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Un office de tourisme inauguré à M’tsamboro

Un office de tourisme inauguré à M’tsamboro
Le nouvel office de tourisme doit permettre de mettre en avant les sites touristiques du Nord, comme l’îlot Choizil.

La communauté de communes du Grand Nord de Mayotte a inauguré son office de tourisme à Mtsamboro. Les clés ont été remises à Chafika Mohamed. Soutenu par l’ADTM, ce nouvel espace vise à mieux accueillir les touristes, valoriser le territoire et accompagner les acteurs, conformément aux objectifs du Code du tourisme.

La communauté d’agglomération du Grand Nord de Mayotte (CAGNM) a inauguré son office de tourisme à M’tsamboro, une commune située face à l’îlot Choizil, joyau naturel emblématique de la région. Très prisé des visiteurs pour ses eaux turquoises et ses paysages préservés, l’îlot Choizil incarne le potentiel touristique du nord de l’île.

Un office de tourisme inauguré à M’tsamboro
Chafika Mohamed a reçu les clés du nouvel office de tourisme du Grand Nord, inauguré à M’tsamboro.

C’est dans cette dynamique que s’inscrit l’ouverture de ce nouvel espace, destiné à structurer l’accueil, l’information et la valorisation des sites touristiques. La remise officielle des clés à Chafika Mohamed, présidente de l’office de tourisme du Grand Nord, marque une étape importante pour le développement local.

Accompagner les initiatives locales

« C’est un moment symbolique et heureux. Les acteurs vont enfin avoir leur lieu pour avancer dans leur activité », a souligné l’Agence de Développement du Tourisme de Mayotte (ADTM), partenaire du projet.

Outre la mise en valeur de sites emblématiques comme l’îlot Choizil, l’office aura pour mission d’accompagner les initiatives locales, d’informer les visiteurs et de soutenir une dynamique touristique durable.

Conformément au Code du tourisme, chaque territoire doit se doter d’un outil pour encadrer son activité touristique. Avec cette inauguration, le Grand Nord se dote enfin du sien. Un pas de plus pour initier encore davantage son attractivité.

Une maison de santé ouvre à Passamainty

Une maison de santé ouvre à Passamainty
À Passamaïnty, une maison de santé a été inaugurée pour renforcer l’information et la prévention, dans un contexte de manque de médecins à Mayotte. Photo : Mairie de Mamoudzou

Soutenue par l’ARS et les services de la mairie de Mamoudzou, une maison de santé a été inaugurée jeudi dernier à Passamaïnty. Dans un contexte de désert médical persistant à Mayotte, cette structure vise à faciliter le parcours de soin et à améliorer l’accès à la santé pour les habitants du quartier.

« C’est une fierté et un accomplissement. C’est une aide supplémentaire pour le quartier de Passamaïnty, là où nous habitons », affirme Allan Javaudin, infirmier à Mayotte depuis huit ans. Jeudi dernier, à Passamainty, dans la commune de Mamoudzou, a eu lieu l’inauguration officielle de la maison de santé, située au 608 route de Vahibé, en présence de Hadia Madi Assani, élue à la ville de Mamoudzou.

Une maison de santé ouvre à Passamainty
La maison de santé pourra accueillir cinq infirmiers, un podologue, une esthéticienne et un ostéopathe, avec une attention particulière portée à la prévention du diabète.

Ce projet est né à l’initiative de Clément Pesqueira, co-président de Passamaïnty en santé, il explique : « Avec ma collègue podologue, nous devions libérer nos anciens cabinets. Nous nous sommes alors dit qu’il fallait travailler ensemble. La chance que nous avons eue, c’est de trouver des locaux disponibles. »

Faire venir un médecin à terme

Aujourd’hui, huit bureaux sont aménagés. La maison de santé pourrait accueillir cinq infirmiers, un podologue, une esthéticienne et un ostéopathe. À terme, l’objectif est également de pouvoir y intégrer un médecin. « Le but, c’est de rendre le local attractif avec des professionnels de santé, et permettre, à terme, l’installation d’un médecin », précise Clément Pesqueira.

La structure souhaite orienter ses actions en priorité vers les patients atteints de diabète, une pathologie particulièrement répandue sur l’île. « Il faut essayer de répondre à cette demande. De nombreux cabinets s’ouvrent. Avec le temps, la santé progresse », ajoute Allan Javaudin, impliqué dans le projet.

Ce nouveau lieu de soins représente un défi pour le 101e département français, qui reste l’un des plus grands déserts médicaux du territoire national.

Une crèche municipale bientôt inaugurée à Sada

Une crèche municipale bientôt inaugurée à Sada

La commune de Sada va inaugurer officiellement sa crèche municipale, située à Sada Bandrani proche du collège et de l’école Sada 2, le vendredi 13 juin. Cet équipement d’une capacité d’accueil de 46 berceaux minimum, sera ouvert aux familles à compter de septembre 2025. Il s’agit de la première crèche municipale de cette envergure à Sada, un projet répondant aux besoins pressants en matière de garde d’enfants sur le territoire. Cette crèche a été pensée autour de trois sections (bébés, moyens, grands), dans des espaces climatisés et adaptés à chaque âge. L’équipe est composée de professionnels diplômés : puéricultrices, éducateurs de jeunes enfants, auxiliaires, agents petite enfance, techniciens de surface et agents de sécurité.

