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Le barreau de Mayotte exprime ses doléances au Conseil national des barreaux

Le barreau de Mayotte exprime ses doléances au Conseil national des barreaux

En visite depuis ce dimanche sur le territoire, la présidente du Conseil national des barreaux, Julie Couturier, a écouté les doléances des avocats de Mayotte ce lundi matin à Kawéni dans le cabinet de Me Yanis Souhaïli, le bâtonnier.

« Comme cette instance a un accès direct à la chancellerie, j’ai pris l’initiative de l’interpeler de manière urgente sur la situation de notre profession depuis Chido », a expliqué Me Yanis Souhaïli, le bâtonnier de Mayotte. Le Conseil national des barreaux serait de toute façon venu puisque, selon sa présidente, « il essaie au maximum d’aller à la rencontre de ses confrères ». Instance souvent méconnue, même au sein de la profession, le Conseil national des barreaux effectue pourtant le lien entre les avocats et le ministre de la Justice, permettant de l’alerter sur les difficultés dont souffre la profession.

Le barreau de Mayotte exprime ses doléances au Conseil national des barreaux
La présidente du Conseil national des barreaux, Julie Couturier, a écouté les doléances des avocats de Mayotte.

Déjà légions à Mayotte, les difficultés d’exercice du métier d’avocat se sont encore accentuées depuis Chido. Toutes les instances judiciaires ont en effet été « remises en marche » dans l’urgence, souvent en « mode dégradé ». « Le bureau d’aide juridictionnel a été délocalisé sans que les avocats aient été tenus au courant », s’est par exemple exclamé Me Mélanie Trouvé, au cours de la réunion avec la présidente du Conseil et les cinq élus qui l’accompagnaient. La principale doléance des avocats était toutefois l’absence d’aide étatique versée aux avocats après Chido. Une situation d’autant plus problématique que beaucoup de leurs clients ont aussi à présent des difficultés à les payer.

Créer des spécificités, en lever d’autres

Si un grand nombre de sujets ont été soulevés au cours de cet échange, presque tous convergeaient vers les difficultés à faire respecter les droits des individus à Mayotte. « La loi nationale stipule qu’un avocat ne peut pas assister en garde-à-vue plus de quatre clients par 24 heures. Or du fait du manque d’avocats sur le territoire, le résultat est que beaucoup de prévenus ne sont pas assistés en garde-à-vue, ce qui est pourtant leur droit », a déploré Me Souhaïli qui souhaiterait qu’un amendement soit déposé. A contrario, ses confrères et lui estiment que certaines spécificités appliquées au territoire devraient être levées. « Ici, les jurés de Cour d’Assise ne sont pas tirés au sort sur liste électorale, mais désignés sur la base du volontariat, ce qui fausse les choses puisque ce sont toujours les mêmes qui reviennent », a encore dénoncé le bâtonnier.

La question du respect des droits des détenus a aussi été soulevée. « Même si la population a du mal à l’entendre, les détenus ont des droits et ici ils ne sont pas respectés, notamment du fait de la surpopulation carcérale », a ajouté Me Souhaïli. Ses confrères et lui ont notamment alerté Julie Couturier sur les difficultés que rencontrent les avocats à échanger avec leurs clients détenus à la prison de Majicavo. Une occasion de rebondir sur la question des projets bloqués comme celui de la deuxième prison, toujours au point mort, mais aussi sur celui de la Cité Judiciaire dont le foncier a pourtant été trouvé depuis plusieurs années. « Le conseil départemental et la DEALM (NDLR : instances se partageant le titre de propriété du terrain) demandent désormais des compensations financières alors qu’un accord avait été pourtant trouvé avec l’ancien ministre de la justice Eric Dupond-Moretti », indique Me Souhaïli.

Julie Couturier fera remonter ces différentes doléances auprès du ministre de la justice Gérald Darmanin en espérant que cela l’incitera à se pencher sur le problème de la justice à Mayotte. Dans l’après-midi, elle s’est rendue à la prison de Majicavo et, au cours de son séjour, elle a également échangé avec la présidente du tribunal, le conseil départemental et l’association des maires. Elle quitte Mayotte aujourd’hui pour se rendre à La Réunion.

« Il faut arrêter de raconter des histoires aux Mahorais », Saïd Omar Oili donne son avis sur la loi programme pour Mayotte

« Il faut arrêter de raconter des histoires aux Mahorais », Saïd Omar Oili donne son avis sur la loi programme pour Mayotte
Saïd Omar Oili a tenu une conférence de presse ce lundi dans permanence parlementaire. A sa gauche, Ali Omar, vice-président du Conseil départemental en charge des transports et élu à Dzaoudzi.

Le sénateur Saïd Omar Oili qui siège désormais avec les Socialistes au sein de la Chambre haute a tenu une conférence de presse, ce lundi 28 avril, pour donner son avis sur le projet de loi de programmation pour le développement de Mayotte. Le texte sera débattu au Sénat le 19 mai.

Transparence

Saïd Omar Oili demande plusieurs documents au gouvernement pour discuter du projet de loi. Le premier concerne « le rapport de mission inter inspection de l’état des lieux des dommages liés à Chido et les propositions pour la refondation. » Il souhaite aussi obtenir le bilan des reconduites à la frontière 2024, « alors que dans le texte on évoque qu’un bilan partiel de l’opération Place nette. Selon mes informations, le bilan est très inférieur aux années précédentes », souligne-t-il. Il demande également le bilan complet du contrat de convergence. Le sénateur dénonce le fait de n’avoir « reçu aucune réponse » à la suite de ses demandes tandis qu’il doit « donner son avis sur un texte qui va engager Mayotte pour les années à venir ».

« Il faut arrêter de raconter des histoires aux Mahorais », Saïd Omar Oili donne son avis sur la loi programme pour Mayotte
Saïd Omar Oili veut déposer des amendements au projet de loi pour supprimer le titre de séjour territorialisé et pour construire la piste longue en Petite-Terre.

Financements

Le texte est composé de deux parties, une première avec 34 articles qui « s’impose comme texte législatif » et une autre, qui est un rapport annexé. « Ce n’est pas normatif, mais c’est un texte d’intentions programmatiques sans portée juridique contraignante. Il n’aura une véritable portée que si les lois de finances suivent », considère le sénateur. Puisque pour l’instant, aucun financement n’est alloué à ces derniers, il craint que des projets d’aménagement ne soient pas mis en œuvre. Ses observations l’amènent à souligner qu’il faut « arrêter de raconter des histoires aux Mahorais et leur dire la vérité sur les textes qui les concernent directement ».

