Accueil Blog Page 49

Le mentorat des jeunes facilités avec Ladom

Ce jeudi, l’Agence de l’outre-mer pour la mobilité (Ladom) et le Collectif Mentorat ont signé un partenariat pour favoriser le mentorat des jeunes ultramarins accompagnés par Ladom et leur permettre d’améliorer leurs chances de réussite dans le cadre de leurs études supérieures. Réunies au sein du Collectif Mentorat, les associations de mentorat proposent un accompagnement individuel par un mentor bénévole à des jeunes en difficulté. La plateforme 1jeune1mentor.fr permet une orientation facilitée vers des associations qui peuvent les accompagner.

Les besoins de chaque jeune peuvent porter, sans s’y limiter et sans contribution financière sur une aide à la scolarité, l’orientation académique, l’insertion professionnelle, l’ouverture socio-culturelle et la prise de confiance en soi.

Des contrôles de l’eau annoncés comme « conformes » après l’incident d’Ourovéni

Des contrôles renforcés de la qualité de l'eau ont été effectués, cette semaine, dans le centre et le sud de Grande-Terre. photo d'archives

Un événement d’origine électrique a causé un incident technique dans l’usine de traitement et de potabilisation de l’eau d’Ourovéni, lundi soir, entraînant de coupures d’eau techniques dans tout le centre et le sud de Grande-Terre. En effet, cette usine est l’une des plus grandes de l’île, puisqu’elle produit environ 10.000 m3 d’eau potable par jour, soit un quart de la consommation actuelle. Si les tours d’eau ont repris de façon plus classique, la qualité de l’eau a fait l’objet d’un contrôle renforcé. La préfecture de Mayotte préconisait, « jusqu’à confirmation des résultats, de faire bouillir l’eau au moins cinq minutes avant consommation ».
Cette préconisation n’est plus nécessaire, selon l’Agence régionale de santé de Mayotte. « L’ARS a mené une campagne renforcée de tests de conformité tout au long de la semaine afin de s’assurer de la pleine potabilité de l’eau sur l’ensemble des secteurs », rappelle l’agence, ce vendredi après-midi. « Les nouveaux contrôles de la qualité de l’eau effectués sont tous avérés conformes. Aussi, l’eau est potable sur l’ensemble du réseau et les mesures de vigilance renforcée sont levées. »

« On a vu une intention de faire mal, de détruire »

on-a-vu-une-intention-de-faire-mal-de-detruire
Avec les condamnations tombées, ce jeudi 14 novembre, les mutins de la prison de Majicavo-Koropa seront progressivement transférés vers la métropole.

Ils sont dix à être finalement punis pénalement pour leur participation à la mutinerie et la prise d’otage du samedi 28 septembre, à la prison de Majicavo-Koropa. Ce jeudi soir, le tribunal correctionnel de Mamoudzou a donné des peines de prison allant de dix-huit-mois à trois ans de prison. Les mutins, tout comme leurs avocats, ont clamé qu’ils ont fait ça pour dénoncer leurs conditions de détention dans l’établissement pénitentiaire le plus densément peuplé de France (686 détenus pour 278 places).

La prison, ils connaissent déjà. Certains sont déjà dans celle de Majicavo-Koropa depuis plusieurs années, pour d’autres, cela fait quelques mois. Ce qui est sûr, c’est qu’après le procès de jeudi, ils pourront y passer davantage de temps (ils peuvent faire appel dans les dix jours). Le tribunal correctionnel de Mamoudzou a rendu son délibéré, ce jeudi soir, au bout d’une journée dédiée à la mutinerie du samedi 28 septembre. Ce jour-là, après une matinée riche en projections depuis l’extérieur (cigarettes, bangué,…) dans les deux cours du CDH (centre de détention pour hommes), les fouilles avant la remontée ont pris plus de temps que prévues. Cette promenade se fait habituellement deux fois par jour, les prisonniers peuvent sortir par niveau et à chaque fois pour une durée d’une heure. Vers 15h, c’est lors d’une remontée des détenus placés au rez-de-chaussée que tout a dégénéré. Un groupe a forcé le passage pour rentrer à l’intérieur du bâtiment, envahissant le couloir, face à des surveillants dépassés.

A cet étage et au premier, les agents pénitentiaires ont été poursuivis et caillassés. Le chef du CDH a été ainsi frappé avec une barre de fer par un des détenus, mais a eu le réflexe de se protéger la tête avec son bras. « Ils m’ont donné des coups sur le dos, partout sur le corps. C’était chaud. J’ai pensé à mes enfants », raconte le jeune père de famille à l’audience de ce jeudi, avant de ne plus pouvoir retenir ses larmes. S’il est parvenu à partir, il a été obligé de donner ses clés, tandis que les autres ont dû se mettre à l’abri comme ils pouvaient. « On a vu une intention de faire mal, de détruire, de faire tomber l’établissement », ajoute un autre agent, qui compte neuf ans d’expérience. Deux surveillants ont ainsi été enfermés dans un local technique. Ils ont vu cependant la porte forcée à plusieurs reprises sans succès et ont entendu des chants mortuaires dans le couloir. Au premier étage, un autre décrit comme « imminemment gentil » par ses collègues et les détenus, a tenté également de s’enfermer dans son bureau. Mais avec la clé prise au chef du bâtiment, les détenus ont pu entrer. S’il n’a pas été frappé, il a été transféré du bureau à la cour par deux fois en étant entouré par les mutins. Pour une partie d’entre eux, il était l’otage idéal pour demander de meilleures conditions de détention dans cet établissement qui compte un peu moins de 700 détenus pour 278 places théoriques. Ce n’est qu’après trois heures que son calvaire a pris fin avec l’intervention de la gendarmerie contre des mutins décrits comme « calmes » et « coopératifs ».

