Les usagers des communes de Bandrélé, Chirongui, Kani-Kéli et Bouéni ont subi une coupure générale de l’eau ce lundi matin en raison de la casse sur la conduite d’adduction du sud à la sortie de Poroani en direction de Chirongui. La remise de l’eau devait commencer progressivement ce lundi soir en suivant le planning des tours d’eau, a informé la SMAE – Mahoraise des Eaux.
Les prix du carburant augmentent en février
Pour le mois de février 2025, malgré la forte hausse des cours moyens mondiaux des produits pétroliers (+7,36% pour l’essence et +7,74% pour le gazole), l’affaiblissement du Dollar par rapport l’Euro permet de contenir l’augmentation des prix des carburants à la pompe. Malgré une baisse du prix du gaz sur les marchés mondiaux, le prix de la bouteille de gaz connaît une hausse en raison d’une augmentation des coûts d’approvisionnement. Ainsi, les prix évoluent de la manière suivante à Mayotte : le litre de sans plomb passe de 1,75 à 1,81 euro en février, le gazole de 1,49 à 1,55 euro, le pétrole lampant reste à 1,26 euro, le mélange détaxé passe de 1,20 à 1,26 euro, le gazole marin passe de 1.08 euro à 1,14 euro et la bouteille de 12 kilos de gaz passe de 24,50 euros à 26,50 euros.
Une nouvelle directrice régionale aux droits des femmes
Manarssana Boina a été nommée directrice régionale aux droits des femmes et à l’égalité de Mayotte à compter du 1er mars. Cette nomination s’est faite par arrêté de la ministre deeléguée auprès du Premier ministre, chargée de l’égalité entre les femmes et les hommes et de la lutte contre les discriminations, en date du 23 janvier 2025 et publié au journal officielble 31 janvier. Actuellement au poste de déléguée du préfet à la préfecture de Mayotte, elle est nommée à ce nouveau poste pour une période de trois ans. Elle succède à Taslima Soulaimana, appelées à de nouvelles fonctions après avoir réussi le concours d’accès aux instituts régionaux d’administration.
400 militaires bientôt en renfort à Mayotte
Dans un entretien au Figaro paru ce dimanche, le ministre des Armées, Sébastien Lecornu, a annoncé le déploiement d’entre 350 et 400 militaires supplémentaires à Mayotte, s’ajoutant au 1.100 déjà mobilisés. Il évoque « un bataillon temporaire de reconstruction, doté de plusieurs compagnie de génie », dans l’entretien donné à nos confrères. Ces renforts doivent aider à rétablir les réseaux d’eau, d’électricité ou encore les infrastructures routières.
La filière bambou peut-elle se développer après Chido ?
Présent en abondance sur l’archipel, le bambou pourrait être un matériau utile à sa reconstruction mais le développement d’une filière se heurte à des obstacles réglementaires et culturels.
Depuis le passage du cyclone Chido, l’entreprise Lilo Bambou installée à Mayotte est très sollicitée. “Nous avons reçu des commandes pour fabriquer 1.800 brises-soleils pour l’office de tourisme d’Hamouro”, illustre Louis Dossal, le co-gérant de l’entreprise, celle-ci récolte, traite et sèche le bambousa vulgaris, le bambou commun, l’espèce la présente à Mayotte.
“Il est très présent sur le territoire, à peu près 1% est couvert par des bouquets de bambou, donc la ressource est là et il faut l’exploiter», assure-t-il. L’entreprise construit actuellement l’atelier où sera stocké, traité et séché, il est situé sur une parcelle agricole aux abords de Coconi et a été attribué par l’Etablissement public du foncier et d’aménagement de Mayotte (EPFAM).Surnommé « l’acier vert », le bambou est un matériau très résistant à condition qu’il soit mis en place correctement. « Les essais mécaniques faits par l’Ecole supérieure d’ingénieurs Réunion Océan Indien sur le bambou commun ont montré une résistance mécanique extraordinaire », souligne Louis Dossal.
Mais les résistances à son utilisation dans l’architecture sont nombreuses. « En France, elle n’est pas encadrée, il n’y a aucune règle professionnelle, il est donc difficile d’assurer les bâtiments», explique Julien Beller, architecte installé à Mayotte. La direction de l’alimentation, de l’agriculture et de la forêt (Daaf), un organisme de l’Etat, le considère de son côté comme une espèce invasive. Pour l’heure, ce sont donc essentiellement des modules secondaires qui sont fabriqués telles que des clôtures, des farés, des pares vues. Julien Beller a conçu le bâtiment de l’ancien tribunal de Mamoudzou – dont le toit a été emporté par Chido – avec une charpente en bambou. Pour cela, il a dû avoir recours à une Atex (une appréciation technique d’appréciation), une démarche administrative longue et coûteuse.