Lutte contre l’immigration clandestine

Alors que la suppression du titre de séjour territorialisé ne figure pas dans le projet de loi, le sénateur compte déposer un amendement en ce sens, il y a plusieurs mois il avait déposé une proposition de loi dans ce but.  « Il y a unanimité de la classe politique ici pour le supprimer ». Pour qu’il soit adopté, il doit convaincre les sénateurs de la droite majoritaire au Sénat. Il dispose déjà du soutien de son groupe parlementaire Socialiste, Écologiste et Républicain, il s’agit du deuxième plus important en nombre de sénateurs « J’ai 62 sénateurs qui me suivent », clame-t-il. Tandis que la bataille pour l’adoption de l’amendement s’annonce périlleuse, le parlementaire demande « aux élus mahorais qui sont membres des Républicains ou de formations centristes d’intervenir auprès des groupes politiques au Sénat pour leur demander de soutenir cet amendement ».

Piste longue

Saïd Omar Oili ne lâche pas le morceau, il continue de mener bataille pour l’aménagement d’une piste convergente en Petite-Terre, il compte déposer un amendement en ce sens. Cela, malgré les déclarations du président de la République, le 21 avril, qui a affirmé qu’elle sera finalement aménagée à Bouyouni. « Je ne lâcherai pas ce combat car on nous raconte des histoires », insiste-t-il. Tandis que l’option de la piste longue en Petite-Terre est mise de côté à cause des risques de submersion marine et de nouvelles éruptions du volcan Fani Maore, Saïd Omar Oili a auditionné au Sénat des scientifiques du Réseau de surveillance volcanologique et sismologique de Mayotte (Revosima). Ils ont expliqué que « la probabilité d’une nouvelle éruption est évaluée au minimum à 0,008 % sur les 100 ans à venir ». Un chiffre que reprend l’ancien maire de Dzaoudzi-Labattoir pour justifier la construction de la piste sur Petite-Terre. Interrogé pour savoir s’il ne continuait pas à s’entêter seul avec ce projet à la différence des autres parlementaires. « Je ne me sens pas seul dans cette affaire, répond-t-il, l’ensemble des élus du Département ont délibéré pour sa construction en Petite-Terre. Je trouve que je défends une cause juste, je ne dis pas ça parce que je suis Petit-Terrien. Nous avons besoin de cette infrastructure pour Mayotte pour développer ce territoire ».

Les expropriations

L’article pour faciliter les expropriations avait été retiré du projet de loi d’urgence pour Mayotte après l’opposition d’une majorité de députés en janvier. Une mesure semblable a été introduite dans le projet de loi de programmation pour le développement pour Mayotte, afin de faciliter les démarches de libération du foncier en vue de réaliser des projets d’aménagements jugés essentiels. « Sur ce sujet, tous les Mahorais sont contre », estime-t-il. Le but dissimulé de cet article selon lui est « d’exproprier les habitants à Bouyouni » pour construire la piste longue. S’ils refusent de quitter leur terrain, « demain, on fera porter le chapeau aux Mahorais  de la non-réalisation de la piste longue », craint-il.

La Commission de l’Océan Indien

Le parlementaire a aussi abordé la question de la commission de l’Océan Indien (COI). Le 5e sommet de l’institution s’est tenu la semaine dernière, Emmanuel Macron a plaidé pour l’intégration de Mayotte en son sein, le président Azali Assoumani, lui, a exprimé son opposition. En revanche, un dialogue bilatéral entre la France et les Comores devrait s’ouvrir sur cette question. Le sénateur pense que ces déclarations ne font pas avancer l’intégration de Mayotte au sein de la COI. L’élu n’y croit pas. « Quand j’ai rencontré le président de la République au sujet de la loi Mayotte l’année dernière, je lui ai demandé « quelles sont vos relations avec Azali ? », il m’a répondu « excellentes, parce que nous sommes dans une zone de compétition, je ne veux pas perdre les Comores, si on les perd ce seront les Chinois ou les Russes qui vont venir », relate-t-il. Le sénateur pense donc que les positions d’Emmanuel Macron et d’Azali sur cette question au sommet de la COI sont juste « un coup de théâtre avec deux grands comédiens ». Surtout, Saïd Omar Oili juge que l’intégration de l’archipel à la COI ne résoudra pas tout. « Sur la coopération régionale, le problème principal, ce ne sont pas les actions diplomatiques mais les normes législatives françaises et européennes qui bloquent cette coopération. On ne peut pas importer du bois de Madagascar par exemple à cause des normes ».

« Des personnes très éloignées de l’emploi” : des ateliers pour ramener les salariés dans le monde du travail à Mayotte

"Des personnes très éloignées de l’emploi” : des ateliers pour ramener les salariés dans le monde du travail à Mayotte
Les encadrants et coordinateurs de l’atelier de l’insertion par l’activité économique du CCAS de Chirongui. Au premier plan, Aïcha Abdallah, la coordinatrice conseil en insertion professionnelle.

Depuis 2016, l’atelier du Centre communal d’action social de Chirongui emploie des personnes en insertion. Il est l’un des exemples de l’insertion par l’activité professionnelle à Mayotte. Selon l’association Chantier école, ce public doit être intégré à la reconstruction de l’archipel.

Des palettes reconverties en tables et chaises, des ballons d’eau chaude usagers transformés en barbecues. Voilà ce que peuvent créer des salariés en insertion à l’atelier du Centre communal d’action sociale (CCAS) de Chirongui, situé le long du terrain de football de Poroani.  Ce vendredi 25 avril, différents acteurs de l’insertion à Mayotte ont visité le site dans le cadre de la tournée de l’insertion par l’activité économique organisée par Chantier école, une association nationale à laquelle adhèrent 700 chantiers d’insertion à travers la France.

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Mayotte, la souveraineté française, l’heure du choix

Mayotte, la souveraineté française, l’heure du choix
Un habitant de Mayotte insiste sur la nécessité de re-affirmer la souveraineté française.

Le sommet des chefs d’État de la Commission de l’Océan Indien (COI), tenu le jeudi 24 avril, a une fois de plus mis en lumière les tensions persistantes autour d’une question essentielle : l’intégration pleine et entière de Mayotte dans les dynamiques régionales de la COI. Une fois encore, les autorités comoriennes, fidèles à une posture figée dans un discours passéiste, ont tenté, encore une nouvelle fois, de faire barrage à la reconnaissance légitime d’un territoire dont l’histoire, la volonté populaire et la réalité géopolitique imposent aujourd’hui une place centrale au sein de la COI. Ce pays qui contribue à hauteur de 6% du budget de la COI n’as ni le poid ni la légitimité de mettre un veto sur ce que nos contribuables français payent.

Remettons les faits à leur juste place : Mayotte est française depuis 1841. Ce n’est ni une erreur de l’histoire ni une annexion forcée, mais le fruit d’un acte volontaire, scellé par un traité, et confirmé à plusieurs reprises par le suffrage universel — en 1958, 1974, 1976, et en 2009 pour son passage au statut de département, concrétisé en 2011. À l’époque où les Comores n’étaient encore qu’un concept en gestation, Mayotte avait déjà fait le choix clair de la République. Elle l’a réaffirmé contre vents et marées, refusant l’indépendance lors de la décolonisation et préférant la stabilité, l’égalité des droits, et la continuité républicaine.