« Je m’en bats les couilles, man »

Au tribunal judiciaire de Mamoudzou, les premières comparutions immédiates ont débouché sur un renvoi pour éviter de juger par deux fois la même affaire. C’est donc ce jeudi, pendant une journée dédiée que dix détenus, entourés par une douzaine de gendarmes mobiles, sont jugés. Ils y apparaissent parfois goguenards ou passablement énervés. Quand la procureure de la République adjointe, Stéphanie Pradelle, rappelle à l’un d’eux qu’il avait répondu : « Je m’en bats les couilles, man », lors d’une question posée pendant une des auditions, celui-ci l’admet : « Oui, j’ai dit ça parce que j’étais vénère (sic) ». « Vénère », le jeune homme de 22 ans originaire de Mohéli, et qui fait partie d’une bande de Labattoir, l’est à plusieurs reprises ce jour-là. Âgés de 18 à 23 ans, ils sont nombreux à s’emporter lorsqu’ils évoquent leurs relations avec les agents, n’hésitant à se retourner et à pointer du doigt ceux qui d’habitude les surveillent. « Tu n’es pas à ma place, tu ne sais pas ce que je vis », dit le premier en s’adressant à la présidente du tribunal correctionnel. « Votre présence en détention n’est qu’une conséquence de vos actes », lui répond Alexandra Nicolay, qui est par ailleurs juge des libertés et de la détention.

Les autres tiennent ou prou le même discours, ça serait le traitement et les conditions de détention (ils sont parfois quatre ou cinq dans des cellules pour deux) qui ont provoqué ce mouvement. Une majorité le décrivent comme spontané. Pour d’autres, le mot commençait à circuler, mais sans qu’une date ne soit fixée. Hormis un qui ne compte « qu’une » condamnation de trois ans de prison pour attroupement armé, les neuf autres attendent ou ont déjà connu un procès criminel. L’un a été condamné à 18 ans de réclusion pour un meurtre en bande organisée en Petite-Terre en 2021, un deuxième à dix ans de prison pour l’enlèvement du secrétaire général du lycée agricole de Coconi en 2020. Un troisième sera jugé par la cour d’assises, la semaine prochaine.

« Est-ce qu’une action syndicale mérite trois ans de prison ? »

Plusieurs faits leur sont reprochés, les violences sur les agents, la séquestration de l’un d’eux, la rébellion et les dégradations des locaux (l’administration a évalué les dégâts à 196.500 euros). Pour les avocats et leurs clients, la mutinerie est à mettre sur le compte de la surpopulation carcérale, rappelant la démission dans la foulée du directeur Nicolas Jauniaux. Pour maître Kossi Dedry, c’est « un cri d’alarme ». « C’est pire que des poules dans des cages », renchérit maître Luc Bazzanella. Maître Soumetui Andjilani, qui défend « le poète » mohélien de 22 ans, va plus loin en comparant les précédents blocages du centre pénitentiaire par des agents grévistes avec la mutinerie. « Est-ce qu’une action syndicale mérite trois ans de prison ? », demande-t-il. Les conseils regrettent également de ne pas avoir eu accès à la vidéosurveillance qui a souvent déterminé le rôle de chacun pendant l’instruction et poussé les auteurs à reconnaître leurs faits. « On peut faire dire ce qu’on veut à des photos », regrette maître Nadjim Ahamada, qui défend le prévenu le plus jeune, un jeune homme de 18 ans qui sera jugé pour une tentative de meurtre dans laquelle la victime s’est retrouvée avec un fer à béton planté dans le crâne.

Un peu plus tôt, le Parquet a rappelé qu’il y a « un enjeu avec le ratio détenus/surveillants » et rappeler à quel point Mayotte est dépendante de son unique établissement carcéral. « Si l’établissement ne fonctionne plus, la justice ne peut plus fonctionner », rappelle Stéphanie Pradelle. Le tribunal correctionnel a finalement décidé de condamner les dix détenus à des peines proches des réquisitions. Aniel Rastoini, Hachim Daoud, Dani Attoumane, Yassine Abdou Salami Mahamoud et Fayad Baco écopent de trente mois de prison, Youssouf « Bella » Ahamadi, Rayan Abdou Oili, Karim Attoumane et Maandi « Kiki » Saindou de trois ans. Celui qui a le casier le moins fourni, Halifa Ankidine, s’en sort avec dix-huit mois de plus par rapport à sa peine initiale.

Désormais, avec ces condamnations, le centre pénitentiaire espère pouvoir tourner la page de la mutinerie. En effet, ceux qui purgent déjà leur condamnation vont être transférés en métropole dans les prochaines semaines selon une promesse de l’administration pénitentiaire, les autres suivront en fonction du niveau d’instruction de leurs affaires.

L’auteur présumé de l’homicide du square Papaye en détention

Interpellé peu après la mort d’un jeune homme de 24 ans, square Papaye à Mamoudzou, le jeudi 7 novembre, l’auteur présumé a été mis en examen pour meurtre et placé en détention provisoire, le week-end dernier. Le Parquet confirme que l’homicide a eu lieu dans un contexte de rivalité entre bandes. Si l’enquête est toujours en cours, une dizaine de personnes ont déjà été interpellées et placées en garde à vue dans cette affaire. A ce stade, la mort du jeune homme a été provoquée par un coup de couteau au niveau du cœur. Une deuxième victime, blessée au cou selon nos informations, a eu quinze jours d’interruption temporaire de travail (ITT).

Trophées de l’environnement : Les cinq personnalités mahoraises qui se démarquent par leur engagement

trophees-de-lenvironnement-les-cinq-personnalites-mahoraises-qui-se-demarquent-par-leur-engagement

Jusqu’au dimanche 24 novembre, les votes sont ouverts sur notre site dédié aux sixièmes Trophées de l’environnement (environnement.yt) organisés par la Somapresse, qui édite Mayotte Hebdo et Flash Infos. Ils permettent de départager et surtout mettre en valeur les personnes, les collectivités, les entreprises et les associations qui œuvrent dans ce domaine à Mayotte. Cette année, Naïlane-Attoumane Attibou, Samira Ben Ali, Tadjidine Madi, Ali Madi et Michel Charpentier sont nos cinq nommés.

Naïlane-Attoumane Attibou veut préserver et développer l’île

 

Investi dans la protection de l’environnement dès le lycée, Naïlane-Attoumane Attibou a participé à la création de l’Association pour la protection de l’environnement et de la nature de Bouéni en 2000, dont il est président depuis deux ans. Association qui a remporté la troisième place du concours Sud Fleuri, grâce à son jardin médicinal et aromatique. L’environnement a été au cœur de ses études, avec un BTS service en espace rural, une licence pro en géographie et aménagement du territoire et un master en ingénierie et conduite de projets environnementaux. “J’ai grandi dedans, donc je me suis naturellement orienté vers ce domtrophees-de-lenvironnement-les-cinq-personnalites-mahoraises-qui-se-demarquent-par-leur-engagementaine”, commente-t-il. Aujourd’hui, en plus de son métier de directeur du conseil de la culture, de l’éducation et de l’environnement (CCEE), Naïlane-Attoumane Attibou est secrétaire général de la Fédération mahoraise des associations environnementales (FMAE), qui a œuvré pour la création de l’Office de l’eau, qui a vu le jour en octobre. Pour cet écologiste convaincu, il est important de rappeler que le développement de l’île et la préservation de sa nature sont tout à fait conciliables. “Le principal atout de Mayotte, c’est son environnement. Le territoire n’est pas extensible, beaucoup d’espaces endémiques doivent être protégés”, insiste-t-il.

