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Incendie à la mairie de Koungou : Mayotte et ses élus “debout” pour dire non à la violence

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Après les violents événements de lundi soir, une centaine de personnes, majoritairement des élus et des agents des collectivités, se sont donné rendez-vous à Koungou pour une marche symbolique. L’occasion de témoigner la solidarité du territoire envers la ville sinistrée, et de rappeler le ras-le-bol général face à une délinquance chronique.

Il est 9h25, et les minutes s’étirent sur le parking de La Poste à Koungou. Rendez-vous y était pris ce jeudi à 9h à l’appel des maires et des élus du département, pour “Mayotte Debout”, une journée de mobilisation générale en réaction aux “actes d’une violence inadmissible” survenus deux jours plus tôt dans la commune. “Les élus avaient oublié les écharpes, donc un agent communal a dû se dépêcher de les ramener !”, rigole-t-on au milieu d’un brouhaha de commérages, pour expliquer le retard. Dans tous les groupes, chacun arrange en effet à la hâte les rubans bleu-blanc-rouges bistournés, avant d’épousseter d’une petite tape de la main l’épaulette d’un costume. Ah, un groupe arrive enfin en provenance de la route nationale ! Ce sont les quelque huit adjoints au maire de Mamoudzou – lequel est hors territoire – et la quarantaine d’agents qui ont été invités à prendre part à ce moment solennel.

C’est parti ! Le drapeau bien à plat sur le veston, une dizaine d’élus en rang d’oignon – parmi lesquels le président de l’association des maires Madi Madi Souf et la conseillère départementale Echati Issa – prennent la tête du cortège, en direction de la mairie, victime d’un incendie lors des échauffourées de lundi soir. Plus d’une centaine de marcheurs les suivent au pas, sans d’autre bruit que le bourdonnement des conversations. “Nous attendions entre 100 et 150 personnes, des gens des communes et de l’association des maires. Et aussi des administrés qui en ont marre de cette sauvagerie”, précise Alain Manteau, le directeur général des services de Koungou, en pole position pour gérer cette crise en l’absence du maire Assani Saindou Bamcolo, encore en déplacement ce jeudi.

Sous un climat rendu d’autant plus pesant par les lourds nuages noirs qui assombrissent l’horizon, chacun est ainsi venu ici témoigner sa solidarité envers la commune sinistrée. “Ce qui est arrivé à Koungou est arrivé à notre intercommunalité, nous sommes là par solidarité car ce qui s’est passé c’est inimaginable, inadmissible pour notre République”, affirme le maire de Mtsamboro Laïthidine Ben Saïd, accompagné lui aussi de “tous les agents”, pour “donner du baume au cœur à la population de Koungou”.

Un acte prémédité ?

Arrivés en haut de la colline où trône l’Hôtel de ville, les curieux observent la façade noircie par les flammes, la mine sombre. “Ils ont fait exprès d’attaquer la mairie”, hochent de la tête d’un air persuadé deux habitants de Majicavo qui travaillent à Koungou. Une certitude confirmée par le maire de Pamandzi et président de l’association des maires Madi Madi Souf. “On m’a expliqué que des gens étaient même montés sur le toit pour mettre le feu. C’est une vraie volonté de nuire, ils bloquaient d’ailleurs les routes pour empêcher les pompiers de venir, donc c’était prémédité, comme on dit dans le jargon”, souligne-t-il. Un acte d’autant plus insupportable pour toutes les personnes présentes, qu’avec “les collègues de Koungou, c’est l’institution française qui a été atteinte”, ajoute le président.

Un symbole, mais aussi et surtout une “goutte d’eau qui fait déborder le vase”. Lequel semble plus que plein au vu des discours du jour. “C’est avec tristesse que nous nous réunissons aujourd’hui. Au Département, nous nous engageons pour accompagner la commune de Koungou pour reconstruire notre mairie”, commence la conseillère départementale, avant de s’interrompre visiblement ébranlée.

De Tsingoni à Koungou, le même ras-le-bol

Sous le chapiteau qui protège l’assistance d’une pluie insidieuse, l’émotion est palpable. Le ras-le-bol aussi, à en croire les cris d’une aînée excédée dans le micro, qui supplantent le bruit lointain des tractopelles encore à l’œuvre sur le lieu-dit de Carobolé, en contrebas de la mairie. L’opération de destruction de ces cases en tôle avait mis le feu aux poudres, lundi. “On est fatigués, parce qu’on travaille pour Mayotte, pour que nos enfants aillent de l’avant et on voit au contraire les clandestins qui font la loi. On ne dort plus dans nos maisons, on met des grilles partout”, nous traduit une femme dans la foule.

Lui, il vient de Combani, son fils s’est fait couper le bras, parce que la veille il avait dit aux gens de Miréréni, s’ils ne voulaient pas faire la paix, de rester chez eux”, déroule cette employée de la mairie de Tsingoni, bien au fait des affrontements interminables qui enflamment sa ville. “Je veux partir en métropole, j’ai peur pour les enfants”, explique cette mère de famille. “Mon fils a 11 ans, il va rentrer en 6ème et je ne veux pas qu’il aille au collège de Tsingoni. Déjà quand il veut aller faire du foot au terrain jusqu’à 18h, je ne suis pas tranquille…”, souffle-t-elle. Avant de répéter, comme pour s’en convaincre : “Non je l’ai dit au maire, je veux partir en métropole.

 

Pour l’Hôtel de ville, l’occasion d’un vrai coup de neuf

S’il est encore un peu tôt pour évaluer l’ampleur des dégâts, il faudra tout de même “quelques mois pour remettre en état” la mairie de Koungou, explique le directeur général des services Alain Manteau. Les experts sont d’ores et déjà venus faire les premières constatations cette semaine, à la fois pour protéger la structure alors que la saison des pluies approche et pour chiffrer la remise en état. La charpente et le toit ont notamment “beaucoup souffert”. Or, “tous les câbles passaient par les combles”, développe-t-il. Les services de la mairie vont donc être délocalisés plusieurs mois entre la mairie annexe de Majicavo et des modulaires qui vont être installés. “Il y avait un projet d’extension, car le bâtiment est vieux de plus de 15 ans, et ne répondait plus aux besoins. Donc nous réfléchissons à rester un peu plus longtemps dans ces modulaires, pour pouvoir enchaîner directement sur le gros projet”, ajoute-t-il.

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