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L’Hôtel Hamaha : une histoire familiale, un environnement luxuriant et un potentiel infini

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Débuté en 2000, le projet hôtelier construit à deux pas de la plage de Hamaha à Kawéni vient enfin d’ouvrir ses portes. Un établissement inédit de 18 chambres qui offre de nouvelles opportunités aux clients. Retour sur une aventure qui ouvre un nouveau chapitre pour l’activité touristique de l’île, avec Tedd Le Bihan, le gérant.

Flash Infos : Après des années d’attente, vous venez d’ouvrir l’Hôtel Hamaha le 27 septembre dernier. Une histoire que vous avez vu débuter alors que vous n’aviez qu’une dizaine d’années…

Tedd Le Bihan : Tout commence à la fin des années 90 lorsque mon père se prend à l’idée de construire un hôtel. S’ensuivent un petit croquis sur le coin de table et divers échanges avec la préfecture et la ville, qui aboutissent à une autorisation d’occupation en 2000. Un an plus tard, tout le monde tombe d’accord sur l’achat du foncier, soit la zone des pas géométriques, avec la condition sine qua non de sortir de terre un projet hôtelier. Force est de constater aujourd’hui que nous avons respecté les besoins de l’époque. Le premier coup de piquet intervient en 2004. Les travaux avancent relativement bien jusqu’en 2008, année de la crise des subprimes qui marque un coup d’arrêt.

Les bâtisses sont alors laissées un petit peu en stand-by… Et l’absence de sécurité sur le site laisse la part belle aux squatteurs qui ont fait des choses innommables ! Cela ne ressemblait plus à rien. Mais nous avions toujours l’idée derrière la tête de continuer le projet. Et l’opportunité de le reprendre intervient fin 2016 avec la réception d’une enveloppe de 182.374 euros dans le cadre du fonds européen de développement régional. Mais mon père décède fin 2017… Que faire à ce moment ? J’ai pris la décision de reprendre le flambeau. Depuis, nous avons dépensé énormément d’argent, d’énergie et de sueur pour finalement ouvrir officiellement l’établissement le 27 septembre dernier.

FI : Entre l’idée de départ et l’ouverture officielle, vingt ans sont passés. Quand vous repensez à tout le chemin parcouru, quel sentiment vous habite ?

T.L.B. : C’est assez particulier comme sensation. J’ai toujours été très fier de ce projet, fier que ce soit porté par mon père à un âge où j’en étais incapable ! Il a participé au développement de Mayotte, au-delà même de cet hôtel. Il a fait partie des pionniers économiques de l’île. Je suis fier de mes équipes et de toute ma famille qui m’ont accompagné durant toute la durée des travaux. Et quand nous voyons le résultat, nous pouvons dire sans rougir qu’il s’agit d’un produit qui a du charme.

FI : En reprenant le projet en cours de route, quelles touches personnelles avez-vous pu donner pour apporter votre signature ?

T.L.B. : Malgré toutes ses énormes qualités, mon père n’avait en aucun cas le sens de l’organisation (rires). À la suite de son décès, j’ai dû repartir d’une feuille blanche ! Nous avions l’ossature principale, mais je me suis occupé de tout le reste : j’ai commencé à sélectionner les équipements, l’agencement intérieur, les coloris, les cheminements piétons, les types de VRD et les réseaux divers, le type de station d’épuration, l’adduction d’eau… Et pour le jardin, j’ai pu compter sur la main verte de ma mère.

Mais s’il ne fallait retenir qu’une chose pour résumer ma signature, j’évoquerais la conservation d’un Baobab. Il menaçait de se casser la figure ! La seule solution était de le couper. Sauf que nous y étions énormément attachés. Le jour où les équipes de bûcheronnage sont venues, je leur ai demandé de rebrousser chemin. C’était la meilleure décision puisqu’il renaît de ses cendres. Ma plus grande fierté est de ne pas l’avoir abattu. Même si je n’oublie pas le choix du mobilier qui est parfaitement en adéquation avec le style, les chambres, l’environnement… Et les couleurs, qui s’intègrent dans le paysage et qui dénotent une certaine forme de standing.

FI : Vous faites également de la restauration sur place. Comment comptez-vous vous y prendre pour vous démarquer des autres établissements ?

T.L.B. : L’idée est de proposer deux salles deux ambiances avec d’un côté l’hôtellerie de charme et de l’autre la restauration avec un thème Côte d’Azur. En ce qui concerne la cuisine, nous sommes en train de peaufiner les plats avec mes partenaires, qui ont déjà fait leur preuve par le passé. Je n’ai aucun doute sur le fait que nous allons réussir à faire saliver tous nos clients !

FI : L’offre hôtelière dans le 101ème département est encore relativement restreinte. Mayotte a besoin d’investisseurs comme vous qui se lancent dans ce type d’aventure.

T.L.B. : C’est important de féliciter les acteurs touristiques. Avec cette ouverture, j’ai conscience de ce que mes confrères ont enduré pour y arriver. Chapeau à eux ! Ils ont tous le mérite d’exister. Aujourd’hui à Mayotte, il n’y a pas de concurrence entre nous. C’est plutôt une confrérie. L’objectif est de travailler en bonne intelligence ensemble. L’offre ne répond pas encore aux besoins actuels, mais quand nous voyons tous les projets en construction et en réflexion, cela va s’étoffer petit à petit.