Samira Ben Ali a représenté Mayotte à la COP 28

 

Originaire de M’tsamboro, Samira Ben Ali a déjà le parcours pour devenir une grande activiste en faveur de l’environnement. En novembre derniertrophees-de-lenvironnement-les-cinq-personnalites-mahoraises-qui-se-demarquent-par-leur-engagement, elle s’est rendue à la COP 28, avec l’organisation non gouvernementale (ONG) pour laquelle elle travaille : World’s youth for climate justice (« la jeunesse du monde pour la justice climatique » en anglais). “Je fais toujours en sorte que Mayotte et les différents enjeux environnementaux auxquels elle est confrontée soient mis en avant”, indique-t-elle. C’est dans ce but qu’elle a participé à une exposition mise en place par son ONG à la Cour internationale de justice (CIJ) cette année, dans laquelle plusieurs jeunes, dont elle, parlent des effets du changement climatique sur leurs territoires respectifs dans des vidéos. “J’ai notamment parlé de la crise de l’eau, de l’acidification des océans, de la montée des eaux et des changements de températures”, liste-t-elle. Le principal objectif de World’s youth for climate justice est d’obtenir un avis consultatif de la CIJ dans l’optique de clarifier les obligations des États en matière de protection des droits des générations actuelles et futures contre les effets néfastes du changement climatique. La cour a récemment annoncé que les audiences publiques auront lieu en décembre, ce qui réjouit la jeune activiste.

Tadjidine Madi s’investit pour sauver la mangrove

trophees-de-lenvironnement-les-cinq-personnalites-mahoraises-qui-se-demarquent-par-leur-engagement

Tadjidine Madi est agent technique au sein de l’Association Mangrove Environnement (AME) depuis 2021. Ce dernier est particulièrement investi au sein de l’association, comme le note son directeur Boina Saïd Boina : “Il mérite vraiment”. Participant activement à la restauration de la mangrove de Tsimkoura, il est en charge des plantations des espèces. Mais ce n’est pas tout : il participe également à la mise en place de séance de nettoyage de cet écosystème pour le débarrasser des déchets, fait de la prévention et de la sensibilisation auprès des jeunes et des adultes, plante des palétuviers et protège les zones de plantation. C’est l’importance de la mangrove pour l’écosystème qui motive Tadjidine Madi à œuvrer chaque jour pour la sauvegarder : “Il y a beaucoup d’espèces vivantes dans la mangrove et leur existence participe à notre écosystème.”

Ali Madi fait reconnaître la FMAE nationalement

trophees-de-lenvironnement-les-cinq-personnalites-mahoraises-qui-se-demarquent-par-leur-engagement

Ali Madi est le président de la Fédération mahoraise des associations environnementales (FMAE). Engagé depuis de nombreuses années pour la préservation de l’environnement, son association a travaillé sur le Plan national d’action (PNA) en faveur des pollinisateurs de Mayotte. Mais le gros chantier du président cette année a été la labellisation de la FMAE en centre permanent d’initiatives pour l’environnement (CPIE). Cette nouvelle reconnaissance nationale devrait lui permettre de profiter d’un réseau d’acteurs plus important et de faire gagner ses actions en amplitude. “À la FMAE, on a toujours privilégié le dialogue et la co-construction, c’est pourquoi on a fait cette demande de label”, expliquait-il dans nos colonnes en mai dernier. Avec son association, il travaille depuis des années pour qu’un Office de l’eau soit créé, ce qui a abouti en octobre. Cette instance, dont le règlement intérieur a récemment été voté par le conseil départemental, doit coordonner et financer les projets visant à répondre aux problématiques de l’eau sur le territoire.

Michel Charpentier et la préservation comme mot d’ordre

trophees-de-lenvironnement-les-cinq-personnalites-mahoraises-qui-se-demarquent-par-leur-engagement

Dans le monde de la protection de l’environnement mahorais, on ne présente plus Michel Charpentier. Président de l’association Les Naturalistes depuis près de vingt ans, il s’est particulièrement investi cette année sur le dossier de l’usine de dessalement qui doit être construite à Ironi Bé. Depuis fin 2023, il est intervenu, avec son association et d’autres, en faisant plusieurs déclarations. “On demande à ce que les saumures soient rejetées hors du lagon”, maintient-il. Dans un lagon presque fermé, une hausse de concentration de l’eau en sel a des risques d’impacter la biodiversité. S’il comprend que depuis Ironi Bé, ce rejet à plusieurs kilomètres est compliqué, avec d’autres acteurs, ils ont suggéré de construire l’usine en face de la passe Bandrélé, une option qui mettrait moins en danger l’écosystème marin et la mangrove. Le président a également continué à travailler sur la création de zones de protection forte, notamment pour la presqu’île de Saziley, de Charifou, d’Handréma, ou encore l’îlot Mtsamboro. “Il y a une vraie urgence, car avec la pression démographique, des villages vont s’y construire, et d’ici dix ans, il n’y aura plus rien à préserver”, alerte-t-il. Ce dernier poursuit également son investissement dans la protection des tortues marines, avec le suivi scientifique, l’accueil éco-touristique à Saziley et de la surveillance anti-braconnage.

Vous pouvez retrouver toutes les catégories et voter pour désigner les lauréats 2024 sur notre site environnement.yt

Les premiers bus circuleront sur les voies à partir du 21 décembre

les-premiers-bus-circuleront-sur-les-voies-a-partir-du-21-decembre
Le pôle d’échange multimodal (PEM), qui sera le terminus de la future ligne 1 au sud de Mamoudzou, commence à prendre forme.

A la communauté d’agglomération de Dembéni-Mamoudzou (Cadema), on attend impatiemment le 21 décembre. Ce jour-là, ses navettes devraient emprunter pour la première fois les voies dédiées à la future ligne 1. Celles-ci voient d’ailleurs leurs abribus prendre forme, ces jours-ci. Retrouvez ce sujet dans notre dossier du Mayotte Hebdo numéro 1111, « Mobilité : désengorger Mayotte par tous les moyens ». 

