L’organisation du vote du renouvellement des membres de la Chambre des métiers et de l’artisanat de Mayotte (CMA) a laissé à désirer ce mercredi, au point qu’il a fallu faire appel à la police nationale pour ramener l’ordre dans l’unique bureau de vote installé à la MJC de M’gombani.
« On a développé cette partie profesionnelle de façon naturelle »

En lançant Orpi pro, l’agence immobilière installée à Kawéni compte augmenter son activité autour des baux commerciaux et de la location de bureaux, tout en continuant à assurer le reste de ses services. Une démarche encouragée par Guillaume Martinaud, le président national de la coopérative Orpi, en déplacement dans l’archipel mahorais jusqu’à ce mardi.

« On vient de lancer ce service dédié uniquement aux professionnels, à ceux qui recherchent des bureaux, des commerces, des entrepôts. Trois personnes s’y consacrent », détaille Nadir Djouma, l’un des co-gérants d’Orpi Mayotte avec son frère Razid, à propos d’Orpi pro. Développé par 57 agences du réseau coopératif (sur les 1.300 actuellement), ce service existe à l’agence de Kawéni depuis le mois de mars pour le plus grand plaisir de Guillaume Martinaud, le président de la coopérative Orpi, « venu à Mayotte pour comprendre le marché de l’immobilier et ne pas voir juste la carte postale ». « On a vu qu’on avait développé cette partie pro de façon naturelle. Elle marche plutôt bien. On a vu que les clients qu’on accompagnait étaient plutôt satisfaits », poursuit Razid Djouma. Les cogérants citent les nouveaux commerçants, les associations ou les agences de formation parmi leurs clients. Son frère explique qu’« en passant par [eux], il va y avoir une sécurisation de la rédaction des baux par exemple. C’est très particulier, il y a des choses qu’il faut savoir ».
Cette partie pro d’Orpi Mayotte fonctionne également en nouant des partenariats avec plusieurs institutions de l’île, notamment avec la SIM (pour les nouveaux bureaux et commerces de Cavani par exemple), TotalÉnergies, la cour d’appel de Mamoudzou, la gendarmerie, ou encore CBO Territoria, le promoteur en charge de la zone commerciale de Combani où doivent s’implanter prochainement des bureaux. « En étant affilié à Orpi qui est un réseau reconnu, ça rassure forcément ces institutions », complète Guillaume Martinaud.
S’adapter au territoire
« On entend beaucoup parler de problèmes d’insécurité, d’eau. Chez nous, à Orpi, on pense que Mayotte va continuer à se développer, pas forcément comme les autres outre-mer, mais il y a de vrais besoins de logements », estime le président d’Orpi, qui n’est pas revenu sur le territoire depuis une trentaine d’années. De par l’importance du réseau, Guillaume Martinaud est souvent appelé à discuter avec les différents ministères. Sa visite à Mayotte, la première pour un président du réseau national, s’inscrit donc dans cette optique de connaître les spécificités mahoraises et ensuite de les faire reconnaître dans la législation. A sa droite, Razid Djouma enchaîne sur ce sujet : « depuis quelque temps, on se rend compte que ça ne bouge plus beaucoup. Il y a eu des mécanismes d’incitation pour l’investissement immobilier qui ont existé dans les années 2000 et 2010 qui ont très bien fonctionné à La Réunion par exemple ». En 2012, alors que le marché mahorais reste à yeux intéressant avec « une rentabilité très bonne »,
« Il faut trouver des mécanismes différents pour accompagner les propriétaires dans la mise aux normes actuelles de leurs logements. Dans quelques temps, on va avoir le DPE (diagnostic de performance énergétique) bientôt obligatoire à Mayotte (N.D.L.R. en 2030), donc il faut l’anticiper. Sinon, on va arriver sur des grosses problématiques où les logements ne seront plus loués parce que plus assez performants », ajoute-il comme exemple.
« Qu’ils participent au développement de l’île »
« Je leur souhaite de grossir en préparant la suite de leur entreprise. Je leur souhaite de continuer à recruter les personnes à intégrer de leur entreprise. Il y a un avenir dans l’immobilier, dans ce territoire », répond Guillaume Martinaud, quand on lui pose la question de ce qu’il espère pour la branche mahoraise d’Orpi, qui compte aujourd’hui neuf collaborateurs. Pendant cinq jours, il a fait le tour du département pour comprendre le marché local de l’immobilier et sa dynamique. S’il a trouvé le territoire changé depuis ses jeunes années dans la Marine nationale, il se montre optimiste pour les deux cogérants.