À notre échelle, nous restons une « petite » structure avec nos 18 chambres (voir encadré). Je ne fais pas partie de ceux qui vont réellement changer la donne en termes de capacité. Maintenant, j’aimerais apporter ma pierre à l’édifice avec ce nouveau produit et montrer quelque chose de différent. De toute façon, le futur va parler de lui-même car nous allons nous agrandir assez rapidement face à la demande. Cette offre en devenir sera palliative, car il manque cruellement des logements pour du moyen et de la longue durée, à savoir entre une semaine et un mois. Rendez-vous fin 2022, début 2023 pour vous dévoiler des informations complémentaires ! Il y a trois phases de projets qui vont durer entre 10 et 20 ans selon les moyens financiers.

FI : Quels types de clientèle visez-vous ?

T.L.B. : Nous commençons déjà à recenser les besoins. Principalement, notre demande se tourne vers les professionnels, comme les intervenants techniques et les cadres qui se rendent sur Mayotte pour des durées bien spécifiques. La situation géographique facilite leur travail puisque nous sommes très centralisés.

Même si nous sommes situés en pleine ville, nous avons également une clientèle locale, qui n’a plus à parcourir 25 kilomètres d’un côté ou de l’autre pour se divertir et se reposer. Sans compter le tourisme affinitaire : les visites de la famille et de proches peuvent entraîner une mise au vert chez nous.

FI : Petite particularité : vous avez un accès privé à la plage… Un site qui jouissait d’une fréquentation douteuse il n’y a encore pas si longtemps.

T.L.B. : Il y a encore quelques années, la réputation de la plage n’était pas au beau fixe. Mais entre l’énergie dépensée et la présence des ouvriers, une partie de la population est désormais rassurée. Aujourd’hui, l’affluence est purement familiale et la plage est immaculée, d’une propreté rare. Les acteurs publics ont répondu présent juste avant l’ouverture. La communauté d’agglomération Dembéni-Mamoudzou a mis en place une stratégie pérenne de nettoyage qui est en parfaite adéquation avec nos besoins.

FI : Actuellement, vous employez 11 personnes en équivalent temps plein. Dans un milieu comme l’hôtellerie, vous n’êtes pas sans savoir que la compétence prime. Face à une telle exigence, l’ouverture de l’école Vatel doit vous réjouir…

T.L.B. : Absolument ! Il faut savoir qu’une belle chambre l’est à partir du moment où le service est au même niveau. Il ne sert à rien d’avoir un superbe établissement si le service n’est pas au rendez-vous. L’idée est de s’entourer de réels professionnels, qui connaissent leur métier. Après, c’est très complexe car l’offre sur les formations était très succincte, voire même inexistante, avant l’ouverture de l’école Vatel. En deux jours seulement, nous avons déjà tous pu prendre conscience de leurs compétences. Alors, je n’imagine même pas dans trois ans, à la fin de leur cursus. J’accueillerai les étudiants en stage à bras ouverts. Sachant que la présélection a été rude, nous aurons tout de suite des stagiaires de haut niveau ! Ce qui nous évitera de faire de la formation continue.

FI : Alors que vous venez d’ouvrir, vous nourrissez déjà de grandes ambitions. Envisagez-vous par exemple de proposer des tours opérateurs et des déplacements par voie maritime ?

T.L.B. : Tout à fait ! En premier lieu, l’emplacement nous le permet. L’accès à la mer est très proche de nos bâtiments. Est prévu d’y installer sur le domaine maritime un ponton flottant pour relier la Petite-Terre et Mamoudzou en triangulation. Évidemment, cela implique la police du ponton, les demandes d’autorisation et les financements qui sont normalement acquis. Il ne me reste qu’à cibler le bon fournisseur. Cela nous ouvrira des portes sur les prestations nautiques potentielles : nous pourrions nouer des partenariats avec les opérateurs ou même d’en proposer avec nos propres moyens. Nous sommes ouverts à toutes les possibilités !

18 chambres de 95 à 195 euros la nuit

L’Hôtel Hamaha dispose de 18 chambres avec le même niveau de finition et d’équipements : l’Hippocampe sous mansardes au R+2 (95 euros TTC la nuit), la Tortue de 30m2 avec une petite terrasse de 12m2 (160 euros la nuit) au R+1 et la Baobab au rez-de-jardin, avec 40m2 de surface habitable et une terrasse de 24m2 composée d’une piscine privative à la disposition du client (195 euros la nuit). Toutes possèdent un minibar, un coffre-fort, la climatisation, la télévision avec Canal Satellite, Internet et le wifi filaire.

Les horaires sont les mêmes que dans l’hôtellerie internationale : le client récupère sa clé à 14h et la rend à 11h le lendemain pour permettre la plage horaire du ménage. Le client peut prendre un petit-déjeuner continental sur place, pour lequel il faut compter 12 euros. Tedd Le Bihan souhaite proposer un English Breakfast à partir du 1er novembre, synonyme d’ouverture du restaurant.

Pour réserver, rendez-vous sur hotelhamaha.com ou par email à contact@hotelhamaha.com

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