« Vous êtes des exemples pour le territoire »

vous-etes-des-exemples-pour-le-territoire
Les diplômés ont exprimé leur gratitude pour avoir bénéficié de cette formation en maçonnerie.

Douze jeunes suivis par l’Aide sociale à l’enfance (ASE) ont été diplômés, ce jeudi 14 novembre, à l’hémicycle Younoussa-Bamana, à Mamoudzou. Un précieux sésame qui symbolise à leurs yeux la réussite après des parcours semés d’embûches.

La joie et l’émotion ont rempli l’hémicycle Younoussa-Bamana, dans l’enceinte du conseil départemental à Mamoudzou, ce jeudi 14 novembre. Une cérémonie avait lieu pour la remise des diplômes de douze jeunes suivis par l’Aide sociale à l’enfance (ASE), qui accompagne les moins de 21 ans en difficulté. « C’est un moment historique alors qu’on dit parfois d’eux qu’ils sont sans solutions », a introduit Sidi Nadjayedine, le conseiller départemental du canton de Mamoudzou 3 qui a présidé la cérémonie.

Les lauréats ont été formés pendant neuf mois à la maçonnerie par le centre de formations Prof’ formations. Ce dispositif s’inscrit dans le cadre du contrat départemental de prévention et protection de l’enfance (CDPPE) qui associe le conseil départemental, l’Etat à travers la Direction de l’économie, de l’emploi, du travail et des solidarités (Deets) et l’Agence régionale de santé (ARS). Créé il y a trois ans, il ne cesse de prendre de l’ampleur, la nouvelle promotion en cours de formation comptant cette année cinquante inscrits.

Pour ces jeunes aux parcours fragiles et cabossés, « la sortie de la protection de l’enfance est un moment clé », explique Nafissata Mouhoudhoire, directrice déléguée de la Deets, car malgré leurs bagages compliqués, « on leur demande de progressivement se lancer en toute autonomie dans la vie ». La directrice déléguée salue cet accompagnement qui leur permet d’avoir « les ressources pour accéder à la formation et à l’emploi ». « Vous êtes des exemples pour le territoire, alors que nous avons trop tendance à parler seulement de ceux qui caillassent », a-t-elle lancé aux douze diplômés.

« C’est très précieux d’être formé »

Un diplôme qui est un passeport pour la vie. Les lauréats en ont bien conscience, « c’est très précieux d’être formé pour avoir un métier », exprime Shekina Nzoma, Congolais de 19 ans. Arrivé à Mayotte il y a deux ans, « cela n’a pas été facile d’en arriver là », confie-t-il. Quatre lauréats viennent de la République démocratique du Congo (RDC).

Ce précieux sésame a en effet été décroché non sans mal : dix-sept candidats étaient inscrits à l’origine et douze ont finalement réussi les épreuves. Pendant les neuf mois, chaque jour, il a fallu se lever tôt, voire très tôt, pour ceux qui venaient du centre et du sud de l’île en taxi. Ensuite sur les chantiers, il a fallu affronter le soleil qui tape fort. « Ils ont réussi à tenir et nous les avons motivés », explique un de leurs éducateurs de l’association Messo.

C’est donc tout sourire et avec beaucoup de gratitude qu’ils sont venus chercher ce bout de carton qui symbolise tant. « Nous sommes très fiers de nous, grâce à la formation de maçonnerie qu’on a suivie, on croit qu’on pourra servir au développement de l’île », souligne un des jeunes.

 « Maintenant qu’on a le diplôme, ce n’est pas pour garder nos compétences à la maison », affirme Ornella Ngana, 18 ans. La Congolaise fait partie des deux filles diplômées maçons et a par ailleurs terminé major de la promotion. Au total, l’Aide sociale à l’enfance à Mayotte suit 2.000 enfants, dont 1.400 placés, les autres sont en milieu ouvert.

« Ici, les enfants ont moins de lunettes qu’en métropole »

ici-les-enfants-ont-moins-de-lunettes-quen-metropole
Jeudi 14 novembre, dans la matinée, les bénévoles de Unono Wa Matso et du club Rotary de Mayotte ont pu dépister des dizaines d’enfants.

Alors que l’archipel mahorais subit le manque cruel d’ophtalmologues, l’association Unono Wa Matso mène sa troisième campagne de dépistage visuel dans les établissements scolaires. Le but : détecter les troubles visuels et proposer aux parents des solutions pour accompagner leurs enfants.

ici-les-enfants-ont-moins-de-lunettes-quen-metropole
L’appareil portatif permet de contrôler la réfraction oculaire. Il permet de détecter les troubles visuels comme la myopie.

Dans deux salles de l’école maternelle Mkadara Hedja de Cavani Sud, à Mamoudzou, les élèves défilent trois par trois, accompagnés par des bénévoles du club Rotary de Mayotte ce jeudi. Les enfants de grande section doivent identifier à quelques mètres du poster des dessins de canards, de papillons, de bateaux… de plus en plus petits, afin de tester leur acuité visuelle. Un test classique, mais qui n’est pas anodin pour les petits Mahorais. La grande majorité n’a jamais vu un ophtalmologue, comme la plupart des habitants de l’île. Alors quand l’association Unono Wa Matso est entrée en contact avec la directrice de l’établissement, Toana Abdallah, pour proposer une campagne de dépistage ce jeudi 14 et vendredi 15 novembre, elle a sauté sur l’occasion. « On manque cruellement de spécialistes, on est devenu le plus grand désert médical de France », se désole la cheffe d’établissement, qui note que les parents, qui ont dû signer des autorisations, « ont tout de suite adhéré ». D’autant que les besoins sont criants. « Ici, les enfants ont moins de lunettes qu’en métropole. Pourtant, sur 100 enfants, 20 doivent avoir des lunettes et 10 d’entre eux ont des problèmes de vue sérieux », constate le docteur Jean- Bernard Rottier, ophtalmologue qui a co-fondé Unono Wa Masto. Et ces problèmes peuvent avoir des conséquences sur la scolarité des plus jeunes.