« Je souhaite qu’ils participent au développement de l’île en tant qu’interlocuteur économique et montrer qu’on peut faire de l’immobilier intelligent et humain », poursuit-il. « Ce n’est pas juste acheter et vendre. »
Rencontre entre élèves et entrepreneurs

Au lycée polyvalent de la Cité du Nord, à Acoua, dans le cadre d’une journée de l’entrepreneuriat, une centaine d’élèves ont rencontré des entrepreneurs locaux. Durant leurs interventions, les professionnels ont pu prodiguer leurs conseils issus de leurs parcours, face aux enjeux de l’entrepreneuriat.
“L’entrepreneuriat, c’est un arbitrage entre risque et rentabilité”, résume Dhitoiaraini Foundi, consultant financier, devant une centaine d’élèves de Brevet de technicien supérieur en gestion de la petite et moyenne entreprise (BTS GPME). Au lycée polyvalent de la Cité du Nord à M’tsangadoua, dans la commune d’Acoua, ce mercredi 20 novembre, ils ont pu rencontrer six professionnels locaux dans le domaine de l’entrepreneuriat. “J’avais vraiment envie que nos cours fassent écho, je me disais qu’une parole venue de la bouche d’entrepreneur serait un poids supplémentaire”, explique Fatoumya Adame Madi, professeur en éco-gestion et coordinatrice de l’événement. Les intervenants ont répondu aux interrogations de leurs étudiants.
Dans une des salles de cours du deuxième étage du lycée, Dhitoiaraini Foundi distille ses conseils issus de son expérience, lui-même étant un ancien élève de l’établissement. “L’entrepreneuriat, c’est observer des problèmes et y apporter des solutions”, aime-t-il répéter. Ancien employé de la banque HSBC, il décide de devenir entrepreneur en tant que consultant financier à l’île Maurice. Devant eux, un groupe d’élèves s’interroge : “Comment faisons-nous si nous n’avons pas d’argent ?” Un autre demande : “Si on investit, est-ce qu’on risque vraiment de tout perdre ?” Au côté de Dhitoimaraini Foundi, se trouve Abdou Moina. Il rappelle une citation de l’économiste Joseph Schumpeter : “L’entrepreneur est celui qui prend des risques, donc n’ayez pas peur !” ajoute t-il.
“Le salariat à Mayotte va saturer”
À tour de rôle, les professionnels présents racontent leurs échecs et leurs réussites. “C’est très important de les inspirer, il y a énormément de choses à faire à Mayotte. Surtout dans le domaine de l’économie sociale et solidaire”, argumente Flora Halidi, chargée de mission à la Chambre régionale de l’économie sociale et solidaire (Cress). Son métier est d’accompagner les jeunes entrepreneurs à se structurer. Abou Boina, présent aussi dans la salle de cours, tente de rassurer ses élèves : “Le salariat à Mayotte va saturer, il faut commencer à penser création d’entreprise.”
Durant plus de deux heures d’échanges, certains élèves se sentent finalement convaincus. C’est le cas de Hamidati Kassim, 19 ans, originaire d’Acoua : “Ça m’a beaucoup motivé, il y a beaucoup de choses que j’ignorais. Ils nous expliquaient qu’il ne fallait pas avoir peur. Ça m’a vraiment touché. Ils m’ont aussi dit qu’il fallait savoir que ce serait compliqué, il faut être devant mentalement avant d’y être physiquement.” Son rêve est de fonder une entreprise de henné : “J’ai commencé mon business à côté, mais je ne savais pas comment procéder dans le domaine du henné naturel, c’en est un très demandé par beaucoup de femmes.” Son camarade Charfaine a lui aussi apprécié cette rencontre : “C’est une bonne chose pour nous, on est des futurs gestionnaires, on est des futurs créateurs d’entreprise. Je pense que leurs conseils vont nous aider.” Il souhaite ouvrir une entreprise de papeterie afin de réduire le temps d’attente de distribution de fourniture scolaire : “Dans l’entreprise, ce qui me manque, c’est le fond social, mais j’ai compris qu’il ne fallait jamais lâcher. Même si on nous claque la porte en plein visage.” Un message que souhaite faire passer l’ensemble des professionnels.
