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Lancement des travaux de la station d’épuration de Mamoudzou Sud

Lancement des travaux de la station d’épuration de Mamoudzou Sud
Les parties prenantes du projet ont posé la première pierre.

Ce mercredi a eu lieu la pose de la première pierre de la station d’épuration de Mamoudzou Sud. Elle traitera les eaux usées des villages du Sud de la commune, de M’tsapéré à Tsoundzou II.

Ce moment, nous l’attendions depuis longtemps, il y a eu plus de 20 ans d’attente”. Le maire de Mamoudzou a exprimé sa joie de voir le lancement des travaux de la station d’épuration de Mamoudzou Sud ce mercredi. Une cérémonie avait lieu pour la pose de la première pierre sur le site de Kwalé après le pont, le long du village Coallia à Tsoundzou II.

Le chemin a été long, nous avons connu des contraintes administratives et techniques mais la volonté collective n’a jamais faibli”, s’est exclamé Ambdilwahedou Soumaïla. La station d’épuration desservira les villages de Mamoudzou Sud, de M’tsapéré jusqu’à Tsoundzou 2.

Un enjeu de santé publique

Cet investissement est nécessaire selon le maire pour des questions de santé publique. “Les zones mal assainies et eaux stagnantes sont vectrices de maladies” alors que le territoire a pu être éprouvé par des épidémies de dengue et de choléra. Cette station “permettra un traitement efficace des eaux usées”, se satisfait l’élu. Cet aménagement s’inscrit à ses yeux dans une “dynamique globale pour la ville de Mamoudzou qui passe par la lutte contre l’habitat indigne, au Caribus”. Il explique également que face à “la croissance démographique qui fait pression sur les infrastructures”, il est essentiel pour la commune de se doter d’un tel équipement.

“70 % des foyers ne sont pas raccordés”

Le syndicat mixte Les Eaux de Mayotte y voit un aménagement essentiel pour protéger le lagon de Mayotte. “La protection du lagon et des rivières ne peut se faire sans une gestion rigoureuse des eaux usées”, affirme Nourou Andjibou, la vice-présidente du syndicat mixte qui explique que ce site “contribue à la transformation écologique de Mayotte”. Le traitement des eaux usées sur le territoire est un vaste enjeu tandis que “plus de 70 % des foyers ne sont pas raccordés”, indique-t-elle.

La station d’épuration représente 20 millions d’euros d’investissements, financés à hauteur de 40 % par l’Office français de la biodiversité, 43,6 % par l’Union européenne et 16,4 % par l’Etat. L’entreprise Colas est chargée du génie civil et de l’électricité et le cabinet d’architecture Tandem a conçu le site. Les cuves de l’usine seront en acier vitrifié au lieu du béton car c’est “plus résistant aux séismes”, précise Georges Roudon, responsable Océan Indien de OTV, branche du groupe Veolia. Une ferme solaire sera installée sur la toiture, sa conception permettra de la rendre “inodore et silencieuse”. L’eau recyclée servira notamment pour les besoins internes et le nettoyage de l’usine.

L’Etat, via la préfecture de Mayotte, finance le projet dans le cadre du Plan Eau Mayotte dont le montant s’élève à 700 millions d’euros sur quatre ans. Le site est attendu car la plupart des villages qu’elle desservira sont raccordés mais jusqu’à là, il n’existait pas de station pour traiter les eaux usées. Les travaux vont débuter au mois d’août et le démarrage de l’usine est prévu au premier trimestre 2027.

Le Conseil constitutionnel estime la loi restreignant le droit du sol à Mayotte conforme à la Constitution

Le Conseil constitutionnel estime la loi restreignant le droit du sol à Mayotte conforme à la Constitution
Le Conseil constitutionnel a rendu sa décision ce mercredi.

Adoptée définitivement le 8 avril au Parlement, la loi visant à renforcer les conditions d’accès à la nationalité française à Mayotte a été étudiée par le Conseil constitutionnel, après avoir été saisi par plusieurs députés et sénateurs. Ce dernier a estimé que la nouvelle loi était bien conforme à la Constitution.

Ce mercredi, le Conseil constitutionnel a rendu sa décision concernant la conformité de la loi visant à renforcer les conditions d’accès à la nationalité française à Mayotte. Le texte, porté par Les Républicains (LR), a été adopté définitivement par le Parlement le 8 avril. Si depuis 2018 un enfant né à Mayotte devait justifier qu’un de ses parents était en situation régulière depuis au moins trois mois au moment de sa naissance pour faire valoir le droit du sol, désormais il doit montrer que ses deux parents étaient en situation régulière depuis au moins un an. Largement adopté par la coalition gouvernementale et les députés d’extrême droite, une soixantaine de députés et une soixantaine de sénateurs de gauche ont saisi le Conseil constitutionnel, mettant en cause la conformité à la Constitution de ce texte de loi.

Des “caractéristiques et contraintes particulières”

Ce dernier a statué ce mercredi que la nouvelle loi était bien conforme à la Constitution, en assortissant sa décision “d’une réserve d’interprétation”. Bien que le Conseil constitutionnel ait commencé à affirmer que le principe d’indivisibilité de la République s’opposait à ce que les conditions d’accès à la nationalité ne soient pas les mêmes sur l’ensemble du territoire national, il a rappelé que l’article 73 de la Constitution prévoyait que les lois pouvaient être adaptés dans les départements d’Outre-mer en fonction des “caractéristiques et contraintes particulières de ces collectivités”. L’instance a estimé que les flux migratoires particulièrement importants à Mayotte et que le fait que beaucoup d’enfants soient nés de parents étrangers en situation irrégulière constituaient des “caractéristiques et contraintes particulières”.