Face au bambou, le béton l’emporte
Pourtant, tous les acteurs qui ont recours au matériau à Mayotte sont unanimes, le développement d’une filière locale pourrait participer à la création d’une économie locale. Aujourd’hui, les matériaux de construction sont majoritairement importés, cela implique des coûts et des délais de livraison importants alors que la ressource est directement disponible sur le territoire. Avoir recours au bambou présent sur place est la conviction de Thibaut Fung Kwok Chine, architecte réunionnais qui vient régulièrement dispenser des formations autour de la construction avec le matériau au lycée agricole de Coconi. « A La Réunion, comme sur les autres insularités, toutes les constructions sont fabriquées avec des matériaux importés, cela induit une grande empreinte carbone, d’où la volonté de créer des filières locales qui participent au bienfait de la planète et au développement d’une économie locale ». Pour lui, Chido doit être « une leçon de vie pour que le territoire améliore sa capacité de résilience et développe son autonomie ».
L’utilisation de la fibre rencontre aussi d’importants freins culturels. « A Mayotte, il est perçu comme un matériau du passé, la modernité ici, c’est le béton. Le bambou est considéré comme léger car il n’est pas bien mis en place », regrette Julien Beller. Même si dans les mentalités, le béton a encore de beaux jours devant lui, celui-ci est bien décidé à continuer d’avoir recours à la ressource. L’un de ses prochains chantiers concernent des logements temporaires en bambou à Doujani (Mamoudzou) mis en place dans le cadre des opérations de résorption de l’habitat insalubres (RHI).
Inondations à Mangajou et Chirongui
Placé en vigilance orange fortes pluies et orages dès samedi après-midi, le département a connu de forte précipitations ce week-end, entrainant notamment des inondations à Chirongui et à Mangajou, dans la commune de Sada, où la route a été envahie d’eau boueuse ce dimanche matin et ainsi bloquée à la circulation. Depuis la perte du couvert végétal provoqué par le cyclone Chido, la pluie arrive directement et rapidement sur le sol et s’infiltre moins, ce qui favorise ce type d’événement.
Une distribution d’eau complexe ce week-end
La distribution d’eau au robinet a été particulièrement perturbée ce week-end. À Mamoudzou et Koungou, la SMAE – Mahoraise des Eaux a prévenu d’une coupure générale pour le secteur desservi par l’usine de Bouyouni, en raison d’une panne électrique survenue la veille, impactant la capacité de transfert de l’usine vers les réservoirs. En raison des fortes pluies, la remise en eau a dû se faire plus progressivement que d’habitude. Plusieurs communes, notamment dans l’Ouest et le Sud de l’île, ont aussi perdu l’eau courante en raison des fortes pluies, qui ont engendré un problème de qualité d’eau brute, forçant l’arrêt de la production d’eau potable à l’usine de l’Ourovéni. Enfin, pour les villages de Tsingoni, Mroalé et Combani nord, les niveaux des réservoirs étaient insuffisant ce dimanche pour permettre la remise en eau dans l’ensemble du secteur, entrainant un report de cette dernière à ce lundi matin pour Tsingoni et Mroalé.
Le président de l’Association des maires de France à Mayotte
Le président de l’Association des maires de France (AMF), David Lisnard, sera à Mayotte à l’invitation du président de l’Association des maires de Mayotte (AMM), Madi Madi Souf, du 3 au 5 février 2025. Il sera notamment accompagné du président national de la Protection civile, François Richez. Il se rendra dans les communes les plus touchées par les événements climatiques et rencontrera les maires, les élus, les parlementaires du département, et les autorités de l’Etat, ainsi que les équipes de secours et d’assistance aux populations. Son déplacement vise notamment à vérifier le bon acheminement des aides humanitaires générées par les dons des communes de l’hexagone et à examiner, avec l’Association des maires de Mayotte et les élus, les dispositions à mettre en œuvre pour accompagner dans la durée les communes de Mayotte. Ce point d’étape, un mois et demi après les ravages du cyclone Chido, doit permettre de veiller au bon suivi des actions d’urgence comme de celles de remise à niveau des services et de reconstruction.
Le Vautour « Henri » félicité par le maire de Mamoudzou
Le Maire de Mamoudzou, Ambdilwahedou Soumaïla, a accueilli jeudi matin Ahmed Saïd Salim, alias « Henri », joueur du Vautour Club de Labattoir et agent de la police municipale. Élu Sportif mahorais de la décennie 2010-2019, il a contribué avec ses partenaires à une victoire historique en Coupe de France contre Gennevilliers, ouvrant la voie aux huitièmes de finale à Cergy le 15 février prochain. Le maire l’a félicité pour son parcours et a salué son double engagement, au sein de son club depuis son enfance et en tant qu’agent de police municipale depuis 2024. En son honneur, il lui a remis un diplôme et un maillot personnalisé, avant d’échanger un maillot aux couleurs du club en signe de soutien.