Il est aujourd’hui inacceptable que l’Union des Comores, État souverain depuis 1975, continue à réclamer un territoire qui a toujours exprimé son refus catégorique d’y être rattaché. C’est non seulement une négation du droit des peuples à disposer d’eux-mêmes, mais aussi une falsification de l’histoire. Rappelons que Mayotte fut la première île de l’archipel, bien avant les autres, à être rattachée à la France via Madagascar sous l’appellation « Madagascar et dépendances ». Elle a été cédée à la France un siècle avant la création de l’État comorien. Mayotte n’a donc jamais été comorienne, ni de jure ni de facto.

Il est donc temps que la France prenne toute la mesure de cette injustice répétée. Elle finance à hauteur de 40 % le budget de la COI. Elle est également le premier bailleur bilatéral des Comores à travers l’Agence Française de Développement. Comment peut-on continuer à soutenir un pays qui nie la souveraineté française sur Mayotte tout en bénéficiant des fonds de cette même République ? Cette contradiction ne peut plus durer.

La France doit adopter une position de fermeté. Elle doit conditionner son aide à l’arrêt définitif de toute revendication sur Mayotte. Et si cela ne suffit pas, elle doit aller plus loin : suspendre les visas délivrés aux ressortissants comoriens dans le cadre diplomatique, revoir la circulation des documents français que certains membres de la diaspora ou responsables comoriens utilisent tout en méprisant la France. Stopper les aides publiques de développement. Cette duplicité doit cesser.

Le bras de fer est inévitable. Il doit être assumé avec clarté, force et courage. Il ne s’agit pas de céder à la provocation, mais de défendre un principe fondamental : la souveraineté issue du choix démocratique. Mayotte a voté. Mayotte a résisté aux injonctions de l’Union Africaine, à l’isolement diplomatique, aux menaces, aux appels à l’alignement. Elle a choisi la République, elle a choisi la justice, l’école, la santé, la paix et la sécurité.

Ce choix doit être respecté, aussi, par les partenaires régionaux. La COI ne peut se prétendre espace de dialogue et de coopération tout en excluant l’un de ses membres les plus dynamiques et stratégiques. Car comment parler sérieusement de lutte contre les migrations clandestines, de sécurité maritime, de développement durable, sans inclure l’un de ses territoires d’Océan Indien et potentiel de coopération dans le Canal du Mozambique ?

L’intégration de Mayotte à la COI n’est pas un luxe, c’est une nécessité. Elle est conforme à la logique géographique, au bon sens diplomatique et aux intérêts collectifs de la région. La France doit utiliser tous les leviers à sa disposition — politiques, économiques, diplomatiques — pour faire valoir ce droit. Il ne s’agit pas de mettre en colère ses copains, il s’agit de réparer une injustice, de défendre une vérité historique et d’assumer une égalité régalienne.

Assez d’hypocrisie. Assez de compromis stériles. Mayotte dérange parce qu’elle est la preuve que l’appartenance à la République peut être un levier d’émancipation et de progrès. Les Mahorais ne renonceront jamais à ce qu’ils sont, ni à ce qu’ils ont choisi.

Aujourd’hui plus que jamais, j’invite M. Bruno Retailleau, ministre de l’intérieur et M. Jean-noël Barrot, ministre de l’Europe et des affaires étrangères, à sortir de l’ambiguïté pour faire plier les autorités comoriennes qui ne rate aucune occasion d’humilier notre chère pays. Il ne s’agit plus de ménager les susceptibilités, mais de faire respecter la parole du peuple français de Mayotte. Ce choix doit être défendu, porté avec fierté, affirmé sans faiblesse dans toutes les enceintes internationales — et d’abord, et surtout, au sein de la COI.

Car derrière Mayotte, ce n’est pas seulement une île que l’on veut marginaliser. C’est une communauté que l’on tente de réduire au silence. C’est une histoire qu’on veut falsifier. C’est une dignité qu’on tente de nier. Cela, aucun Mahorais digne de ce nom ne l’acceptera. Ni aujourd’hui. Ni jamais.

Abdou-Roihmane – Un habitant de Mayotte

Une journée de promotion des femmes cadres à Mamoudzou

Une journée de promotion des femmes cadres à Mamoudzou

Une journée de promotion des femmes cadres a lieu ce lundi 28 avril 8h30 dans l’hémicycle du Conseil départemental, à Mamoudzou. Dans le cadre de sa politique en faveur de l’égalité professionnelle et de l’inclusion, le Département de Mayotte entend valoriser la place et les contributions des femmes cadres au développement du territoire. Cette journée vise à mettre en lumière les parcours inspirants de femmes cadres de la collectivité ; encourager les vocations féminines dans les fonctions d’encadrement ; favoriser une réflexion partagée sur les obstacles encore présents à l’égalité professionnelle. À travers cette initiative, le Département souhaite également présenter les leviers déjà mis en œuvre pour accompagner les talents féminins : mentorat, formation ou encore mobilité professionnelle.

Cinquante-cinq cas de chikungunya recensés la semaine dernière à Mayotte

Cinquante-cinq cas de chikungunya recensés la semaine dernière à Mayotte

Dans son dernier bulletin d’information, l’Agence régionale de santé (ARS) indique que 55 cas de chikungunya ont été recensés à Mayotte du 19 avril au 24 avril. Parmi ce nombre, 25 sont importés, 17 sont autochtones et 13 sont en cours d’investigation. Dans cette période, une personne a été hospitalisée et aucune n’est décédée. A ce jour , 1.120 domiciles ont été traités et 978 gites ont été recensés dont 267 positifs, c’est-à-dire contenant des larves de moustiques et des nymphes. Les agents de la lutte antivectorielle de l’ARS se rendront cette semaine à Pamandzi, Mamoudzou, Koungou, Malamani et Kawéni. En parallèle, les autorités sanitaires retirent les personnes de 65 ans et plus des cibles de la campagne de vaccination contre le chikungunya avec le vaccin IXCHIQ à La Réunion et à Mayotte. Le ministère chargé de la Santé et de l’Accès aux Soins a été informé le 23 avril par l’Agence nationale de sécurité du médicament (ANSM) de la survenue de deux événements indésirables graves à la suite de la vaccination contre le chikungunya avec le vaccin IXCHIQ à La Réunion, dont un décès, puis d’un troisième le 25 avril. Compte tenu de la gravité de ces événements, la Direction générale de la santé (DGS) a saisi en urgence le 24 avril la HAS pour réévaluer les indications de vaccination contre le chikungunya par le vaccin IXCHIQ. La Haute Autorité de santé (HAS) s’est prononcée le 25 avril en faveur d’une révision des cibles de la vaccination. Conformément à cet avis, les autorités sanitaires retirent de la cible vaccinale, sans délai, les personnes de 65 ans et plus présentant ou non des comorbidités.