Alors, 90 élèves de Mkadara Hedja sont testés durant les deux jours grâce à l’appui de l’association Rotary. « On appréhendait un peu au début », reconnaît Yrène Prat, la présidente du club.  Elle est pourtant rompue à l’exercice après une matinée passée dans l’école. La veille, Unono Wa Matso a formé les quelques bénévoles aux enjeux de l’opération. « Le protocole nous a été bien expliqué », affirme la volontaire. Après le test d’acuité visuelle, vient le temps de tester la réfraction de l’œil, pour détecter les myopies par exemple, grâce à des machines portatives. Les élèves aux résultats pouvant indiquer un problème visuel seront recontactés. « On a prévu mardi [19 novembre] une journée au CHM pour faire venir tous les enfants et leurs parents, les recevoir tous en même temps et éviter les prises de rendez-vous compliquées », explique Jean- Bernard Rottier. Selon lui, le plus « dur » ce n’est pas de faire le dépistage en lui-même, c’est d’assurer un suivi et de se procurer les lunettes.

Des lunettes chères à la mauvaise réputation

Le prix ne peut pas être assumé par toutes les familles, « il y a aussi le problème des non-assurés sociaux ». L’association, qui est en partenariat avec l’Agence régionale de Santé (ARS) de Mayotte, a pour projet de proposer une prise en charge des coûts. Surtout, elle souhaite renforcer le volet prévention et sensibilisation. Le docteur constate que les lunettes ont mauvaise réputation. « Il y a des bruits qui courent sur la nocivité des lunettes. Elles abîmeraient les yeux. J’ai des petits enfants qui en portent, est-ce que j’aurais accepté de leur faire courir un risque ? », tente de rassurer Jean- Bernard Rottier.

Alors pour répondre aux nombreux défis de la santé oculaire mahoraise, lui et Unono Wa Matso ont déjà ouvert deux centres d’ophtalmologie, un à Bandrélé et un à Hamjago. Une infirmière formée, salariée de l’ARS, y reçoit et examine les patients avant d’envoyer un bilan à un ophtalmologue à distance. Un système qui permet de désengorger les listes d’attente des rares professionnels de la vue sur l’île. Jean-Bernard Rottier se veut tout de même optimiste sur le développement du suivi sur l’île : « On peut y arriver, dans trois à quatre ans ».

Une nouvelle place publique à M’tsamoudou

une-nouvelle-place-publique-a-mtsamoudou

Ce samedi 9 novembre, la place publique Dady Nguizi a été inaugurée à M’tsamoudou, dans la commune de Bandrélé, en présence du maire et président de la Communauté de communes du Sud (CCSud) de Mayotte, Ali Moussa Moussa Ben, et du conseiller départemental au canton de Bouéni, Soibahaddine Ndaka. D’un coût de 1,3 million d’euros, ce projet permet désormais aux habitants d’avoir accès à un parc de jeux, un terrain de pétanque, une salle polyvalente et un espace public où chaque génération peut se côtoyer. D’une superficie de 1.400 m2, cette place pourra également accueillir des événements au cœur du village.

Kick-boxing : championnat de Mayotte de kick-light ce samedi

kick-boxing-championnat-de-mayotte-de-kick-light-ce-samedi

Le championnat de Mayotte de kick-light se déroulera, ces samedi 16 et dimanche 17 novembre, au lycée Tani Malandi de Chirongui. Organisé par la Ligue mahoraise de kick-boxing (LMKMDA), il s’agit du plus grand événement de l’année à l’échelle du département dans cette discipline. L’enjeu est grand pour les participants et participantes, car une victoire au championnat de Mayotte permettra de décrocher un ticket pour le championnat de France, qui aura lieu les 21 et 23 février prochain, dans l’Hexagone.

ZAC de Mavadzani : une deuxième réunion publique ce vendredi

La deuxième réunion publique de la concertation de la ZAC (Zone d’aménagement concerté) de Mavadzani-Mouinajou se tiendra ce vendredi 15 novembre à Massimoni, à partir de 15h. Habitants, associations, entreprises, etc. sont invités à y participer. L’opération de Mavadzani-Mouinajou se situe sur les hauteurs de Majicavo-Koropa, sur un point stratégique qui permettra de créer un lien urbain entre Majicavo-Koropa et Lamir. Cette réunion publique organisée par la Ville de Koungou est l’occasion pour la population de poser toutes ses questions aux élus concernant ce projet d’aménagement urbain. Ce dernier doit s’étendre sur une surface de 12,5 hectares et sera composé de 900 logements sociaux, intermédiaires et libres. 10.000 m2 sont prévus pour des commerces, services, un groupe scolaire, une crèche, des parcs, un gymnase.

Une semaine pour l’emploi des personnes en situation de handicap

La Semaine européenne pour l’emploi des personnes handicapées commence ce lundi 18 novembre avec un séminaire au pôle culturel de Chirongui, à partir de 9h. L’organisation de ce séminaire a pour objectif de promouvoir l’inclusion sociale et l’autonomie des personnes en situation de handicap. Pour ce faire, plusieurs tables rondes sont prévues : une sur « Quels constats et solutions pour un logement adapté favorisant l’autonomie ? », de 9h à 10h, et une autre, de 10h à 11h, intitulée L’accessibilité et mobilité – « Quelles approches pour des transports et infrastructures à la fois accessibles et inclusifs ? ».

La Fête du vélo revient le 7 décembre à Passamaïnty

la-fete-du-velo-revient-le-7-decembre-a-passamainty

La Communauté d’agglomération Dembéni-Mamoudzou (Cadema) organise la troisième édition de la Fête du vélo le samedi 7 décembre, au Pôle d’échange multimodal (PEM) de Passamaïnty. Au programme : atelier d’initiation, balade à vélo, concours artistiques et courses pour enfants. Cet événement vise à mettre en avant la mobilité active et vertueuse pour l’environnement.

La finale de l’Orange Cup Mayotte dimanche 17 novembre

A 7h, dimanche au stade municipal de M’tsahara, se déroulera la finale de l’Orange Cup Mayotte (au lieu du 26 novembre initialement prévu). L’épreuve éducative et sportive, en faveur des licenciés de la Ligue Mahoraise de Football âgés de 9 et 10 ans, a permis aux 98 équipes inscrites de s’affronter au cours du mois d’octobre. Quatre équipes par poule se feront face lors de la finale, dimanche.