Pour attirer et faire rester les professeurs à Mayotte, « tous les sujets sont sur la table », affirme Élisabeth Borne

Ce vendredi 31 janvier, Elisabeth Borne, ministre de l’Éducation nationale, a visité le lycée professionnel de Dzoumogné à Mayotte après avoir visité le collège de Chiconi et avant de s’entretenir avec les syndicats, parents d’élèves et étudiants. L’objectif de sa visite était de constater les conditions de formation des élèves et de discuter des défis de la reconstruction de l’île.
Après avoir visité le collège de Chiconi, grandement endommagé par Chido, en compagnie du ministre des Outre-mer Manuel Valls ce vendredi, Elisabeth Borne s’est rendue au lycée professionnel de Dzoumogné. Ils étaient nombreux, élèves et enseignants, à s’être préparés pour accueillir la ministre de l’Éducation nationale, de l’Enseignement supérieur et de la Recherche. La cheffe d’établissement, Suzie Martias, se montre enthousiaste mais aussi très réaliste. « Nos élèves vont participer activement à la reconstruction de Mayotte, et c’est une opportunité qu’ils ne reverront pas de sitôt. Il est important que la ministre vienne voir concrètement comment nous contribuons à cette reconstruction », souligne-t-elle, avec conviction.
Sous la chaleur d’une des salles d’ateliers, la ministre rencontre les jeunes en formation. Dans une salle dédiée à la climatisation, des élèves du bac métiers du Froid et des Énergies renouvelables travaillent sous l’œil attentif de leurs professeurs.
« C’est mon outil que vous voyez là », exprime un enseignant en désignant une perceuse usée qu’il utilise pour ses travaux pratiques. L’enseignant ne comprend pas les investissements pour le futur lycée de bâtiment de Longoni au détriment du sien.
Au sein de la cour de l’établissement, des élèves de terminale l’interpellent, impatients de la voir et de poser pour des photos. Les sourires sont nombreux, mais derrière la joie, des préoccupations se cachent.
« Chido ouvre l’opportunité de se mettre au travail »
Ousmane Irchadi, 18 ans, se confie plus tard sur l’enjeu de sa visite. « Je la remercie d’être venue nous rendre visite. On est là pour étudier. Moi, je pense qu’il faut qu’elle nous aide avec nos papiers, comme ça on pourra travailler, et ne pas finir dans des situations de délinquance. Et puis, avec un peu d’aide, on pourrait aussi participer à la reconstruction de Mayotte. »
La ministre poursuit sa visite dans la salle des professeurs, récemment rénovée après le passage d’un cyclone. « Nous avons un établissement très vieux, et nous sommes en attente du nouveau lycée de Longoni », explique Suzie Martias. « Chido ouvre l’opportunité de se mettre au travail et de montrer les compétences des uns et des autres.»
250 à 300 millions d’euros pour reconstruire les écoles
Concernant le coût des réparations des établissements scolaire, la ministre précise lors d’un point presse que le « premier ordre de grandeur est de l’ordre de 250 à 300 millions d’euros » et rappelle que l’État a proposé de reprendre la compétence pour les écoles et de financer l’ensemble.

Après cette rencontre, Elisabeth Borne s’est rendue au rectorat pour échanger avec les syndicats, les parents d’élèves et des représentants des étudiants. Avec les premiers, elle a pu discuter des différentes revendications qu’ils portent et motive la grève des enseignants en cours depuis la rentrée. « On est revenus sur l’aide d’urgence avec un formulaire simplifié pour que tout ceux qui en ont besoin puisse en bénéficier », explique-t-elle. Concernant l’indexation, le sujet est aussi venu sur la table, et la ministre affirme que des réponses seraient apportée pour la mi-mars. Elle affirme qu’un travail important est engagé pour aboutir à des mesures d’attractivité, elle espère également mi-mars, afin d’attirer et de maintenir le personnel sur le long terme. « Tous ces sujets sont sur la table », indique-t-elle, incluant également la demande de retraite complémentaire des contractuels. Elle a tenu a féliciter les professeurs pour leur dévouement, et a rappelé qu’au lieu d’une semaine, les prochaines vacances en dureront deux.
Elle a également souhaité rassurer les classes à examen, en indiquant que ces derniers verront leurs modalités adaptées. Elle fera des annonces dans les jours qui viennent, mais évoque déjà un contrôle continu pour le brevet, un allègement du nombre de texte pour les épreuves anticipées du bac, ou encore un allègement des périodes de stage.