La Cadema met en place des navettes à Ongoujou

La Cadema met en place des navette à Ongoujou

A partir de ce lundi 28 avril, la Communauté d’agglomération de Dembéni Mamoudzou (Cadema) introduit de nouveaux départs de navettes Caribus. “Cette mesure vise à améliorer l’accessibilité et la couverture du réseau de transport en répondant davantage aux besoins des usagers”, explique la collectivité.

Les nouveaux départs se feront directement depuis l’arrêt de bus de Ongojou le matin à 6h, 7h et 8h et l’après-midi depuis Tsararano, départs vers Ongojou à 16h, 17h, 18h. Cette initiative vient en complément des services existants, sans entraîner de modifications sur les autres lignes de transport.

Un mineur placé en détention après avoir agressé un gendarme et un automobiliste à Mayotte

Un mineur placé en détention après avoir agressé un gendarme et un automobiliste à Mayotte

Le 10 avril, en soirée, un barrage sauvage était érigé aux abords du village de Ongoujou sur la commune de Dembéni. Alors qu’il rentrait à son cantonnement, un gendarme affecté au sein d’un escadron de la métropole et en mission sur l’île a été « violemment agressé par un groupe composé de six à huit individus, visages dissimulés et porteurs de machettes, couteaux, pierres et bâtons », indique Guillaume Dupont, procureur de la République de Mamoudzou. « La violence des coups portés était telle que ce militaire se voyait délivré une incapacité totale de travail de 30 jours », poursuit le magistrat.

Peu de temps après, un automobiliste a aussi été victime « d’une agression sauvage, au même endroit et par les mêmes individus ». Ces derniers ont jeté des pierres sur son véhicule, l’obligeant à le stopper et permettant aux agresseurs de s’en prendre à lui pour y dérober son portefeuille, téléphone et ordinateur portable, des vêtements et du parfum. Le médecin lui a délivré une incapacité totale de travail de 2 jours.

Rapidement, sous la direction du procureur, la section de recherches de la gendarmerie nationale a mené les investigations afin d’identifier les auteurs. Le 22 avril, un mineur résidant sur la commune de Dembéni a été interpellé. Né en 2008, déscolarisé depuis une année et inconnu de la justice, il a été placé en garde à vue où il a nié les faits, « en dépit des éléments d’identification qui étaient retenus à son encontre ». Ce 24 avril, il a été présenté devant un juge d’instruction qui le mettait en examen notamment du chef de tentative de meurtre et placé en détention provisoire sur réquisitionsconformes du parquet.

Une commémoration pour les victimes de la déportation et l’abolition de l’esclavage à Mayotte

Une commémoration pour les victimes de la déportation et l’abolition de l’esclavage à Mayotte

Ce dimanche, place de France, à Dzaoudzi, la préfecture de Mayotte a organisé la cérémonie de la journée nationale du souvenir des victimes et des héros de la déportation. Cette cérémonie a pour but de préserver la mémoire de ces événements tragiques. Dans ce même esprit de mémoire et de transmission, Mayotte a également commémoré l’abolition de l’esclavage. “Une date essentielle dans le département, pour rappeler les combats menés pour la liberté, honorer la dignité, et affirmer notre attachement indéfectible aux valeurs républicaines”, précise la préfecture.

“Nous n’avons pas de trésorerie” les petites entreprises de Mayotte craignent de ne jamais se relever après Chido

“Nous n’avons pas de trésorerie” les petites entreprises de Mayotte craignent de ne jamais se relever après Chido

Des entreprises qui ont perdu leur outil de travail ignorent quand elles pourront reprendre leur activité, elles ont peur de devoir mettre la clé sous la porte. Le Medef Mayotte demande la reconduction des aides de l’Etat.

Quatre mois après la catastrophe, Nadine Matokwong n’arrive toujours pas à s’habituer au spectacle désolant de son restaurant en ruine. Depuis 12 ans, elle est la gérante du Paris 13, un restaurant à Kawéni (Mamoudzou). Le cyclone Chido a ravagé son établissement, la salle principale est dévastée. “La salle est partie dans les 5 dernières secondes”, raconte-t-elle la voix encore brisée.

La reconstruction de l’établissement n’a toujours pas commencé, la restauratrice attend l’indemnisation des assurances, elle n’a aucune perspective pour relancer son activité. Une aide a été versée par l’Etat en début d’année pour les entreprises touchées par les conséquences du cyclone, elle correspond à 20 % du chiffre d’affaires et peut atteindre 20.000 euros au maximum. Le restaurant a obtenu 5.000 €. “Nous avons eu des aides qui ont couvert les charges fixes jusqu’au 20 janvier, et l’activité partielle pour les salariés. Mais ce n’est pas suffisant du tout”, déplore-t-elle .

Bien que l’établissement soit fermé, il faut continuer de payer le loyer, l’eau, l’électricité, les assurances et la sécurité du lieu. La gérante demande donc pour un renouvellement de l’aide, sinon “beaucoup de petites et moyennes entreprises qui ont perdu leur outil de travail, ne vont pas pouvoir rouvrir, car elles n’ont pas de fonds”, estime-t-elle. Les activités recevant du public comme les restaurants, les hôtels, les prestataires nautiques sont les plus en difficultés.

Déjà fragilisées par les multiples crises

Déjà fragilisées avant Chido par les multiples crises qui traversent le territoire, ces entreprises ont encore davantage besoin d’un accompagnement de l’Etat. “Nous n’avons pas de trésorerie, l’année dernière nous avons subi les barrages, pendant six semaines nous n’avons pas pu travailler, notre restaurant ne s’est pas relevé depuis cette période”, illustre Nadine Matokwong. Quelques mois plus tôt, en septembre  2023, Mayotte a connu la crise de l’eau au cours duquel le restaurant a dû fermer.

Fahardine Mohamed, le président du Medef Mayotte plaide également pour reconduire cette aide. “ Beaucoup d’activités sont complètement fermées, s’il n’y a pas d’aides aussi minimes qu’elles soient, ce sera la désolation et les petites entreprises du territoire vont faire faillite”.Au -delà même de la renouveler, il croit que seule une minorité de sociétés ont pu en bénéficier. “La Direction régionale des finances publiques nous a indiqué que seules 3.600 en ont bénéficié, alors qu’il y en a environ 18.000 sur le territoire ”. Un travail de régularisation est  donc mené entre le Medef et la Direction régionale des finances publiques pour résoudre ce problème.

Football : Feu du Centre de Mroalé, vainqueur de la Coupe de Mayotte

football : Feu du Centre de Mroalé, vainqueur de la Coupe de Mayotte
La Supercoupe de Mayotte Entreprise a été arbitrée par Ismaël Oussoufi en tant qu’arbitre central, avec Nailidine Houmadi et Raslane Boura comme arbitres assistants.