Une course aux déchets à Mamoudzou le 23 novembre

une-course-aux-dechets-a-mamoudzou-le-23-novembre

Cette année, la semaine européenne de réduction des déchets se déroule du 16 au 24 novembre. À cette occasion, la fédération Mayotte Nature Environnement, ainsi que les associations Frimousse, Yes We Can Nette, Progrès pour tous, Man Océan Indien, Nayma et Kiss one environnement organisent une course aux déchets le samedi 23 novembre, de 9h30 à 10h30, autour de la MJC de M’Gombani. Un village de stands sera également mis en place de 8h à 13h sur le plateau de la MJC, où des animations pour petits et grands seront proposées.

Mutinerie de Majicavo : dix détenus condamnés ce jeudi

-

Dix prisonniers, âgés de 18 à 23 ans, viennent d’être condamnés pour leur participation à la mutinerie et la prise d’otage au centre pénitentiaire de Majicavo-Koropa, le 28 septembre. Les faits incluaient la séquestration d’un des agents pénitentiaires, les violences sur les autres surveillants (par des caillassages ou des coups portés avec une barre de fer), la dégradation des locaux et la rébellion. Plus que les faits que la plupart admettent ou qui sont corroborés par la vidéosurveillance, les prévenus et leurs avocats ont tenté de transformer l’audience en procès de l’univers carcéral. La prison de Majicavo-Koropa atteint des records de surpopulation avec 686 détenus désormais pour 278 places théoriques. Mais cela a eu un effet limité, ce jeudi soir, le tribunal correctionnel de Mamoudzou a infligé aux dix détenus de nouvelles peines allant de dix-huit mois à trois ans de prison.

L’auteur présumé de l’homicide du square Papaye en détention

-

Interpellé peu après la mort d’un jeune homme de 24 ans, square Papaye à Mamoudzou, le jeudi 7 novembre, l’auteur présumé a été mis en examen pour meurtre et placé en détention provisoire, le week-end dernier. Le Parquet confirme que l’homicide a eu lieu dans un contexte de rivalité entre bandes. Si l’enquête est toujours en cours, une dizaine de personnes ont déjà été interpellées et placées en garde à vue dans cette affaire. A ce stade, la mort du jeune homme a été provoquée par un coup de couteau au niveau du cœur. Une deuxième victime, blessée au cou selon nos informations, a eu quinze jours d’interruption temporaire de travail (ITT).

Les gaz d’origine volcanique du lac Dziani observés à la loupe

les-gaz-dorigine-volcanique-du-lac-dziani-observes-a-la-loupe
Les zones de bullages à la surface du lac Dziani sont clairement identifiées. Photo : Bhavani Benard,

Une plateforme de surveillance vient d’être installée sur le lac Dziani à Petite-Terre, cette semaine. Son but est d’étudier les gaz d’origine volcanique, tandis qu’ils ont largement augmenté depuis l’éruption du volcan Fani Maore. Cette expédition a réuni quinze scientifiques venus de La Réunion et de la métropole. Reportage.

Surplombant le lac Dziani, Christophe Brunet, ingénieur d’étude, dirige à distance une caméra, ce mercredi 13 novembre. Celle-ci est posée au milieu de l’étendue d’eau sur une plateforme tout juste installée par une équipe du réseau de surveillance volcanologique et sismologique de Mayotte (Revosima). Après une semaine de travail, les scientifiques ont quasiment fini leur mission, le matériel a été posé sans encombre. C’est l’heure des ultimes vérifications. Cette plateforme de surveillance a été pensée et conçue à La Réunion spécialement pour le lac de Petite-Terre qui reste un objet d’étude fascinant pour les scientifiques. A la surface, on peut voir des zones de bullages. « C’est du gaz d’origine volcanique qui remonte du sous-sol », explique Bhavani Benard, maître de conférences au laboratoire géosciences de l’université de La Réunion. Dziani est un lac cratère, trace de l’histoire volcanologique de Mayotte. Du gaz, principalement du CO2, s’échappe en continu des zones de stockage des magmas présentes à plusieurs kilomètres ou dizaines de kilomètres de profondeur. « C’est un phénomène normal, mais qu’il faut surveiller », indique la scientifique, docteure d’une thèse sur les eaux souterraines avec gaz magmatiques. Depuis l’éruption du volcan Fani Maore entre 2018 et 2020 – le volcan sous-marin situé à 3.600 mètres de profondeur à 50 km à l’est de Petite-Terre – un changement y a observé. « La quantité de gaz a largement augmenté. » Toutefois, elle demeure stable depuis 2021. L’objectif de la plateforme élaborée dans les laboratoires de l’Observatoire volcanologique du Piton de la Fournaise à La Réunion est donc « de quantifier plus précisément les variations de gaz qui peuvent y avoir », explique la chercheuse. Indirectement, il complètera également la connaissance sur le Fani Maore.

Un suivi en temps réel

La plateforme se compose de capteurs immergés pour suivre les paramètres physico-chimiques de l’eau et des gaz, d’un suivi caméra, d’une station météorologique et d’un GPS RTK pour suivre le niveau de l’eau. Ces technologies permettront de suivre en temps réel l’activité du lac. Les appareils seront en permanence connectés à l’Observatoire volcanologique réunionnais. La mise en place de cette plateforme est le résultat d’un travail commun entre les scientifiques réunis au sein du Revosima, celui-ci a été créé en 2019 au lendemain de la découverte du Fani Maore. Ce réseau financé par l’État est chapeauté par l’institut de physique du Globe de Paris.

En plus des données sur les bullages, ces instruments feront progresser la connaissance sur le lac Dziani au sens large. « Il est plein d’originalités », souligne Didier Jézéquel, maître de conférences à l’institut de physique du Globe de Paris qui l’étudie depuis 2009. « Il présente des caractéristiques analogues aux océans vieux de plusieurs milliards d’années, des caractéristiques du précambrien, pourtant il est plus jeune. C’est l’unique lac dans le monde dans ce cas, nous n’en connaissons pas d’autres. »

Les outils n’ont pas été aisés à mettre en place. Assemblée à La Réunion, la plateforme a voyagé jusqu’à Mayotte par bateau avant d’être héliportée à Dziani, la semaine dernière, par la section aérienne de la gendarmerie. Maintenant en place, son bon fonctionnement reste un défi, car l’intervention des équipes qui ne sont pas sur zone reste difficile pour les soucis techniques, les instruments comptant de nombreuses technologies. Les conditions météorologiques peuvent impacter le matériel tout comme la salinité de l’eau du lac qui est 1,5 à deux fois plus salée que l’eau de mer.