La ministre a également insisté sur l’importance de la santé psychologique des professeurs et des élèves et rappelé que des cellules d’écoute étaient en place. Elle indique également que le ministre de la Santé devrait prochainement venir sur l’île, et qu’elle souhaite mettre en place avec lui et l’Agence régionale de santé (ARS) des visites médicales dans les établissements pour chaque élève.
Face aux différents chantiers de la reconstruction, Manuel Valls assure que « l’État sera au rendez-vous »

En visite à Mayotte ce jeudi et vendredi, Manuel Valls est venu faire le point sur les travaux engagés dans différents secteurs et sur ce qu’il reste à faire pour reconstruire le département.
Escale au collège de Chiconi
La ministre de l’Education nationale, Élisabeth Borne, et celui des Outre-mer, Manuel Valls, se sont retrouvés ce vendredi matin au collège de Chiconi, un des établissements scolaires les plus impactés par Chido et qui n’a toujours pas pu accueillir les élèves. Le lieu doit ouvrir à nouveau lundi, dès 7h et faire venir les 960 élèves à travers un « accueil progressif » pour que les 66 enseignants puissent « prendre la température », explique la principale de l’établissement aux deux ministres à propos des futures rotations.
La principale les a emmené voir les dégâts subits par l’établissement. « La salle polyvalente s’effondre sur elle-même », explique-t-elle. Ils ont ensuite pu voir les pompiers à l’œuvre en train de réparer un des bâtiments. Au sortir de cette visite, Élisabeth Borne a constaté « un travail énorme pour sécuriser et permettre d’accueillir le plus d’élèves possible ». Manuel Valls indique que dans ces conditions « réussir la rentrée, malgré les difficultés, c’est déjà un exploit ».
Un milliard pour la reconstruction
Un établissement à reconstruire donc, et qui s’ajoute aux autres infrastructures à refaire. Si le ministre Manuel Valls n’a pas encore reçu les évaluations de la mission d’inspection interministérielle sur le coût de la reconstruction, il indique qu’il est vraisemblable que ce coût dépasse le milliard d’euros. Mais « l’État sera au rendez-vous », affirme-t-il à plusieurs reprises à propos des financements pour une reconstruction qui durera plusieurs années.
Dispensaires rouverts
Le ministre des Outre-mer a poursuivi sa visite au dispensaire de M’tsamboro. Là-bas, il indique que le ministre de la Santé devrait venir au mois de mars à Mayotte. On apprend également que cinq dispensaires (M’tsamboro, Mamoudzou Jacaranda, M’tsapéré, Dembéni et Bouéni) ont rouvert, et que ceux d’Acoua et de Koungou devraient bientôt l’être après la finalisation de travaux. Le cabinet du ministre ajoute que l’hôpital de Mamoudzou est désormais opérationnel à 100%.
Traitement des déchets
Après avoir visité le centre d’enfouissement de Dzoumogné, il a déclaré être satisfait du travail réalisé en matière de déchets. « J’étais en partie rassuré sur le fait que nous atteindrons l’objectif d’élimination des 6.000 tonnes de déchets, en plus des 4.000 qui sont le quotidien, si je peux dire. Ces 6.000 tonnes supplémentaires devraient pouvoir être évacuées d’ici fin février », se satisfait le ministre. Il rappelle qu’il y avait 250 tonnes qui étaient enlevée tous les jours avant Chido, « là c’est 350 du fait de Chido ».
100% des clients on l’électricité
Après avoir discuté avec le directeur général d’Électricité de Mayotte (EDM), Raphaël Ruat, à la base vie des renforts Enedis et EDF à Longoni, le ministre affirme que « nous atteignons nos objectifs, je pense en matière d’électricité. 100 %. […] Ça ne veut pas dire pour autant qu’il n’y ait pas des gens qui avant Chido n’avait pas d’électricité, est ce qu’ils en ont encore aujourd’hui, non. Mais 100%. C’est honnêtement une mobilisation incroyable de tous les services mahorais et d’état qui ont été mobilisés ». Il ajoute que le réseau est renforcé grâce à l’enfouissement de certaines lignes électriques. 600 km de réseau basse tension a été réparé à travers plus de 30.000 interventions ont eu lieu sur le terrain, avec une coordination des services de l’état, des élus, d’EDF et EDM. 500 personnes et 500 tonnes de matériel ont également été envoyés en renfort, pour faire ce travail.