Ce week-end, la saison de football a repris ses droits avec la Supercoupe de Mayotte, organisée par la Ligue Mahoraise de Football. Si Feu du Centre de Mroalé a remporté la Coupe de Mayotte, la finale Entreprise s’est soldée par la victoire de Cuisibains. Chez les féminines, c’est le club Unicornis de Passamainty qui l’a emporté 4-0. Chez les seniors, ce sont les champions de la Coupe de Mayotte, récemment promus en Régionale 4, qui se sont imposés face à Kawéni.

FATMA 2025 : une mise à l’honneur des traditions et de la mémoire de l’esclavage à Mayotte

FATMA 2025 : une mise à l’honneur des traditions et de la mémoire de l’esclavage à Mayotte
Fatima Souffou, présidente de l’association de poterie traditionnelle de Sohoa

Le Festival des Arts Traditionnels de Mayotte s’est tenu ce week-end sur le parking du cinéma Alpa Joe à Mamoudzou. Cette 17ème édition a mis à l’honneur 4 pratiques immatérielles mahoraises tout en commémorant l’abolition de l’esclavage.

Malgré une année fortement perturbée par les conséquences du passage du cyclone Chido, le conseil départemental a tenu à ce que la 17ème édition du Festival des Arts Traditionnels de Mayotte (FATMA) se tienne malgré tout. Réduite à 2 jours au lieu des 4 habituels et se déroulant au moment de la date anniversaire de l’abolition de l’esclavage à Mayotte (le 27 avril), il avait donc cette année pour thème « Mémoire, résilience et identité ».

Fruit d’un travail commun entre l’Office Culturel Départemental, le Muma (musée de Mayotte) et la DCP (Direction de la Culture et du Patrimoine), cette édition s’est construite autour de 3 axes principaux : l’abolition de l’esclavage, l’identité de Mayotte et la célébration des pratiques mahoraises inscrites en 2024 et 2025 au Patrimoine Culturel Immatériel National (PCIN). Des spectacles de debaa, de mbiwi, des ateliers d’initiation à la poterie traditionnelle et des échanges avec les « mamas shingo » (les femmes fabriquant le sel de Bandrélé) ont ainsi été organisés ces samedi et dimanche pour le public.

Court-métrage et théâtre pour conserver la mémoire de l’esclavage

Lors de la matinée du dimanche 27 avril, Inssa de Nguizijou, chargé de communication des Archives Départementales de Mayotte et historien spécialiste de l’île et de sa région, a présenté une capsule vidéo de 8 minutes sur le mrenge. Ce court-métrage documentaire a rappelé les perspectives artistiques, culturelles et historiques de cet art martial traditionnel mahorais mêlant chant, danse et combat. Diffusé à travers les îles de l’océan Indien par la traite négrière, le mrenge rappelle la capoeira brésilienne par son dynamisme et sa dimension culturelle. Cet art est encore largement pratiqué sur l’île, même si ses codes traditionnels ont tendance à se perdre.

Dans une perspective plus « universelle » de l’esclavage, la troupe bordelaise « Le dernier strapontin » a joué un spectacle conçu à partir des textes des Archives Départementales de la Gironde. Les deux comédiens de la troupe, Rahim Nourmamode et Julien Rivera, ont joué tour à tour divers acteurs de la traite négrière (commerçants, colons ou agents de l’Etat) en utilisant leur correspondance épistolaire historique. « Nous ne voulions aborder ce thème ni à travers la figure de l’abolitionniste, ni à travers celle de l’esclave », ont-ils précisé. La troupe s’est par ailleurs également rendue dans les collèges et lycées de l’île au cours de la semaine dernière pour y jouer leur spectacle.

Debba, mbiwi, poterie traditionnelle et sel de Bandrélé mis à l’honneur

Cette 17ème édition du FATMA était également l’occasion de mettre à l’honneur les pratiques mahoraises récemment inscrites au Patrimoine Culturel Immatériel National, « une avancée historique » pour les acteurs culturels institutionnels. Divers spectacles de debaa et de mbiwi (danses traditionnelles mahoraises exclusivement féminines) ont ainsi été organisés les samedi et dimanche après-midi tandis que des ateliers d’initiation à la poterie et des échanges avec les « mama shingo » se tenaient en parallèle.

Une table ronde pour réfléchir à la manière dont les institutions pourraient soutenir plus efficacement les détenteurs de ces savoir-faire traditionnels a permis de lancer quelques idées prometteuses. « L’association Wenka culture contribue beaucoup à la préservation de l’art de la poterie traditionnelle en tentant notamment de professionnaliser les artisans », explique Abdoul Karim Ben Saïd, le directeur du Muma. « Pour la fabrication du sel de Bandrélé, c’est plus délicat. Les mamas shingo vieillissent et ne trouvent pas de relève au sein des jeunes générations. Je ne sais pas si d’ici 5-10 ans cette pratique existera encore sur l’île », a-t-il déploré.

Autre sujet de déception de la part des organisateurs du festival : le peu de public présent. « Nous nous posons des questions : est-ce du fait d’une communication trop tardive ? Du fait que ce soit à Mamoudzou ? Des conséquences de Chido ou tout simplement des vacances scolaires ? », s’est interrogé Abdoul Karim Ben Saïd. « Nous allons en tout cas mener une réflexion poussée avec les Archives Départementales afin de trouver la manière de faire venir un plus large public à ce type d’événement mettant les pratiques ancestrales en lumière », a-t-il conclu.

Comores : la gestion des fonds pour le Covid épinglée par la Cour des comptes

Comores : la gestion des fonds pour le Covid épinglée par la Cour des comptes
Les dépenses du Covid seraient seulement d’environ 3 millions d’euros sur 11,1 millions d’aides du FMI.

C’est à la suite d’une demande du Fonds monétaire international, qui a octroyé aux autorités comoriennes près de 5 milliards de francs comoriens, qu’un contrôle a été effectué, par des auditeurs de la section des comptes, lesquels ont découvert que ces fonds ont majoritairement financé d’autres objectif que le coronavirus.

Les Comores comme les autres pays du monde ont été touchées par le coronavirus, apparu pour la première fois en Chine, fin 2019. L’archipel, qui a enregistré à la fin de la pandémie 161 victimes, a déclaré son premier cas le 30 avril 2020. Depuis, les partenaires extérieurs se sont mobilisés pour aider le pays à organiser sa riposte sanitaire. C’est dans ce cadre, que le Fonds monétaire international a débloqué 5,4 milliards de francs comoriens (11,1 millions d’euros), versés en deux tranches dans des comptes de la Banque centrale des Comores. Mais, d’après un rapport produit par la section des comptes, le 23 juin 2023, rendu public le mois dernier, ces fonds du FMI auraient été utilisés en violation à de nombreuses dispositions institutionnelles, mais pas seulement.

