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Comores : les États-Unis critiquent la dégradation des droits humains dans l’archipel

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Dans son rapport de l’année 2021, publié récemment, le département d’État américain, l’équivalent de ministère des Affaires étrangères, a relevé des actes de tortures et de traitements inhumains ainsi qu’une impunité pour la violation des droits humains, surtout au sein des forces de sécurité. Les menaces visant les journalistes ont été citées également.

Voilà une information qui ne va pas plaire au gouvernement du colonel Azali Assoumani, qui dirige l’Union des Comores d’une main de fer depuis maintenant six ans. Le département américain a rendu son rapport annuel de 2021 sur les droits humains. Le document n’est pas tendre envers les autorités de Moroni. Le rapport passe de fait en revue de nombreux aspects des droits fondamentaux qui connaissent un rétrécissement, notamment la liberté d’expression ou encore le respect de l’intégrité physique de la personne. Les données issues de ces enquêtes donnent une idée sur l’image du pays. Elles servent même de référence aux institutions internationales, à l’instar de l’Organisation des Nations Unies. Le département d’État qui fait office de ministère des Affaires étrangères dans les autres pays, a d’abord évalué les Comores sur les privations arbitraires de la liberté et les meurtres à motivation politique. L’affaire la plus connue et qui entache jusqu’à présent la réputation du gouvernement actuel est celle du major Hakim Saïd Bapale. Cet ancien militaire à la retraite est décédé dans des circonstances troubles, en plein interrogatoire, le 7 avril 2021, dans un camp militaire à Anjouan. Sa famille a toujours affirmé que sa dépouille présentait des signes de violences physiques graves après sa garde à vue. Cela expliquerait selon certains son enterrement dans la précipitation, probablement par ses frères d’armes.

Tortures

Adda, son village natal, s’était révolté et est parvenu à l’exhumer avant de l’inhumer selon les règles religieuses. Bapale avait été accusé de tentative de déstabilisation d’où son interpellation. Acculé, le gouvernement soupçonné d’avoir autorisé l’usage de la torture pour obtenir des informations, avait quelques heures après l’éclatement de l’affaire annoncé l’ouverture d’une enquête. Mais, depuis silence radio. Rien n’a été fait. On pense que le dossier est classé alors que tout le monde s’attendait à des sanctions comme l’avait promis, le délégué chargé de la Défense, Youssoufa Mohamed Ali. « L’impunité est un phénomène est un problème au sein des forces de sécurité tant dans la police que dans l’armée. La corruption et la réticence de la population à porter plainte y ont contribué », pointe le département d’État. Sur les arrestations arbitraires, le tableau est loin d’être encourageant. Le rapport note plusieurs interpellations de personnalités dont le seul tort est d’avoir organisé des manifestations politiques, exprimé leurs opinions politiques ou critiqué le gouvernement d’Azali Assoumani. Le régime est accusé de recourir à des méthodes autoritaires envers ses opposants, dont certains sont toujours emprisonnés. Bien qu’ils soient désormais jugés et condamnés, l’ancien président Ahmed Abdallah Mohamed Sambi et l’ex-gouverneur de l’île d’Anjouan, Abdou Salami, n’ont pas perdu leurs étiquettes de détenus politiques. Pour rappel, ils ont passé presque quatre ans en détention avant leur jugement.

Autocensure, arrestation de journalistes…

Sur le volet des libertés d’expression, la diplomatie américaine, a déploré les dérives du pouvoir de Moroni. « Les individus ne peuvent critiquer le gouvernement ou soulever des questions d’intérêt publics sans contrainte. Il y a aussi l’autocensure dans certains médias, et l’arrestation des journalistes, comme ce fut le cas en 2021 avec les deux journalistes français refoulés alors qu’ils étaient venus couvrir une manifestation », énumère le document dont les informations sont le fruit d’une série d’entretiens que mène l’ambassade du pays concerné. La chancellerie récolte ses données auprès des ONG locales et les médias pour ne pas citer que ces acteurs. Le rapport traite par ailleurs les questions des libertés religieuses, la traite d’êtres humains, les conditions de détention des prisonniers, dont certains ont été écroués parce qu’ils ont tenu des manifestations. « Les militants politiques sont souvent arrêtés temporairement. En 2021, trois manifestants dont Abdou Hassane [gracié depuis], Sabkia et Youssouf Said ont écopé de peines d’emprisonnement parce qu’ils ont planifié un rassemblement. Les leaders de Mabedja, une association citoyenne arrivée de France pour manifester contre la vie chère et réclamer plus de démocratie, n’ont été libérés qu’après avoir accepté de ne pas faire de déclarations dans les médias ou sur les réseaux sociaux », dénonce Washington, qui a rappelé que le gouvernement comorien exerçait de temps à autre des pressions bilatérales à des fins politiques.

Corruption

En 2019, un opposant répondant au nom d’Inssa Mohamed, alias Bobocha, accusé de vouloir assassiner le chef de l’État, Azali Assoumani, a été livré aux autorités de Moroni par Madagascar, alors qu’il bénéficiait d’un statut de réfugié accordé par le haut-commissariat des Nations Unies pour les réfugiés (Hcr). Les récents scrutins présidentiels et gubernatoriaux de 2019, remportés haut la main par l’ex-putschiste avec 59% des voix, y sont aussi épinglés. « Ces élections n’ont pas été libres et équitables et les observateurs internationaux et nationaux ont constaté que l’élection était marquée par d’importantes irrégularités. Pour les législatives de 2020, boycottées par l’opposition mais jugées équitables généralement, les opposants n’avaient pas été autorisés à se réunir pendant la période de campagne », a pointé le département d’État américain, qui a critiqué la dissolution de la commission anti-corruption, décidée par l’actuel chef de l’État. Résultat : le personnel diplomatique résident, les Nations Unies et les agences humanitaires ont rapporté que la petite corruption faisait florès au sein de l’archipel et ce à tous les niveaux. Malgré ces critiques, aucun officiel n’a réagi depuis la sortie de ce rapport. Est-ce parce que le président Azali Assoumani prévoit de se rendre dans les prochains jours aux États-Unis ?

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