Une convention d’intention
L’après-midi, le ministre des Outre-mer est allé signer une convention d’intention au conseil départemental à Mamoudzou en présence de son président, Ben Issa Ousseni, et du préfet de Mayotte, François-Xavier Bieuville. Si le contenu de cette convention n’a pour l’heure par été explicité à la presse, elle a pour but d’engager les collectivités territoriales à travailler main dans la main pour la reconstruction de l’île, à travers un agenda « ambitieux » et réalisable, selon le cabinet ministériel. Cette convention sera également nourrie par les travaux du général Pascal Facon (qui reste pour huit jours sur l’île), nommé préfigurateur de l’établissement public chargé de coordonner les travaux de reconstruction, des services de l’État et des élus.
Des travaux à continuer
Le ministre compte revenir dans les deux mois qui viennent pour poursuivre les travaux. « Je sais qu’il y a beaucoup de choses à faire en terme de sécurité d’immigration illégale » et au niveau des bidonvilles, explique-t-il. Il pense aussi « à la question de l’eau, avec toujours les risques de sécheresse que nous connaissons » et au besoin de « restaurer les filières économiques et agricoles ». En bilan de sa visite, il dit avoir « une satisfaction du travail accompli », mais qu’il a conscience « que pour beaucoup de Mahorais, tout ça, si on revient avant Chido, de toute façon c’est déjà ça, mais il y a encore beaucoup de travail à réaliser ».
Notre correspondant Abdou Moustoifa placé en garde à vue à Moroni

Auteur régulier dans nos colonnes, Abdou Moustoifa est actuellement en garde à vue, à la gendarmerie de Moroni, ce jeudi. L’une de ses dépêches pour l’agence Reuters sur les désirs de succession familiale du président Azali Assoumani a provoqué la polémique au sein de l’Union des Comores.
Nous apportons notre soutien au journaliste comorien Abdou Moustoifa, qui a été placé en garde à vue, ce jeudi matin. Selon les médias comoriens, il s’est rendu de lui-même à la gendarmerie de Moroni, après que celle-ci ait voulu l’interpeller sur son lieu de travail. Il doit être présenté, ce vendredi, au tribunal. Correspondant régulier de Flash Infos et de Mayotte Hebdo, Abdou travaille pour le média local Al-Watwan et d’autres rédactions internationales. C’est d’ailleurs une dépêche pour l’agence Reuters qui lui vaut l’inimitié du président comorien. Le texte publié le 25 janvier rapportait qu’Azali Assoumani avait déclaré, la veille, devant ses fidèles à Mohéli qu’il “placerait [son] fils pour qu’il [le] à la tête de l’État et du parti”. Nour el-Fath Azali, le fils aîné du président des Comores, a été en effet propulsé sur le devant de la scène politique, ces dernières années. En 2019, par exemple, il avait été nommé conseiller privé du président. Notre correspondant avait ainsi évoqué sa place grandissante dans un article en août 2023, en marge d’un congrès de la Convention pour le renouveau des Comores (CRC), le parti présidentiel récemment arrivé largement en tête des élections législatives sur fond d’irrégularités.
Suite à la dépêche de Reuters et des articles dans d’autres journaux de l’Union, les autorités locales ont réagi, cette semaine, en dénonçant “une interprétation erronée et intentionnelle par certains détracteurs”. “Le chef de l’État, en aucun moment, n’a jamais dit qu’il allait léguer le pouvoir à son fils. Il a dit “à un fils” et, surtout, il avait parlé de trois familles : famille politique, famille gouvernementale et famille nucléique”, a défendu Mahamoud Salim Hafi, secrétaire général adjoint du gouvernement, affirmant qu’il agissait ici de “famille politique”. A la tête de l’État comorien depuis 2016 (après l’avoir été entre 2002 et 2006), Azali Assoumani doit laisser sa place en 2029, qui revient selon le système politique local à un représentant d’Anjouan. Ce qui exclut de fait Nour el-Fath Azali. Lors de la conférence de presse du gouvernement, les autorités avaient nié vouloir plainte contre Abdou Moustoifa. Son placement en garde à vue nous semble ainsi injustifié. Nous lui réitérons donc notre soutien, ainsi qu’à tous nos confrères de l’autre côté de l’archipel.
Pour l’intégration des jeunes dans les projets de reconstruction de Mayotte suite au cyclone CHIDO

Monsieur le Ministre,
Le cyclone CHIDO a laissé des séquelles profondes à Mayotte, entraînant des dégâts matériels, humains et environnementaux considérables, avec des infrastructures essentielles détruites, des milliers de logements endommagés, aggravant ainsi la précarité existante sur l’île. De plus, la destruction de nombreuses zones côtières, la déforestation accrue et le risque de pollution et de baisse des ressources en eau compromettent durablement l’écosystème local, mettant en péril les activités économiques et la qualité de vie des habitants. Alors que la loi « Mayotte Debout » et la future loi programme afférente représentent une opportunité historique de reconstruire notre territoire sur des bases solides et résilientes, il est impératif d’intégrer pleinement les jeunes Mahorais dans cette dynamique.