D’abord la répartition des montants n’a pas respecté l’objet de l’aide, selon le rapport.  » La cour a constaté que 58.66%, plus de 3 milliards de la contribution du FMI ont été utilisés dans le secteur social et le budget de l’État« , a noté le rapport qui s’étalait sur la période de 2019 à 2021 et dont Flash Infos a obtenu une copie. A lire les conclusions des auditeurs, ces 5 milliards ont financé entre autres les secteurs de la santé avec 982 202 794 de francs, les frais d’hébergement et de rapatriement de Comoriens, à hauteur de 335,9 millions de francs, la sécurité et mesure barrières, avec 190,5 millions. L’argent a aussi payé des intérêts auprès d’Exim Bank Comores, ainsi que des arriérés de salaires à l’Assemblée nationale.

Code de passation de marchés publics non respecté

Les dépenses du Covid, seraient seulement d’environ plus de 3 019 665 d’euros. Toutefois, pointent les enquêteurs, beaucoup de marchés ont été attribués à des sociétés sans le respect du code de passation de marchés publics, ni la note signée à l’époque par le ministère des Finances pour alléger les procédures en raison de l’urgence sanitaire du moment. Au niveau de la santé, une entreprise a hérité d’un marché de plus de 1 334 070 d’euros pour la construction d’un centre d’imagerie et la réhabilitation d’un laboratoire d’analyse médicales au sein de l’hôpital El-maarouf, sans oublier les équipements du centre.

Le bémol, pendant cette enquête, le rapport d’exécution des travaux n’était pas disponible, officiellement, du mois selon la version de l’entreprise parce qu’une partie du contrat n’avait pas encore été exécutée.  Ce contrôle, sollicité par le FMI a relevé le cas de l’achat d’un amplificateur de brillance à hauteur de 60 990 d’euros et dont la facture est signée bizarrement par un médecin qui n’est même pas gérant d’une société. Les mêmes pratiques concernent les travaux de réhabilitation d’une route qui menait au centre d’isolement de Samba Kuni, situé au nord de la capitale Moroni, où étaient transférés les malades graves atteints du coronavirus. Excepté un reliquat de 50% du montant, soit 188 150 69 d’euros, la cour n’a pas pu consulter le contrat de marché, mais seulement un état de bordereau des prix unitaires et devis estimatif. De nombreux manquements sont à déplorer toujours dans le volet lié à l’utilisation des financements d’urgence du FMI alloués au Covid.

Paiements sans signatures

Parmi eux, les paiements en espèces sans signature des bénéficiaires, des virements sans numéro de compte, ou encore des dépenses engagées sans pièces justificatives, qui se chiffrent à 480 382 25 d’euros, dont une partie a financé des nouvelles installations pour la réouverture des aéroports.  Sur le plan institutionnel, les auditeurs ont constaté une carence documentaire chez la plupart des autorités concernées et une indisponibilité de certaines personnes responsables acteurs du processus. « Le ministère des finances, n’a pas établi ni publié en liaison avec le comité nationale de coordination du Covid un rapport trimestriel et annuel sur la gestion, l’utilisation des financements extérieurs « , lit-on dans le rapport qui a révélé que l’État comorien a reçu de la part des partenaires, en tout, 37 408 847 d’euros dont des prêts pour faire face à la crise sanitaire. La section des comptes n’a pas non plus pu mettre la main sur les conventions signées entre le ministère des finances et le FMI. Ce n’est pas tout. « La cour a relevé que les financements du Fonds monétaire ont été déposés dans un compte du trésor au lieu du compte spécifié, destiné à recevoir les fonds du covid venant des partenaires« , note le rapport.

Un mineur placé en détention après avoir agressé un gendarme et un automobiliste

Né en 2008, le mineur est déscolarisé depuis une année et inconnu de la justice.

Un mineur qui aurait participé à l’agression d’un gendarme et d’un automobiliste à Ongoujou dans un barrage sauvage le 10 avril a été placé en détention.

Le 10 avril, en soirée, un barrage sauvage était érigé aux abords du village de Ongoujou sur la commune de Dembéni. Alors qu’il rentrait à son cantonnement, un gendarme affecté au sein d’un escadron de la métropole et en mission sur l’île a été « violemment agressé par un groupe composé de six à huit individus, visages dissimulés et porteurs de machettes, couteaux, pierres et bâtons », indique Guillaume Dupont, procureur de la République de Mamoudzou. « La violence des coups portés était telle que ce militaire se voyait délivré une incapacité totale de travail de 30 jours », poursuit le magistrat.

Peu de temps après, un automobiliste a aussi été victime « d’une agression sauvage, au même endroit et par les mêmes individus ». Ces derniers ont jeté des pierres sur son véhicule, l’obligeant à le stopper et permettant aux agresseurs de s’en prendre à lui pour y dérober son portefeuille, téléphone et ordinateur portable, des vêtements et du parfum. Le médecin lui a délivré une incapacité totale de travail de 2 jours.

Rapidement, sous la direction du procureur, la section de recherches de la gendarmerie nationale a mené les investigations afin d’identifier les auteurs. Le 22 avril, un mineur résidant sur la commune de Dembéni a été interpellé. Né en 2008, déscolarisé depuis une année et inconnu de la justice, il a été placé en garde à vue où il a nié les faits, « en dépit des éléments d’identification qui étaient retenus à son encontre ». Ce 24 avril, il a été présenté devant un juge d’instruction qui le mettait en examen notamment du chef de tentative de meurtre et placé en détention provisoire sur réquisitions conformes du parquet.

Les acteurs du tourisme à Paris pour présenter l’état du secteur après Chido

Les acteurs du tourisme à Paris pour présenter l’état du secteur après Chido

L’agence d’Attractivité de Mayotte (AaDTM) – accompagnée des représentants de l’Union des métiers des industries de l’hôtellerie et des Offices de Tourisme de l’île – a tenu ce jeudi 17 avril une conférence de presse à la Direction Générale des Outre-mer à Paris afin de présenter l’état du secteur touristique après le passage du cyclone Chido. Alors que 68 % des infrastructures touristiques ont été endommagées ou détruites et que les préjudices financiers sont estimés à 21 millions d’euros, les représentants des acteurs du tourisme ont présenté leurs ambitions pour relancer le secteur. Des mesures de court terme d’abord, dès ce mois d’avril avec des chèques tourisme pour les salariés, séjours seniors, aménagements provisoires de pontons, campagnes de communication et soutien à l’offre touristique locale. Mais aussi un appui renforcé à l’investissement et à la transformation durable du secteur avec des aides à la modernisation des structures, facilitation d’accès au foncier, digitalisation et certification au tourisme durable. Enfin, une vision de long terme, avec la création de pôles touristiques structurants, un campus du Tourisme régional, une offre valorisant le patrimoine naturel et culturel, et le développement d’un écotourisme tourné vers le lagon.