Mayotte présente à Cannes et de potentielles avancées pour le cinéma mahorais

Mayotte présente à Cannes et de potentielles avancées pour le cinéma mahorais

À l’occasion de la 78ème édition du Festival de Cannes, qui s’est tenue du 13 au 24 mai, Zouhourya Mouayad Ben, 4e vice-présidente du Conseil départemental de Mayotte, en charge de la culture, du sport et de la jeunesse, et présidente de l’Office Culturel Départemental (OCD), a représenté le territoire mahorais lors d’une table ronde sur le thème : « 27 propositions pour le financement du cinéma. » Dans son intervention, la vice-présidente a rappelé que Mayotte était le seul territoire français à ne pas bénéficier d’une convention triennale avec le Centre national du cinéma et de l’image animée (CNC) et le Ministère de la Culture. Son discours a permis de relancer les discussions entre le CNC, la Direction des Affaires Culturelles (DAC) de Mayotte et l’OCD. Ces échanges ont pour objectif la signature d’une première convention triennale, visant à structurer durablement le soutien au secteur cinématographique et audiovisuel de Mayotte. Ainsi, des projets concrets sont à l’étude, tels que la réhabilitation de la salle Alpa Joe à Mamoudzou, gravement endommagée par le cyclone Chido, pour un montant estimé à 900.000 euros et la mise en place d’un cinéma itinérant dans les communes non équipées, avec un budget prévisionnel de 250.000 euros.

Le maire de Mamoudzou salue le travail du recteur Jacques Mikulovic

Le maire de Mamoudzou salue le travail du recteur Jacques Mikulovic

À l’occasion du départ prochain du recteur Jacques Mikulovic de l’académie de Mayotte, la Ville de Mamoudzou tient à “saluer son engagement pour la jeunesse de notre territoire.” Grâce à un travail partenarial étroit entre le rectorat et la Ville, de nombreux projets concrets ont été mis en place au service des élèves et de la réussite éducative. Parmi eux, le développement du numérique éducatif dès la maternelle, symbole d’une école innovante et tournée vers l’avenir. Le maire de Mamoudzou, Ambdilwahedou Soumaïla, salue “son engagement, dans un contexte post-Chido extrêmement difficile, qui a contribué à la réouverture rapide des écoles et la reprise des cours.”

Le projet de réseau de transport en commun du Département avance

Le projet de réseau de transport en commun du Département avance

Suite à l’attribution des marchés pour l’exploitation et la gestion du réseau de transport en commun interurbain, un candidat non retenu avait initié une procédure en référé auprès du tribunal administratif afin de contester la décision du Département.

Par une décision rendue le 27 mai 2025, le tribunal administratif a rejeté la requête, confirmant que la procédure d’attribution des marchés publics a été menée dans le strict respect du Code des marchés publics.

“Cette étape franchie, la préparation de la mise en service du réseau composé de 7 lignes (5 en Grande Terre, 2 en Petite Terre) peut désormais commencer”, annonce le Département. Dans les prochains mois, les entreprises titulaires des marchés procéderont au recrutement de leurs équipes, à la finalisation du choix des arrêts et des horaires de passage, à l’acquisition et à l’acheminement de nouveaux bus.

Les Mahorais pourront ainsi “bénéficier, d’ici la fin de l’année 2025, d’un réseau de transport moderne, accessible et attractif, avec des prix abordables pour tous, quelle que soit leur situation sociale”, souligne le Département.

Le lagon de Mayotte mis en avant à la Conférence des Nations Unies sur l’Océan

Le lagon de Mayotte mis en avant à la Conférence des Nations Unies sur l’Océan
Cette semaine, le grand public découvre le lagon mahorais.

Le département de Mayotte est présent à la Conférence des Nations Unies sur l’Océan (UNOC) qui se tient à Nice en ce moment jusqu’au 13 juin. Cette semaine est consacrée à l’accueil du grand public, mais à partir de ce week-end les représentants politiques dont le président du conseil départemental Ben Issa Ousseni participeront à l’événement.

Depuis mardi 3 juin, des représentants du monde marin à Mayotte sont présents à la Conférence des Nations Unies sur l’Océan à Nice pour représenter l’archipel en compagnie du conseil départemental. L’objectif ? “Présenter l’aspect exceptionnel du lagon de Mayotte et de l’intérêt de le préserver”, souligne Mohamed Issouf, chargé du projet Unoc (United nations Ocean conference) au conseil départemental. La délégation a répondu à l’invitation du ministère des Outre-mer et siège au pavillon “Trois Océans” avec d’autres territoires français d’Outre-mer, les Terres australes et antarctiques françaises (Taaf) et La Réunion.

Le lagon de Mayotte mis en avant à la Conférence des Nations Unies sur l’Océan
Le planeurs sous-marins qui fournit des données sur le volcan Fani Maore est exposé.

Au programme, expliquer les spécificités du lagon et du littoral mahorais à travers des échanges sur le stand et des conférences. Le 3 juin, premier jour de l’Unoc, une intervention a été consacrée au Fani Maore, le volcan sous-marin situé à 50 km au large de Petite-Terre. Les planeurs sous-marins autonomes de la société Alseamar-Alcen ont été présentés. “Ils permettent de visiter le site du volcan, faire le relevé en termes de composition de gaz, de quantité et de température et de faire des cartographies. Ensuite, ces données sont remontées aux scientifiques du Revosima”, explique Mohamed Issouf.