La Mission Locale de Mayotte compte plus de 13 000 jeunes inscrits, confrontés pour la plupart à des difficultés sociales et professionnelles majeures, notamment un taux de chômage des jeunes de 42 % et un faible accès à la formation qualifiante, ce qui limite fortement leurs perspectives d’insertion durable sur le marché du travail. En outre, le territoire recense aujourd’hui 26 000 jeunes NEET (ni en emploi, ni en études, ni en formation) en attente d’un accompagnement structurant pour intégrer la société et le marché du travail. Ces jeunes représentent une ressource inestimable pour la reconstruction du territoire, à condition que des dispositifs adaptés soient mis en place.
Nous sollicitons votre appui pour :
1. Faciliter le recrutement des jeunes dans les entreprises mobilisées
2. Renforcer les dispositifs existants
3. Soutenir davantage la Mission Locale de Mayotte dans son élan d’innovation
Votre soutien est essentiel pour que ces mesures soient inscrites dans la stratégie de reconstruction et permettent à la jeunesse mahoraise de devenir un pilier de cette transformation. Nous plaidons également pour la reconnaissance de la Mission Locale de Mayotte comme référente dans les futurs textes législatifs spécifiques à Mayotte sur la thématique jeunesse, ce qui permettrait de renforcer son rôle dans la mise en œuvre des politiques publiques locales, de disposer de ressources adaptées pour mieux accompagner les jeunes, et de garantir une prise en charge efficace de leur insertion professionnelle et sociale.
Dans l’attente de votre retour, je vous prie d’agréer, Monsieur le Ministre, l’expression de ma considération distinguée.
Farianti MDALLAH
Présidente de la Mission Locale de Mayotte
Élisabeth Borne confrontée à la détresse des élèves mahorais
Travailler sur « tous les fronts »
Rassurer sur les évaluations
Un rassemblement d’enseignants en marge de la visite
Près de 1.100 enseignants ont manifesté en marge de la visite de la ministre de l’Education nationale. Ils sont allés, à l’appel de l’intersyndicale, du rectorat jusqu’au lycée des Lumières, à Kawéni, dans la commune de Mamoudzou. Au cœur de leurs revendications : la généralisation de la « prime Chido » de 2.000 euros, ainsi qu’une revalorisation de l’indexation, pour la faire passer de 40% à 75%. Une rencontre est prévue entre les syndicats et Élisabeth Borne ce vendredi après-midi.
Tsingoni rappelée à l’ordre par la chambre régionale des comptes dans son dernier rapport
La chambre régionale des comptes de Mayotte a publié ce mercredi son rapport d’observations définitives de la commune de Tsingoni. Elle a formulé neuf recommandations dont six de régularité après avoir contrôlé les comptes et la gestion de la commune. Elle indique que l’administration manque de transparence. « Le conseil municipal et plus largement les citoyens doivent être mieux informés des affaires de la commune, notamment au sujet des décisions prises par le maire sur le fondement des délégations qui lui ont été octroyées ou encore des subventions allouées », stipule la chambre régionale des comptes de Mayotte. Elle indique également que la commune ne répond pas de manière satisfaisante à la nécessité de scolariser l’ensemble des enfants, avec un suivi insuffisant des investissements à réaliser. La gestion des ressources humaines est également à revoir, alors que le poids des charges de personnel impactent la situation financière de la Ville. La chambre explique que la commune ne respecte toujours pas les prescriptions légales et réglementaires concernant les commandes publiques, en fractionnant les achats et se dispensant des règles de publicité et de mise en concurrence. Elle indique enfin qu’il est compliqué de connaître la situation financière réelle de la commune, étant donné « l’insincérité des comptes qui résulte d’importantes carences dans le suivi budgétaire et comptable ». Pour la chambre, il est nécessaire que le suivi budgétaire et comptable s’améliore pour que la commune puisse aller au bout de ses différents projets.
Saïd Omar Oili dépose des amendements pour le projet de loi d’urgence
Le sénateur Saïd Omar Oili a déposé des amendements dans le cadre de la discussion sur le projet de loi d’urgence pour Mayotte qui doit avoir lieu au Sénat en séance plénière ce lundi 3 février. Ces amendements portent notamment sur le projet de nouvel établissement public qui doit piloté la reconstruction de Mayotte. Il propose par exemple de réduire de trois à deux mois après le vote de la loi le délai pour produire l’ordonnance qui va définir le cadre de ce nouvel établissement public. Il propose également unegouvernance partagée entre l’Etat et les collectivités locales pour la gestion de cet établissement. Il indique également qu’il votera pour l’ensemble des amendements renforçant la participation des élus locaux dans les prises de décision pour reconstruire le département.
