problème qui concerne tout le territoire français, qui manque de sage-femmes. Concernant la création de l’école, il indique travailler avec l’Agence régionale de santé (ARS) mais que « ça ne va pas se faire en quinze jours ». Le chef de l’établissement rappelle que toutes les décisions, y compris celles concernant le redéploiement des effectifs, ont été prises en accord avec le personnel à l’issue de nombreuses concertations notamment avec l’ARS.
Comores : Baisse de salaires controversée à la télévision nationale
Le service juridique soutient une décision qui veut rétablir l’égalité dans le traitement des salaires, pendant que le syndicat national des journalistes comoriens, dénonce une mesure inacceptable rappelant que la situation salariale au sein de la télévision nationale était déjà précaire.
Trois mois après sa prise de fonction, le nouveau directeur général de l’Office de radio et télévision des Comores (ORTC), Hablani Assoumani, partisan du parti au pouvoir, fait déjà parler en raison de ses décisions qui ne font pas l’unanimité parfois. Après la suspension d’une trentaine d’agents recrutés en 2022, il s’attaque aux salaires. Des responsables de la télévision nationale que nous avons interrogés, à l’instar du conseiller juridique de la direction refuse l’emploi du terme de « ponction ». Cette mesure vise d’après lui, à fixer tout simplement de façon équitable les salaires des agents, dont certains ont confié à Flash Infos avoir découvert la diminution de leurs émoluments au moment du paiement. » Je n’ai pas été notifié. C’est en se rendant à la banque pour récupérer le salaire d’octobre que je me suis rendu compte de ce qui m’est arrivé. Je connais d’autres collègues à qui on a diminué 40 euros voire 100 euros« , a fait part un journaliste, mais qui par peur de représailles a préféré l’anonymat. Généralement, au sein de l’Office de radio et télévision des Comores, les recrutements ne suivent pas de règles. Chaque directeur embauche à sa guise, et fixe les salaires par copinage parfois, faisant exploser la masse salariale. Cette pléthore d’agents, couplé au taux de chômage élevé du pays, fait que personne n’ose dénoncer une injustice subie, surtout au sein de l’ORTC. « Personne n’aime prendre le risque de perdre son boulot. Il n’y a jamais eu non plus un élan de solidarité. Chacun espère trouver un arrangement pour son compte. Résultat, chaque direction se sert de cette faiblesse pour prendre les mesures qu’il lui chante car il est sûr qu’aucun mouvement interne ne lèvera le petit doigt« , a détaillé un autre agent. Dans une tribune intitulée « ma part de vérité », l’ancien directeur de l’information, Toufé Maecha, avait décrit un climat de peur. « Il suffit d’éternuer pour se voir privé d’une partie de son salaire« , rapportait celui qui y a passé quinze mois avant de rendre la démission.
Contexte économique difficile
Jusqu’alors, on ignore combien d’employés sont touchés par ces ponctions. Nous avons essayé d’en savoir un peu plus auprès du Directeur général, sans succès, il se trouverait à l’étranger nous dit-on. Le président du Syndicat national des journalistes comoriens (SNJC), Ahmed Bacar, a exprimé son opposition à toute réforme qui risque d’aboutir à la baisse des salaires des journalistes dans un contexte économique aussi tendu comme celui qui prévaut en ce moment. « Tout doit tenir compte de leur situation précaire et leurs statuts financiers. Qu’il n’y ait pas des inégalités pour des raisons partisanes« , a réclamé le patron du syndicat. Selon nos informations, le nouveau directeur de l’ORTC, qui n’a jamais caché sa proximité avec le parti au pouvoir, la convention pour le renouveau des Comores (CRC), a annoncé sa décision lors d’une assemblée générale, qui s’est tenue, le samedi 14 septembre. A cette occasion, il a invité les employés à se rendre à l’office national des examens et concours (Onec) pour authentifier leurs diplômes, car les salaires allaient tenir compte d’une grille indiciaire de la fonction publique. Le consultant juriste de l’ORTC s’est justifié. « Depuis longtemps, à l’ORTC, les salaires sont fixés d’une façon arbitraire et discrétionnaire par le directeur général. Cela causait beaucoup d’injustice dans le traitement des agents. Ainsi, pour mettre fin à cette macabre cette situation, la nouvelle direction générale a décidé de mettre en place une grille salariale. En application de cette grille, il y a des agents qui ont bien évidemment vu leurs salaires augmenter comme il y en a qui ont diminué« , reconnaît maître Ibouroi Ascandar, qui a ajouté que la mise en place de cette nouvelle mesure avait été soutenue techniquement par les experts de la fonction publique comorienne. Le juriste a toutefois refusé de dévoiler le salaire minimal après l’entrée en vigueur de cette décision, évoquant un secret professionnel. » Comme dans toute grille salariale, les agents diplômés ne sont pas traités de la même manière avec les non diplômés. Mais je vous rassure que cette grille a été établie en fonction de la subvention que bénéficie l’ORTC de la part de l’État. Toute œuvre humain est perfectible, la direction générale cherche les voies et moyens pour améliorer en fonction de ses moyens, les conditions de ses agents« , a-t-il défendu.