Intégrer le lagon au patrimoine de l’Unesco

Une conférence a aussi été organisée sur le projet de faire entrer le lagon de Mayotte au patrimoine de l’Unesco, cela offrirait une reconnaissance internationale de la biodiversité exceptionnelle du lagon. Des sujets davantage géopolitiques seront abordés, par exemple , “Mayotte, joyau stratégique et écologique de l’Indopacifique », une réflexion sur l’économie bleue et le positionnement géopolitique de Mayotte dans la région. L’art est aussi au rendez-vous, notamment avec Ligne d’eau une création sonore et vidéo en immersion dans le lagon, du musicien, ingénieur du son et apnéiste Nicolas Judelewicz.

Ces jours-ci, l’événement s’adresse au grand public. Les spectateurs venus à Nice sont souvent surpris de découvrir le lagon de Mayotte. “Ils sont émerveillés de voir autant de biodiversité, ils demandent si ce n’est pas créé à partir de l’intelligence artificielle”, s’amuse Mohamed Issouf. Beaucoup de questions des spectateurs sont liées à Chido. “C’est aussi l’occasion d’expliquer le rôle protecteur qu’a pu jouer la mangrove et le récif pour limiter les dégâts”, raconte-t-il. “Les gens ne connaissent Mayotte qu’à travers les crises, la question de l’immigration, mais ils ne connaissent pas l’existence de la double barrière de corail ou encore le fait qu’un quart des mammifères marins sont présents à Mayotte”, observe-t-il.

La Conférence des Nations Unies sur l’Océan se tient en deux parties, la première qui se déroule actuellement est à destination du grand public. Une deuxième séquence commence le 7 juin, il s’agit d’une “ semaine onusienne consacrée à la diplomatie autour de l’océan”, indique le chargé de projet Unoc. Le président du conseil départemental Ben Issa Ousseni sera présent avec une délégation de maires de Mayotte. Il participera notamment à une conférence sur le recul du trait de côte et l’adaptation au changement climatique en présence de chefs d’Etats. L’Unoc qui vise à aboutir à un accord entre les différents Etats pour protéger l’Océan est co-présidé par Thani Mohamed-Soilihi, le ministre de la Francophonie et des partenariats internationaux.

Chido : un « double traumatisme pour la population de Mayotte » selon une psychiatre du CHM

Chido : un « double traumatisme pour la population de Mayotte » selon une psychiatre du CHM
Le colloque organisé par le pôle santé mentale du CHM s’est tenu ce mercredi dans l’hémicycle du conseil départemental

Mercredi dernier, le pôle santé mentale du CHM a organisé un colloque pour revenir sur les conséquences psychologiques liées au passage du cyclone Chido six mois après l’événement. Ne mâchant pas ses mots, Virginie Briard, la cheffe du service de pédopsychiatrie du CHM, a parlé d’un « double traumatisme » pour la population : l’évènement en lui-même, mais aussi la manière dont il a été géré par l’Etat.

La santé mentale a beau avoir été déclarée « grande cause nationale 2025 » par le président de la République, elle n’en reste pas moins l’objet de nombreux tabous et d’une grande méconnaissance au sein de la population. Comme l’a rappelé la pédopsychiatre Virginie Briard, au cours du colloque sur les conséquences psychologiques liées au passage de Chido, « la folie » est encore liée dans l’esprit de la population à une manière d’échapper aux conventions socialement acceptées et, par un raccourci simpliste, à des comportements violents. Cette conception, quoique dépassée depuis belle lurette par la psychiatrie, est héritée du Moyen-Age et reste encore prégnante dans les mentalités du 21ème siècle. La psychiatre rappelle pourtant que tout le monde est susceptible de vivre des problèmes liés à la santé mentale au cours de sa vie. C’est encore plus net chez les jeunes chez qui la crise du Covid est venue fragiliser l’appareil psychique. En outre, parler de santé mentale, ce n’est pas obligatoirement parler de « folie ». La santé mentale se définit tout simplement comme « un état de bien-être mental permettant de pouvoir affronter sereinement les aléas de la vie ».

Un psycho-traumatisme collectif

Par sa violence et l’état de dévastation dans lequel il a laissé l’île après son passage, le cyclone Chido est venu faire vaciller la santé mentale d’un grand nombre d’habitants de Mayotte. Les psychologues et psychiatres présents dans l’hémicycle du conseil départemental ce mercredi, ont déclaré qu’il s’agissait d’un « psycho-traumatisme de masse » qui devait être envisagé dans sa dimension collective. « Dans la tête de la plupart des gens, il y a un avant et un après Chido », précise Nazlli Joma, psychologue au CMP. Rogenette Georges, une autre psychologue, s’est attelée à préciser la définition d’un « psycho-traumatisme » en le définissant comme « une souffrance psychique liée à la confrontation brutale à un évènement qui vient remettre en question la vision du monde et les croyances d’un individu ou d’un groupe d’individu ».