Les premiers résultats de l’étude de la plateforme seront publiés dans un an au minimum dans les bulletins mensuels du Revosima. « C’est le temps de se familiariser avec les instruments et d’analyser les résultats qui ne sont pas faciles à interpréter », explique Christophe Brunet.

Trois nouvelles stations sismologiques

En parallèle du lac Dziani, la mission scientifique en a aussi profité pour poser trois stations sismologiques supplémentaires sur les îlots d’Handréma, Mogné Amiri et M’bouini. Ces appareils enregistrent les vibrations de la terre en temps réel. Les informations sont ensuite numérisées et transmises à l’Observatoire volcanologique du Piton de la Fournaise à La Réunion. Ces installations visent à augmenter la couverture géographique. Plus les sismomètres sont nombreux, plus la connaissance de l’épicentre est précise. Ils ont été placés sur les îlots, loin de toute présence humaine pour rendre les résultats plus fiables. Alors que si une usine est, par exemple, située à côté du sismomètre, cela fausse les résultats.

Usine d’Ironi Bé : Le Parc Naturel Marin de Mayotte donne son feu vert, mais avec des réserves

usine-dironi-be-le-parc-naturel-marin-de-mayotte-donne-son-feu-vert-mais-avec-des-reserves
La deuxième usine de dessalement de l’île, après celle de Petite-Terre, va être construite à Ironi Bé, dans la commune de Dembéni.

Le conseil de gestion du Parc Naturel Marin a voté, ce mercredi, l’avis conforme sur la création d’une usine de potabilisation par dessalement sur Ironi Bé, dans la commune de Dembéni. S’il donne un avis favorable, il estime néanmoins que plusieurs points doivent être éclaircis.

le-parc-naturel-marin-de-mayotte-donne-son-feu-vert-mais-avec-des-reserves
Abdou Dahalani est le président du conseil de gestion du Parc Naturel Marin de Mayotte.

Ce mercredi 13 novembre, les membres du conseil de gestion du Parc Naturel Marin de Mayotte se sont réunis à l’Hôtel de ville de Mamoudzou pour voter l’avis conforme concernant le projet d’usine de dessalement d’Ironi Bé, à Dembéni. Après une matinée consacrée à des échanges et présentations scientifiques sur la future infrastructure, cette dernière a reçu un avis favorable avec 23 voix pour, huit contre et une abstention, à bulletins secrets. Une étape obligatoire dans le processus de mise en place du chantier. « Mais c’est un avis favorable avec des réserves », tempère Abdou Dahalani, président du conseil de gestion, qui reconnaît qu’il s’agissait d’un vote sensible. Pour rappel, plusieurs associations environnementales pointent du doigt ce projet pour ses potentielles conséquences sur le lagon et la mangrove et déplorent que toutes les études d’impact ne soient pas faites en raison des procédures d’urgence dont bénéficie la future infrastructure qui doit produire 10.000m3 d’eau potable par jour d’ici 2026. Du côté du Parc, plusieurs éléments doivent être précisés. Annabelle Djeribi, élue par la même occasion au poste de directrice déléguée, constate des « lacunes » dans le dossier, notamment au niveau de l’historique du projet. Des réserves existent également concernant la modélisation des rejets dans le lagon. « Les réserves doivent être levées pour que le projet puisse avoir lieu », explique-t-elle à l’issue de la réunion.

Des préoccupations sur la mangrove et le saumure

Le président du conseil espère que des études complémentaires seront faites suite à ce vote décisif pour permettre l’avancée administrative du dossier. « Nous, au Parc marin, ce qui nous préoccupe, c’est la protection de l’environnement, notamment dans ce dossier, la mangrove et le rejet de saumure », insiste-t-il. La délibération du conseil de gestion du Parc portant sur l’avis conforme prend ainsi la forme d’un document de onze pages relatant les réserves quant à ces deux points, mais aussi des préconisations visant notamment à ce qu’un suivi soit assuré concernant, entre autres, les substances chimiques, la turbidité, les rejets, ou encore l’état des récifs coralliens.

Le conseil demande également des documents complémentaires, notamment davantage de précisions sur les travaux mais aussi sur l’impact sur la mangrove par exemple. « Je veux croire que l’ensemble des observations seront suivies d’effets », ajoute Abdou Dahalani. « Nous souhaitons accompagner ce projet pour qu’il soit le plus respectueux de l’environnement possible. » Il revient désormais au maître d’ouvrage, Les Eaux de Mayotte, de poursuivre la mise en place du chantier.

« Ces jeunes se sentent délaissés, pourtant, ils ont des rêves, des envies »

ces-jeunes-se-sentent-delaisses-pourtant-ils-ont-des-reves-des-envies
Seize jeunes participent à la résidence artistique à l’initiative de l’association Clowns sans frontières.

Pour la deuxième année consécutive, l’association Clowns sans frontières organise une résidence artistique avec des adolescents de Mayotte. Des jeunes déscolarisés qui vivent dans la précarité et se croient condamnés à une vie sans avenir. A partir de ce dimanche et par sept fois, ils vont présenter le spectacle qu’ils ont créé sur tout le territoire. Reportage lors de la première journée du séjour.

A l’ombre d’un bâtiment dans la chaleur moite de ce vendredi après-midi, les jeunes se sont installés, les filles assises sur l’escalier d’un côté, les garçons de l’autre. Pour la première fois, les seize adolescents sont réunis et s’apprêtent à passer trois semaines ensemble à la villa Ravoy à Kani-Kéli, une demeure bordée de manguiers. « Vous venez de tout Mayotte, de villages différents, de quartiers différents. Ici, vous êtes tous frères et sœurs, c’est important. Ici, on repart à zéro, on est là pour construire quelque chose », commence Manon Daniel, cheffe de service prévention spécialisée aux Apprentis d’Auteuil.

Depuis le vendredi 8 novembre, ces huit filles et huit garçons de 13 à 18 ans, habitants de Dzoumogné, Petite-Terre et du grand Mamoudzou participent à une résidence artistique pour créer un spectacle qui mêle danse, musique et théâtre de rue. Tous ont en commun le fait d’être déscolarisés. Les raisons sont multiples, certains sont arrivés récemment à Mayotte, d’autres n’ont pas été admis au lycée et d’autres encore n’ont jamais été sur les bancs de l’école. Les éducateurs d’Apprentis d’Auteuil ou les médiateurs de Petite-Terre leur ont proposé de rejoindre le projet lors de maraudes.