Le code civil permet initialement aux parents de faire inscrire une mention sur l’acte de naissance de l’enfant valant preuve de la régularité et de la durée de leur résidence en France. La nouvelle loi exige que les parents faisant cette demande fournissent un titre de séjour ainsi qu’un passeport biométrique. Le Conseil constitutionnel a émis une réserve sur ce dernier document demandé. Il estime que cette exigence de passeport biométrique ne saurait “être appliquée aux ressortissants de pays ne délivrant pas de tels passeports”, qui doivent alors pouvoir utiliser un autre document d’identité.

Un ponton d’urgence pour accueillir les croisiéristes doit être mis en service ce vendredi à Mayotte

Un ponton d’urgence pour accueillir les croisiéristes doit être mis en service ce vendredi à Mayotte
Le 12 mai 600 croisiéristes sont attendu à Mayotte. Le ponton d’urgence leur permettra un pied à terre plus sécurisé. Les travaux ont été réalisés par le service des travaux maritimes de Mayotte, à partir de structures récupérées.

Ce vendredi 9 mai, un ponton d’urgence sera mis en service. Il devra permettre l’arrivée de croisiéristes, et permettre à d’autres secteurs d’activité d’en profiter. Un moyen pour le département de Mayotte de relancer l’économie bleue mahoraise.

« C’est vrai qu’on a mis du temps, mais Chido a mis à mal notre économie bleue, mais ce pont d’urgence va nous permettre de nous relancer », affirme Nadjeyedine Sidi, conseiller départemental du canton de Mamoudzou 3. Sur le quai de Mamoudzou, ce vendredi 9 mai, un pont d’urgence devrait être prêt et en capacité d’accueillir 604 croisiéristes en séjour à Mayotte le 12 mai, plus de quatre mois après le cyclone Chido qui a dévasté l’ancien ponton.

Un ponton d’urgence pour accueillir les croisiéristes doit être mis en service ce vendredi à Mayotte
Un ponton d’urgence entre en service à Mamoudzou, quatre mois après le cyclone Chido. Il accueillera croisiéristes et professionnels, en attendant un port de plaisance pérenne.

Une occasion de relancer l’économie bleue

Une bonne nouvelle pour un panel de métiers, qui doivent recourir à cet aménagement pour l’exercice de leur profession. « Les secouristes, il y a les services de l’État, il y a les opérateurs économiques, jusqu’à ce qu’on installe ce ponton, il n’y a rien pour qu’on puisse se connecter à part la barge », met en évidence Omar Simba, directeur des ports industriels et de plaisance. Les travaux ont été réalisés par le service des travaux maritimes de Mayotte. Marc Seguier explique la confection de cette réalisation : « On a surtout récupéré les pontons existants, avec le matériel, une idée que nous avions déjà eue. On a aussi récupéré des corps morts, sous l’eau. » Sur le vétuste ponton où les plus jeunes se jettent encore pour se baigner, une dalle de béton est prévue pour permettre une descente à terre mieux sécurisée.

Ce pont d’urgence sera disponible 4 mois avant d’être déplacé, pour une passerelle plus solide qui sera mise en service le temps de relancer le véritable projet de port de plaisance imaginé par la Chambre de commerce et d’industrie de Mayotte. Un futur projet qui avoisinerait les 15 millions d’euros.

Un vaste chantier d’aménagement du front de mer officiellement lancé à Labattoir

Un vaste chantier d’aménagement du front de mer officiellement lancé à Labattoir
Des travaux d'enrochement ont démarré pour remettre en état la jetée de Labattoir qui pourra, à terme, accueillir des navettes maritimes en provenance d'Iloni, Mamoudzou et Longoni.

Des travaux d’envergure ont été lancés ce mercredi à Four-à-Chaux, en présence de nombreux élus, pour réaménager le front de mer de Labattoir. Enrochement, ponton flottant, rampe de mise à l’eau : ces infrastructures visent à sécuriser la zone portuaire, améliorer les conditions de travail des pêcheurs et soutenir le développement d’une économie bleue à Petite-Terre.. 

Des travaux d’enrochement et la création d’un ponton pour la halle de pêche de Petite-Terre sont au coeur d’un chantier officiellement lancé ce mercredi matin par le président de la communauté de communes de Petite-Terre (CCPT), Archadi Abassi, en présence du maire de Pamandzi et président de l’association des maires de Mayotte (AMM), Madi Madi Souf et du sous-préfet, Daniel Fermon, nouveau secrétaire général de la préfecture de Mayotte. De nombreux élus locaux, agents de la CCPT et représentants associatifs avaient également fait le déplacement à Four-à-chaux pour assister à l’événement. L’ensemble de ce projet d’aménagement du front de mer de Labattoir représente un investissement de plus de 3,1 millions d’euros (80 % Etat au titre du Contrat de convergence et de transformation, 16,4 % en fonds de compensation pour la TVA et 4 % CCPT).

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Une sortie pour observer les oiseaux de Petite-Terre

Une sortie pour observer les oiseaux de Petite-Terre
© Thomas Ferrarri/ GEPOMAY

Le Groupement d’étude et de protection des oiseaux de Mayotte (Gepomay) organise une sortie ornithologique ce samedi 10 mai à la plage de Moya 1 et 2, en Petite-Terre. Au programme : deux heures d’observation des oiseaux limicoles et des especes côtière. Le rendez-vous est donné à 8h30 sur le parking de Moya, il faut prévoir eau, couvre-chef, vêtements couvrants et crème solaire. L’inscription est obligatoire via les réseaux sociaux du Gepomay. Renseignements disponibles à l’adresse animation@gepomay.fr ou au 06 39 02 61 11.