Si le traumatisme est souvent lié à une confrontation avec le risque de mort, ce n’est pas toujours le cas et la psychologue insiste sur la dimension très subjective du traumatisme. « Deux personnes peuvent avoir vécu exactement le même événement et l’une en sortir traumatisée et l’autre non. Cela dépend de nombreux facteurs comme le vécu personnel, la présence ou l’absence de soutien pendant l’évènement, etc. », a-t-elle expliqué tout en rappelant que les conséquences psychologiques d’un traumatisme non soigné pouvaient durer toute une vie.

Un déni de la réalité qui rend fou

Pour la psychiatre Virginie Briard, la dimension traumatique de Chido a été double : l’évènement en lui-même a déjà été très traumatisant, mais la manière dont l’Etat l’a géré l’a été tout autant. « Chido et Dikeledi ont dévasté l’île et il a été très difficile de s’extraire de cette désolation. Personne n’avait pris conscience du danger. Il ne s’agit pas de juger, mais il est important aujourd’hui, à six mois de l’évènement, de mettre en mots ce qu’il s’est passé afin de tenter de dépasser ce traumatisme », a-t-elle déclaré. Pour elle, parler de résilience n’a pas de sens à Mayotte car « les traumatismes sont réguliers, ils s’enchaînent donc on s’adapte, c’est tout ! ». Elle estime que les conséquences de Chido ont été si étrangement gérées par les autorités que cela a pu faire vaciller encore davantage la santé mentale des habitants de l’île. « À entendre les décideurs parler dans les médias, beaucoup de citoyens mahorais se sont demandé s’ils habitaient vraiment sur la même île ! Certains se sont demandé s’ils étaient devenus fous ou si c’était les hommes politiques qui étaient devenus fous ! », a-t-elle déclaré en pointant du doigt les divers « mensonges étatiques » et « déformations de la réalité » entendus dans les médias juste après le passage du cyclone.

La psychiatre a longuement détaillé la nature de ces « déformations de la réalité » en évoquant notamment le fait que la plupart des habitants n’avaient pas vu la couleur des aides annoncées à la télé ou encore le fait que les morts n’avaient pas été recherchés avec suffisamment de sérieux. « Juste après le passage du cyclone, le préfet a dit craindre « des milliers voire des centaines de millier de morts » pour finalement n’en annoncer que 35 quelques semaines plus tard en guise de chiffre officiel. Comment encore croire en la parole étatique dans ces conditions ? », a lancé la psychiatre qui va jusqu’à parler « d’un déni de la réalité de la situation par les autorités ». Et le déni peut rendre fou.

Une exacerbation du sentiment d’abandon

Virginie Briard a également mis en avant le fait que l’Etat n’avait pas été capable de protéger la population contre les pillages qui ont suivi Chido. « Il a fallu que les foundis des mosquées lancent un doua lors de l’appel à la prière du 5 janvier pour que les pillages cessent enfin. La religion a réussi là où l’Etat a échoué », a-t-elle déploré tout en dénonçant une nouvelle forme de censure pratiquée par le gouvernement. « Lors de la visite du président Emmanuel Macron, les cadres du CHM nous ont interdit de parler à la presse », a-t-elle révélé.

En conclusion, la psychiatre a estimé que cette gestion malsaine des conséquences du passage du cyclone avait provoqué une perte de repère au sein d’une population déjà traumatisée par la violence de l’évènement en lui-même dont ils n’avaient pas perçu le potentiel de dangerosité en amont. « Le déni de la réalité opérée par les décideurs est venu percuter un fantasme inconscient d’abandon déjà présent au sein de la population », a-t-elle analysé. Des paroles d’autant plus sensées qu’on entend régulièrement les habitants de Mayotte se plaindre d’un abandon de l’Etat français auquel ils avaient pourtant choisi librement de rester attachés dès 1975.

Les collégiens de Passamaïnty ont célébré l’environnement

Les collégiens de Passamaïnty ont célébré l'environnement

La fête mondiale de l’environnement, célébrée chaque année le 5 juin depuis 1972 et son lancement par l’Organisation des Nations Unies, s’est invité dans la cours et les classes du collège de Passamaïnty, à Mamoudzou. Pour l’occasion, différentes associations environnementales, comme les Naturalistes et la Fédération mahoraise des associations environnementales (FMAE) étaient présentes à des stands, auxquels se relayaient différentes classes de spectateurs. Érosion, biodiversité, protection du lagon étaient autant de thèmes abordés le long de la matinée.

Certains élèves avaient également leurs propres stands. De jeunes collégiennes ont ainsi présenté à leurs camarades un dispositif pour aider les collecteurs de déchets. Avec un capteur à ultrasons, elles sont capables d’indiquer si une poubelle est plus ou moins pleine. D’autres collégiens étaient heureux de présenter leur jardin et leur ruche, dont ils récoltent les produits locaux.

Le campus connecté ouvre ses portes

Le campus connecté ouvre ses portes

La Communauté d’Agglomération Dembéni-Mamoudzou (Cadema) organise la Journée Portes Ouvertes du Campus Connecté de Mayotte, le samedi 14 juin 2025 à partir de 8h à Hajangoua. Ouvert à tous, cet événement a pour objectif de faire découvrir ce dispositif qui offre l’opportunité de suivre des études supérieures à distance, dans un cadre de travail moderne et convivial. Étudiants, lycéens, parents et professionnels de l’éducation sont invités à venir échanger avec l’équipe encadrante, les étudiants et les partenaires du campus.