Le coût de la reconstruction de Mayotte ne représentera que 0,05 % de la dépense publique

Le coût de la reconstruction de Mayotte ne représentera que 0,05 % de la dépense publique

Le Président de La République a annoncé, lundi, qu’une enveloppe de 3,2 milliards d’euros était allouée sur six ans pour la reconstruction de Mayotte. Dans cette perspective, le Haut Conseil des finances publiques a été saisi par le Gouvernement des dispositions du projet de loi de programmation pour la refondation de Mayotte ayant une incidence sur les finances publiques. En effet, il est prévu que le Haut Conseil évalue la compatibilité de ces dispositions avec les objectifs de dépenses prévus par la loi de programmation des finances publiques (LPFP). “Le Haut Conseil note que les dispositions de nature financière communiquées correspondent pour l’essentiel au coût estimé de onze projets d’investissement, représentant au total 3,2 Md€ à l’horizon 2031. Elles ne permettent cependant pas d’identifier la temporalité des dépenses envisagées, ni d’isoler la part des financements publics. Par ailleurs, certaines dispositions inscrites à ce projet de loi de programmation, dont celles relevant du volet économique et social, sont susceptibles d’engendrer des dépenses publiques qui ne sont pas chiffrées à ce stade”, indique le Haut Conseil.

Le Haut Conseil observe néanmoins que les montants en jeu ne sont pas d’un ordre de grandeur de nature à modifier substantiellement la trajectoire pluriannuelle des dépenses publiques inscrite dans la LPFP. Ils représenteraient en effet 500 à 600 M€ en moyenne par an sur la période, soit moins de 0,05 % du montant de dépense publique inscrit chaque année dans la LPFP 2023-2027.

7 millions d’euros pour renforcer la collecte des déchets à Mayotte

7 millions d’euros pour renforcer la collecte des déchets à Mayotte

Le 23 avril, l’Agence française de développement (AFD) et le SIDEVAM 976 ont signé plusieurs conventions de financement pour un montant total de 7 millions d’euros. Ces accords visent à renforcer le dispositif de collecte des déchets à Mayotte, perturbé depuis le passage du cyclone Chido. Le SIDEVAM, en charge de la collecte sur la majorité des communes de l’île (à l’exception de Mamoudzou et Dembéni), poursuit un programme de modernisation de ses infrastructures. Celui-ci prévoit notamment la création d’un pôle logistique à Dzoumogné, l’installation de 500 nouveaux points de collecte, ainsi que le développement de nouvelles déchèteries à Tsararano et Longoni. Les financements se répartissent entre une subvention de 2 millions d’euros et un prêt de 5 millions d’euros accordés par l’AFD. Ces investissements visent à accompagner la reprise progressive du service et à répondre à l’évolution des besoins liés à la croissance démographique et aux effets du cyclone.

A Mayotte, un prêt à taux zéro jusqu’à 50.000 euros pour les sinistrés

A Mayotte, un prêt à taux zéro jusqu’à 50.000 euros pour les sinistrés

Annoncé dans le cadre des engagements du Président de la République après le passage du cyclone Chido, le prêt à taux zéro « reconstruction » est désormais opérationnel. Destiné aux particuliers sinistrés, ce dispositif permet d’emprunter jusqu’à 50.000 euros, sans intérêts ni frais de dossier, avec une garantie publique et une durée de remboursement allant jusqu’à 20 ans. Ce prêt est accessible aux propriétaires occupants ou bailleurs, ainsi qu’aux sociétés civiles immobilières (SCI) dont au moins un associé est un particulier. Il permet de financer des travaux de gros œuvre, de second œuvre ou connexes (fondations, charpente, menuiserie, démolition…), selon les modalités définies par l’arrêté du 31 mars 2025. Les travaux doivent impérativement débuter dans les trois ans suivant l’octroi du prêt. Le dispositif sera disponible à partir du 28 avril 2025 dans les établissements bancaires habilités et auprès d’Action Logement Service. Les intéressés sont invités à se rapprocher de leur conseiller bancaire pour en faire la demande.

Le nombre de naissances à Mayotte en 2024 n’avait pas été aussi bas depuis 2014

Le nombre de naissances à Mayotte en 2024 n’avait pas été aussi bas depuis 2014
Le nombre de naissances en 2024 a chuté de 13% par rapport à 2023.

Ce jeudi, l’Insee a tenu une conférence de presse sur le bilan démographique de Mayotte en 2024. Les résultats de l’étude des données d’état civil montrent que le nombre de naissances n’avait pas été aussi bas depuis 2014.

“C’est le chiffre le plus bas de ces dix dernières années.” C’est ainsi que Delphine Artaud, cheffe du service régional de Mayotte de l’Institut national de la statistique et des études économiques (Insee), commente le nombre de naissances pour l’année 2024. Dans les locaux de l’institut, à Mamoudzou, le chiffre de 8.910 nouveau-nés à Mayotte l’année dernière a été présenté à la presse ce jeudi matin. Le département n’avait pas connu de chiffre aussi bas depuis 2014 et ses 7.310 naissances. C’est 1.370 naissances, soit 13 %, de moins qu’en 2023, année qui avait déjà amorcé une légère baisse, qui pouvait s’expliquer par un rééquilibrage après des années post-Covid qui avaient vu le nombre de 10.000 naissances dépassé. Mais en 2024, le chiffre est même plus bas qu’en 2020.

Le nombre de naissances à Mayotte en 2024 n’avait pas été aussi bas depuis 2014

Un résultat qui s’explique par la baisse de la fécondité. Le nombre d’enfants par femme est passé de 4,5 en 2023 à 3,6 en 2024. Selon Delphine Artaud et le rapport de l’Insee qu’elle présente ce jeudi, c’est la première fois que ce chiffre tombe en dessous de 4 depuis qu’il est mesuré. Si la cheffe de service régional ne peut pas expliquer les raisons de cette baisse de la fécondité, elle indique qu’on retrouve une diminution dans tous les départements : “Ce constat, on le fait sur tous les territoires français.” Pour comprendre s’il s’agit d’une dynamique ponctuelle ou d’un mouvement qui va s’installer dans le temps, il faudrait des recherches sociologiques.

Hausse des accouchements hors Mayotte

À cela s’ajoute le nombre de décès qui a augmenté de 5 % par rapport à 2023, et de 30 % par rapport à 2019, en raison de la croissance de la population et d’une augmentation relative des seniors dans le département. Ces éléments permettent de conclure à un solde naturel de 7.900, le plus bas depuis 2014.

Néanmoins, Mayotte conserve sa situation d’exception. En matière de fécondité, le département reste devant la Guyane (3,1 enfants par femme), et loin devant l’Hexagone (1,6).

L’Insee relève également que trois quart des mères et la moitié des pères ayant accueilli un nouveau-né en 2024 sont de nationalité étrangère, et 46 % des enfants nés cette année-là ont deux parents étrangers, contre 28 % en 2014. Toutefois, plus de la moitié des nouveau-nés ont au moins un parent français et la diminution du nombre de naissances est plus accentuée pour les femmes de nationalité étrangère : -15 % contre -8 % pour les femmes de nationalité française.