Contre les tomates non conformes, la préfecture tire la sonnette d’alarme
« La vente et la distribution à titre gratuit de tomates font l’objet d’une surveillance renforcée pour une durée de 150 jours », indique un arrêté signé par le préfet de Mayotte, François-Xavier Bieuville, daté du 13 novembre. Une décision prise alors que les prélèvements pour l’année 2024 lors des actions de saisies ont révélé « 100% de non-conformité à la règlementation française en termes de résidus de produits phytopharmaceutiques » contre 91 % entre 2017 et 2024. De fait, à partir de maintenant, tout vendeur de tomates doit pouvoir « justifier immédiatement de leur origine et provenance par un moyen documentaire de traçabilité tel que facture d’achat, bon de livraison, contrat d’achat, permettant d’identifier la provenance du lot détenu » ou présenter un certificat d’analyse attestant qu’elles ne contiennent aucun pesticide interdit en France. En l’absence de ce document, « une mesure administrative de retrait du marché et de destruction sera mise en œuvre », préviennent les services de l’Etat. Sur ces produits, on retrouve en particulier du diméthoate, un pesticide interdit en France depuis 2016.
Pour prendre le mal à la racine en empêchant la production de ces tomates non conformes à Mayotte, le préfet a également pris un arrêté pour détruire des cultures maraîchères non déclarées sur des parcelles agricoles occupées illégalement. Une décision prise alors que des produits phytopharmaceutiques non homologués ont été saisis en forte présence directement au champ par la direction de l’alimentation, de l’agriculture et de la forêt (Daaf) et l’Office français de la biodiversité (OFB). Les douanes et la gendarmerie maritime en ont aussi saisi plus de 900 kilogrammes de marchandise entre 2023 et 2024. « Ces cultures conduites illégalement et ayant une forte probabilité d’être contaminés par des produits phytopharmaceutiques non homologués constatées sur les parcelles des propriétaires publics ou privés seront détruites après l’accord de ces derniers », promet l’arrêté.
Second hôpital : des terrains en passe d’être récupérés à Combani
Une déclaration d’utilité publique a été prise, en juillet 2024, pour acquérir suffisamment de terrains pour le futur second hôpital de Mayotte qui sera installé à Combani. Dans un nouvel arrêté pris ce mardi 19 novembre, plusieurs terrains ont été déclarés « cessibles pour cause d’utilité publique ». Dès lors, les huit familles concernées peuvent encore négocier si elles veulent éviter une procédure d’expropriation de leurs propriétés toutes situées sur l’ancien domaine de Combani, une parcelle de plus de 656 hectares qui appartenaient à la société Bambao et dont le conseil départemental de Mayotte a hérité lors de la dissolution de l’entreprise en 1991.
Politique : les élus mahorais demandent une révision de la dotation
C’est un fait, Mayotte compte une dotation par habitant plus faible par rapport à celle des autres départements d’Outre-mer. « Le montant de la DGF est, entre autres, indexé sur le niveau de population alors que cette dotation a été calculée en 2024 sur la base du recensement de la population de 2017 donc en totale décalage par rapport à la réalité démographique actuelle. Cette sous-dotation réduit les marges de manœuvre des élus locaux pour mener correctement leurs politiques publiques dans un contexte de besoins croissants d’équipements et de services publics pour la population », estime l’association des maires de Mayotte. Les élus ont d’ailleurs voté une motion, le 26 octobre, pour demander sa revalorisation. Ils ont réitéré la demande au congrès de l’association des communes et des collectivités d’Outre-mer (Accd’Om) en Guadeloupe, du 10 au 15 novembre. Selon eux, il faut que l’État « permette, dès 2025, aux communes de moins de 10.000 habitants d’effectuer le recensement annuel pour tenir compte des problématiques liées à la forte immigration qui impacte leurs politiques publiques, de mettre en place un coefficient de calcul qui tiendra compte de la population informelle qui bénéficie quand même des politiques publiques mises en place par les collectivités mahoraises et de réévaluer la DGF au niveau de celle des autres départements d’Outre-mer par la réduction des écarts sur la part dotation de compensation ».
Un appel au sponsoring pour le festival Sanaa
Dans le cadre de l’organisation de la troisième édition du festival Sanaa, festival international des arts de Mamoudzou, en 2025, la municipalité lance un appel aux sponsors. La date limite pour valider sa participation est fixée au 15 décembre 2024 afin de pouvoir insérer les logos des sponsors sur les supports de communication. Pour ce faire, il faut contacter la mairie à l’adresse mail contact@mamoudzou.yt. En 2023, le festival SANAA a attiré plus de 55.000 spectateurs sur trois jours. En 2024, il n’y a pas pu avoir d’édition en raison des travaux effectués par le Département sur le parking de la place de la République, accueillant habituellement l’événement.
