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Comores : Un match de football impliquant des homosexuels crée un tollé

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Alors que l’opinion commençait déjà à passer à autre chose, malgré le débat qu’elle avait suscité, l’histoire du match de football opposant des femmes et une sélection d’homosexuels refait à nouveau surface. La cause ? La publication par le ministère comorien des Affaires étrangères et de la coopération internationale d’un communiqué, ce 19 janvier, pour prendre la défense de l’ambassadeur de France aux Comores, Sylvain Riquier. Le diplomate est accusé dans une pétition lancée en ligne depuis mardi dernier, d’avoir encouragé et financé l’organisation de cette rencontre où l’une des équipes était composée d’homosexuels. Les auteurs de la pétition [ce jeudi, elle n’avait récolté que trente signatures] publiée par une page dénommée « Gouvernement de transition en exil des Comores », appelle au départ de l’ambassadeur. « Il est inconcevable que la France, ancienne puissance coloniale et qui contrôle une partie de notre territoire revienne imposer ses lois et ses règles chez nous en violation de notre intégrité territoriale et la spécificité de nos mœurs et religion », dénoncent-ils.  Des accusations gratuites et mensongères condamnées par le gouvernement comorien. « Attachées au respect dû aux diplomate en général, et ceux accrédités en Union des Comores en particulier, les autorités comoriennes ne ménageront aucun effort pour préserver l’honneur et la sécurité des chancelleries et des personnels diplomatiques sur le territoire comorien », lit-on dans le communiqué, du ministère comorien des Affaires étrangères, mis en ligne jeudi.

Réseaux pro-russes

 L’ambassade de France a également sorti un communiqué en deux langues (français et shikomori), quelques heures après celui de la diplomatie comorienne qui a promis d’ouvrir une enquête judiciaire pour identifier les auteurs de la pétition. « Des contenus accusatoires et haineux ont été diffusés récemment sur les réseaux sociaux. L’ambassade n’a pas organisé ou financé le match dont elle a appris l’existence par la presse », a démenti, la chancellerie pointant du doigt une puissance étrangère, notamment les réseaux hostiles pro-russes, qui seraient derrière ces procédés. Cette polémique est née après la publication d’une photo montrant des jeunes hommes présentés par les internautes comme des travestis prenant part à un match, à Mirontsy, une ville d’Anjouan, le 11 janvier 2023. Très vite, la toile s’est emparée du sujet, accusant les organisateurs d’inciter la population aux dépravations. Une réunion d’urgence a même été convoquée à la mairie de la ville, en présence du ministre comorien des Sports, Djaanfar Salim Allaoui, le vendredi 14 janvier. Étaient présents également le maire ainsi que les habitants de la localité. Le manageur de club, qui a planifié la rencontre, a expliqué avoir agi de la sorte dans l’unique but de récolter des fonds au profit de son équipe, le FC Mirontsy, confrontée selon lui à des problèmes de matériels.

 Des excuses demandées par les religieux

 Des témoignages confirment que le match avait mobilisé de nombreux spectateurs. Après avoir reconnu ses torts, le club, par la voix de son secrétaire général, a présenté ses excuses. « Nous avons parfaitement conscience d’avoir mal agi et vous m’envoyez sincèrement désolés. Nous sommes déterminés à prouver que nous sommes responsables et nous pourrons vous assurez que ce genre d’incident ne se reproduira plus », a écrit Moussa Mohamed, du Femme club de Mirontsy. Le ministère de la Jeunesse et des Sports s’est réservé de prendre de sanctions à l’encontre de l’équipe féminine. Mais cela n’a pas empêché les religieux de réagir. Dans une déclaration écrite, datée du 17 janvier, les prédicateurs et prêcheurs comoriens ont fait part de leur indignation. « Nous condamnons cet acte odieux, qui est considéré comme un défi flagrant à la religion islamique authentique et un reflet aux principes d’autrui dans la propagation des abominations et des vices dans une société islamique telle que la nôtre. Les prédicateurs et prêcheurs comoriens demandent aux notables et chefs des villes aux citoyens épris de paix de la nécessité de coopérer, dans la lutte contre les pratiques déviantes dans la société comorienne », ont-ils ajouté.

A majorité musulmane, la société de l’archipel, très conservatrice pratiquant un islam sunnite de rite chaféite, se montre toujours prompte à réagir dès lors qu’un acte jugé contraire aux mœurs fait son apparition, surtout si ça concerne l’homosexualité.

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