SFR organise un événement sur la cybersécurité pour les professionnels

SFR organise un événement sur la cybersécurité pour les professionnels

L’événement SFR Business not[B]hacked revient pour une seconde édition le mardi 10 juin à la technople de Dembéni, après une première édition en 2023 à La Réunion. Cet évènement gratuit à destination des professionnels sera animé par Baptiste Robert, chercheur en cybersécurité et hacker éthique. Il abordera le thème de l’Open Source Intelligence (OSINT). Cet événement a pour but de permettre aux TPE et PME d’avoir un aperçu concret des risques et des solutions pour renforcer leur cybersécurité.

Le concours Miss Prestance National débarque à Mayotte

Le concours Miss Prestance National débarque à Mayotte
* Image d'illustration générée par ia

Le concours Miss Prestance National s’installe à Mayotte avec une approche inclusive.
La compétition veut mettre en avant l’intelligence émotionnelle, la présence, l’authenticité, et non des critères esthétiques figés et est ainsi ouverte à toutes les femmes âgées entre 17 et 28 ans, sans critère de poids ou de taille. Chaque candidate doit choisir une cause sociale, humanitaire ou citoyenne à défendre. Un ou une délégué(e) régional(e) est également recherché(e) pour faire vivre le concours sur le territoire. Pour davantage de renseignements, il est possible de contacter l’organisme à cette adresse : missprestancenational@gmail.com.

Le concours Miss Prestance National débarque à Mayotte

RéDiab Ylang organise une conférence sur le pied diabétique à Mamoudzou

RéDiab Ylang organise une conférence sur le pied diabétique à Mamoudzou

Le Réseau Diabète Ylang (RéDiab Ylang 976) coordonne les soins pour les personnes diabétiques à Mayotte. Il organise une conférence-déjeuner sur la prévention du pied diabétique, une complication grave mais évitable du diabète. Cet événement aura lieu le lundi 17 juin, de 12h30 à 15h30, au Centre de Gestion de Mayotte, situé au 10 rue de Cavani. La conférence s’adresse aux professionnels de santé : médecins, infirmiers, podologues, pharmaciens et sages-femmes. Au programme, des échanges entre spécialistes, des cas cliniques concrets et des conseils pratiques pour mieux prévenir le pied diabétique. L’inscription est gratuite mais obligatoire. Un déjeuner sera offert afin de favoriser les discussions dans une ambiance conviviale.

Premier Forum de l’Habitat ce samedi à Koungou

Premier Forum de l’Habitat ce samedi à Koungou

La Communauté d’agglomération du Grand Nord (CAGN), présidée par Assani Saindou Bamcolo, organise la première édition du Forum de l’Habitat ce samedi 14 juin, de 8h00 à 14h00, place de la Poste à Koungou. L’événement réunira habitants, professionnels et institutions autour des enjeux du logement sur le territoire. Objectif : informer, échanger et présenter des solutions concrètes pour répondre aux besoins locaux en matière d’habitat.

Chamsouddine Ahmed prend la tête de Cap Business Océan Indien

Chamsouddine Ahmed prend la tête de Cap Business Océan Indien

Cap Business Océan Indien, réseau regroupant les Chambres de commerce des six îles du sud-ouest de l’océan Indien (Comores, Madagascar, Maurice, Mayotte, La Réunion, Seychelles), œuvre à renforcer la coopération économique régionale et à soutenir le secteur privé dans les transitions écologique et durable. Réunie ce vendredi à Ébène, l’assemblée générale de l’association a élu Chamsouddine Ahmed à sa présidence pour 2025-2027. Président de l’Union des Chambres de Commerce des Comores, il succède à Guillaume Hugnin (CCI de Maurice). Son mandat s’ouvre dans un contexte stratégique, à quelques mois du 15e Forum économique des îles, prévu aux Comores en novembre.

Le recteur Jacques Mikulovic va quitter ses fonctions à Mayotte

Le recteur Jacques Mikulovic va quitter ses fonctions à Mayotte

Valérie Debuchy, administratrice de l’État, est nommée rectrice de Mayotte à compter du 12 juin 2025. Cette nomination a été annoncée en conseil des ministres ce mercredi sur proposition d’Elisabeth Borne, ministre de l’Éducation nationale, de l’Enseignement supérieur et de la Recherche. Elle remplace Jacques Mikulovic, recteur de l’académie depuis janvier 2023, il aura passé 2 ans et demi à la tête de l’académie.

“La course de tous les enfants de Mayotte”, la traditionnelle course de pneus de retour le 29 juin

“La course de tous les enfants de Mayotte”, la traditionnelle course de pneus de retour le 29 juin
La course de pneus se tient le dimanche 29 juin.

La 41e édition de la course de pneus se tiendra le 29 juin à Mamoudou. Cette année, le thème choisi est “Chido, solidaire tous ensemble”.

“ La course de pneus, c’est un curseur dans l’année, le retour de l’événement ça veut dire que la vie revient à la normale après Chido ”, relate Laurent Mounier, directeur d’Angalia, l’entreprise qui organise l’événement. La 41e édition aura lieu dimanche 29 juin à partir de 14 heures. Ce mercredi 4 juin, une conférence de presse s’est déroulée à la mairie de Mamoudzou pour présenter l’événement. Celui-ci est cher au maire de Mamoudzou, Ambdilwahedou Soumaïla, il permet “ de se retrouver dans les valeurs de solidarité, le sport est vecteur de solidarité”, estime-t-il.