La campagne de recrutement des jeunes sapeurs-pompiers à Mayotte est lancée

La campagne de recrutement des jeunes sapeurs-pompiers à Mayotte est lancée

Le Service Départemental d’Incendie et de Secours de Mayotte (SDIS 976) a ouvert ce mardi sa campagne de recrutement des Jeunes Sapeurs-Pompiers (JSP) sur le territoire de Mayotte, avec une première session d’épreuves à Bandrélé. Cette sélection s’inscrit dans le cadre de la continuité de la création récente des premières sections de JSP à Mayotte. Lors de ces épreuves, les candidats de 13 à 14 ans effectueront des tests d’évaluation indispensables aux métiers de sapeurs- pompiers, tels que des exercices physiques, sportifs et des enseignements théoriques. Pour les communes du centre, les épreuves se dérouleront le jeudi 8 mai à Kahani. Elles permettront de retenir les jeunes les plus motivés et aptes à représenter leur commune et l’ensemble du département en tant que jeunes sapeurs-pompiers.

Appel à projets pour animer la piscine flottante de Musicale plage

Appel à projets pour animer la piscine flottante de Musicale plage

La commune de Bandrélé inaugurera un bassin sportif flottant sur le site de Musicale plage au troisième trimestre 2025. Destiné en priorité aux activités nautiques scolaires en semaine, ce bassin sera également mis à disposition hors période scolaire pour des activités nautiques destinées au grand public et à des publics spécifiques (jeunes, seniors, personnes en situation de handicap). Dans cette optique, la commune et l’Office municipal de la jeunesse et des sports (OMJS) lancent un appel à manifestation d’intérêt pour identifier des structures souhaitant animer ce bassin. L’objectif est de proposer des projets nautiques variés tels que des cours de natation, des séances d’aquagym ou des jeux nautiques. Les candidatures peuvent être soumises entre le 5 mai et le 9 juin 2025.

Caribus : premières circulations test à Passamainty dans le cadre de la phase Sud

Caribus : premières circulations test à Passamainty dans le cadre de la phase Sud

Le projet Caribus, porté par la Communauté d’agglomération Dembéni-Mamoudzou (CADEMA), entre dans une phase décisive dans le Sud de l’île. Ce vendredi 9 mai 2025 à 10h, des tests de circulation seront réalisés sur les voies de bus nouvellement aménagées à Passamainty. Le point de départ est fixé au Pôle d’Échange Multimodal (PEM), infrastructure clé du futur réseau de transport en commun. Ces essais techniques visent à préparer l’ouverture officielle des voies réservées, prévue pour le lundi 12 mai. À partir de cette date, elles seront accessibles aux navettes Caribus ainsi qu’aux véhicules de secours. Cette mise en service progressive s’inscrit dans un objectif plus large : désengorger les axes routiers saturés et proposer aux habitants du Grand Mamoudzou un mode de transport plus rapide, régulier et sécurisé. À terme, le réseau Caribus ambitionne de structurer les déplacements quotidiens à l’échelle de l’agglomération, avec des itinéraires adaptés, des correspondances facilitées et une meilleure accessibilité.

Mtsamboro accueille une nouvelle étape des Olympiades post-Chido

Mtsamboro accueille une nouvelle étape des Olympiades post-Chido

Les Olympiades post-Chido font escale à Mtsamboro ce samedi 10 mai 2025. De 9h à 15h30, la plage et le plateau sportif de la commune accueilleront une journée d’activités sportives et culturelles ouverte à tous. Au programme : beach rugby, football, volley, handball, athlétisme, sports de combat, jeux de raquette, basket à 3, et un espace lecture animé par le bibliobus. La pause déjeuner est prévue à 12h. Les animations reprendront à 14h avec un mot d’accueil officiel, suivi à 14h30 d’une séance de fitness géant. Organisées par le Conseil départemental en partenariat avec la commune, ces Olympiades visent à renforcer la cohésion sociale et encourager la pratique du sport après Chido. L’entrée est libre.

La lutte contre l’exploitation sexuelle des enfants à Mayotte, une priorité pour la CCSUD

La lutte contre l’exploitation sexuelle des enfants à Mayotte, une priorité pour la CCSUD

La Communauté de communes du Sud de Mayotte (CCSUD) a signé une convention avec le Département pour agir et sensibiliser au fléau de l’exploitation sexuelle des mineurs.

“Un phénomène de prostitution de mineures prend place, que ce soit autour des établissements scolaires ou sur les plages lors de certains week-ends festifs”, souligne Madi Velou, le vice-président du Département en charge du social. Le 18 avril, le Département de Mayotte, chef de l’action sociale sur le territoire a signé une convention avec le Communauté de communes du Sud de Mayotte (CCSUD) pour lutter contre l’exploitation sexuelle des mineures…

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“2024 fut pour Mayotte une année de défis” estime la directrice de l’IEDOM

“2024 fut pour Mayotte une année de défis” estime la directrice de l’IEDOM
Directrice de l'IEDOM - Mayotte, Florence Mar Picart évoque une année 2024 compliquée sur le plan économique, une année de tous les défis.

L’institut d’Emission d’Outre-Mer (IEDOM), qui représente la Banque de France sur le territoire, a organisé une conférence ce mardi sur les tendances générales de l’économie mahoraise en 2024. Elles font apparaître une conjoncture économique perturbée sur l’année, contraire aux prévisions. Florence Mar Picart, directrice de l’IEDOM Mayotte, fait le point.

