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“L’afflux considérable d’immigrés à Mayotte ralentit le traitement des procédures”

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Le viol, une perversion cachée dans la société mahoraise

Le viol est un mal invisible, et à Mayotte on profite de cette invisibilité pour ne pas en parler. Dans une société où le sexe est tabou, les victimes d’agressions sexuelles sont trop souvent réduites au silence. Cependant, les langues commencent à se délier, et les victimes veulent désormais se faire entendre malgré les nombreuses barrières qu’elles doivent franchir.

Pauvreté : La dichotomie mahoraise

Le chiffre est l’un des plus parlants pour décrire la situation de Mayotte. Régulièrement employé, il va désormais changer. La part de la population vivant sous le seuil de pauvreté national passe en effet de 84% à 77%. Une baisse qui ne doit pas masquer une autre réalité : les inégalités de vie se sont creusées.

Mayotte : “On veut que l’État nous prenne en charge comme tous les demandeurs d’asile qui vivent en France”

C’est un ras-le-bol qui a poussé les demandeurs d’asile africains à manifester ce lundi 20 juillet devant la mairie de Mamoudzou. Ils réclament de meilleures conditions de vie et une meilleure prise en charge de la part des associations et de l’État, mais les moyens mis à disposition à Mayotte ne sont pas suffisants. 

Mayotte compte actuellement 2.500 demandeurs d’asile. Un chiffre multiplié par 8 en l’espace de 6 ans. Cette augmentation complique considérablement leur prise en charge par l’État. Jérôme Millet, sous-préfet, directeur de cabinet du délégué du gouvernement de Mayotte, fait le point sur la politique de gestion qui est pointée du doigt par les demandeurs d’asile.

Flash Infos : Comment réagissez-vous face aux revendications des demandeurs d’asile qui manifestent dans la rue ?

Jérôme Millet : Nous sommes dans une logique de compréhension puisque nous n’igno-rons en rien les difficultés auxquelles ils sont confrontés. Cependant, nous connaissons tous la situation de Mayotte et ces difficultés touchent également certains Mahorais qui n’ont pas de logements décents, ou de travail.

FI : Vous avez reçu le collectif des demandeurs d’asile africains, quelles solutions leur proposez-vous ?

J. M. : Nous proposons la solution du droit. Le collectif voulait que l’on fasse un certain nombre d’exceptions à leur situation, mais la seule solution est celle du droit. Nous sommes confrontés à une situation exceptionnelle à Mayotte car en 6 ans le nombre de demandeurs d’asile a été multiplié par 8. Actuellement, ils sont environ 2.500 en file active. L’afflux considérable d’immigrés ralentit le traitement des procédures. Ce qui pouvait se faire hier en 15 jours se fait désormais en plusieurs semaines. Pour autant, les deman-deurs d’asile voient leurs dossiers traités. On a multiplié le nombre de bornes permettant de traiter leurs dossiers, mais il est vrai que cela prend beaucoup de temps.

FI : Cet afflux massif d’immigrés donne l’impression que l’État est dépassé par la si-tuation à Mayotte et qu’il y a une faille dans le contrôle des frontières…

J. M. : Non, nous ne sommes pas dépassés. Je réfute cette thèse. Mayotte protège très bien ses frontières. C’est le seul département de France qui bénéficie d’une couverture 24h/24 d’à minima 2 intercepteurs à n’importe quel moment de la journée. Parfois, nous montons même jusqu’à 4. Le nombre de refoulement des kwassas qui viennent des Co-mores témoigne du fait que la protection des frontières est bien assurée. Je rappelle le chiffre de quasiment 30.000 éloignements réalisés en 2019. C’est un chiffre totalement inédit dans l’histoire de Mayotte, et il représente plus de la moitié des éloignements de l’ensemble de la France. Donc nos frontières sont bien protégées.

FI : Concernant les demandeurs d’asile, en France ils sont censés être protégés et bénéficient des aides telles que l’Ada* et le Cada**. Pourquoi n’existent-elles pas à Mayotte ?

J. M. : La protection s’applique surtout aux réfugiés, mais tous les demandeurs d’asile ne sont pas reconnus comme réfugiés statutaires. À Mayotte, plus de 80% des demandes sont abusives, c’est-à-dire qu’elles ne donnent pas lieu à une reconnaissance du statut de réfugié. Il existe cependant un certain nombre d’aides qui s’appliquent aux demandeurs d’asile qui sont à Mayotte, et l’alignement sur le standard métropolitain est en train de s’ef-fectuer.

FI : De quelles aides bénéficient-ils actuellement ?

J. M. : Des aides liées au logement. Nous travaillons avec des associations, notamment avec Solidarité Mayotte qui met à disposition des logements pour les demandeurs d’asile qui sont dans des situations vraiment compliquées. Il y a également une indemnité finan-cière qui leur est versée. Ceci-dit, même la plus belle fille du monde ne peut donner que ce qu’elle a.

FI : Que se passe-t-il pour eux dès lors que leur dossier est traité et que leur de-mande d’asile est refusée ?

J. M. : S’ils ne se font pas reconnaître le statut de demandeurs d’asile, ils basculent dans le droit commun au même titre que les autres étrangers. Ensuite, nous examinons à nou-veau leurs situations au regard du droit français. Ce qui est l’immense cas de ceux qui de-mandent une reconnaissance des demandeurs d’asile. Seulement 18% d’entre eux sont reconnus comme tels à Mayotte. C’est un taux très faible, mais tout à fait conforme au reste du territoire national, parce que la plupart d’entre eux ne sont pas des gens qui en-courent un danger dans leur pays d’origine.

* Allocation des demandeurs d’asile

** Centre d’accueil pour demandeurs d’asile

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