Le rappeur Kent-Zo sort un nouveau titre
Le rappeur Kent-Zo vient de sortir un nouveau morceau intitulé “Présent”. Celui qui a également formé le label Kazapart a souhaité mettre en musique le thème de la reconnaissance des erreurs du passé pour pouvoir avancer dans le présent. Son dernier album, “Bonhomme” était paru en 2023.
Une journée de solidarité à Bouéni ce samedi
Le samedi 23 novembre, les centres sociaux de l’île se réuniront pour une journée entièrement consacrée à la solidarité, au partage et à l’engagement citoyen. De 8h30 à 15h, dans l’espace du centre social de Bouéni, le public pourra profiter de rencontres avec des partenaires associatifs et institutionnels, de spectacles culturels et danses traditionnelles. Le but de cette journée est de mettre en valeur l’inclusion et les valeurs de vivre-ensemble.
Salama Ramia défend l’extension de « Lodeom » à Mayotte
Dans la nuit de mardi à mercredi, la sénatrice de Mayotte, Salama Ramia, a présenté un amendement pour modifier « Lodeom » (Loi pour le développement économique des Outre-mer) dans l’objectif de parvenir, dans les meilleurs délais, à une égalité sociale entre Mayotte et les autres territoires ultramarins. Ce dispositif, qui s’applique déjà à la Guadeloupe, Guyane, Martinique, La Réunion, Saint-Barthélémy et Saint-Martin, apporte un soutien à l’activité économique et au développement des entreprises installées dans ces territoires. Celles-ci sont exonérées de cotisations et contributions patronales. Salama Ramia propose à ses collègues sénateurs de discuter de l’intérêt d’uniformiser le régime en vigueur à Mayotte.
Une coopération entre Mamoudzou et Cayenne
Mayotte et la Guyane se rapprochent. Les deux chefs-lieux ultramarins ont signé une convention de partenariat à l’occasion du 32ème Congrès de l’association des communes et collectivités d’Outre-mer. Ce partenariat permettra aux deux collectivités de mettre en œuvre des projets et de partager leurs expériences respectives sur l’aménagement, l’habitat indigne, le développement durable, la culture et la propreté urbaine identifiée comme prioritaire par les deux maires, Ambdilwahedou Soumaïla, et Sandra Trochimara,
Une matinée de sensibilisation sur les violences faites aux femmes au Département
À l’occasion de la journée de lutte contre les violences faites aux femmes, le Département de Mayotte organise une matinée de sensibilisation à l’Hémicycle Younoussa Bamana (de 08h30 à 12h15), sous l’initiative de Zouhourya Mouayad Ben, Déléguée à l’égalité femmes-hommes, et en partenariat avec la préfecture de Mayotte, l’ARS, le CIDFF, la Cadema et le CDAD. Au programme, des tables rondes et stands pour sensibiliser et informer sur les solutions face aux violences sur l’île.
Les travaux du Caribus nécessitent une coupure d’eau ce jeudi
Crise de l’eau : la plage des coupures rallongée dès lundi
Coupe de France : Combani jouera son huitième de finale ce mercredi soir
Le passeur « Mena » condamné à huit ans de prison
Considéré comme un homme particulièrement violent à la tête d’un réseau de passeurs, Soimidine « Mena » Mohamed Bacar a écopé de huit ans de prison, ce mardi, au tribunal correctionnel de Mamoudzou, ainsi que d’une interdiction définitive de territoire français. Ses trois lieutenants, placés sous mandat d’arrêt, sont condamnés chacun à trois ans de prison.
Trophées de l’environnement : Des communes déterminées à améliorer leur cadre de vie
Jusqu’au dimanche 24 novembre, les votes sont ouverts sur notre site dédié aux sixièmes Trophées de l’environnement (environnement.yt) organisés par la Somapresse, qui édite Mayotte Hebdo et Flash Infos. Ils permettent de départager et surtout mettre en valeur les personnes, les collectivités, les entreprises et les associations qui œuvrent dans ce domaine à Mayotte. Découvrez notre toute dernière catégorie, Mon village a du charme.
Bandraboua se dote d’un nouveau point de vue
L’environnement des habitants de Bandraboua est en phase de s’embellir un peu plus. En effet, en juillet dernier, la première pierre des travaux du point de vue d’Handréma a été posée. “Ici, les jeunes se retrouvent pour un voulé le week-end, c’est un lieu de référence pour les habitants. Chaque villageois a un souvenir en lien avec cet endroit”, déclarait alors Rachidi Tarmithili, adjointe au maire de Bandraboua. Avec la communauté d’agglomération du Grand Nord (CAGNM) qui souhaite reprendre en main la collecte des déchets sur l’intercommunalité, la Ville de Bandraboua a participé à l’élaboration de plusieurs actions de nettoyage cette année.