“La course de tous les enfants de Mayotte”, la traditionnelle course de pneus de retour le 29 juin
Ambdilwahedou Soumaïla et Laurent Mounier ont présenté la 41e édition de la course.

Créée par Jack Pass, professeur de sport, il y a 41 ans, la course de pneus est devenue une événement incontournable à Mayotte. Depuis 17 ans, la Ville de Mamoudzou l’organise en partenariat avec l’agence événementielle Angalia. Il y a 10 ans, la course s’est ouverte à l’ensemble de l’île, désormais des jeunes de tout Mayotte peuvent concourir. Le 29 juin, c’est la finale à Mamoudzou. Des épreuves pour se qualifier ont eu lieu dans chaque intercommunalité au cours des derniers mois, à Dembéni, Sada, Dzaoudzi-Labattoir, Bandrélé et Handréma. Près de 500 enfants y ont participé, “200 se sont qualifiés pour la finale”, indique Laurent Mounier. A Mamoudzou, 600 enfants ont concouru et 300 se sont qualifiés, 200 garçons et 100 filles. Au final, 500 enfants s’élanceront le 29 juin, les garçons à 14 h et les filles à 14 h 30. “C’est la course de tous les enfants de Mayotte, elle représente la jeunesse mahoraise”, se réjouit Laurent Mounier. “Il y a des enfants hors de Mamoudzou qui gagnent. L’année dernière, un enfant du Nord avait gagné, à son retour dans le village, tout le monde l’attendait”. Cette année, le thème retenu est “Chido, solidaire tous ensemble”. Les participants sont invités à se déguiser, “certes il va falloir être créatif”, plaisante le directeur d’Angalia.

Une course adulte à 15 h

Les adultes ont aussi le droit à leur course, elle débute à 15 heures. Elle compte plusieurs catégories : mixte, femmes, hommes, gros pneus, mamas. Pour cette course, il est possible de s’inscrire via le lien sur la page Facebook de la Course de pneus – officiel, ou bien de remplir un bulletin et de le déposer dans une des urnes située à la mairie de Mamoudzou, dans les magasins Orange de Combani et de Kawéni, à l’agence Issoufali, chez l’assurance Adep ou encore à Douka Pro. Le 19 juin, un tirage au sort se fera en direct sur l’antenne de Mayotte la 1ère dans l’émission Maore Hima. “Nous nous rendons compte que nous avons plus de demandes que de places disponibles, avec beaucoup de demandes d’équipes d’hommes donc nous devons faire une sélection”, explique Laurent Mounier. L’équipe organisatrice veille à ce que toutes les catégories soient bien représentées dans l’épreuve sans qu’il y ait une écrasante majorité d’équipes hommes. Pour l’édition 2025, le parcours pour chacune des courses est de 1,8 km, depuis le croisement Baobab jusqu’à la place Zakia Madi (place de l’ancien marché).

L’événement est co organisé avec plusieurs partenaires notamment l’association Wenka Culture, l’association Action coup de pouce de Kawéni, Ufolep et le club d’athlétisme de Mamoudzou.  Le service jeunesse et sport de la Ville de Mamoudzou est également pleinement mobilisé avec 100 agents qui travaillent pour préparer cette journée. Du côté des entreprises, Orange, Air Austral et Adep sont des partenaires de longue date. Comme l’année dernière, un village artisanal aura lieu de 11 h à 17 h pour “mettre en avant les artisans de Mayotte”.

Face à l’insécurité à Vahibé, des mesures mises en place par la Ville de Mamoudzou et la préfecture

Face à l’insécurité à Vahibé, des mesures mises en place par la Ville de Mamoudzou et la préfecture
Le préfet de Mayotte et le maire de Mamoudzou ont décidé d'installer un Groupement de partenariat opérationnel (GPO) à Vahibé pour enrayer l’insécurité.

A Vahibé, les habitants n’en peuvent plus. Insécurité, agressions, cambriolages : la violence est devenue une habitude. Et cette habitude, ils veulent la briser.

« On vit avec la peur », confie une jeune fille du village qui appartient à la commune de Mamoudzou. Comme elle, beaucoup dénoncent un climat devenu invivable. Certains enfants n’osent plus se rendre seuls à l’école. Des commerçants ferment plus tôt pour éviter les problèmes. « On ne dort plus tranquille », ajoute une mère de famille. Excédés, les riverains ont décidé d’agir. Le 11 mai, ils ont organisé des barrages, des rassemblements et des prises de parole. Leur colère est visible et leur message clair, ils réclament des mesures concrètes pour mettre fin à l’insécurité.

Face à cette mobilisation, les autorités ont réagi. Le maire de Mamoudzou, Ambdilwahedou Soumaïla, s’est déplacé mercredi 28 mai pour rencontrer les habitants. Une réunion a aussi eu lieu le lendemain avec le préfet de Mayotte, François-Xavier Bieuville, et la conseillère départementale Farianti M’dallah. Des annonces ont été faites, dont la création d’un « Groupement de partenariat opérationnel » (GPO). Ce dispositif vise à rassembler forces de l’ordre, associations, institutions et habitants pour trouver ensemble des solutions adaptées au village.