Donner de la joie

Le but de cette résidence est de donner de la joie. « J’espère que vous sortirez de cette expérience en ayant grandi quelque part, en ayant gagné confiance en vous », glisse au groupe Margot Mc Laughlin, comédienne et responsable artistique du projet Clowns sans frontières à Mayotte. Elle porte celui-ci en compagnie de la comédienne Emmanuelle Bon et de Sev Rovel qui s’occupe de la logistique. La première heure est dédiée aux explications pratiques. Par moment, des rires s’échappent, le rire gêné des personnes qui ne se connaissent pas encore. La responsable artistique leur propose d’apprendre les prénoms des uns et des autres par un jeu, lancer un ballon à un camarade en lui disant son prénom. « Peu à peu, la timidité va sortir de cette salle », leur assure-t-elle.

A travers cette résidence, les participants découvrent un autre monde. Dans leur quotidien, ils vivent en situation de grande précarité. « Les filles sont à la maison, elles s’occupent des tâches ménagères et des enfants. Les garçons traînent dehors », explique Faïza Daoud, éducatrice de la prévention spécialisée aux Apprentis d’Auteuil. C’est le cas de Fouad Abou, 18 ans. Arrivé à Mayotte d’Anjouan il y a deux ans, il vit dans la pauvreté à Kawéni chez un ami. « La journée, je n’ai rien à faire. Je suis sur la route, je dois trouver de l’argent pour vivre. Je n’ai pas de papiers, je n’ai rien. Quand j’ouvre les yeux, je ne vois pas où je vais exactement », confie-t-il. N’Kavavo, 13 ans, passe de son côté une partie de ses journées « à cuisiner, à faire la vaisselle ». Arrivée à Mayotte seule début mai depuis Anjouan en kwassa-kwassa, elle vit chez sa tante. Elhad Houmadi, 17 ans, n’avait, pour sa part, pas les résultats nécessaires pour rejoindre le lycée. « Aujourd’hui, je m’ennuie beaucoup, je vois mes amis aller à l’école et pas moi », évoque celui qui est accompagné par Apprentis d’Auteuil et qui aimerait apprendre l’électricité.

« Des moments inoubliables »

« Ces jeunes se sentent délaissés, ils ont l’impression de ne pas avoir d’avenir. Pourtant, ils ont des rêves, des envies et veulent réussir leur vie », insiste Faïza Daoud. Ce vendredi, au fil des activités, le groupe se détend et les langues se délient. Kris Farhadine, la chorégraphe qui anime les cours de danse pendant le séjour, leur propose quinze minutes de danse. L’effet est magique. Immédiatement, les corps se lâchent, les visages s’illuminent. La session les a transformés.

A l’issue de cette première journée, la plupart ont l’air conquis. « Je pense que je vais passer des moments inoubliables », estime Fouad Abou. « Quand j’entends que ça va durer que quelques semaines, j’ai envie de pleurer », regrette déjà quant à elle N’Kavavo. Pari réussi pour ce premier jour pour Margot Mc Laughlin, « l’objectif de cette résidence, ce n’est pas le spectacle. Ça, c’est la cerise sur le gâteau. Le plus important pour moi, c’est par exemple, qu’une personne timide se sente mieux à la fin des trois semaines ».

Une coopération entre plusieurs acteurs

Cette résidence se déroule pour la deuxième année à Mayotte. A l’origine, les comédiens de l’association Clowns sans frontières se rendent dans des pays en guerre ou ayant subi une catastrophe naturelle pour jouer et divertir. « Même si c’est en France, nous nous sommes dit, nous ne pouvons pas oublier Mayotte, c’est le département le plus pauvre de France », rembobine Margot Mc Laughlin, la responsable artistique de la résidence. « Mais on ne se voyait pas présenter un spectacle fait par des blancs venus de métropole. » De là, naît l’idée d’associer les jeunes dans la création du spectacle et de l’organiser avec plusieurs acteurs. Cette résidence est donc coorganisée par Clowns sans frontières, les Apprentis d’Auteuil et la communauté de communes de Petite-Terre. Des artistes locaux y participent également, c’est le cas de Kris Fahardine, danseur, et de Maya Gana, musicienne. Le soutien de la société de transports Matis permet aussi d’amener la troupe dans l’ensemble de Mayotte pour les représentations.

Sept représentations en plein air

Les créations seront présentées au public gratuitement lors de sept représentations en plein air, réparties dans différents lieux de l’île : le dimanche 17 novembre à 15h, à Kani-Kéli, place du Sénat ; le mardi 19 novembre à 16h30, à Bandabroua, place du Remblais ; le mercredi 20 novembre à 13h, à Kawéni, autour de la MJC ; le jeudi 21 novembre à 15h, à Tsoundzou, sur la place publique ; le vendredi 22 novembre à l’Université de Mayotte à Dembéni à 11h30 ; le samedi 23 novembre à 11h, à Pamandzi, place des Congrès, et à 15h, à Labattoir, dans le jardin de la mairie.

Orange et la Chambre de commerce poursuivent le projet Doukas 2.0

orange-et-la-chambre-de-commerce-poursuivent-le-projet-doukas-20

La convention de partenariat, signée entre la Chambre de commerce et d’industrie de Mayotte (CCIM) et Orange en avril 2023, a été reconduite pour trois ans. Ce mercredi 13 novembre, la nouvelle déléguée régionale Réunion-Mayotte, Géraldine Drula, et le vice-président de la CCIM, Daniel Subira, ont reconduit leur coopération, dans les locaux de la CCIM, place Mariage, à Mamoudzou. La première avait permis aux commerçants de 150 doukas de s’emparer des outils numériques comme les terminaux de paiement et les smartphones, grâce à des formations dispensées en shimaoré dans le cadre de la politique « Doukas 2.0 », lancée en 2020. Désormais, les deux entités veulent initier l’utilisation d’une application de paiement, disponible directement sur le téléphone, développée par Orange. De quoi faciliter le sans contact, et aussi de récolter des données sur les commerces. Les ateliers d’accompagnements, notamment sur la cybersécurité, sont eux aussi reconduits.  « C’est un pas de plus vers Mayotte 2.0. L’île est prête à relever le défi du XXIème siècle », estime Daniel Subira.

Mayotte Hebdo de la semaine

Mayotte Hebdo n°1116

Le journal des jeunes