Bouéni veut la nature au centre de la ville
La commune de Bouéni a à cœur d’être un village où il fait bon vivre. C’est ainsi que cette année, avec la communauté de communes du Sud (CCSud), elle a organisé le concours intercommunal Sud Fleuri. L’objectif de cet événement est d’encourager le fleurissement des espaces publics et ainsi offrir aux habitants un cadre de vie agréable en embellissant leurs quartiers et en favorisant la biodiversité dans les villages. Un cadre que la commune alimente également avec l’organisation régulière de marchés agricoles et artisanaux, ou encore cette année en accueillant la fête de la Nature.
Chiconi s’attache à nettoyer la baie
Chiconi ne cesse de se mettre au défi de rendre la ville plus propre, en organisant notamment le Licoli Chic Challenge. Le principe est de mettre en compétition les écoles de la commune et le collège de Chiconi pour sensibiliser les élèves aux différents stades du traitement des déchets. Dans ce cadre, plusieurs nettoyages de la baie et des plages ont été organisés. Elle a aussi mis en place un “mardi du grand débarras” en avril, permettant aux habitants de venir déposer leurs déchets électroménagers, la ferraille ou encore les encombrants. Une manière d’éviter les dépôts sauvages.
M’tsamboro se lance dans plusieurs travaux
M’tsamboro travaille sur différents terrains pour rendre la ville plus agréable. Elle a, entre autres, notamment organisé plusieurs ramassages de véhicules hors d’usage, particulièrement polluants pour la nature. La Ville a également lancé des travaux de gestion des eaux pluviales, mais aussi ceux du city stade de M’tsahara, qui devrait être livré en janvier 2025. Elle a également fini de construire le banga témoin sur l’îlot Mtsamboro, dans le cadre d’un projet d’aménagement du lieu pour les agriculteurs.
Mamoudzou, plus propre que jamais
Avec la propreté urbaine comme grande cause communale, la Ville de Mamoudzou a entrepris de nombreuses actions afin d’offrir un meilleur cadre de vie à ses habitants. C’est notamment le cas avec Novembre vert, un nouveau mois d’actions de nettoyage et collecte des déchets. À cette occasion, la Ville a également distribué 5.000 plantes à différents foyers, afin de les sensibiliser à l’importance de la nature. La mairie organise également de nombreuses opérations de nettoyage des quartiers tout au long de l’année, mais aussi des cours d’eau.
Vous pouvez retrouver toutes les catégories et voter pour désigner les lauréats 2024 sur notre site environnement.yt
L’eau et l’insécurité, les grandes préoccupations des maires

Des maires, des directeurs généraux de services de communes et d’établissements publics, une grande partie des décideurs de Mayotte sont actuellement à Paris pour assister au 106ème congrès des maires de France et des présidents d’intercommunalités. Ce mardi, Madi Madi Souf, maire de Pamandzi et président de l’association des maires mahorais, et Ibrahim Aboubacar, ex-député et actuel directeur du syndicat Les Eaux de Mayotte, sont intervenus, pour expliquer les difficultés de notre île et les solutions préconisées pour les résoudre. Estelle Youssouffa, députée de la première circonscription de Mayotte, a également pu prendre la parole (voir encadré).
Comment les maires de Mayotte réussissent à faire face à la crise migratoire, la crise des barrages, la crise hydrique, au choléra, aux autres crises économiques et sociales qui s’enchainent ? C’est l’une des questions de la journaliste Céline Bardy, rédactrice en chef déléguée à Ouest-France, à l’occasion du 106ème Congrès des maires de France qui se tient cette semaine à Paris. « Mayotte, département le plus pauvre de France à côté de celui de la Seine-Saint-Denis, est confrontée à de multiple crises, immigration, santé, eau, et j’en passe. Celles-ci ont débuté en 2011 avec la crise de la vie chère qui a valu au territoire plus de quarante jours de blocage ayant de graves répercussions sur une économie locale déjà fragile. Comme si cela ne suffisait pas, nous avons eu droit à une crise de quarante jours il y a de cela huit mois, entre janvier et février 2024 », reconnaît Madi Madi Souf.