Flash Infos : Que faut-il retenir de l’économie mahoraise en 2024 ?

Florence Mar Picart : Il est à retenir que l’année 2024 fut pour Mayotte une année de défis, elle a commencé avec deux mois de barrages et s’est finie avec le cyclone Chido. Entre temps, évidemment, une activité relativement soutenue d’un point de vue économique, mais une année difficile peut-on dire à analyser dans la mesure où elle s’est terminée dans les derniers jours avec une impossibilité pour les entreprises locales de reprendre leurs activités suite au cyclone. Donc, nous dirons un indice de conjoncture des affaires sur l’île qui était bien repartie après les barrages mais qui finalement avait chuté de 10 points en fin d’année compte tenu de l’absence de perspectives pour les entreprises après Chido de pouvoir se projeter économiquement.

“2024 fut pour Mayotte une année de défis” estime la directrice de l’IEDOM
Contrairement à une certaine idée reçue sur l’île, l’IEDOM estime que les banques locales soutiennent bien l’activité économique des entreprises.

F.I. : Il est question de beaucoup de projets qui vont sortir de terre prochainement, d’une commande publique assez conséquente pour relancer l’économie, quelles sont réellement les perspectives pour l’avenir immédiat ?

F.M.P. : La croissance économique à Mayotte est soutenue par deux facteurs, la consommation des ménages et effectivement la commande publique. En 2024 il y a une inflexion sur la consommation des ménages qui a été assez marquée, mais la commande publique est restée soutenue. Aujourd’hui, nous pouvons affirmer avoir dépassé la phase d’urgence suite au cyclone, maintenant nous allons nous engager dans une phase de reconstruction comme l’a dit le président de la République, Emmanuel Macron, donc tout ce qu’on espère au niveau de l’IEDOM, c’est que Mayotte puisse être reconstruite et que cela puisse apporter des opportunités aux entreprises implantées sur ce territoire, dans le cadre de cette reconstruction qui est soutenue par l’Etat et le Département.

F.I. : Les entreprises enregistrent une absence d’activité de 2,5 à 3 mois en 2024, quel est l’impact réel sur l’économie locale ?

F.M.P. : Ce qui est clair c’est que nous avons eu une baisse du chiffre d’affaires forcément dans la mesure où les entreprises n’ont pas pu travailler et réaliser le chiffre d’affaires qu’elles espéraient. En tous les cas, dans l’enquête de conjoncture que nous menons auprès des entreprises, nous constatons une baisse de 10 points de notre indicateur. Cela signifie naturellement une baisse du chiffre d’affaires ! Pour l’instant nous n’en avons pas connaissance, il va nous falloir patienter jusqu’à recevoir les bilans et l’analyse qui en sortira, ce qui ne sera possible qu’après le 30 juin 2025.

F.I. : Vous avez fait état de trésorerie artificielle pour les entreprises locales, à quoi faites-vous allusion précisément ?

F.M.P. : Le point que vous soulevez a effectivement été évoqué au cours de notre conférence de presse. En effet, à la fin de l’année 2024, nous nous sommes aperçus que l’existence d’encours de trésorerie dans les banques au niveau des entreprises relativement importants. Nous les qualifions d’artificiels en ce sens qu’ils sont probablement différés, beaucoup d’entreprises ayant bénéficié en fin d’année de reports, notamment d’échéances bancaires, de reports d’échéances sociales ou fiscales. Aujourd’hui une trésorerie existe dans certaines entreprises, mais à la reprise effective, ces différents paiements bancaires ou fiscaux vont sensiblement diminuer ces encours de trésorerie actuellement disponibles.

F.I. : Il y a une idée reçue à Mayotte selon laquelle les banques locales n’accompagnent pas assez les entreprises, qu’en est-il vraiment ?

F.M.P : Sur l’année 2024, les chiffres démontrent une augmentation des encours bancaires, notamment sur les entreprises, les banques locales soutiennent effectivement l’effort d’investissement et l’effort économique auprès des entreprises mahoraises. Simplement, je dirai qu’il est impératif que les entreprises qui rencontrent des difficultés de financement auprès de leurs banquiers, structurent mieux leurs dossiers avant d’aller se présenter à eux, c’est indispensable ! Quand elles sont toutes petites, elles peuvent par ailleurs se faire aider, et de toutes les façons, en cas de difficultés de financement, il faut savoir que nous à l’IEDOM sommes médiateurs du crédit et nous pouvons intervenir en cas de nécessité dans ce cadre-là. Mais de toutes les façons, au niveau économique, le monde bancaire sur la place est relativement dynamique au même titre que les entreprises qui restent implantées sur l’île.

F.I. : Le prêt à taux zéro annoncé par le gouvernement, s’annonce pour beaucoup comme étant le sesame, comment cela va-t-il se passer ? Qui y a droit et qui n’en a pas ? 

F.M.P. : En réalité, il s’agit d’un prêt à taux zéro Mayotte, parce que c’est un dispositif qui existe ailleurs, ici il s’agit de quelque chose de particulier mise en place pour l’île compte tenu de la situation qui a suivi le cyclone Chido. Toutes les banques locales ont signé la convention avec le Fonds de Garantie Habitat Social de Mayotte, donc désormais chaque citoyen peut s’adresser à son banquier, tout en sachant qu’il y a des conditions à remplir en vue d’obtenir ce prêt. Il vise à la reconstruction de l’habitat pour les particuliers. Tout un chacun peut s’adresser à son banquier, il suffit de se présenter auprès de votre guichet et vos conseillers bancaires vous recevront pour examiner votre éligibilité et vous expliqueront les conditions d’attribution de ce prêt.