Un grand nettoyage à Mamoudzou ce vendredi
La Ville de Mamoudzou, la Communauté d’agglomération Dembéni-Mamoudzou (Cadema) et le conseil départemental organisent une journée de nettoyage du centre-ville de Mamoudzou ce vendredi 31 janvier dans le but d’améliorer rapidement le cadre de vie des habitants. Agents et élus des trois institutions seront mobilisés pour nettoyer les rues afin d’évacuer le maximum de déchets de l’espace public. A cette occasion, les services de la Ville seront fermés pour que les agents participent au nettoyage à l’exception de la police municipale et des services de sécurité, des ATSEM et des vacataires, et de l’antenne de l’état civil pour la déclaration au CHM et de l’astreinte décès joignable au 0639 28 28 67.
L’artiste Oumar Ali commence un tournage en Égypte
L’artiste réunionnais d’origine mahoraise Oumar Ali, débute prochainement le tournage de Anasheed Voice en Égypte. Ce projet vise à mettre en avant l’art du Anasheed, un genre musical nourrit par la spiritualité et la tradition. L’Égypte a été choisi pour le cadre que son héritage culturel offre. La diffusion de Anasheed Voice est prévue pour le mois du Ramadan, une période symbolique qui donnera une résonance particulière à ce programme.
Les feux de forêt se multiplient avec la culture sur brûlis, comme à Acoua

L’incendie ayant déjà ravagé vingt hectares de forêt à Acoua est toujours en cours, ainsi que d’autres déclarés ces derniers jours sur l’île. Des feux provoqués par la pratique du brûlis, davantage prisée depuis que le cyclone Chido a ravagé les cultures.
Le feu de forêt qui a commencé à frapper Acoua ce vendredi n’est toujours pas totalement maîtrisé ce mercredi et a touché une trentaine d’hectares, mobilisant une vingtaine de pompiers. « Le feu est partiellement maîtrisé, mais pas totalement. On a encore des hommes sur le terrain », indique ce mercredi en fin de journée Costa Bacar, responsable de la communication du Service départemental d’incendie et de secours (Sdis) de Mayotte. Plus d’une vingtaine de personnes ont dû être évacuées par la gendarmerie, indique la préfecture dans un communiqué. « Ces feux, d’origine accidentelle ou volontaire, ont causé des destructions importantes des quelques végétations encore présentes, mettant en péril la sécurité des populations vivant à proximité et l’écosystème local », écrit la préfecture de Mayotte.
« Les feux en ce moment sont tous liés aux arbres tombés avec Chido, qui ont séché depuis, ce qui favorise leur prise de feu », précise-t-il. La sécheresse des arbres tombés le 14 décembre est donc en cause, ainsi que des rafales de vent pouvant pointer jusqu’à 80km/h. Ces conditions impliquent des flammes rampantes se propageant rapidement et qui sont donc plus difficiles à maîtriser.
15 feux sur 20 dus aux brûlis
À cet incendie s’ajoutent d’autres feux de forêt actuellement en cours, à Kawéni, Combani et Vahibé depuis mardi. En tout, ils ont brûlé plus de 100 hectares. « Ces incendies ont lieu en pleine forêt, dans des endroits inaccessibles. Il y a des difficultés d’accès pour les pompiers », ajoute le responsable de la communication du Sdis de Mayotte.
Ces différents feux ont été causés par la pratique de culture sur brûlis. Cette méthode de défrichement des parcelles par le feu est souvent utilisée pour la fertilité à brève échelle qu’elle peut conférer aux sols. Depuis le cyclone et la perte de nombreuses cultures, cette pratique s’intensifie. « Sur vingt feux qu’on a recensés, quinze étaient liés à la culture sur brûlis », constate Costa Bacar. « Malheureusement, cette pratique a un impact sur les forêts de Mayotte », ajoute-t-il, insistant pour rappeler que cette méthode de défrichement est interdite.
La préfecture de Mayotte a communiqué ce mercredi soir en rappelant cette interdiction sur l’ensemble du territoire. « Ces feux de forêts, souvent causés par des brûlis volontaires, représentent une menace grave pour notre environnement, et notre faune déjà très affaiblie par les derniers événements climatiques qui ont frappé Mayotte », indique-t-elle, ajoutant que bien qu’ancienne, cette pratique met en danger les écosystèmes et les vies humaines, en plus de polluer l’air et de favoriser l’érosion en fragilisant le sol. De plus, cette pratique limite « l’infiltration et le stockage de l’eau en profondeur, mettant à mal à terme la ressource en eau du territoire ».