Aux autres maires de France présents dans la salle, le premier magistrat de la commune de Pamandzi a rappelé qu’en 2022, une autre crise d’insécurité avait obligé les dix-sept maires mahorais à se rendre dans la capitale française pour obtenir l’écoute du Sénat et de l’Assemblée nationale. Un déplacement qui selon l’élu mahorais a eu pour effet le déclanchement de l’opération Wuambushu et le déploiement d’importantes forces de l’ordre en 2023 dans le département pour lutter contre l’immigration clandestine qui impacte énormément Mayotte. « La crise née de l’insuffisance d’eau a fait que des écoles et des hôpitaux bondés ne pouvaient plus fonctionner normalement. Pour pouvoir voir un docteur, il fallait se lever à 4 heures et aller faire la queue devant un dispensaire. Cela démontre que parfois, face au laxisme des autorités en France, il faut se révolter pour être entendu. Or, en amont, nous pouvons éviter d’en arriver à [cette extrémité] en écoutant et en essayant de trouver des solutions à moyen terme », a indiqué le président de l’AMM, constatant au passage une légère accalmie, qui ne signifie guère un retour définitif à la normale.
Autre constat dressé par le maire de Pamandzi, l’existence d’un contrôle anti-migratoire sur l’île mais qui ne satisfait pas les populations locales. Inverser la tendance dans ce dossier de l’insécurité impose, selon lui, une grande collaboration entre toutes les forces sécuritaires en présence sur le territoire, gendarmerie, police et police municipale. Il en veut pour preuve les résultats, certes encore mitigés, mais obtenus à travers une conjugaison des synergies en Petite-Terre située en zone gendarmerie. « Mais cela ne suffira pas, vous le savez, à l’approche des jeux olympiques de Paris 2024, tous les escadrons de gendarmerie dépêchés à Mayotte pour assurer la protection de la population ont été rapatriées dans l’Hexagone », rappelle-t-il. Le président l’association des maires de Mayotte réclame aux hautes autorités de l’État le retour de ces forces dans le 101ème département français. Une doléance qu’il a su relayer auprès du nouveau chef du gouvernement, Michel Barnier, qu’il a rencontré dans la soirée de lundi à Matignon et à qui il a exposé son plan d’une plus grande collaboration entre gendarmes, policiers nationaux et policiers municipaux dans la lutte contre l’insécurité et l’immigration clandestine à Mayotte.
Une sortie de la crise de l’eau dans deux ans ?
Autre grande préoccupation des Mahorais abordée au cours de ce 106ème congrès, le sujet de l’eau, qui est encore très loin de connaître une issue satisfaisante pour les consommateurs. Une crise de l’eau qu’Ibrahim Aboubacar explique dans son intervention comme la conséquence d’une croissance démographique interne et migratoire extrêmement soutenue, laquelle justifie les difficultés du syndicat Les Eaux de Mayotte (anciennement Sieam) à produire suffisamment d’eau sur le territoire actuellement. « Lorsque je parle d’eau, je parle de l’eau distribuée à la population pour la consommation humaine. La problématique de l’eau agricole par exemple n’est quasiment pas du tout abordée. » Au directeur général des services du syndicat de rajouter qu’à « cette situation générale d’insuffisance d’infrastructures qui concerne la production, le stockage et la distribution s’ajoute une sécheresse exceptionnelle, cela devient une catastrophe ! ». Mayotte a connu une sécheresse exceptionnelle en 2017 qui a impacté le sud et une deuxième en 2023 qui a aggravé la situation et privé la population d’eau jusqu’à 54 heures par semaine (deux jours ouvrés sur sept). Il a rappelé qu’à l’heure où l’on parle, l’eau est distribuée deux jours sur trois et que ses services surveillent avec inquiétude les évolutions météorologiques. Une météo qui annoncerait une situation normale selon cet ancien député de Mayotte, qui demeure une source d’inquiétude pour les Mahorais en ces temps de kashkazis (saison des pluies) tardives.
Un problème majeur qui appelle à être résolu à travers trois canaux, les forages, une nouvelle retenue collinaire et le dessalement d’eau de mer. « Les deux premières solutions sont totalement dépendantes de la pluviométrie, donc c’est une situation de fragilité structurelle qui le met le territoire en tension de manière à ce que nous puissions définir une stratégie qui sécurise en parvenant à une capacité de production de +20 % par rapport à la demande », a relevé Ibrahim Aboubacar, lors de son intervention très remarquée.
Il précise qu’un délai minimal de deux ans sera nécessaire avant que les différents projets avancés (usine de dessalement d’Ironi Bé, les nouveaux forages) ne permettent de sortir enfin de la crise de l’eau et de ses conséquences douloureuses pour les habitants de l’île.