Comores : des familles sinistrées à Moroni à cause des intempéries

Comores : des familles sinistrées à Moroni à cause des intempéries
Les pluies ont causé d’importantes inondations à Grande Comore en ce début de semaine.

Des zones de Moroni ont été inondées en raison des fortes pluies qui s’abattent sur l’île de la Grande Comore, en particulier la partie sud. Des phénomènes causés, selon la direction de la météorologie, par la transition du Kashkazi au Kusi. 

Contrairement aux autres îles de l’Union des Comores, la Grande Comore est secouée depuis la nuit du 4 mai par de fortes pluies. Ce mardi, celles-ci ont déclenché des crues dans de nombreuses zones identifiées comme inondables, à cause des cours d’eau qui y sont localisés. « Le soir, il pleuvait tellement avec des éclairs et des tonnerres vers 1h du matin. Même me rendre aux toilettes, j’avais peur. Quand j’y suis allée, j’ai dû rester pendant plus de 5 minutes après avoir terminé mes besoins avant de regagner ma chambre. J’ai passé une nuit horrible« , a témoigné Fatima, qui vit au sud de la capitale, Moroni. Mardi matin, la circulation routière était affectée même au centre de la ville. Une route très fréquentée située près du port était inondée, obligeant les automobilistes à abandonner un des deux sens, selon de nombreuses vidéos partagées via les réseaux sociaux par les riverains.

Jusqu’à 13h, aucun bilan n’a fait état d’importants dégâts matériels. Toutefois, la direction générale de la sécurité civile (DGSC), a déclaré par voie de communiqué de presse, qu’elle était en train de venir en aide aux familles sinistrées, sans donner des chiffres. « Les agents de la direction générale de la sécurité civile sont actuellement sur le terrain pour assister et reloger les familles affectées. En collaboration avec le croissant rouge comorien, la sécurité civile prépare un soutien matériel pour prendre en charge ces familles« , indique le communiqué, lequel ajoute que la situation météorologique perdurerait jusqu’à la fin de la semaine. La DGSC a aussi précisé que deux zones de Moroni étaient touchées, notamment le sud et le nord. En dehors de la capitale, c’est à Vuvuni, l’une des villes qui ont un passé douloureux avec les inondations, ainsi que Mitsoudje, d’où est originaire le président Azali, qui pour l’heure sont affectées. Débordement de rivière pour le premier cas et crue dans un cours d’eau dénommé Maithara, pour Mitsoudjé.

Éviter les zones inondables

Du côté de la direction de la météorologie des Comores, les explications ne manquent pas et on se veut rassurant. « Actuellement, on est sur le point de passer d’une période estivale, connue sous le nom de Kashkazi à Kusi, l’hiver. Cette transition engendre certains phénomènes météorologiques à l’instar des pluies localisées. Dans notre cas, on assiste à des pluies qui se concentrent sur la Grande Comore, plus particulièrement dans la partie sud de l’île« , a indiqué un responsable selon qui les pluies devraient connaître, à partir de ce mercredi, une baisse en intensité. Cependant, les vents ne s’estomperaient pas. « Les vents soufflent à une vitesse qui va de 20 à 30K/h, et peuvent s’intensifier jusqu’à 40km/h tout au long de la semaine« , rapporte le service météorologique. A propos des mesures à adopter en cette période, la population est invitée à rester loin des zones inondables, à faire des stockages d’eau et pour les usagers de la route, à rouler avec prudence. Dans ses conseils, la direction générale de la sécurité civile déconseille aux citoyens de traverser en voiture et à pied les lits des rivières, quand bien même aucune dégradation n’est signalée.

Les mêmes précautions ont été adressées à ceux qui envisageaient de prendre la mer. D’ailleurs, les liaisons des vedettes entre Moheli et la Grande Comore étaient suspendues à cause des conditions météorologiques. Il faut noter que l’année dernière, durant la même période, les Comores avaient été sévèrement touchées par des inondations meurtrières. En l’espace de 10 jours, les trois îles ont enregistré des dégâts considérables. A l’époque, un document cadre présenté aux partenaires extérieurs du pays et au corps diplomatique, avait chiffré en besoin urgent la somme de 1.235 milliards de francs, soit 2.5 millions d’euros. Ce montant devait permettre la mise en place du plan d’urgence multi-sectoriel. Car en plus des trois décès enregistrés et des 14 blessés, sans oublier la personne portée disparue, depuis avril 2024, jusqu’à nos jours, on avait répertorié 149 familles déplacées, 66.835 personnes sinistrées, dont 23.848 à la Grande Comore.  La DGSC a également comptabilisé 1.117 habitations submergées, 27 citernes contaminées et 16 maisons couchées. En tout, 30 localités avaient été touchées par les intempéries du 26 avril dernier. En tout cas, après trois jours de fortes pluies, localisées seulement à la Grande Comore, aucune alerte inquiétante n’a été lancée. Mais il faudra patienter jusqu’à la fin de la semaine puisqu’avec le dérèglement climatique, les prévisions peuvent changer à tout moment.