Chez les enseignants, la grève se poursuit
Depuis lundi, plusieurs enseignants de Mayotte sont en grève pour réclamer la généralisation de l’aide exceptionnelle de 2.000 euros. Ils dénoncent aussi des conditions de travail qu’ils doivent subir dans des écoles partiellement détruites. Leur mouvement se poursuit, avec une nouvelle mobilisation prévue jeudi.
« Une rentrée bâclée » : c’est l’inscription écrite à la craie blanche, en contrebas de l’enceinte du rectorat de Mayotte. Ce mercredi 29 janvier, une centaine de professeurs grévistes se sont rassemblés au croisement de la rue Sarahangue et de l’avenue Zoubert Adinani. Une mobilisation débutée lundi, qui marque aussi la rentrée scolaire. Le cyclone Chido, survenu il y a six semaines sur l’île de Mayotte, a fait 39 morts selon le bilan provisoire officiel et a endommagé plusieursinfrastructures des établissements scolaires, à l’image du lycée Younoussa Bamana, situé à quelques mètres de là.
À la veille d’une possible rencontre avec Élisabeth Borne, ministre de l’Éducation nationale, de l’Enseignement supérieur et de la Recherche, les professeurs grévistes souhaitent rappeler leur revendication principale : la généralisation de l’aide exceptionnelle de 2.000 euros sans condition, qui a été versée peu après la tempête aux agents dont l’indice de rémunération était inférieur à 448.
Sur le trottoir, une enceinte et un micro ont été installés. Rivo Rakotondravelo harangue son public : « Nous voulons être traités sur un pied d’égalité, nous ne demandons pas plus, mais cette aide ! » Un discours apprécié par Hadidja Saindou, professeur des écoles à Labattoir : « Mayotte est déjà discriminée par rapport aux autres départements, et là, on effectue une discrimination entre les professeurs de Mayotte », remarque-t-elle.
La mobilisation continue ce jeudi
D’après les chiffres du Syndicat National Unitaire des Instituteurs, professeurs des Ecoles et éducateurs (SNUIPP) , environ 5.000 sur 9.000 enseignants auraient perçu cette aide exceptionnelle. « Il y en a qui n’exercent plus à Mayotte et qui ont perçu cette aide, d’autres, sans doute, sont décédés et ont perçu cette prime », s’amuse Rivo Rakotondravelo, porte-parole des grévistes du jour.
La seconde revendication porte sur les conditions de travail, après le cyclone. « Mon école a été vandalisée, mes affaires ont disparu et je dois accueillir mes élèves ? Et pour leur expliquer quoi ? Moi-même, je ne sais pas comment contenir ma frustration, mon désarroi et ma douleur. » Selon Said Anssiffoudine, secrétaire général du syndicat Snuipp Mayotte, « nous sommes d’accord pour que les enfants puissent reprendre les cours, mais pas dans n’importe quelles conditions. On ne va pas se mettre en danger, et l’école avec nous ». Les professeurs souhaitent aussi obtenir les rapports des commissions ayant permis la réouverture des établissements. Les professeurs grévistes se donnent à nouveau rendez-vous ce jeudi à 8h pour donner suite à leur mobilisation, alors que la ministre de l’Éducation nationale entamera une visite de deux jours sur l’île, dans le but de « faire le point sur la reprise des enseignements, l’acheminement des fournitures scolaires et d’identifier les prochaines étapes pour le plan ‘Mayotte Debout’ pour le champ de l’Éducation nationale », indique son cabinet.
La CGT Educ’action Mayotte écrit à Élisabeth Borne
Le syndicat CGT Educ’action Mayotte a rédigé une lettre à l’attention d’Élisabeth Borne, ministre de l’Éducation nationale, de l’Enseignement supérieur et de la Recherche, qui visitera les établissements scolaires mahorais pour faire le point sur la rentrée ces jeudi et vendredi. Le syndicat demande notamment à ce que la reconstruction demandée par Chido n’efface pas les défaillances qui étaient déjà à combler avant le cyclone. Il demande par exemple que la caisse de retraite complémentaire Ircantec soit déployée à Mayotte pour les contractuels, comme dans le reste de la France, ainsi qu’une revalorisation de la grille indicaire pour les non titulaires. Concernant les titulaires, la CGT demande à « mettre fin aux nombreuses discriminations qui touchent principalement la population établie depuis longtemps sur l’île » en retirant par exemple les conditions de mobilité ou de changement de résidence administrative qui s’applique à l’octroi de bonus spécifiques. Le syndicat demande également à ce que les enseignants du 1er et 2nd degré soient traités de la même manière. Enfin, le syndicat demande un statut spécifique pour les établissements scolaires de l’île afin que les moyens soient mis pour que les enfants puissent bénéficier des meilleures conditions d’apprentissage.