« Nous avons été laissés de côté »

Invitée par David Lisnard, le président des maires de France, Estelle Youssouffa a pu également s’exprimer au cours des débats organisés dans le cadre du 106ème Congrès des maires de France. La députée de la première circonscription de Mayotte a estimé que les outre-mer sont en marge de la République. « Quand on voit notre pays qui est en grande difficulté avec énormément de tensions politiques, une crise qui s’installe au niveau de l’exécutif, qui s’est manifestée par les urnes en juin et qui maintenant une crise budgétaire qui est extrêmement grave et qui impose des choix, pour nous les ultramarins, nous avons déjà subi ces choix et nous avons été laissés de côté », déplore-t-elle. La parlementaire mahoraise a fustigé le manque d’investissement chronique de la part de l’État, les coupes budgétaires – qu’elle a qualifié de « scélérates » – décidées rue Oudinot (siège du ministère des Outre-mer) sans que personne ne soit au courant et qu’on découvre des mois après sont la conséquence des difficultés traversées par les territoires ultramarins. « Les fractures sont profondes et très graves », a souligné Estelle Youssouffa. Pour elle, ces crises politiques et sociales que connaissent les outre-mer ont des racines profondes avec une colère légitime par ce que le pacte républicain est rompu.
La brique de terre comprimée, « un matériau naturel, propre à la culture mahoraise »

Au lycée professionnel de Dzoumogné, une soixantaine d’élèves en certificat d’aptitude professionnelle (CAP) ont construit un muret à partir de briques de terre comprimée (BTC). Un matériau local et avantageux remis au goût du jour dans le cadre de la treizième édition de la Semaine de l’Industrie.
Au fond de la cour de récréation du lycée de Dzoumogné spécialisé dans les filières du bâtiment, les élèves en certificat d’aptitude professionnelle (CAP) coulent du béton. Tous participent à la création d’un muret en brique de terre comprimée ou compressée (BTC), à partir de la roche rouge des terres mahoraises. Dans le cadre de la treizième semaine de l’Industrie, qui a lieu du 18 au 22 novembre, une soixantaine de lycéens de l’établissement se sont initiés à cette technique de construction locale.
Le rectorat de l’académie de Mayotte souhaite en effet mettre à l’honneur son utilisation, notamment sur le chantier actuel du futur lycée des métiers du bâtiment de Longoni. Christophe Gluseck, inspecteur en sciences et techniques industrielles auprès du rectorat, insiste : “C’est un matériau naturel, propre à la culture mahoraise.”
Un avantage thermique
Sur le chantier, les élèves en tee-shirts oranges sont répartis par groupe de travail. Certains définissent les armatures, d’autres, en suivant le plan de construction, divisent des briques. Fabrice Villain, professeur au collège de Dzoumogné, explique le projet de ce chantier : “C’est une commande de travaux de supérieur hiérarchique par le rectorat. C’est un matériau avec un avantage thermique, car il absorbe la chaleur, surtout ici à Mayotte.” Tous les enseignants des filières des CAP constructeur de réseaux de canalisations, de travaux publics et maçon, ont participé au projet. Des filières qui correspondent à la première étape du gros œuvre d’un chantier. Au lycée de Dzoumogné, ils sont aussi initiés à la lecture de plans, dès leur première année de formation. “C’est ce qui fait la différence pour devenir un bon ouvrier”, d’après le professeur. Ce dernier poursuit : “Nous faisons un travail de gérance d’un chantier comme le recyclage de matériaux. En partenariat avec tous les enseignants des filières concernées. Chacun va travailler selon son jour de travail et procéder au montage avec les élèves.” Un projet qui doit être livré à la fin de cette semaine ce vendredi 22 novembre.
Une initiation assurée par Art.Terre

Dans la salle de CDI de l’établissement, l’association Art.Terre anime un atelier de sensibilisation à la brique de terre comprimée de Mayotte. Cette association promeut ce matériau dans les divers établissements de l’île. Selon Melvyn Gorra, animateur au sein de l’association Art.Terre, “les sociétés ont toujours fait en fonction des matériaux disponibles pour pouvoir développer des techniques.” Devant une vingtaine d’élèves, l’animateur a démontré le processus de fabrication de ce matériau. Devant sa table, plusieurs matières : eau, gravier, argile, sable, limon, caillou. À tour de rôle, les élèves prennent connaissance des éléments liquides et solides. Par diverses expériences de mélange d’éléments et de matériaux, ils franchissent une étape importante dans la constitution d’une brique locale.