Un programme pour relancer les cocotiers à Mayotte

Un programme pour relancer les cocotiers à Mayotte

Ce vendredi, une réunion de travail s’est tenue dans les locaux de la direction des Services Techniques de la Ville de Dembéni afin d’évoquer et de planifier le projet intitulé « Programme cocotier », qui vise à replanter massivement cette plante fortement touchée par le cyclone Chido sur l’ensemble du territoire. La mise en œuvre de cette opération sera assurée par la Ville de Dembéni via son Service Agriculture, de la Direction des Ressources Terrestres et Maritimes (DRTM) et le Lycée de Coconi.

Le 10 mai, vivez le Festival « O’ Cœur de la Culture » à Longoni

Le 10 mai, vivez le Festival « O’ Cœur de la Culture » à Longoni

L’association Regard du Cœur donne rendez-vous le 10 mai 2025, de 8h à 18h, sur le terrain de football de Longoni, pour son grand festival « O’ Cœur de la Culture ». Fondée par Zhoura Assani, l’association accompagne plus d’une centaine de jeunes et vous invite à une journée festive, ouverte à tous. Au programme : deux tombolas, un défilé de mode à 12h, des prestations de debaa et de chigoma, ainsi que des discours officiels. Une occasion de célébrer la culture locale, de se rassembler et de soutenir une initiative porteuse de sens.

« Mamoudzois(e) » en tête de la consultation citoyenne sur le gentilé

« Mamoudzois(e) » en tête de la consultation citoyenne sur le gentilé

Une consultation citoyenne organisée par le Conseil municipal des Jeunes de Mamoudzou a permis aux habitants et non-résidents de se prononcer sur le futur gentilé de la commune. Deux propositions étaient soumises au vote : « Mamoudzois(e) » et « Mamoudzien(ne) ». Selon un communiqué de presse de la Ville de Mamoudzou en date du 5 mai, 741 votes ont été enregistrés : 402 pour « Mamoudzois(e) », 339 pour « Mamoudzien(ne) ». Chez les habitants de Mamoudzou, 312 voix se sont portées sur « Mamoudzois(e) », contre 272 pour « Mamoudzien(ne) ». Du côté des non-résidents, 90 voix ont été exprimées en faveur de la première option, contre 67 pour la seconde. Les résultats doivent maintenant être examinés par le Conseil municipal des Jeunes, puis par la commission des services à la population. Une délibération finale est prévue lors du conseil municipal du 4 juillet 2025.

La “congestion” du fret aérien à Mayotte impacte les acteurs économiques selon la Fedom

La “congestion” du fret aérien à Mayotte impacte les acteurs économiques selon la Fedom

Les projets de transformation du port de Longoni et le nouvel aéroport pourraient donner un nouvel élan économique à Mayotte. Deux projets qui pourraient lui permettre de se positionner dans le canal du Mozambique. Toutefois , la Fédération des entreprises d’outre-mer souligne dans sa lettre hebdomadaire “la situation inquiétante de « congestion » du fret aérien qui impacte de nombreux opérateurs économiques de l’île , du fait notamment à la suspension de l’autorisation d’exploitation des très gros porteurs tels que les Boeing 777-300 ER. Au-delà des enjeux autour de la nouvelle piste, il y a des travaux qui doivent être menés urgemment sur la piste afin qu’elle retrouve sa capacité à accueillir des gros porteurs type B777 qui amènent un volume de fret aérien unique.”

Un barrage et des affrontements entre Combani et Miréréni dimanche soir

Un barrage et des affrontements entre Combani et Miréréni dimanche soir

Un barrage a été installé entre Combani et Miréréni au niveau du pont de Miréréni ce dimanche 4 mai vers 21 heures. Des poubelles avaient été disposées au milieu de la route. Les gendarmes qui sont intervenus ont fait face à une trentaine d’individus. Après quelques affrontements, ils ont été dispersés par des grenades. Les heurts sont fréquents entre ces deux villages où des tensions intervillages existent. La gendarmerie ne fait pas état de dégâts ni de dégradations.

Comores : le pays chute à la 71ème place, selon RSF

Comores : le pays chute à la 71ème place, selon RSF

L’Union des Comores a perdu quatre places cette année et reste au niveau de la région de l’Océan indien, derrière les Seychelles et l’île Maurice. Le président du syndicat national des journalistes comoriens a appelé à la fin des intimidations exercées sur les professionnels.

Le monde entier a célébré ce samedi 3 mai 2025, la journée mondiale de la presse, placée cette année sous le thème : l’impact de l’intelligence artificielle sur la liberté de la presse et des médias. Comme toujours à la veille, Reporters sans frontières publie un classement qui évalue l’état de la liberté de la presse dans 180 pays. S’elles sont mieux notées que d’autres pays voisins, à l’instar de Madagascar, classée à la 113ème position, les Comores ont tout de même dégringolé dans le classement en perdant 4 bonnes places. 75ème, l’an dernier, l’Union des Comores se retrouve à la 71ème place. Les facteurs derrière cette chute pas si drastique encore moins significative, selon l’Ong Rsf, sont au nombre de trois. « La baisse de 5 points du score économique du pays, qui montre que les conditions économiques du secteur se sont légèrement dégradées l’an passé. Le pays a aussi connu une baisse de 4,9 points du score social du pays, qui montre que traiter de certains sujets sociétaux reste difficile« , a détaillé, le bureau d’Afrique de Reporters sans frontières. Notons que les scores attribués aux pays sont le fruit d’une enquête que Rsf mène auprès de ses collaborateurs. Ceux-ci sont chargés de répondre à une série de questions sur la liberté de la presse au cours de l’année qui vient de s’écouler. Il faut noter que les arrestations de journalistes aux Comores restent encore courantes. En 2024, des confrères ont fait de la garde à vue, pendant que d’autres sont allés jusqu’en prison avant d’être liberés. Pas plus tard que le 29 janvier, notre collaborateur, par ailleurs correspondant de l’agence de presse Reuters a passé 24h en garde à vue pour un article sur la succession d’Azali Assoumani.