Salaires de moins de 100 euros
En dépit de cet argumentaire, certains employés se demandent comment ils vont vivre avec des salaires ponctionnés à un moment où l’inflation aux Comores va crescendo. « On a annoncé un paiement sur la base de l’expérience, toutefois les salaires de beaucoup d’agents ont été réduits en miettes. Nous ignorons sur quelles bases, ils les fixaient. Il y a des agents avec 10 ans d’expérience qui gagnent désormais 120 euros. Il y a d’autres techniciens qui se retrouvent avec moins de 100 euros « , a témoigné un journaliste. A l’en croire, ceux qui osent demander des explications se font menacer de licenciement. A noter que cette mesure touche tous les employés, aussi bien à Anjouan qu’à Mohéli. Une ancienne journaliste de la télévision nationale y voit dans cette mesure un règlement de compte pur et simple. « Le nouveau directeur veut juste punir ceux qui n’étaient pas dans son camp quand il y avait un autre responsable à la tête de l’institution. Il a d’ailleurs réhabilité ceux qui étaient déchus et promu quelques fidèles à lui. À l’ORTC, le directeur nouvellement nommé avantage les siens. C’est devenu une routine », résume notre interlocutrice qui a cité l’exemple de la trentaine d’agents recrutés sous l’ancienne direction suspendus depuis le mois d’octobre, car leur procédure violait la législation du travail. Face à toutes ces démarches devenues le propre de chaque nouveau directeur, dans le but de déstabiliser les reporters de l’ORTC, le syndicat appelle les journalistes à s’unir. » Car le manque de solidarité entre eux renforce la position de la hiérarchie. Que les journalistes sachent que le syndicat est là pour les soutenir. Mais que s’ils doivent nous faire part de leurs problèmes« , a plaidé Ahmed Bacar.
Mayotte est le deuxième département le plus touché par les infections à VIH
Santé publique France a publié, à l’occasion de la Journée mondiale de lutte contre le sida, son bulletin de surveillance 2024 du VIH (virus de l’immunodéficience humaine) et des IST (infections sexuellement transmissibles) bactériennes à Mayotte. En 2023, le taux de découverte de séropositivité à Mayotte, bien qu’en légère baisse, « restait nettement supérieur à celui de l’Île-de-France (296 contre 173 par million d’habitants) » : Mayotte est le deuxième département le plus touché, après la Guyane. « Environ 140 personnes vivant avec le VIH à Mayotte ignorent encore leur statut. Le délai médian entre l’infection et le diagnostic, estimé à 2,3 ans, souligne l’urgence de renforcer les efforts de dépistage précoce », précise l’agence. Les IST sont elles aussi élevées, Mayotte est là encore un des départements les plus concernés.
Fibre optique : Saïd Omar Oili veut sauver les crédits promis par l’État
Dans le cadre du marché du déploiement de la fibre optique à Mayotte, une enveloppe de cinquante millions d’euros a été promise par l’État pour aider le Département. Sauf que, selon le sénateur mahorais Saïd Omar Oili, cette somme « a disparu avec les annulations de crédit décidées unilatéralement par les services du ministère des Finances ». Intervenant en commission Développement durable, le parlementaire a alors déposé « un amendement pour inscrire un montant de 37 millions d’euros pour Mayotte. Tous mes collègues de la Commission du développement durable me soutiennent ainsi que les rapporteurs du budget. Par ailleurs, je souhaite que les travaux démarrent le plus rapidement et la balle est maintenant dans les mains du conseil départemental ». Le lendemain pourtant, ce même Département a repoussé le vote d’une délibération sur le sujet, faute d’éléments fournis aux élus.
La CGT Éduc’action Mayotte appelle à la grève le 5 décembre
La CGT Éduc’action Mayotte appelle à une journée de mobilisation, le 5 décembre prochain. Le syndicat demande à Guillaume Kasbarian, ministre de la Fonction publique, de la Simplification et de la Transformation de l’action publique, l’abandon des suppressions de postes mais aussi des coupes budgétaires, des trois jours de carence dans la fonction publique, entre autres.