« L’alarme servait juste à prévenir une attaque des jeunes de Combani »
Deux habitants de Miréréni, très respectés dans leur village, étaient jugés par le tribunal correctionnel de Mamoudzou, ce mardi. Ils sont poursuivis en lien avec le regain de violences entre les jeunes de Miréréni et Combani, à la fin du mois de novembre 2023. Au vu du peu d’éléments contre eux, leur avocat a demandé la relaxe. Le délibéré sera connu la semaine prochaine.
« Si c’est comme ça qu’on veut rendre la justice, en prenant des honnêtes citoyens et en les amenant à la barre », regrette maître Soumetui Andjilani, l’avocat des deux prévenus, ce mardi, au tribunal correctionnel de Mamoudzou. Les deux habitants de Mirénéni dénotent parmi ceux qui passent habituellement à la barre. L’un est un dirigeant du club de football local âgé de 49 ans. Père de cinq enfants, il travaille depuis quinze ans dans la même entreprise dans le nord de Mayotte. Le deuxième est plus jeune, 29 ans. Il aide sa mère qui a une boutique à Miréréni, quand il n’est pas sur les chantiers en tant que peintre ou plaquiste. Les deux sont plutôt respectés dans leur village et n’ont jamais eu affaire à la justice auparavant. Ce sont pourtant les juges qui doivent déterminer si les deux hommes ont eu un rôle dans les affrontements entre les jeunes de leur village et ceux de Combani, le délibéré étant attendu le 26 novembre. En effet, le secteur où ils vivent, près du pont qui sépare les deux localités, a connu de nombreux affrontements entre bandes avant que la situation ne s’améliore en 2022. Puis, fin novembre 2023, un nouveau déchaînement de violences est intervenu avec son lot habituel de barrages sur les routes, de véhicules dégradés, de riverains agressés, de commerces pillés et des forces de l’ordre caillassées.
Durant cette période, les gendarmes ont mis la main sur plusieurs participants. Ils se sont aussi interrogés sur la présence d’adultes sur les images et éventuellement le rôle qu’ils pouvaient jouer. Au cours des auditions, trois jeunes côté Miréréni, condamnés depuis pour les violences, ont laissé entendre que des adultes de leur village les aidait en leur « préparant à manger après la bagarre ». « On pourrait se croire dans un album d’Astérix », fait remarquer Ludovic Duprey, le président du tribunal correctionnel. Le surnom du dirigeant du club de football revenant souvent, les jeunes disaient l’avoir même vu sur un toit en train de lancer des pierres. « Ils disent que c’est arrivé le 2 décembre 2023, alors que la prévention ne va que jusqu’au 28 novembre », fait observer l’avocat du prévenu de 49 ans. Au tribunal, celui qui fait notamment partie du comité intervillage pour mettre fin à la violence nie toute participation et incitation. Proche des jeunes du village par ses fonctions associatives, il reconnaît qu’il fait parfois des voulés avec eux. Et si à la toute fin de son audition, il avait fini par répondre « oui » à des questions sur sa participation, il se rétracte désormais.
« Des déclarations de voyous patentés »
Pour le peintre-plaquiste, c’est l’utilisation d’une alarme qui lui est reprochée. Celle-ci a intrigué les gendarmes et les policiers municipaux qui y ont vu le moyen de rallier les jeunes de Miréréni pour qu’ils puissent se battre en retour. En effet, elle a retenti à chaque fois que les bandes de Combani traversaient le pont et a permis à celles de Miréréni de contre-attaquer. Le prévenu de 29 ans, qui habite à Combani de surcroît, se confond en excuses. « L’alarme servait juste à prévenir une attaque des jeunes de Combani », se défend-il aujourd’hui. Cependant, il indique que celle-ci n’avait pas pour but d’appeler à l’affrontement, mais au contraire, de mettre les gens du quartier ou les véhicules à l’abri. « Je ne vais pas payer des jeunes pour s’en prendre à Combani, mes enfants y sont », soutient-il.
Ayant peu d’éléments et avec une absence d’antécédents judiciaires, le Parquet requiert des peines courtes, quatre mois de prison avec sursis pour l’un et deux mois de prison avec sursis pour le deuxième. Maître Soumetui Andjilani relève la faiblesse du dossier et brosse le portrait de deux hommes qui ont tenté de protéger leur village plutôt que d’attiser les tensions. Il déplore que ses clients se retrouvent au tribunal pour « des déclarations de trois voyous patentés » et demande leur relaxe.
Le tribunal correctionnel donnera son délibéré le 26 novembre.