A la gendarmerie

Si les journalistes ont pour la première fois été autorisés à organiser leur marche dans la capitale, dimanche, ce qui n’a pas été possible les années précédentes, cela ne signifie pas pour autant qu’ils exercent dans des meilleures conditions. Dans son discours prononcé, samedi, à la place de l’indépendance, à l’occasion de la journée mondiale de la presse, le président du syndicat comorien des journalistes, Ahmed Bacar a déploré les intimidations que beaucoup subissent.  » Nous dénonçons fermement la censure et les intimidations dont sont victimes, au quotidien, les journalistes exerçant dans les médias publics. Ces pressions poussent malheureusement certains à s’auto-censurer, par crainte de licenciement par leur direction. Des confrères passent des nuits en garde à vue dans des affaires qui peuvent être réglées par le conseil national de la presse de l’audio-visuel. On se demande à quoi sert d’avoir ce Cnpa, l’instance de régulation si, à la première occasion, c’est la gendarmerie et la justice qui prennent le relais« , s’interroge le président du Snjc. La rédactrice en chef du quotidien La Gazette des Comores abondera dans le même sens et exige plus de liberté. «  Les autorités doivent comprendre qu’un journaliste a le droit d’exercer librement sans intimidation, ni censure. Car malheureusement il se trouve qu’aujourd’hui à la moindre erreur ou si une information relayée ne plaît pas à tel, le journaliste reçoit directement des menaces au pire une arrestation et tout. Et ça ne nous fera pas évoluer. Il faut que les autorités sachent qu’en cas de délit de délit de presse, le Cnpa est là« , a insisté, Andjouza Abouheir, qui en 2023 avait été jugée pour avoir relayé un discours alors qu’elle était numéro deux du syndicat.

Précarité

En plus des pressions, les journalistes exerçant aux Comores doivent travailler alors que bon nombreux d’entre eux, n’ont pas suivi des formations. «  Ainsi, nous demandons l’organisation de formations de recyclage pour les professionnels, ainsi que des formations destinées aux jeunes qui embrassent ce métier. La presse doit être soutenue afin de pouvoir financer ces formations, indispensables pour garantir un traitement équitable de l’information et pour assurer le respect de l’éthique et de la déontologie journalistique« , a plaidé, le président de la principale organisation syndicale des journalistes comoriens, restés au pays. Ahmed Bacar, n’a pas non plus manqué de réclamer le soutien du gouvernement au profit des médias privés surtout.  » Les subventions d’État vont en priorité aux médias publics et proches du régime, alors que les médias privés ont bien souvent du mal à rémunérer leurs journalistes. Ce qui contribue à alimenter l’information partisane et rémunératrice, comme le publireportage« , a souligné, le président du Snjc. Une réalité pas seulement comorienne mais également continentale. Dans son classement 2025, Reporters sans frontières, regrettait que les médias restent concentrés entre les mains de quelques groupes privés proches du pouvoir ou de personnalités aux intérêts politiques, compromettant ainsi l’indépendance des rédactions.  » Cette situation accroît la pression sur les rédactions, poussées à l’autocensure par crainte de perdre ces financements« ,
alertait l’Ong.

Mlezi Maore accompagne les enfants non-scolarisés “vers l’école normale”

Mlezi Maore accompagne les enfants non-scolarisés “vers l’école normale”
Mlezi Maore gère trois lieux d’accueil de jour pour les enfants non-scolarisés.

À Mayotte, des milliers d’enfants ne sont pas scolarisés. Pour pallier le manque de places dans les établissements, Mlezi Maore accueille une soixantaine d’enfants au sein de trois centres, pour les former à se retrouver un jour sur les bancs de l’école.

Enfants aux pupitres et professeur au tableau, le local de Mlezi Maore, à Tsoundzou 1, pourrait se confondre avec une salle de classe. Pourtant, ce lieu d’accueil n’est pas une école, mais bien un lieu pour accompagner les jeunes non scolarisés. “Notre objectif c’est de les sortir vers l’école normale, l’école de la République”, explique Onroufiati Bacar, cheffe de service du lieu d’accueil de jour de l’association, ajoutant que le centre connaît une très forte demande. Une structure qui s’est hissée parmi les 45 finalistes 2025 du dispositif La France s’engage. L’école associative a été sélectionnée parmi 441 dossiers pour participer à un bootcamp à Paris du 20 au 22 mai, où chaque finaliste devra faire un pitch de trois minutes.

Une reconnaissance qui montre l’utilité de l’accueil de jour, selon Hugues Makengo, directeur de l’association Mlezi Maore : “Cela permet aussi de socialiser les enfants, de prendre l’habitude de se rendre en cours, d’avoir un rythme.” De 8h à 16h chaque jour de la semaine, une vingtaine d’enfants de 6 à 11 ans sont accueillis par leur professeur Anfouanlou Saïfi, qui ce jour-là leur apprend à lire l’heure. “Il y a des enfants qui n’ont jamais été scolarisés, qui n’ont pas le niveau, des niveaux différents, il faut adapter à chaque fois”, explique-t-il face à sa classe aux multiples tranches d’âges. Majoritairement originaires des Comores, les enfants attendent parfois un à deux ans pour rejoindre le milieu scolaire. “Le maximum qu’on a eu c’est quatre ans d’attente”, détaille Onroufiati Bacar. Une attente dûe au manque de places dans les 221 écoles, 22 collèges et 11 lycées de l’île.

