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La SGTM, un pont économique et social entre les îles de l’archipel depuis 17 ans

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Depuis 2004, la société de gestion et de transport maritime s’affirme comme un acteur incontournable dans l’archipel. Avec le départ de l’historique Maria Galanta vers les eaux africaines et la mise en service récente du Maria-Galanta Express, la compagnie entre dans une nouvelle ère grâce au renouvellement progressif de sa flotte et à l’ouverture prochaine de nouvelles lignes dans la région. Retour sur près de deux décennies avec le PDG Michel Labourdère.

Flash Infos : Dans quelles circonstances vous êtes-vous lancé dans cette aventure en 2004 ?

Michel Labourdère : Nous avons créé la compagnie en février 2004, avec l’ambition de relier les îles entre elles, à un moment où le désenclavement commençait à devenir nécessaire, pour faciliter les déplacements dans l’archipel. Notre première rotation entre Mayotte et Anjouan a ainsi eu lieu le 17 décembre 2005, avec le Maria Galanta.

FI : Quelle a été l’évolution de la société au cours de ces dernières années (nombre de navires, de salariés, de passagers…) ?

M.L : Depuis 2005, notre régularité et notre sérieux nous ont permis de développer notre activité et d’accueillir de nouveaux navires au fil des années, dont le Gombessa (2011), le Citadelle (2012), l’Ylang (2016), le Choungui Express (2017), et plus récemment, le Maria Galanta Express. Cette dynamique nous a permis d’augmenter continuellement le nombre de passagers, qui a dépassé la barre des 100.000 par an, depuis de nombreuses années. Aujourd’hui, SGTM et son réseau représentent une centaine de personnels répartis entre Mayotte, Anjouan et la Grande Comore.

FI : Dans quelles mesures avez-vous été impacté par la crise sanitaire, notamment avec la fermeture des frontières ?

M.L. : La crise sanitaire nous a énormément impacté, comme tous les autres acteurs économiques. Avec la fermeture des frontières, nous avons dû cesser partiellement l’activité. Et même depuis la réouverture, nous rencontrons encore à ce jour de nombreuses difficultés. La principale réside dans les quotas imposés par les autorités dans le sens Anjouan-Mayotte et Grande Comore-Mayotte. Nous sommes limités à 420 passagers par semaine, ce qui nous prive de passagers dans l’autre sens, car les gens hésitent à partir parfois par peur des difficultés au retour.

Cette difficulté s’accentue en haute saison durant laquelle les voyageurs partent en masse, mais ne peuvent pas toujours revenir à la date souhaitée. C’est une situation que nous subissons et que les clients nous attribuent, bien qu’indépendante de notre volonté.

Par ailleurs, comme pour tous les transporteurs, nous avons dû nous impliquer d’une manière importante pour mettre en œuvre les mesures au sein de la compagnie pour nos personnels et nos passagers, assurer l’information et la communication auprès de nos clients, comme les lieux et planning de dépistage et nous coordonner avec les acteurs en charge du dépistage…

FI : Comment se passe la formation de vos employés ? Est-il relativement facile de trouver du personnel compétent ?

M.L. : Nous avons toujours eu la chance de recruter d’excellents collaborateurs, notamment les marins, qui sont continuellement formés, tous les ans. Nous assurons les entretiens courants de nos navires sous l’œil bienveillant de la classe Bureau Veritas. Notre équipe mobilisée sur cette activité compte des professionnels hautement qualifiés : électriciens, électroniciens, des mécaniciens, du personnel naviguant… Parmi eux, nous comptons de nombreux diplômés de l’école nationale supérieure de la marine marchande. Par ailleurs, nous faisons régulièrement appel aux chantiers navals de la région afin d’assurer les gros travaux en arrêts techniques.

FI : Pour quelles raisons avez-vous décidé de céder le Maria Galanta, qui va démarrer une nouvelle carrière au Gabon, sur une ligne de transport entre Libreville, la capitale, et Port Gentil ?

M.L. : Nous prévoyons de renouveler progressivement notre flotte dans les prochaines années. L’enjeu est de moderniser notre offre pour mieux répondre aux attentes de notre clientèle avec des navires de plus en plus rapides, plus confortables avec de nombreux services à bord. Pour cela, il est nécessaire de nous séparer de certains de nos navires… Le Maria Galanta étant le premier à nous quitter !

FI : En juillet dernier, vous avez réceptionné le Maria-Galanta Express, quelles sont ses caractéristiques et quel est l’intérêt d’un tel investissement évalué à 11 millions d’euros ?

M.L. : Le Maria Galanta Express est le plus long navire de notre flotte, avec 41 mètres. Il est aussi plus large et plus rapide. Au niveau des services et du confort, il apporte des nouveautés avec notamment des fauteuils plus confortables, un bar, un accès à 150 chaînes satellite. Avec Maria Galanta Express, c’est surtout un voyage plus rapide, d’à peine 3h au lieu de 5h30 auparavant pour Mayotte-Anjouan.

L’objectif de cette acquisition est de moderniser notre flotte et fournir de meilleures prestations. Nous souhaitons aussi proposer des tarifs plus attractifs à moyen terme, sous réserve de la levée des mesures Covid, très pénalisantes, et de la baisse du prix du carburant à la pompe.

FI : Au fil des années, vous êtes devenu une figure incontournable à Mayotte et dans l’Union des Comores. Comment définiriez-vous votre mission, en sachant que vous transportez régulièrement et gratuitement des aides humanitaires (envoi de livres pour les écoliers à Anjouan) et que vous raccompagnez les personnes en situation irrégulière interpellées par les forces de l’ordre ?

M.L. : Effectivement, nous assurons un service régulier, un véritable pont économique et social entre les îles voisines. Le fait de transporter des personnes en situation irrégulière pour le compte de l’État est sans rapport avec notre engagement auprès des acteurs associatifs de l’archipel. Cette activité représente seulement 20 à 30% des personnes transportées, suivant les années. À chaque fois que nous le pouvons, nous accompagnons toutes les bonnes initiatives, en particulier celles qui portent un caractère humanitaire.

FI : Comment envisagez-vous l’avenir et quels sont vos projets futurs ?

M.L. : Malgré le contexte difficile que nous connaissons tous, nous envisageons l’avenir avec positivité. De nombreux défis et projets nous attendent comme réussir le renouvellement de la flotte, ouvrir de nouvelles lignes très attendues par la clientèle notamment vers Mohéli (lorsque les infrastructures portuaires le permettront) et pourquoi pas, on nous le demande tellement, la ligne vers Madagascar.

Ces développements nécessitent aussi des avancées sur le plan institutionnel, avec la reconnaissance pleine et entière de la gare maritime internationale de Dzaoudzi par le Département, qui se trouve à ce jour sans gestionnaire ni exploitant.

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