Il est aussi prévu de renforcer la présence de la police municipale. Une décision attendue depuis longtemps par les habitants, qui réclament plus de patrouilles et de contrôles dans les rues. Par ailleurs, pour répondre aux difficultés d’accès aux services publics, un point relais commerçant a été mis en place le 23 mai. Il permet de retirer de l’argent et de recevoir des colis. Le courrier, lui, peut désormais être récupéré à la mairie annexe de Vahibé plusieurs fois par semaine.Mais pour beaucoup, ces annonces restent insuffisantes. « On veut dormir sans crainte », insiste une habitante. Car à Vahibé, l’urgence est là : celle de vivre dignement, sans avoir peur.

Plus de 1000 jeunes sensibilisés aux enjeux de l’Éducation aux Médias et à l’Information au mois de mai à Mayotte

Plus de 1000 jeunes sensibilisés aux enjeux de l'Éducation aux Médias et à l’Information au mois de mai à Mayotte
En résidence à Mayotte au cours du mois de mai, la journaliste Abby Saïd Adinani a mené divers ateliers d’Education aux Médias et à L’information dans les établissements scolaires.

La résidence de journalisme annuelle créée conjointement par le Rectorat et la Direction des Affaires Culturelles (DAC) de Mayotte s’est achevée vendredi dernier. Pendant tout le mois de mai, Abby Saïd Adinani, journaliste pour le site Outremer360, a sensibilisé plus de 1.000 élèves aux enjeux de l’Éducation aux Médias et à l’Information (EMI) sur l’ensemble du territoire. 

A l’heure où les enfants sont exposés de plus en plus tôt à toutes sortes d’informations en provenance d’Internet, comment reconnaître une bonne information ? La question était au centre des ateliers de sensibilisation aux enjeux de l’Éducation aux Médias et à l’Information (EMI) menés par la journaliste Abby Saïd Adinani au cours de ce mois de mai dans les établissements scolaires de l’île. « Depuis 4 ans, la DAC et le Rectorat ont mis en place une résidence de journalisme à Mayotte au cours de laquelle un journaliste professionnel est mis à la disposition des établissements scolaires pendant une durée de 2 mois », résume la journaliste d’Outremer360. Travaillant à Paris depuis 5 ans, elle a auparavant été journaliste à Mayotte de 2012 à 2019 pour différents médias locaux.

Tous les établissements scolaires de Mayotte qui en ont fait la demande ont pu bénéficier de son expérience. « Selon les établissements, j’ai été chargée soit d’organiser des ateliers de sensibilisation aux bonnes pratiques de l’utilisation des médias, soit d’accompagner un professeur dans un projet lié à l’information », explique celle qui était déjà en charge de cette mission en 2022 et 2023.  « Avec l’avènement d’Internet, nous sommes dans une ère où l’information, et malheureusement aussi la désinformation, circulent très vite. Les enfants, via les téléphones portables, manifestent une appétence croissante pour le numérique et les réseaux sociaux », indique-t-elle en insistant sur le rôle de plus en plus indispensable de l’EMI. « Dans le monde d’aujourd’hui, ce n’est pas un luxe, c’est devenu un outil d’émancipation et de cohésion », estime-t-elle.

A Mayotte des jeunes très ancrés dans l’actualité locale

Abby Saïd Adinani a créé l’association « L’Effet Pelapelaka » (« pelapelaka » signifie « papillon » en shimaore et en kiboushi) en décembre 2024 avec un informaticien, une conseillère d’insertion et un thérapeute conjugal, tous bénévoles. Dédiée à l’éducation aux médias, à la culture et à l’expression des jeunes, cette association a pour objectif de  développer les EMI à Mayotte et de devenir, à terme, un espace d’échange autour du numérique. « Dans l’Hexagone, il y a beaucoup d’associations autour de l’EMI alors qu’à Mayotte, il n’y en a aucune », s’étonne la journaliste. Pourtant, les jeunes de Mayotte sont exposés tout aussi tôt à Internet que leurs camarades de l’Hexagone. « J’ai pu constater par exemple que la plupart des enfants regardaient le journal de Mayotte la 1ère le soir avec leurs parents », déclare Abby. « Ils sont donc très ancrés dans l’actualité locale tandis qu’en Ile-de-France, où j’ai également mené des ateliers, les jeunes regardent plus volontiers l’actualité nationale et celle concernant les grands conflits internationaux », remarque-t-elle.

Cette année, elle est intervenue pour toutes sortes de niveaux scolaires, même en maternelle ! « On peut déjà enseigner l’EMI en maternelle en demandant aux enfants ce qu’est une télé, une radio ou en montant un « journal de temps » c’est-à-dire en leur demandant de décrire ce qu’il se passe à une heure donnée. Il s’agit de capter les instants pour en faire une information », explique-t-elle.