L’institut statistique note également une hausse des accouchements réalisés hors Mayotte. Si en 2023, 310 naissances avaient eu lieu dans l’Hexagone ou à La Réunion, en 2024, ce nombre est monté à 410 (compris dans les 8.910 naissances). Une dynamique de hausse déjà présente depuis plusieurs années.

Intégrer Mayotte à la COI serait “la fin de la polémique sur la revendication comorienne” pour Soula Saïd Souffou

Intégrer Mayotte à la COI serait “la fin de la polémique sur la revendication comorienne” pour Soula Saïd Souffou
Soula Saïd Souffou est conseiller départemental du canton Sada Chirongui.

À l’occasion du sommet des chefs d’Etat de la Commission de l’Océan Indien (COI) qui s’est ouvert ce jeudi 24 avril à Antananarivo, Madagascar, le conseiller départemental du canton Sada Chirongui, Soula Saïd Souffou, revient sur l’intérêt que représenterait l’intégration de Mayotte à la COI.

Flash Infos : Le sommet des chefs d’Etat de la Commission de l’Océan Indien (COI) à Madagascar s’ouvre ce jeudi 24 avril. Qu’est-ce que Mayotte a à gagner à rejoindre cette instance, au-delà des Jeux des Îles et de la Marseillaise à chanter en cas de victoire de nos athlètes ?

Soula Saïd Souffou : Mayotte a à gagner sa reconnaissance, par la France elle-même. Si celle-ci prend sur elle d’intégrer notre île au sein de la Commission des Etats de l’Océan Indien, c’est la première reconnaissance internationale de l’appartenance de notre île à la France. Nous avons eu un premier pas après notre accession à ce statut unique appelé département, nous avons eu la rupéïsation qui était une première reconnaissance par 28 pays membres de l’Union européenne de l’appartenance de Mayotte à la France. Mais comme ça ne suffit pas, dans la mesure où notre pays était dans son pré carré dans cette institution européenne, là ce serait pour la première fois sur la scène internationale que la France dirait “j’assume Mayotte”. Vous ne savez pas à quel point ça calmerait les Mahorais et raisonnerait sur la scène internationale comme étant la fin de la polémique sur la revendication comorienne sur Mayotte. En permettant cette accession de Mayotte au sein de la COI, le monde reconnaîtrait, à la fois, les deux collectivités françaises de la zone que sont La Réunion et Mayotte.

F.I. : D’après vous qu’attend la France pour redevenir la puissance qu’elle a toujours été, notamment face aux Comores ?

S.S.S. : Il faut le dire très clairement, la France manque de courage, elle craint l’opinion internationale qui lui a toujours été défavorable et qui lui restera ! Là où ça devient compliqué, c’est que le Mahorais assume la France depuis 1841. Je suis un élu de proximité et lorsque je me balade dans les rues, les quartiers, les villages, les gens me disent qu’ils militent depuis deux siècles pour la France et ne comprennent pas qu’elle ne soit pas (elle) capable de les assumer à son tour sur la scène internationale ? Quand la France manque de courage, elle se fragilise et en se fragilisant elle pave la voie aux ingérences étrangères, aux ingérences russes, azerbaïdjanaises, qui mènent ouvertement des attaques hybrides, des ingérences ouvertes dans les Outre-mer, en particulier à Mayotte et en Nouvelle-Calédonie. Vous avez raisons, il est temps que la France ait le courage de se ressaisir parce que la Russie, et d’autres, nous narguent alors que les traités internationaux sont clairs, il ne saurait être question de faire passer le principe de l’intangibilité des frontières privilégié par les Comores sur celui de la volonté des peuples à disposer d’eux- mêmes. Qu’est-ce qui est le plus important ? Beaucoup de pays de par le monde, y compris dans le monde arabe, font valoir ce principe parce que cette législation onusienne a été extrêmement mal écrite dans la folie et la frénésie des indépendances et le législateur onusien a omis de mettre un peu de raison dans tout cela. La France est membre du Conseil de sécurité, si elle avait le courage des Mahorais elle aurait demandé depuis longtemps la modification de cette législation.

F.I. : Beaucoup de juristes se penchent en ce moment sur cette question et indexent cette frilosité française estimant que l’application stricte du droit n’est pas en faveur des Comores. Est-ce votre cas ?

S.S.S. :  Bien sûr ! Là où il faut être extrêmement clair et que nous devons parler de courage c’est que la législation comorienne ne reconnaît même pas la supériorité du droit onusien sur sa Constitution. Alors, comment ne reconnaissant pas une législation d’une part, on peut s’en prévaloir d’autre part ? Vous avez là un jeu de dupe qui ne trompe plus personne. L’international a compris définitivement que la France et les Mahorais sont d’accord et que la question de dire qu’il y a occupation illégale de notre territoire est une “connerie”, comme aurait dit feu Younoussa Bamana. Parce que tout cela ne rime plus à rien. Les Mahorais, à plus de trois fois, ont exprimé massivement leur volonté de rester français, comment pourrait-on dire que la France occupe une terre qui l’accueille à bras ouverts. Nous devons demander du courage à notre pays pour que nous puissions régler définitivement ce conflit avec un Etat qui devrait, à mon sens, se préoccuper du développement des trois îles et d’élaborer des relations de partenariat et de bon sens avec Mayotte, parce que les Mahorais ne sont pas opposés à maintenir des relations de bon voisinage, de coopération économique et culturelle avec le reste de l’archipel des Comores. Il faut bien comprendre que ce qui nous divise ce ne sont pas des problèmes de personnes, encore moins de culture, c’est un choix politique ! Les Mahorais ont choisi la France, le reste de l’archipel a choisi l’indépendance, que chacun respecte la volonté de l’autre et tout ira pour le mieux.

Emmanuel Macron a plaidé pour « l’intégration » de Mayotte au sein de la COI

Lors du premier jour du sommet de la Commission de l’Océan Indien ce jeudi, Emmanuel Macron, qui représente la France au titre de La Réunion, a plaidé pour « l’intégration de l’ensemble de nos îles dans la coopération régionale » de la COI. « Nos territoires font face aux mêmes défis, ces défis ne connaissent pas de frontière », a déclaré le chef d’État. « Nous ne pouvons pas laisser un territoire à l’écart d’un certain nombre de nos programmes, je pense bien entendu à Mayotte. » Le président Azali Assoumani, lui, a exprimé son opposition. « L’ADN de la COI, c’est le respect du droit international, ainsi en vertu du droit international, l’île de Mayotte est une île comorienne », lui a-t-il répliqué. Si aucun accord n’a été trouvé sur l’intégration de Mayotte à la COI, un dialogue bilatéral entre la France et les Comores devrait en revanche s’ouvrir sur cette question.

Lisa Morisseau

Le flash infos du jour

Flash infos Mayotte du Mardi 17 juin 2025
Mardi 17 juin 2025

Mayotte Hebdo de la semaine

Mayotte Hebdo n°1116

Le journal des jeunes