La Poste : « Tous les départements d’Outre-mer ont la prime pour vie chère, sauf nous » dénoncent les grèvistes

Depuis ce mercredi, plusieurs postiers sont en grève pour demander une prime contre la vie chère et le versement de certaines pensions de retraite, qui auraient accumulé un retard de deux ans. Pour porter leurs revendications, ils se sont rassemblés au centre de tri du courrier, à Kawéni.

Plusieurs salariés de La Poste ont décidé de se mettre en grève, ce mercredi 26 juin. Ils étaient une cinquantaine le matin, rassemblés au niveau du centre de tri du courrier, à Kawéni, dans la commune de Mamoudzou. « Tous les départements d’Outre-mer ont la prime pour vie chère depuis 2009, sauf nous », déplore Saïd Anli, secrétaire départemental de la CGT-Ma Poste. Les revendications sont parties de la demande d’une prime de 500 euros pour compenser la sollicitation du personnel pour la distribution en cours des plis électoraux. Mais les discussions de mardi avec la direction n’ont pas permis de trouver un accord satisfaisant sur l’ensemble des points soulevés par la CGT-Ma et le syndicat Sud-PTT.

Si les heures supplémentaires pour la distribution des plis électoraux ont été revalorisées, les syndicats demandent à ce que le personnel postier mahorais bénéficie, comme dans les autres départements d’Outre-mer, d’une prime pour vie chère de 150 euros. « On subit des agressions, des insultes, des incivilités, et dans les autres départements ultramarins, ils gagnent 500 euros de plus que nous chaque mois », dénonce Abdou Razak, un des grévistes, syndiqué à la CGT-Ma. « On nous dit que la direction ici ne peut rien faire, que c’est à Paris au siège que cela se passe. On comprend bien, mais c’est à notre direction d’appuyer nos demandes. » Les grévistes mettent en avant le travail difficile de distribution et les maux de dos qui vont avec, ainsi que les fins de mois difficiles. « On est que 200 à La Poste à Mayotte, mettre en place cette prime ne va tuer personne », estime Saïd Anli.

Des retraites non versées

Autre point soulevé par les manifestants : certains retraités ne touchent pas leurs pensions. « Il y a sept personnes parties à la retraite et qui n’ont rien touché depuis deux ans », pointe du doigt le secrétaire départemental. Une situation qui s’explique selon lui par les méandres administratifs, les dossiers naviguant d’antenne régionale en nationale. « On veut que ce soit réglé rapidement. Il va y avoir quatre à cinq départs à la retraite cette année, on ne veut pas que ça se reproduise », insiste le syndicaliste.

D’après les personnes mobilisées, la direction de La Poste doit prendre rendez-vous avec le siège pour faire remonter ces revendications. En attendant, les salariés présents sont décidés à poursuivre leur mouvement, dont le préavis déposé parle de grève illimitée. Pour faire entendre sa colère, et bien qu’ils l’aient rencontrée la veille, les manifestants ont quitté leur point de rassemblement à proximité de la station essence pour marcher sur la route nationale jusqu’au pôle des affaires de Kawéni, où se trouve la direction. « On est là pour négocier, on ne lâche rien et on continue la mobilisation », crie un des postiers dans un mégaphone dirigé vers la fenêtre de la direction. N’ayant pas été reçus, les manifestants comptent pour l’instant bien réitérer leur grève ce jeudi, et jusqu’à ce que rendez-vous soit pris avec le siège.

75% des tournées ont été assurées

La direction de La Poste indique que la grève a été suivie par « 24% de l’effectif sur un total de 220 collaborateurs » et qu’elle a mis en place des mesures de continuité de service pour pallier les perturbations. « 75% des tournées de distribution ont été normalement assurées. Onze bureaux de poste sur quatorze ont ouvert et accueilli les clients », ajoute-elle. Selon le communiqué envoyé, la réunion avec les syndicats s’est déroulée dans « un climat constructif » et « un certain nombre de propositions » ont été faites.

« La Poste souhaite trouver une issue rapide à ce conflit en poursuivant le dialogue constructif et de qualité entamé avec ses partenaires sociaux », renchérit la direction.

Rédacteur en chef de Flash Infos depuis 2022. Passionné de politique, sport et par l'actualité mahoraise, ainsi que champion de saleg en 2024. Passé un long moment par l'ouest de la France, avant d'atterrir dans l'océan Indien au début de l'année 2022. Vous me trouverez davantage à la plage quand je ne suis pas à la rédaction.

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