24 enfants inscrits en 2024

Si l’accès au collège est plutôt fluide, le Casnav (centre académique pour la scolarisation des enfants allophones nouvellement arrivés) ayant des commissions d’affectation entre 3 et 5 fois par an, celui à l’école élémentaire est plus compliqué. Les communes gérant les inscriptions au 1er degré, certaines exigent parfois des documents comme un passeport, titre de séjour, extrait d’acte de naissance ou encore justificatif de domicile, difficiles à fournir pour les parents généralement issus de l’immigration.

En 2024, les trois lieux d’accueil de jours de Mlezi, accueillant une vingtaine d’enfants chacun, ont affecté 24 enfants en milieu scolaire, dont 8 au collège, 14 à l’école élémentaire à Mamoudzou, et deux à l’école élémentaire à Tsingoni et Chirongui. Un rapport de la Chambre régionale des comptes pointait d’ailleurs du doigt la Caisse des écoles de Tsingoni pour la quantité de pièces justificatives non réglementaires demandées, soupçonnant des pratiques visant à prioriser les ressortissants français. De son côté, le maire de la commune, Issilamou Hamada, maintient que cette exigence avait pour but de prioriser les enfants résidant dans sa commune après que de fausses attestations d’hébergement aient été utilisées. Il réfute toute discrimination en raison des origines et affirme avoir inscrit tous ceux l’ayant demandé pour la prochaine rentrée.

5.000 voire 9.500 enfants non-scolarisés

Selon l’étude “Non-scolarisation et déscolarisation à Mayotte: dénombrer et comprendre”, parue en 2023 et menée par Gilles Séraphin et Tanguy Mathon Cécillon, 2.263 enfants étaient sur les listes d’attente des communes pour intégrer le 1er degré. Au total, au moins 5.000, voire 9.500 enfants n’étaient pas scolarisés au moment de cette étude.

“Je ne pense pas que c’est un manque de volonté, mais un manque de moyens”, estime Hugues Makengo, dont l’association accompagne les familles dans les démarches d’inscription et suit l’enfant jusqu’à ce qu’elles aboutissent. Il reste néanmoins convaincu que chaque enfant doit être scolarisé : “Il ne nous est pas possible d’imaginer que des enfants ne soient pas scolarisés, d’autant plus qu’on sait que l’éducation est l’arme la plus puissante contre les violences, contre le chômage.”

Le collège de Labattoir reçoit le chanteur André-Marie Tala pour son École Ouverte

Le collège de Labattoir reçoit le chanteur André-Marie Tala pour son École Ouverte
André-Marie Tala a joué ses chansons devant les élèves tout en leur racontant les défis qu’a comporté son propre parcours.

Le collège Boueni Mtiti de Labattoir reçoit en ce moment le chanteur français d’origine camerounaise André-Marie Tala pour son École Ouverte. Non-voyant depuis l’âge de 15 ans, il est notamment venu rappeler aux collégiens « qu’il ne faut jamais abandonner face aux difficultés de la vie ».

« Bien qu’il ait perdu la vue à l’âge de 15 ans, André-Marie Tala a réussi malgré tout à devenir un chanteur de renommée internationale. C’est un exemple très positif de résilience pour les collégiens de Mayotte », a déclaré Victor Bakam, le principal du collège Boueni Mtiti de Labattoir. Chido a en effet encore détérioré les conditions de vie déjà difficiles de la plupart des élèves de ce collège de Petite-Terre dont beaucoup sont issus du quartier très précaire de La Vigie. Avec la venue d’André-Marie Tala pour les deux semaines de l’École Ouverte, ils bénéficient ainsi d’un enseignement culturel et ludique grâce à la musique.

Mayotte n’est pas un territoire inconnu pour le chanteur puisque c’est la troisième fois qu’il y vient, toujours dans le cadre d’un partenariat avec le collège de Labattoir. « Les enfants de Mayotte ont subi une terrible épreuve avec le cyclone Chido, mais je suis venu leur montrer qu’on peut toujours trouver le moyen de se reconstruire quelques soient les difficultés qu’on traverse », a affirmé le chanteur à l’issu de son atelier de vendredi dernier. « Après avoir perdu la vue, j’ai trouvé un métier que j’étais susceptible d’exercer malgré mon handicap et j’ai travaillé la guitare 18 heures par jour pour y arriver », a-t-il ajouté. Un discours encourageant qu’il a dispensé aux collégiens tout au long de la semaine dernière entre deux chansons.

« Mayotte restera debout »

Parmi toutes les chansons qu’André-Marie Tala a chanté aux collégiens, en français et en langue camerounaise, leur préférée a incontestablement été « Mayotte debout ». Composée spécialement pour redonner du courage et de la motivation aux élèves de notre île, son rythme joyeux et entraînant a particulièrement séduit les collégiens. Ceux-ci ont repris en cœur les paroles « Mayotte ne peut pas tomber, Mayotte restera debout » au son de la guitare du chanteur créant une atmosphère festive au sein de l’établissement.

Incitant les élèves à révéler ce qu’ils souhaitaient faire dans la vie, André-Marie Tala les a encouragés à ne jamais abandonner leurs rêves. « Le mot « abandonner » ne doit pas faire partie de votre vocabulaire », a martelé l’artiste, qui donnera un concert à Berlin le 28 juin prochain.

Mayotte Hebdo de la semaine

Mayotte Hebdo n°1116

Le journal des jeunes