Une enquête pour mieux comprendre les besoins des jeunes

Cette résidence lui a permis de mieux cerner les attentes profondes des jeunes face à la complexité du monde médiatique. « J’ai remarqué chez eux une anxiété face aux informations de plus en plus pessimistes, un sentiment d’exclusion et une difficulté à faire entendre leur voix dans l’espace public », a-t-elle indiqué. C’est la raison pour laquelle, elle a décidé de lancer, via son association, une grande enquête territoriale visant à mieux comprendre les usages, les perceptions et les besoins des jeunes en matière d’EMI à Mayotte. « Les résultats de cette enquête, ouverte à tous dont parents et professeurs, nous permettront d’imaginer des outils concrets, adaptés et durables pour répondre aux besoins des jeunes en termes d’informations », déclare-t-elle.

Cette enquête est accessible via le lien https://forms.gle/s1RbvEfZewXuNFfA7 jusqu’au mois de septembre. Les premiers résultats seront ensuite analysés par les membres de l’association.

A Mayotte, Médecins du Monde facilite l’accès aux soins dans les villages isolés

A Mayotte, Médecins du Monde facilite l’accès aux soins dans les villages isolés
Un interprète accompagne les soignants.

A Longoni, l’ONG Médecins du Monde accompagne des patients éloignés de toute structure de soins. La situation irrégulière d’une partie d’entre eux entrave leur accès aux soins.

L’équipe de Médecins du Monde n’a même pas fini de monter les tentes de sa permanence sociale que déjà une queue de patients se forme. Ils attendaient avec impatience l’arrivée du convoi de l’ONG présente à Mayotte. Ce mercredi  28 mai, la permanence médico-sociale prend ses quartiers à Longoni. “Nous intervenons ici car c’est un village très isolé et rural avec un certain nombre de personnes qui vivent dans des bidonvilles. Il n’y a pas de systèmes de soins à proximité et le seul qu’on trouve, c’est le dispensaire de Dzoumogné”, contextualise Caroline Codet, la superviseuse santé.

A Longoni, Médecins du monde a une file active de patients qu’elle accompagne régulièrement. Raïma* a rendez-vous ce 28 mai à la permanence. Cette habitante de Longoni ans a une maladie chronique, elle a subi une opération de la valve mitrale au niveau du cœur. Depuis, elle doit suivre scrupuleusement son traitement quotidien. “Le médecin m’a dit que prendre mes médicaments doit être la priorité, c’est même plus important que manger”, raconte-t-elle.

La fin des droits de la Sécurité sociale

Mais la femme de 51 ans risque de ne plus accéder à son traitement. Avec le blocage du bureau des étrangers de la préfecture, elle n’a pas pu renouveler son titre de séjour. A Mayotte, cela signifie qu’elle perd ses droits pour bénéficier de la Sécurité sociale. “C’est l’unique département français où il n’y a pas de maintien de droits, une fois que les papiers ne sont pas valables, les droits sont fermés”, explique Mohamed Moiouya, travailleur social présent lors des permanences qui accompagne les bénéficiaires dans leur accès aux droits.

Pour l’instant, Raïma paye avec ses économies ses médicaments, mais elle n’en a pas les moyens sur le long terme. Elle se les procure au dispensaire de Dzoumogné, ce jour-là elle est venue à la permanence car elle a appris que la pharmacie de celui-ci va fermer pendant un mois. Elle devra donc acheter ses médicaments dans les pharmacies de ville mais leurs prix sont bien plus élevés qu’au dispensaire et au-dessus de ses moyens. “C’est très compliqué, si je n’ai pas accès à mes médicaments au quotidien, je vais me sentir mal et mon état de santé va se détériorer”, s’inquiète-t-elle. “ Je ne travaille pas, je n’ai pas de mari, donc le fait de ne pas avoir accès à ces soins, c’est un gros problème financier.” Après la consultation, l’infirmière et la superviseuse santé décident de lui accorder une aide financière pour lui permettre d’acheter le traitement.

L’équipe effectue aussi des visites à domicile, ce jour-là, ils rendent visite à une patiente qui vit dans une case en tôle au sommet d’une colline. La résidente est atteinte d’un cancer de l’endomètre à un stade très avancé. “Désormais elle est en chimio palliative”, explique Camille Barré, une infirmière du CHM bénévole au sein de l’ONG depuis février. Les soignants lui rappellent comment prendre ses médicaments, comment appliquer le patch de morphine qui pourra soulager ses douleurs au niveau du ventre. “On s’est rendu compte que sa famille ne savait pas vraiment comment prendre certains de ses traitements”, observe l’infirmière. C’est souvent lié à la barrière de la langue qui entrave l’accès aux soins, pour pallier cela l’association emploie des interprètes dans son équipe.

Sanctuariser des lieux de soins

Le rôle de Médecins du monde est de faciliter l’accès aux soins, mis à mal selon eux par les contrôles de la police aux frontières aux abords des lieux de soins. “Nous demandons la sanctuarisation, c’est injuste de voir des personnes se déplacer pour se faire soigner et en fin de compte être interpellés. Cela stigmatise, cela traumatise la population en situation irrégulière”.

Depuis le passage du cyclone, la santé est reléguée à la dernière place pour les populations les plus précaires selon les observations de l’association. “La santé n’était pas leur priorité, la reprise de soins a lieu, les bénéficiaires sont contents de voir notre équipe mais ce qu’ils veulent d’abord ce sont des bons alimentaires”, remarque Caroline Codet, la superviseuse santé.

* Le prénom a été modifié.

Mayotte Hebdo de la semaine

Mayotte Hebdo n°1116

Le journal des jeunes